C’est au centre-ville de Myrefall que la milicienne fit une rencontre des plus surprenante. Remontant la piste de villageois agités par une présence qu’ils qualifiaient de menaçante, elle tomba finalement nez à nez avec un imposant démon. Elle n’en avait jamais vue de ses yeux, mais les rumeurs courant sur cette race la gardait méfiante. Or, au bout de quelques minutes de dialogue d’une courtoisie exemplaire, son interlocuteur ne semblait pas coller à la description faite de sa race. Surpassant les préjugés, Saelle décida de donner une chance au voyageur.
Il était à la recherche d’une matelot, Nysali, qui avait perdu la mémoire. Consciente des risques pour son intégrité et celle des habitants de la capitale par la seule présence du démon, la milicienne pris l’initiative d’escorter le capitaine dans son aventure. Quelle ne fut pas sa surprise de constater, au fil des discussions, une intrigante ressemblance entre la mystérieuse inconnue rencontrée dans les bains, Jade, et la matelot disparue décrite par le capitaine du Dominium Océanis.
Cependant, à chercher la jeune femme, les deux camarades d’infortune se firent prendre dans un guet-à-pent par un groupe de malfrats. Un rude combat fit rage, la haine et le sang se mêlant aux cris étouffés par les murs de pierres de la capitale. Ils étaient deux, elle était un, ils n’étaient plus. Vaincu par leur opposant, les deux compagnons d’infortunes se firent sauver in extrémis par des gardes attirés par le bruit de la confrontation.
Après avoir été remis sur pied, Saelle invita Orion avec qui elle avait sympathisée au cours de la bataille à sa chambre pour passer la nuit. Autour de quelques bonnes bouteilles, les nouveaux camarades apprirent peu à peu à se connaître après la rude épreuve qu’ils avaient affrontée ensemble.
Après les évènements chaotiques de la fête de Noasis, Saelle était au plus mal. Ne se sentant plus légitime ni au près de la milice ni au près de sa déesse, la jeune femme semblait avoir tout perdu. Lors d’une journée d’errance, ses pas la menèrent étrangement jusqu’à la chapelle de Cabalhe qu’elle considéra de son âme anéantie. Elle sentait qu’elle avait été guidée ici dans l’espoir qu’Opale mette un baume sur son cœur meurtri, comme attirée par les charmes de l’énigmatique prêtresse.
Dans la taverne du voyageur du Duché de Myrefall se sont rencontrés Saelle et une étrange inconnue. Cette dernière, au cours d’une conversation bien arrosée, a raconté une histoire pour le moins surprenante à la milicienne. En effet, l’étrangère prétendait être une sirène à la recherche de son fils et de son mari disparu. Pour Saelle, la pauvre femme vivait d’illusions. Comment croire en l’existence de sirènes, créatures du folklore, alors qu’aucun moyen ne permettait de le vérifier?
La guerrière tenta de raisonner la femme qui se faisait appeler Océanne, mais cette dernière s’indigna de ne pas être crue. L’étrangère pesta contre la race humaine et se permit même d’insulter la déesse si chère aux yeux de la soldate qui ne put s’empêcher de rétorquer à cet affront. Bien que sans malice, Saelle apprit deux choses à Océanne ce soir-là; que de croire une histoire manifestement inconcevable aurait été purement naïf, voir stupide, et que d’en réprimander la race humaine entière était un comportement égal à ce qu’elle reprochait aux hommes, le racisme. La conversation baissa d’un ton lorsque la femme aux cheveux rouges s’aperçut de son erreur, mais la milicienne en avait assez entendu et regagna ses appartements.
C’est le lendemain que Saelle reçu un parchemin scellé d’une écaille mystérieuse rédigé par son interlocutrice de la veille. Il s’agissait d’une lettre d’excuse empreinte de la volonté d’Océanne de réparer ses maladresses. Malgré l’écaille, la soldate ne put prendre position sur la réelle identité d’Océanne. Quoi qu’il en ait été, la jeune femme conserva précieusement le parchemin en souvenir du jour où elle avait peut-être rencontré une sirène.
Ce sont des cris de souffrance qui déclenchèrent la rencontre entre Opale et la milicienne. Un vieil homme agressé, deux femmes ayant accouru à sa rescousse, un chemin à l’allure d’un pèlerinage entre les rues miséreuses du centre-ville de Myrefall et une petite chapelle au nom d’un dieu oublié.
Une fascination comme elle n’en avait jamais vécu s’empara de la milicienne alors que la prêtresse ouvrait le chemin. Les deux femmes étaient si semblables et pourtant si différentes, comme le reflet d’un miroir montrant un monde parallèle où la guerrière avait été élevée dans la foi de Cabalhe au lieu de Noasis. Pourtant, dans cette chapelle, quelque chose clochait. Un sentiment d’oppression enserrait la poitrine de la prêcheresse de Noasis en ayant mis les pieds en ce lieu, mais pourtant elle ne pouvait détourner les yeux de la mystérieuse femme aux iris émeraude.
Cependant, le depart de la chapelle ne suffit pas à dissiper le regard de la prêtresse qui la hantait. La milicienne était intimement convaincue qu’elle allait croiser à nouveau la route d’Opale, elle attendait même ce moment avec une certaine impatience.
Ce qui s'annonçait comme une nuit de solitude prit une toute autre tournure. La rencontre impromptue prit place alors que Saelle s’accordait un peu de temps pour se ressourcer dans les bains abandonnés du centre-ville de Myrefall. En effet, caché dans un bâtiment en ruine, une source chaude secrète offre ses trésors aux voyageurs graciés d’un coup de chance.
Cette nuit, la milicienne entama une discussion des plus intéressantes avec une mystérieuse jeune femme se prénommant Jade. Une tendresse se dégageait de leur rencontre, une douceur de femmes que la soldate n'avait pas trouvée depuis longtemps. Jade allait-elle ébranler les résolutions fermes de Saelle sur son besoin d'amour?
Les derniers évènements qu’avaient vécus la milicienne commençaient à peser lourd sur sa conscience. Elle tentait de se recueillir dans sa foi à la chapelle de Noasis, mais son cœur était déchiré par l’idée qu’elle n’était plus à la hauteur de sa déesse. Profondément troublée malgré l’ambiance festive de la fête de Noasis, Saelle tentait de se faire pardonner par la prière quand le bruit d’ouverture de la porte du temple coupa court ses aveux.
Un jeune homme aux yeux verts venait d’entrer dans le lieu de culte. Des yeux qui ravivaient les souvenirs confus des deux femmes ayant causé l’ébranlement de ses convictions. Cependant, Gwenaël semblait avoir été mené par une pure quête de curiosité et, tentant d’enfouir son mal d’être, la milicienne fit de son mieux pour faire honneur à sa divinité. En espérant que Noasis la pardonne de ses écarts en écoutant son disciple prêcher sa parole.
Émotionnellement et physiquement, Saelle n’était pas au plus haut de sa forme. La fête de Noasis était l’évènement parfait pour se reposer et être en profonde connexion avec la déesse et elle comptait bien en profiter. Or, de terribles desseins avaient été écrits en ce jour de festivité. Une incantation, la destruction, les cris de détresses, la mort. En un clin d’œil, la ville fut mise à feu et àsang par la haine d’une velana vengeresse. Des racines attaquaient les passants et le chaos s’était immiscé dans la cité.
Malgré son intense fatigue, la milicienne appelée par son devoir accouru pour protéger les clients du bâtiment le plus proche. Ce bâtiment s’avéra être la taverne de Gwenaël, la nouvelle connaissance de la guerrière, ce qui motivait d’autant plus cette dernière. Aidée de forces inconnues, Saelle réussit à mettre au tapis les deux priants de Phara sous les ordres de la velana ayant causé le massacre. Cependant, dans son combat, la soldate avait tué accidentellement l’un de ses ennemis ce qui lui causa un intense désarroi. N’ayant pas le temps de réfléchir aux impacts de son geste, elle reparti aussi vite qu’elle était venue pour tenter de faire cesser le massacre en laissant derrière elle un cadavre et quelques blessés. Elle devait arrêter Melian à tout prix.
La fatigue commençait à gagner les muscles de la milicienne alors qu’elle courrait vers Melian, la druidesse ayant causé mort et destruction à la fête de Noasis. Heureusement, elle n’était pas seule. Une troupe de l’armée de Myrefall arriva en même temps qu’elle sur la place pour arrêter la velana meurtrière. Saelle guida avec aplomb le guérisseur vers la taverne de Gwenaël pour s’occuper des blessés et les soldats vers celle qui animait la végétation vengeresse. Or, sa lueur d’espoir fut rapidement éteinte par un cruel tour du destin.
Épuisée, la soldate n’arrivait plus à suivre la cadence et sa jambe se retrouva prisonnière de lianes maléfiques. Prise au piège, elle assista impuissante à la chute de son ami Orion également pris en chasse par ses alliés de la milice au même titre que Melian. Saelle croyait à une méprise, mais dans ce cas comment ses frères d’armes pouvaient-ils connaître le nom du capitaine? Pourquoi l’accusaient-ils d’être un monstre et un pirate? Ce n’était pas possible…
Or, la verité éclata au grand jour lorsque Sir Miguel De Boissière s’interposa entre la milicienne et le démon à l’agonie en ordonnant sa capture. Soupçonnée de traitrise à la couronne, Saelle se vis humiliée et déchirée par les mots de son supérieur et la tromperie de celui qu’elle considérait ami maintenant prisonnier. La honte sur les épaules et la mort dans l’âme, la milicienne quitta ainsi le champ de bataille avec ses convictions morcellées et sa foi fissure par la tragédie.
Messages : 157 Écus : 2988 Date d'inscription : 10/05/2020 Âge : 23 ans Origine : Myrefall, bourg d'Airlie Emploi : Soldat dans la milice de Myrefall et Prêcheresse de Noasis
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Jeu 18 Juin - 15:54
