Prière d'une âme perdue feat Gwenaël Vandegrift

Mer 9 Sep - 17:56

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「 Prière d’une âme perdue 」

La fête était entrain de se préparer dehors. Le soleil éclaircissait à peine le ciel et mes bottes avaient cueillies les perles de rosées des quelques herbes qui avaient croisées mon chemin. Ma nuit avait été courte, en témoignaient les cernes foncés sous mes yeux azure. Aujourd’hui aurait dû être un jour de réjouissance, après tout ma déesse était à l’honneur, mais j’étais aux prises de ma tourmente. J’avais bu la veille, enchaîné les peintes et les bouteilles sans jamais que ma soif ne s'assouvisse. Je ne savais pas si je m’étais alcoolisé pour me donner du courage ou pour me punir de ma faiblesse. Aujourd’hui, à genoux devant la statue représentant Noasis, la tête basse, je me sentais comme une enfant petite et fragile. Étais-je toujours digne de ma déesse?

J’avais cette impression de l’avoir trahis, chacun de mes écarts me paraissaient comme autant de coups de poignards que j’affligeais en plein cœur à celle qui peuplait pourtant toutes mes pensées. Par où commencer mes excuses? Comment me repentir? La rencontre de Nysali avait semé une graine en moi. Cette graine, c’est celle du doute. Moi qui avais voué ma vie à n’aimer que Noasis, je savais que l’amour charnel avait emporté ma mère et plongé mon cher père dans un chagrin éternel. Et pourtant, qu’est-ce que j’avais ressentie à ce moment où nous nous étions étreintes dans les bains? Je voulais me convaincre que mon acte était pur, mais l’était-il vraiment? Était-ce de l’envie que j’avais ressentie au fond de mon cœur, l’envie de sentir son odeur et je ne sais quoi encore…

Cette graine m’avait taraudée, je buvais de plus en plus le soir pour ne plus y penser. Non-seulement j'avais des pensées impures, mais en plus avec une autre femme? C’était insensé! Pourtant le terreau semblait être fertile et la cosse s’était fissurée pour germer entre les mains d’une nouvelle rencontre. Je m’interdis son nom. Je ne veux plus y penser. En entrant dans son temple, j’avais commis une terrible erreur. Était-ce Cabalhe, le dieu déchu, qui m’avait ensorcelé? Était-il celui qui avait envenimé mon esprit jusque là si droit dans ma foi? Je n’en savais rien et, comme tant d’autre questions, je n’avais que le silence pour me répondre.

Dans la chapelle vide éclairée par les bougies que j’avais soigneusement allumées, ma prière s’éleva en un murmure implorant le pardon. Je n’osais pas relever la tête, mes yeux étaient fermés et mes cheveux cachaient ma honte. Mes mains jointes étaient nues, elles étaient si près de ma bouche qu’à chaque mot mes lèvres effleuraient mes doigts qui étaient comme un réceptacle des secrets que je confiais enfin à ma divinité. J’étais seule. J’étais perdue. J’étais impuissante. J’étais misérable.

-Ô ma déesse, entend mon appel. Libère-moi de cet amour pervers, de cette malédiction qui m’empoisonne et m’étouffe. Ô ma déesse, je veux que mon cœur ne batte que pour toi, que ma main tienne ta lame et que ma voix porte tes paroles. Je tente de me battre contre le vice, je rejette l’ombre, mais je suis si faible, si faible. Ô ma déesse, j’ai été empoisonnée. Mes pensées sont déchirées d’envies obscènes. Je n’ai pas la force d’effacer cette femme de mon esprit, j’ai ce besoin de la revoir…

Dim 13 Sep - 8:16

Avec Saelle Edeny

Prière d'une âme perdue

La journée de Noasis était considérée une fête particulièrement occupée, et surtout payante pour moi. D'usuel, les rues débordent, les gens affluent, l’occupation est là et l’achalandage dans le restaurant est toujours à son comble. D’habitude, je m’assure de tout faire moi-même pendant la fête de Noasis, et ainsi faire un bon coup d’argent, mais cette année-là, j’avais décidé de prendre un moment pour moi en cours de journée. J'avais donc engagé un employé temporairement pour la journée spéciale, ce qui m'avait permis de commencer plus tard en matinée. C’est donc sous mon apparence masculine que je quittais mon restaurant, aux petites heures du matin en laissant mon employé préparer l'ouverture, dans l’espoir d’explorer la place publique de Myrefall sous un autre angle.

Pourquoi? Le désir d’apprendre, encore. Ce désir grandissait en moi. Plus j’apprenais, et plus j’avais envie d’apprendre. Cette soif de connaissance était insatiable, et avec les semaines et les mois qui s’écoulaient, c’était comme si je devenais un puits à connaissance. Tout ce que je pouvais apprendre, je partais à sa conquête.

Le temps que mon restaurant fût en rénovation par Dame Anastasia, par exemple… je m’étais tout bonnement barrée pour Baltoise, où j’ai appris bon nombre de nouvelles recettes, ainsi que d’autres traits de culture. En plus de tout cela, j’avais eu l’occasion de vivre comme une noble l’instant d’un repas au restaurant, ce que je trouvais mémorable… et très noble de Dame de Castillo. J’avais grandement apprécié ma journée, et pour bien clore la journée, j’avais appris à me familiariser avec un nouvel accent : celui de l’archipel.

Maintenant, je me baladais dans les rues. En apprendre davantage sur la déesse de Noasis attirait ma curiosité insatiable, dans l’espoir de combler celle-ci de réponses qui me seraient favorables. En apprendre davantage sur ce qui pousse les gens à la prier, explorer cette culture. Il est rare que les divinités aient des fêtes comme celle-ci, ce qui me laissait croire un certain brin de solidarité entre les croyants de la déesse.

Quoi de mieux pour répondre à mes questions… que d’aller directement dans la chapelle? Enfin mettre les pieds dans ce lieu culte, chose dont j’avais probablement hésité trop longtemps. M’approchant de la chapelle, j’entendais parler. Tout bas, peine audible… mais j’entendais une voix douce qui semblait implorer Noasis de l’aider. J’entrais donc délicatement dans le bâtiment, poussant la porte délicatement pour tenter de limiter les bruits indésirables de la porte qui grince….

Les dernières phrases de la jeune femme m’interpellait étrangement, me laissant un goût amer. Sur ce coup-là, j’avais l’impression de la déranger… mais le son de la porte l’avait probablement déjà alertée de ma présence. Je regardais partout autour, cherchant une échappatoire. Quitter la place serait peut-être le mieux pour le moment, mais de le faire discrètement alors que j’ai déjà indirectement annoncé ma présence, je me trouverais un peu… suspicieux. Mon regard se retournait vers elle, et dans un élan de politesse, je m’exclamais tout bas :

- Désolé de vous avoir dérangé…. Je peux revenir plus tard, si vous êtes occupée…

Dim 13 Sep - 13:49

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「 Prière d’une âme perdue 」

J’avais arrêté net ma prière en percevant le grincement de la lourde porte de bois qui fermait la chapelle. Personne ne devait entendre mes aveux, qui sait quels châtiments et déshonneur tomberaient sur moi et ma déesse si venait à une oreille indiscrète les confessions impures d’une milicienne. En plus de représenter le roi, qui condamne ce genre de déviance sexuelle, j’étais connue comme une fervente priante de Noasis. Honte sur moi et ma foi si mon esprit corrompu était découvert!

Malgré le frisson de peur qui courut le long de ma nuque à cette idée, je ne bougeais pas d’un poil. En gardant ma position de prière, j’espérais ne pas attirer la suspicion de l’inconnu qui était entré dans le temple. Je soufflais simplement entre mes doigts quelques derniers mots adressés à la statue de pierre qui me dominait de son infinie sagesse.

-Ô ma déesse, j’espère que dans ta miséricorde tu sauras éclairer ma route.

La voix basse et douce d’un jeune homme, sans doute, s’élevait dans le lieu de culte alors que ma confession prit fin. J'attrapais mes gantelets de métal en me relevant lentement, prenant le temps d’effacer la profonde souffrance de mon visage avant de me retourner. L’étranger avait un ton embarrassé et s’était fondu en excuses, mais je fis mon possible pour accueillir le nouveau venu comme il se devait en cette place d'adoration. J’arborais un sourire, un sourire un peu pâle mais sincère, en découvrant cette nouvelle personne qui venait prier ma déesse.

-Ne vous inquiétez pas, vous êtes le bienvenu dans la chapelle de Noasis. Ne soyez pas intimidé, entrez et prenez place. Je dois avouer que je n’attendais pas de visite si tôt, mais il me fait grand plaisir de partager le temple de ma déesse.

La flamme des chandelles vacillèrent alors que je m’avançais vers le rouquin aux yeux verts. Ils me rappelaient les iris de Jade… et ceux de la prêtresse. Était-ce un signe? Au moins, celui qui se tenait devant moi était un homme. Donc, à priori le tourment des yeux d’émeraude ne s’abattrait pas sur moi cette fois, n’est-ce pas? Il avait un visage très harmonieux, ce garçon, une peau pâle et un physique assez svelte. J’étais légèrement plus grande que lui, comme un peu tout le monde finalement, mais mon âme fatiguée se sentait immensément plus frêle que mon interlocuteur. Malgré tout, je gardais mon sourire et un semblant d’enthousiasme en lui tendant la main, ayant préalablement fourré mes gants de métal dans ma besace.

-Je m’appelle Saelle, milicienne de la cité de Myrefall et disciple de Noasis. Heureuse de vous rencontrer en ce jour de fête, êtes-vous familier avec la divinité priée en ces murs?

Sam 19 Sep - 9:14

Avec Saelle Edeny

Prière d'une âme perdue

Je devais avouer que je me sentais de trop sur ce coup, et c’est ce qui m’avait poussé à retarder mon passage à plus tard dans la journée. La seule personne présente en ce bâtiment était la personne qui priait et qui se confessait. Cela me mettait mal à l’aise. Le petit matin venant de commencer, je ne pouvais pas leur en vouloir pour cela.

Peut-être étais-je trop tôt dans la chapelle? Peut-être que la déesse Noasis a une heure d’éveil? Je ne savais le dire… je ne connaissais pas cette déesse, cela dit, je ne connaissais pas les dogmes et les coutumes des priants. Malgré mes superstitions, la personne présente -qui avait remarqué ma présence- s’empressait de contredire tout ce que j’avais osé penser sur Noasis, en m’invitant ouvertement à la rejoindre dans la chapelle.

C’est d’un doux sourire que je me rapprochais de celle-ci, entrant dans le bâtiment. La jeune femme semblait plutôt joyeuse à l’idée de partager les coutumes et les croyances qui habitent cette chapelle ma foi accueillante. Les chandelles éclairaient le bâtiment juste assez pour que je puisse voir l’expression sur le visage de la dite Saelle, alors qu’elle me présentait sa main pour faire connaissance. J’agrippais doucement sa main en guise de salutation alors que j’élevais la voix à nouveau.

- Ravi de vous rencontrer Saelle. Vous pouvez m’appeler Gwenaël. Je suis propriétaire d’un restaurant qui ouvre ses portes d’ici les deux prochaines heures, c’est ce qui me pousse ici aussi tôt!

Mon regard vacillait rapidement dans le bâtiment alors que je reprenais ma main pour moi-même. Mon regard rempli de cette forte curiosité se retournait finalement vers la femme devant moi, alors que je m’apprêtais à répondre à sa fameuse question concernant Noasis.

- Non, je ne suis pas familier… mais j’aimerais en apprendre davantage sur la croyance et les coutumes, la raison de mon passage par ici. J’habite Myrefall depuis plusieurs années déjà, mais je n’ai pas su apprendre tous les secrets de la capitale du royaume… et Noasis fait partie des mystères qui ne me sont pas encore pleinement connus.

La franchise dans ma voix se faisait clairement ressentir. Je savais un peu en quoi comportait ce genre de temple, je savais la base sur les valeurs portées par Noasis, mais je ne connaissais pas toutes les dogmes et coutumes encore… ni les habitudes qui régissait le quotidien des croyants. Je voulais en apprendre davantage, j’étais enseveli sous cette soif de connaissance!

Dim 27 Sep - 15:50

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「 Prière d’une âme perdue 」

Gwenaël s’était présenté et avait au fond de la voix cet air sympathique qui savait me mettre en confiance. Une fois mes prières terminées, je me promis d’aller faire un tour au restaurant de cette nouvelle connaissance malgré mon esprit accablé. Avec un peu de chance, il y vendait de l’alcool, n’importe lequel, qui pourrait noyer mon mal.

Mettant de côté mes réflexions amer, je me concentrais sur ma tâche de disciple pour satisfaire la curiosité de mon hôte. J’étais toujours heureuse d’enseigner à une nouvelle âme les préceptes de ma bienfaitrice et de le faire dans son temple était presque un honneur. L’envie d’apprendre de mon interlocuteur me faisait profondément plaisir et raviva un peu le sourire sur mes lèvres. Je suis ta voix, ma déesse, entends mes grâces.

-Il me fait grand plaisir de te présenter la déesse qui règne dans cette chapelle. Noasis est la divinité incarnant la prudence. La logique, la loyauté et la réflexion sont les valeurs fondamentales de son culte. Selon moi, ses préceptes sont ceux qui forment les meilleurs soldats et, plus largement, marcher dans ses pas me semble garant d’une vie vertueuse.

Les murs de la chapelle faisaient écho à mes paroles, mais le son distordu me semblait presque accusateur. C’était comme si le temple lui-même me répondait, me chuchotait de mieux appliquer les principes dont je faisais les louanges. Un peu déstabilisée par cette idée, je pris une profonde inspiration pour mieux me concentrer et poursuivre mon exposer. Ai pitié, ma déesse, je serai à la hauteur.

-C’est le mercredi qui est communément dédié au recueillement. Noasis fait preuve de grande miséricorde envers ses sujets. Lorsque le chemin est difficile, la déesse éclaire notre route. La divinité est aussi garante de la paix et de l’ordre établi. À Myrefall, c’est le roi qui applique la volonté de notre déesse sur son royaume. La loyauté qu’on voue à la divinité est donc, par conséquent, la même que celle qu’on offre au souverain.

Sam 17 Oct - 8:04

Avec Saelle Edeny

Prière d'une âme perdue

En entrant dans cette chapelle, je ne pensais pas que j’allais apprendre tant sur la déesse de Noasis. La curiosité m’avait attiré dans ce bâtiment en particulier, dans l’espoir d’entendre parler de Noasis, et voir ses lieux de cultes. Chaque divinité a ses lieux de cultes, et chaque culte a sa propre architecture et ses propres coutumes, un peu comme un peuple entier. Un peu comme un pays entier. Les différences étaient flagrantes avec les dieux et les déesses de mes terres natales, ce qui avait attiré mon œil.

Je contemplais encore partout alors que la voix de la jeune femme devant moi s’élevait, dans le but d’avouer sa satisfaction face au fait qu’elle allait pouvoir dicter avec fierté les dogmes de Noasis. Elle s’empressait donc de commencer, et je voyais bien vite le sourire revenir sur le visage de la priante qui, jusqu’à présent, avait une mine particulière. Je ne savais dire si son regard exprimait tristesse ou désarroi, mais mes questions avaient su lui retirer ces traits peu attirants, ramenant donc un rayonnement supplémentaire à son visage. Un sourire s’étirait sur mes lèvres à cette vue.

Les dogmes de Noasis prônaient donc la fidélité et la droiture, ce que je trouvais merveilleux. Cette même divinité était également priée par le souverain du pays, et les volontés de la déesse se reflétait donc dans les coutumes du peuple, mais également dans les décisions politiques, de ce que j’avais pu comprendre… puisque le mercredi était jour de recueillement pour tous les gens. C’est donc pourquoi les mercredis, personne ne travaille… sauf les gens qui ne sont pas particulièrement croyants en Noasis, comme moi. Ceci explique donc cela… !

- Je comprends mieux pourquoi rares sont ceux qui s’offrent au travail les mercredis… c’est une journée qui vous est donc sacrée, en d’autres mots ?

Je comprenais mieux également pourquoi tout était si politique, mais si ouvert en même temps. Comme si on avait accès, ici, à une liberté certaine. Dogmes, coutumes et croyances dictent certains règlements non écrits qui m’ont donc pas besoin d’être encadré par des lois, ce que je trouvais merveilleux. Chacun mets donc du sien pour mieux s’entendre, et pour conserver la paix dans ce merveilleux pays.

- Parlez-moi davantage du côté politique de Noasis. Son Altesse semble avoir gardé un contrôle hors pair du pays. Les croyances du peuple envers Noasis semble avoir instauré un certain civisme et une certaine droiture aux habitants de Myrefall. Du moins, j’ai rarement vu un peuple aussi impliqué socialement… !

Mon sourire s’étirait encore alors que je constatais finalement que la jeune femme avait de quoi être fière de sa déesse.

- Le sourire vous va bien, ma chère. On voit que vous êtes dévouée à la déesse, et vous avez de quoi être fière des traits que vous valorisez.

Jeu 22 Oct - 21:14

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「 Prière d’une âme perdue 」

J’étais heureuse de voir que mon interlocuteur était intéressé à apprendre. J’acquiesçait à sa première question, confirmant ses propos sur l’arrêt du travail le mercredi. Pour ma part, je n’avais pas toujours le loisir de me recueillir au milieu de la semaine. En effet, comme le crime n’attend pas et que la déesse est priée par la majorité des habitants de Myrefall, donc des soldats, il serait impensable que la milice prenne une pause de ses fonctions. Malgré tout, je trouvais toujours un moment pour offrir mes prières à Noasis.

À sa seconde question Gwenaël mis de l’avant le régime pacifique et droit de mon souverain. Émile de Myrefall se tenait en roi de grande droiture et le jeune homme ne semblait avoir que de bons mots pour décrire son règne. Cette réflexion m’amena à me questionner sur les origines du garçon, mais je devais satisfaire sa curiosité avant de repaitre la mienne.

-Myrefall à de la chance d’être tombé sur un monarque suivant les principes de Noasis. Il est très à l’écoute de la déesse, c’est pourquoi l’atmosphère du pays est si paisible. Évidemment, je ne suis qu’humble milicienne et la politique appartient aux érudits. Je ne suis donc pas la meilleure personne pour vous informer de ce qui a un impact entre les nations, je ne donne pas d’ordres, je ne fais que les suivre. Par contre, je peux dire que l’influence de la déesse ne peut être que bénéfique pour la paix entre les peuples!

Suite à ma petite explication, les douces paroles du rouquin ravivèrent mon sourire si gentiment complimenté. Les encouragements de Gwenaël mirent un peu de baume sur mon cœur souffrant. D’entendre quelqu’un verbaliser ce que j’essayais si fort de prouver à ma divinité et à moi-même m’avait profondément touché. Parfois, des mots ordinaires pouvaient faire tellement d’effets… Je lui en étais reconnaissante.

-Merci Gwenaël, je garderai ces paroles comme un précieux cadeau. Sachez aussi que ce n’est pas difficile d’avoir le sourire en si bonne compagnie!

Malgré mes yeux fatigués, la vitalité semblait tranquillement reprendre possession de mon corps. J’avais envie d’en savoir plus sur cette âme amicale qui avait su apaiser ma détresse par les mots simples du quotidien. Noasis, merci de l’avoir mis sur ma route.

-Dites-moi, de quelle région venez-vous? Je n’ai jamais mis pied hors du pays, même que mes escapades hors de la ville sont assez limitées, donc je dois avouer que de me cultiver un peu sur le monde extérieur ne me ferait pas de tort.

Jeu 12 Nov - 6:15

Avec Saelle Edeny

Prière d'une âme perdue

La jeune femme me fournissait quelques informations sur la tête dirigeante du pays. Informations vagues peut-être, mais comme la myrefalloise me l’avait spécifiée, sa spécialité n’était pas dans la gestion du pays, mais dans respecter les lois. Malgré tout, cette déesse semblait pousser les gens à rester dans le droit chemin. Cela facilitait sûrement la tâche de gestion du monarque, qui n’avait pas à veiller sur la ville comme si ses habitants étaient des enfants.

J’avais peut-être l’air de quelqu’un comme tout le monde, mais j’étais loin d’être comme le commun des myrefallois. Bien malgré la ressemblance que j’avais avec eux, on pouvait voir par ma façon d’agir et ma curiosité étrange que je ne venais pas d’ici, mais bien d’ailleurs. C’est quelque chose que la jeune femme devant moi avait remarqué très rapidement, puisqu’elle s’était empressée de me poser plus de questions sur mon origine, tout en justifiant son manque de culture étrangère par le fait qu’Elle était très occupée.

- Ne vous en faites pas, c’est tout à fait normal de vouloir assouvir sa curiosité.

Ce n’était pas que normal, mais naturel également. Elle avait répondu à mes questions sans même en poser, alors je me devais de répondre aux siennes sans questionner ses interrogations. Je tenais également à la rassurer un peu sur le fait que c’est normal, puisque celle-ci semblait ressentir le besoin de justifier sa curiosité autrement que par le fait que c’est quelque chose de normal pour l’être humain.

- Je viens de Xavaar. J’y suis né et j’y ai grandi.

J’ai eu beaucoup de problèmes dans ma vie courante lorsque j’habitais en Xavaar, mais ça, je ne voulais pas trop en parler. Je préférais garder cela sous silence, et contourner le sujet. Il y a des choses que je préfère ne pas dire, et ça en était une. Le fait que je sois sous l’instar de la magie d’altération d’apparence, ça aussi, la jeune femme n’avait pas besoin de le savoir. J’étais trop complexé et je ne me sentais pas prêt à parler de ce mystère à quelqu’un que je ne connaissais pas.

- Beaucoup de lacunes sont cachés entre les arbres, sur le territoire xavaarois. Beaucoup d’histoires sombres y ont été enterrés. J’ai décidé de m’installer ici en Myrefall parce que je trouve que les valeurs des gens d’ici sont plus appropriées aux miennes. J’avais besoin de recommencer ma vie.

Voilà qui est mieux ! J’avais su trouver une excuse valable et qui selon moi faisait beaucoup plus de sens que ce que j’avais anticipé. C’est vrai, d’une certaine manière, que je préférais la façon de penser des gens d’ici plutôt que des gens de là-bas.

Le seul fait qu’il y ait eu une guerre assez violente et cinglante pour séparer le pays devrait dissuader les gens de croire que Xavaar est un paradis naturel. Ce pays n’a rien d’un paradis, les valeurs ne sont pas les mêmes et si on s’y aventure sans savoir à quoi on s’attends, ce beau pays peut devenir votre pire cauchemar.

Sam 28 Nov - 16:00

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「 Prière d’une âme perdue 」

Il venait donc de Xavaar? Je ne connaissais pas grand-chose à ce pays, mais à mon souvenir il n’était pas connu pour abriter beaucoup d’humains. La vie n’avait surement pas été simple en race minoritaire… mais là encore j’extrapolais avec le peu d’information que je connaissais du pays et sans y avoir jamais mis les pieds. Ceci dit, les propos de Gwenaël vinrent consolider mon impression du passé plus marginal que j’avais imaginé pour mon interlocuteur comme il me confiait ne pas avoir été en accord avec les valeurs de sa contré natale.

J’étais un peu flattée aussi de savoir que Myrefall brillait de sa culture invitante au-delà de ses frontières. Comme je vouais ma vie à la protéger par la milice et mes prières, il m'était réconfortant de voir ma vision des choses validée par un étranger. Notre monarque serait fier d’entendre que ses terres sont accueillantes pour les malheureux d’outre-mer. Par contre, je ne sentais pas légitime de lui poser un tas de question sur le passé du rouquin vu notre fraîche rencontre. À la place, j’en suis venue à tourner mes questionnements sur un autre sujet que je trouvais tout aussi intéressant.

-J’imagine que vous avez ramené votre savoir-faire et certaines recettes de Xavaar? Je suis curieuse de savoir quelles sont les différences culinaires, vos spécialités et ce que vous offrez à votre restaurant. Y-a-t ’il un alcool exclusif que vous y servez dont les racines exotiques sauraient ravir mon palais?

L’idée d’une nouvelle boisson fit renaître en moi ce plaisir coupable que j’avais pour l’alcool. J’en étais au stade d’avoir trinqué avec à peu près tout ce qui se faisait dans la capitale, les liqueurs et les bières n’avaient plus de secrets pour moi. Il faut dire que ma consommation était assez fréquente, tous les soirs en fait je me retrouvais un verre à la main. J'ai eu le malheur quelques fois de ne pas avoir à boire, ce que j'avais corrigé en traînant en permanence une flasque de rhum d'urgence dans ma besace, et le sommeil m'avait boudé jusqu'au matin.

À ce souvenir lointain, un léger sourire presque dépité s’esquissa sur mon visage alors que je repensais à la nuit blanche que je venais de passer en tête à tête avec ma choppe et une chandelle. Finalement, peut-être que j’avais besoin d’alcool pour plus que dormir, à bien y penser…

Sam 12 Déc - 9:38

Avec Saelle Edeny

Prière d'une âme perdue

J’avais vécu des choses horribles en Xavaar, j’avais vécu la misère, la pauvreté, la violence, et ce, même si les dryades sont généralement réputées pour vivre dans beaucoup plus de douceur que les velanas… cependant les familles ne sont pas toutes pareilles… la violence peut exister dans une culture beaucoup plus douce. Ce sont les individus qui sont à blâmer dans certains cas, dont celui que j’avais dû affronter.

Le mode de vie dans lequel j’avais été élevé ne me faisait vraiment pas, j’avais changé de vie pour oublier ce passé lointain et difficile, et j’espérais simplement que la jeune femme devant moi n’en viennent pas qu’à poser des questions sur ces lointains souvenirs.

La myrefalloise m’avait rapidement rassuré en changeant de sujet. Rapidement, elle me demandait mon expertise concernant les spécialités alimentaires, culinaires, ainsi que toutes les perles en beuveries que nous tenions dans notre pays. L’alcool ne différenciant pas beaucoup d’un pays à l’autre, la seule chose qui pourrait être remarquablement différent serait le goût de ces dites boissons… une bière ou un rhum de Xavaar ne sera pas tout à fait le même qu’ici.

- En fait, nous n’avons pas réellement une variété d’alcool bien différente d’ici. Les goûts varient beaucoup. Les épices, l’alcool, les fruits, la fermentation, le tout se fait de façon différente d’un pays à l’autre, ce qui explique cette différence. Parfois, j’essaie d’obtenir un tonneau de rhum Xavaarois, mais c’est dispendieux…

La différence culinaire entre les deux pays est fortement remarquée, et il est sympa d’y trouver un merveilleux juste milieu. Alors que les pays sylvaniens sont plus axés sur les épices et les assaisonnements, ici les gens trouvent réconfortant de bien goûter les aliments qu’ils mangent, ce qui les pousse à modérer les assaisonnements qu’ils mettent dans leur nourriture.

Il doit en être de même pour l’alcool. Alors qu’ici les gens font des mélanges plus basiques, en Xavaar nous ajoutons parfois assaisonnements, parfois d’autres liquides à nos cocktails. Mélangeant les recettes xavaaroises à ceux Myrefalloise, il va sans dire que beaucoup de palais sont satisfaits en venant boire et manger en mon restaurant! En prime, je pouvais même ajouter quelques spécialités baltoissiennes à mon restaurant, vu mon récent voyage et mes récentes lectures!

- Ce qui différencie réellement Xavaar et Myrefall au niveau de l’alcool c’est la façon de la servir. Nous offrons une autre variété de cocktails, et je prends soin de servir des recettes provenant des deux pays, pour offrir le plus grand choix possible.

Mon regard scrutais le visage de la jeune femme, son sourire étrange me marquait. Son visage inspirait quelque chose d'étrange, comme de drôles d'envies mêlées à un certain refus de s'ouvrir à autant d'alcool... come si c'était un espèce de regret, un péché qu'elle s'autorisait... dans tous les cas, je ne pouvais pas la juger pour cela. À la place, je préférais avancer mes dires dans un sujet semblable mais ne relatant pas l'alcool.

- Il en est de même pour la nourriture. Nous l'apprêtons différemment, et nous ajoutons souvent des épices et assaisonnements, contrairement à Myrefall. En mélangeant les deux cultures culinaires, nous avons droit à une diversité particulièrement grande...!

Mar 9 Fév - 17:39

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「 Prière d’une âme perdue 」

J’écoutais avec toute l’attention dont disposais mon cerveau fatigué les explications du jeune homme sur les alcools de son pays natal. À ses dires sur les saveurs exotiques des boissons que je connaissais bien, une envie intense de tremper mes lèvres dans ces breuvages mystérieux m’empoigna le ventre. J’avais bu toute la nuit, et pourtant j’en voulais encore. Je m’étais cependant promis que lors de la fête de ma déesse, je n’allais pas consommer pour lui rendre hommage en quelque sorte. Ça allait s’avéré un peu plus compliqué que prévu…

Lorsque le rouquin enchaîna sur la nourriture, j’eus presque un soupire de soulagement de ne plus avoir à penser aux exquises boissons dont je me privais en ce jour de fête. Ceci dit, je me promis d’aller goûter à tous ces fameux cocktails dès que je repasserais devant le restaurant de Gwenaël. Je n’allais pourtant pas me priver d’aller à son restaurant aujourd’hui comme la description de ses plats d’outre-mer me donnait l’eau à la bouche. De la diversité, ça allait me faire du bien.

-Vous vendez bien vos installations Gwenaël, je ne me priverai pas d’un bon repas lorsque vous ouvrirai vos portes.

Alors que je m’apprêtais à poursuivre mes paroles, un violent mal de tête vint me vriller le cerveau et me fis grimacer de douleur. Ma main se porta naturellement à ma tempe pour la masser doucement. Aussi, mes paupières semblaient subitement avoir gagné un poids substantiel, si bien que de fermer les yeux semblait soulager légèrement mon mal. Était-ce le manque de sommeil qui me rattrapait? Ou l’alcool que mon corps essayait de purger de bon matin? Quoi qu’il en soit, j’articulais avec un peu de difficulté quelques mots qui se voulaient rassurant pour mon hôte.

-Je crois que ma courte nuit me rattrape, ne vous en faites pas. Vous pouvez rester au temple si vous le désirez, je vais me trouver un coin tranquille pour me reposer avant que la foule arrive pour les festivités. Je suis désolée de couper court notre conversation, nous pourrons la continuer plus tard lorsque je viendrai vous voir à votre restaurant!

Je forçais mon sourire et un ton jovial pour ne pas inquiéter le jeune homme, il n’avait pas besoin d’en savoir plus. Ceci dit, notre petit échange en cette belle matinée d’août m’avait changé les idées face au mal rampant tapis au fond de mon âme. Je lui étais reconnaissante de m’avoir donné un peu de douceur et de normalité, peut-être que tout allait revenir à la normale finalement.