La voie de Cabalhe (feat Saelle)

Myrefall. Cité lumineuse, grandiose et avec cette pointe de chaleur qui ravive les cœurs. Le fleuve y coule, permettant ainsi de prendre un petit bateau et de remonter jusqu'à la Mer Noire. Quant à son roi, Émile de Myrefall, est un être troublant avec cette poigne de fer. Il n'est pas un dirigeant impulsif n'ayant aucun sentiment, bien au contraire. Il est avenant, prêt à venir en aide à chacun de ses citoyens. Il est à l'écoute et promet de rendre son royaume prospère, ce que personne ne doute. Cet homme, en plus d'avoir du charisme, est celui qui me permettrait d'accéder à ma requête. Néanmoins il me faut un nombre de partisans concret avant de demander à ce que ma religion soit acceptée. Par contre, il faut savoir qu'à Myrefall il y a très peu d'autres races qu'humains.

Je suis à Myrefall depuis des années et bien que je sois une prêtresse déambulant dans les rues, apportant une quelconque aide aux plus démunis qui osent s'aventurer jusqu'ici, la plupart du temps, les gardes les arrêtent et les placent en geôles. Le roi Émile n'aime pas voir des personnes du bas peuple on dirait. Quand on voit qu'ici siège principalement de la noblesse, des conseillers du roi et quelques prophètes, on peut comprendre son ressentiment envers les gens du bas peuple. D'ailleurs, je n'avais jamais songé à aller vers les plus faibles d'esprit pour les inviter à rejoindre mes rangs. Il faut dire que mon Seigneur, Cabalhe, aime les personnes avec une once d'intelligence et n'approuve pas ceux qui osent contredire ses actes. Il est impitoyable mais juste. Je le crois.

Mes pieds foulent cette terre promise, vêtue d'une robe légère et ample de couleur blanche, laissant mes épaules à vue d'oeil ainsi que mes longues jambes blanches. Un voile léger sur mon visage, tenant un fermoir dans la main droite. Je salue les personnes qui m'entourent avec un sourire, les yeux brillants, chantant un air mélodieux. Le soleil planait dans le ciel, ses rayons me réchauffant le corps. Mon Seigneur avait tué son père la lumière, car il empiétait sur sa mère, la Lune. Il l'aimait et voulait qu'elle aussi, rayonne de milles feux. Aujourd'hui, la Lune est un réel symbole pour la religion de Cabalhe. Elle existe même en plein jour ! On la retrouve, parfois juché dans le ciel en forme de croissant. Il est rare de la voir ainsi, seulement, elle sait qu'elle à sa place dans le ciel. Mon Seigneur des chaînes sait qu'il a fait un acte impardonnable et c'est ainsi qu'il s'est retrouvé enchaîné dans un endroit sombre et sale. Il était seul. Aujourd'hui, il veut renaître et montrer que, tant qu'il y a une justice, alors vous vous sentirez en paix. Il acclamera les actes les plus valeureux et fera taire les tourments. Cependant, Cabalhe est capricieux. Mieux vaut ne pas lui tenir tête lorsqu'il se fâche. Tous les actes ne sont pas pardonnables. C'est d'ailleurs ainsi qu'en compensation de son Amour, il faut faire un sacrifice. Soit celle d'un animal, soit d'un humain. Pas n'importe quel humain. Un Homme qui aurait commit un acte tellement odieux qu'il faudrait lui retirer le cœur et le faire brûler vif. Il expiera ainsi ses pêchés. Seulement, ça, ce n'est pas encore arrivé. Je n'ai pas encore eu à faire ce geste, tendre le bras et tuer un homme pour le Bien de tous. Pour la Justice de Cabalhe.

Tandis que je me perdais dans mes pensées, je vois un Crieur qui alerte sur les récents événements. Il évoquait la mort du roi Vicard de Greywish, une grande cérémonie aurait lieu dans ce continent qu'est Viermont. Quelle tristesse ! Je me demande si notre roi adoré allait se déplacer ou s'il allait faire fie de cet atroce nouvelle et s'occuper de ses citoyens. Enverrait-il peut être ses sbires à sa place ? Ah. Un soupir. Je me las de ces échos où la mort occupe l'espace de chaque être, qu'elle rôde et vagabonde au grès de ses envies et exécute sa besogne. Dans la mort règne un salut. Tant que j'étais en vie, il fallait que je puisse prouver au monde que la justice sera rétablie et que les Hommes commettant les pires atrocités finissent par payer. Les chaînes de la Justice bafoueront son corps, il servira une cause plus noble. Mourir sous le joug d'un Puissant. J'aime Cabalhe et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour l'élever au rang qu'il mérite. Celui de siéger au-delà de tout ces Dieux païens. Ils connaîtront le rejet, l'humiliation et finiront par ne plus exister. Cabalhe devriendra le seul et unique Dieu. Telle est la mission qu'Il m'a assigné. J'aperçois un mendiant qui se fait lapyder à coups de pierres par trois garnements. J'allais m'avancer vers eux quand une personne se dressa contre eux. Ma voix s'éleva à leurs intentions, sèche :

feat. Saelle ▲ dialogue #ff0a5d ▲ hrp Amusons nous !

Quelques personnes nous regardent par curiosité, voulant connaître la voix tonitruante résonnant dans ce petit chemin. Le pauvre homme en face de moi semble tellement en peine. La milicienne lui verse de l'eau dans une écuelle. Je distingue le visage de cette femme, dotés d'un regard azur prêt à transpercer votre âme. Ce que je ressens, surtout, c'est une grande force. Une certaine aura enveloppe son être, comme si une étrange entité était à l'oeuvre. Ou bien, cela ne peut être que mon imagination. Je pressens que je n'ai rien à craindre de cette dame, bien que sa forte stature et son équipement font paraître une redoutable puissance. J'avance vers eux, levant une main vers l'homme plaintif et émerveillé du bon geste de la milicienne. D'une voix pleine de compassion, je lui tins ces quelques mots.



L'homme hésite, ce qui est compréhensible. A peine vient-il de sortir d'une situation difficile qu'il trouve miséricorde auprès de deux femmes portées sur l'aide à autrui. Est-ce de la chance ou bien l'appel d'un Écho divin ? Je lui exprime une profonde bienveillance, l'incitant à se lever afin que je puisse constater l'étendue des dégâts subis. Il me dit son nom, avec une faible voix. Steffor. Une barbe grisonnante, très peu de cheveux sur la tête, une mine renfrognée et triste avec des yeux d'un gris presque vitreux. Il ne devait pas peser bien lourd au vu de la taille de ses membres. Faible. Beaucoup trop faible. Néanmoins, je décèle en cet homme une sensibilité et surtout, un besoin d'aide. Je continue dans ma lancée, avec ferveur, souhaitant lui montrer la voie à adopter.

Je me tourne vers la milicienne et lui demande avec un grand sourire,

Tandis que je prends la main du vieil homme, je sens une douce chaleur parcourir tout mon être et tente de partager cette étrange impression avec Steffor. Ses yeux étaient pétillants, ce qui me fit sourire de plus belle. D'une voix claire et limpide, presque juvénile, je me présente à eux, le regard grand ouvert.



S'ils désirent en savoir davantage, il faudra que les deux personnes me suivent. Ce n'était pas très loin, à un miles ou peut être deux de marche. Les rues de Myrefall sont bondés de monde, on entendait les oiseaux chanter. J'ose presque vouloir me balader sur les quais qui bordent le fleuve. Toutefois, sauver ce pauvre homme est ma priorité. Et pourquoi pas, leur parler de Cabalhe. La plupart du temps, personne ne connaît son existence. Un Dieu oublié, alors qu'il a simplement permis à la Lune d'exister par elle-même. S'il n'avait pas été là, le soleil régnerai en maître et nous ne connaîtrions que la douce chaleur des rayons. La lune est pourtant tellement douce, tellement pure. Cabalhe a tout donné pour la sauver. Aujourd'hui, c'est un Dieu renié. Rien que cette pensée qui me vient à l'esprit me fait me sentir mal, mon petit cœur se serre. Voilà pourquoi, aujourd'hui, il faut qu'il puisse renaître. Qu'on le reconnaisse à sa juste valeur.

feat. Saelle ▲ dialogue #ff0a5d ▲

Le soleil est haut dans le ciel, la milicienne prit Steffor avec elle. Celle-ci ne s'est point présentée, peut-être souhaite t-elle garder son anonymat. En tout cas, sa bienveillance me fait du bien, je sens une légère brise derrière ma nuque, s'engouffrer également dans mes vêtements amples, je me sens vivre. Épanouie. Je commence à prendre la direction de ma petite église, tout en déclarant à la femme militaire ces quelques mots.


Sans même me retourner, je souris aux passants qui se trouvent sur notre chemin. L'air vivifiant de la journée permit à de nombreux habitants de pouvoir sortir s'approvisionner ou simplement se balader. J'aime entendre le son d'une cloche au loin, un crieur annonçant les dernières nouvelles ou voir des enfants jouer. Les simples petits plaisirs de la vie. Quelques stands étalaient leurs denrées, fruits et légumes, parfois bijoux et autres breloques. Il faut profiter de ces instants, tout au tard, cela ne durera pas.

Les bâtisses en pierres blanches se dressent de part et d'autres, de jolies maisons mises en valeur par des plantes grimpantes, des rajouts de fleurs aux couleurs vives sur les bords des fenêtres. Les toits ont différentes teintes, passant du noir au rouge pour certains. On se déplace dans l'allée centrale de la ville, arpentant la rue dallée afin de parvenir au plus bel endroit de la ville. La devanture est faite de couleur nacrée, L'entrée est une porte en bois massive avec un gros cadenas. Les fenêtres qui parsèment la devanture représentent des Hommes priant le ciel, une chaïne dans les mains. Prenant une petit clé qui se trouve autour de mon cou, accroché à un collier très fin en argent, j'approche du cadenas et y insère cette clé. On entend un déclic, le cadenas tombe dans mes mains. Ma chapelle est encore très petite, comprenant six bancs et un pupitre sur une estrade vers le fond de la pièce. La pièce est lumineuse avec des grandes fenêtres. Il y a quelques cierges, quelques meubles et le symbole de Cabalhe est dessiné sur la pierre, au fond de la chapelle au dessus de l'estrade. Je me tourne vers la milicienne et lui demande :

feat. Saelle ▲ dialogue #ff0a5d ▲ hrp Pardon encore pour l'attente.

La dame qui s'occupait de Steffor se présenta, elle semblait curieuse quant à la façon dont j'allais m'occuper de lui. J'opinais du chef en lui déclarant que je savais pertinemment que les plantes étaient les meilleurs remèdes au monde. Bien entendu, ils ne permettent pas de devenir insensible lors d'une amputation ou lorsqu'un os est cassé mais, les plantes permettent de soulager la douleur et quelques vilains maux. Enfin En regardant bien dans mon armoire, je disposais des quelques plantes basiques. Prenant un petit récipient en terre cuite, je pris du miel et deux trois autres plantes que j'allais mélanger ensemble. L'odeur n'était pas désagréable et cela ne prit que quelques rapides instants avant que je ne dépose sur les plaies de Steffor, cet étrange mixture.

- Et voilà ! Cela risque de prendre un peu de temps, ce n'est pas instantanée. Vous pouvez rester ici le temps que l'onguent face son effet. Vous allez voir Steffor, je vais vous revigorer !

Un éclat de rire cristallin résonna dans la petite chapelle, Saelle semblait ne pas reconnaître l'effigie de Cabalhe. Quelle tristesse. Ce dieu qui aura tout donné pour les autres, aura finalement été réduit au silence pour avoir aider et aimer sa mère. Mon regard se déposa dans celui de Saelle, j'allais conter son histoire.

- Le dieu que je vénère se nomme Cabalhe. Un être très beau, d'après la légende. Malheureusement, personne ne peut voir son visage désormais. Il est recouvert d'une longue capuche, son corps est enchaîné. Dans cette histoire, il aimait sa mère que nous connaissons tous. Son nom est la Lune. Il y a quelques années, son père, Lumière, choisit de taire la Lune en s'accaparant le jour éternellement. La lune n'avait plus raison d'être. Il tua son père afin de libérer la Lune, et lui laisser le temps de pouvoir se libérer. Il a sauvé sa mère du joug de son père et il fut détrôné, renié. Aujourd'hui, il renaît. Petit à petit.

Cabalhe est tout pour moi, je ne cesse de l'aimer et de lui parler chaque jours qui passent. Il est mon seul et unique. Je ne parlerai pas de sa réincarnation sur terre, cela en effraierait plus d'un. Seulement, j'ai besoin de partisans pour me permettre d'atteindre cet objectif. Il murmure, il est tout prêt. Il nous écoute attentivement. Je ne sais pas si Saelle ressentait la même chose, néanmoins, j'aimerais lui faire comprendre que ce Dieu désire ardemment renaître. Les chaînes qui l'entourent ne peuvent être défait, pourtant, ce qu'il veut est de devenir le Dieu unique. J'espérais qu'en contant sa petite histoire, dame Saelle comprendrait pourquoi je suis ici.

- J'aime Cabalhe. Il a fait preuve de courage, d'audace face à l'adversité. L'amour de la famille, l'amour envers sa mère l'a rendu fort. Dans ce message, on comprend qu'il ne faut pas laissez les autres nous dominer et nous laisser vivre. Lune est avec nous dans le ciel chaque soir, hors, Cabalhe a été enchaîné pour avoir tué Lumière. Aujourd'hui, Lumière a été remplacé par le Soleil. Et ainsi, le cycle jour / nuit est perpétuel. Les ténèbres ne peuvent exister sans la lumière. Et l'inverse aussi.

feat. Saelle ▲ dialogue #ff0a5d ▲ hrp J'espère que ça ne te dérange pas cette introduction

Excessif. Ce mot me peinait. Que peut-on savoir de l’excès ? Le trop ! Trop manger, trop boire, trop dormir. Une réaction trop forte ! Je souhaitais lui poser une question en retour, mais n'osais prendre la parole en rétorquant « Que pensez-vous d'un homme qui brise la vie de sa femme ? ». Si pour elle, son geste semblait complètement démesurée, qu'avait-il comme autre choix ? Nous avons tellement entendu d'histoires sur les Dieux et les Déesses de notre monde. Je pris une autre alternative en lui rétorquant ces quelques mots.

- Saelle, savez-vous que l'histoire des Dieux est encore plus triste que celles des Hommes ? Ils nous « apprennent » que nous ne pouvons vivre réellement ensemble, sans établir au préalable des règles. Sauf que, beaucoup transgressent ces règles. Le pouvoir, la richesse, la cupidité, l'envie... Toutes ces choses qui font qu'on les nomme « pêchés ». Qui sommes-nous pour dire que telle ou telle chose est de trop alors que, nos ancêtres et mêmes ceux que nous Aimons, ont fait bien pire ? En vérité, chaque Dieu à ses torts. Même le mien.

Une étrange sensation dans ma nuque me fit l'effet d'une aiguille planter dans la chair. La vérité mérite d'être entendu, même si Cabalhe désapprouve quelque peu certaines de mes méthodes. Néanmoins, ils ont le droit de savoir. Ils ont le droit de comprendre la manière de penser et d'agir d'une entité ayant eu peur de perdre celle qu'il aimait plus que tout. Je continuai donc mon récit.

- Nous sommes descendants d'une lignée d'être spirituels tout à fait étonnants. Ils sont puissants, magiques, imperturbables. Et pourtant, nous, êtres de chairs et de sang, ne cessons de nous mettre à leur égale. Nous souhaitons faire preuve de compassion, de bonheur, cherchant tout moyen de « Devenir » un Dieu. Je ne les évoquerai pas, afin d'éviter de me confronter à leur mécontentement mais, je souhaite néanmoins vous donnez mon opinion. Les Dieux que nous vénérons nous entourloupent. Ils nous dupent afin que l'on serve leurs idéaux et surtout, leur ego. Ce sont des êtres mystiques que nous ne pouvons pas toucher. Pourtant, certains peuvent fouler la terre.

Je sentais que j'allais partir dans un long et incroyable monologue, seulement il fallait qu'elle comprenne le fond de ma pensée et ma volonté de faire renaître le culte de Cabalhe. Ce Dieu des châines, de la Justice, pouvait montrer le droit chemin. Il pourrait fouler la Terre si son Nom touchait les lèvres des différentes population.

- Cabalhe est un Divin. Cependant, il est avant tout un homme. Un homme qui a souhaité sauver sa mère, la seule femme qu'il n'a jamais aimé. Son père les as tourmentés, laisser à l'abandon. Que feriez-vous à leur place ? Certes, il s'est rebellé. Il l'a fait pour montrer que tous les Dieux n'avaient pas le Droit d'agir de la sorte. De détruire et d'émanciper la vie des autres en les cachant et en les emprisonnant. Pour moi, Cabalhe a fait preuve d'un geste qui aura marqué l'esprit des autres Divins. Pourtant, les Dieux l'ont punit. Ils n'ont pas entendu la souffrance qui se cachait pour lui, et surtout pour la Lune. Il a été enchainé. Des centaines, des milliers d'années peut-être. Savez-vous qu'un Dieu peut mourir si on cesse de l'appeler, de le vénérer ou même de penser ? Cabalhe a failli mourir. Disparaître pour de bon. Et pourtant, aujourd'hui, il est encore là. Certes, peu de disciples l'écoutent, le prie ou le vénère, mais ceux qui le font savent qu'il pourrait rétablir un nouvel « Ordre ». Les anciens Divins nous mentent.

J'étais énergique, pleine de fougue. Je tournais en rond pendant que je racontais les mésaventures de mon Divin. De mon prince des chaînes. Steffor était derrière, écoutant attentivement, les yeux rivés dans cette scène qui s'offrait à lui. Nous autres, prêtres, avions cette facheuse tendance d'être traité de fou lorsque nous nous mettions à parler de nos entités. Tout ça parce que nous les aimons et souhaitons partager ce ressenti. Si Saelle me montrait de la désinvolture, je lui sommerai de partir. Ici, dans cet endroit qui était mon lieu de recueil et de vie, je ne pourrai pas tolérer qu'une âme fermée foule ce lieu sacré. Steffor, quant à lui, semblait déboussolé. Il ne devait pas entendre ce genre de discours bien souvent. Je m'arrêta net devant Saelle, les bras le long du corps, reprenant mon souffle après tant de paroles.

- J'aime Cabalhe. Il m'a aidé. Et je vous assure, je l'entends. Alors oui, peut-être que cela peut vous paraître fou, mais je souhaite changer le monde. En bien ! Je ne souhaite qu'une chose, qu'on arrête de nous prendre pour des sots et qu'on puisse vraiment trouver un guide. Nous vénérons les Dieux pour que nous soyons rassurés pour nos âmes, mais ici, dans ce contexte, les anciens Divins nous mentent. Jamais ils ne pourront nous aimer, nous aider autant qu'ils ont été priés.

feat. Saelle ▲ dialogue #ff0a5d ▲ hrp J'espère que ça ne te dérange pas cette introduction

- Vous n'avez aucune raison de vous inquiétez. Je ne suis pas une anarchiste, une conspirationniste ou encore pire, une renégat. Je veux juste montrer qu'il y a des Dieux oubliés.

Saelle doit se poser énormément de questions face à mon interprétation. Je dois dire que je n'y suis pas allée de main morte sur les explications. Je me rends compte que, bien d'autres personnes pouvent aimer leurs Dieux ou Déesses aussi fort que moi et qu'ils leur est impossible de les renier. Ou d'en aimer un autre. Ce serait de la pure trahison. Je n'imagine même pas Cabalhe me voir partir. Peut-être me retiendrait-il de ses chaînes, ou me frapperait inconsciemment de celles-ci. Tout les habitants de Myrefall ne comptent pas prier non plus, il existe des athées. Je dois en prendre conscience. Je regarde Steffor et lui dit qu'il pourra se reposer dans la chapelle cette nuit s'il le souhaite. J'offre le gîte et le souper pour ce brave homme qui n'en a pas fini avec sa situation actuelle.

- Je ne compte en aucun cas m'imposer, Saelle. Aujourd'hui, je vais peut-être faire une pause et penser aussi à moi. A vrai dire, je n'ai pas grand chose à faire. Je n'ai aucun talent particulier. C'est peut-être pour cela que je me suis tournée vers la religion. Trouvez un but.

Il est très difficile de se remettre en question, de s'avouer perdu. J'étais isolée depuis plusieurs années, même si j'ai quelques acolytes et soit disant, l'esprit d'un Dieu oublié qui me hante. Je ne peux pas me reposer sur mes lauriers, il faut que je trouve quelque chose d'autre en plus d'être une religieuse. Je regarde Saelle et lui demande quelque chose d'improbable.

- Vous formeriez une ecclésiaste à devenir paladin ? Je n'ai jamais su me battre. Et ainsi, je vous prouverai que mes intentions sont louables. Vous pourrez m'avoir à l'oeil !

Saëlle réfléchissait à ma demande saugrenue. Ses réflexions étaient justes sur le pourquoi je désirai apprendre les arts de la guerre. Avec mon petit bâton sacerdotale, je ne serai jamais à la hauteur face à n'importe quelle personne douée au combat rapprochée. Peut-être ai-je louper une vocation dans ma vie. Pourtant, aujourd'hui, je me sens heureuse d'avoir accomplie ce petit pas. Celui d'avoir bâtie cette chapelle en plein centre de Myrefall afin d'aider les plus démunis. Ces âmes qui rejoindront mon rang, qui rejoindront Cabalhe et seront sa voix. Cependant, il fallait que j'explique à la milicienne non pas mes véritables intentions sur le pourquoi je souhaite savoir manier ces arts, plutôt simplement évoquer le dessus de l'iceberg. La Religion apporte son lot de réconfort, elle donne de l'espoir et apaise les maux. Mon Dieu n'est pas le plus sain, je le sais fortement. Par contre, si on lui voue un amour inconditionnel, qu'on le prie et qu'on croit en lui, non pas pour ses besoins personnels, mais plutôt pour connaître une vraie Justice et apaiser son âme, Cabalhe vous écoutera. Suite à ces pensées qui me vinrent à l'esprit, je lui fis mon plus beau sourire avant de lui déclarer mon pressentiment sur les mois et même peut-être les années à venir.

- Je fais des rêves. Des mauvais rêves, Saëlle. Même si vous, je parle de la milice en général, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour aider à sauver le peuple, j'aimerais également pouvoir en faire de même. Si jamais la milice est demandée ailleurs, ou bien, qu'elle doit faire un choix pour sauver tel peuple, je me dois de vous dire que je ne me laisserai pas faire. Je souhaite aussi protéger les miens, ceux qui font et feront partis de ma famille. Vous savez Saëlle, personne ne s'occupe de ces pauvres âmes dehors. La milice elle-même ne se préoccupe pas de ces mendiants tels que je le fais. J'aimerais leur prouver que je serai leur arme et leur bouclier.

Steffor trépignait d'impatience, il était là sans être là, avachi avec ses cheveux crasseux et ses vêtements en lambeaux. Il sentait le rat crevé. Il est vrai que ça ne donne pas réellement envie de leur venir en aide à ces gens là. Ils sont souvent violent, parlent avec un patois incompréhensible et la plupart du temps, rechignent à être secouru. Pourtant, je ne sais pas si c'est par la volonté de Cabalhe ou par une aura de bienveillante, lorsque je leur tends ma main, ils n'hésitent pas à la prendre. Ces personnes ont besoin d'un renouveau. Alors, par la voix de Cabalhe, j'écoute et je fais ce qui semble bon et juste. Souper, Gîte, repos et bain. Ce procédé dure un temps, jusqu'à ce qu'ils se sentent ragaillardis. Puis, adviennent que pourra de mes acolytes qui iront probablement parler de ce Dieu oublié, qui est là pour eux et leur donne une deuxième chance. Bien évidemment, ils sont transmetteurs d'un message : Rejoignez-nous.

Saëlle n'avait pas le statut pour m'apprendre le combat rapproché et surtout, il fallait surtout que je vois directement auprès de la milice. Je ne pouvais pas m'enrôler si je devais abandonner mon statut de prêtresse. Il fallait que j'y réfléchisse ou alors que j'apprenne avec quelqu'un, en dehors de Myrefall. J'irais faire mes recherches, sans passer par la milice. Cela risquait d'être compliqué, néanmoins j'acquiesçais à l'idée de la femme en armure. J'irai tout de même vérifié comment cela se passe chez la Milice. Je ne devais pas avoir d'apriori. Dans un élan de gratitude, je m'adresse à Saëlle avec bienveillance.

- Vous avez raison, j'irais probablement demander plus de renseignements là bas. Peut-être qu'une opportunité s'offrira à moi ! Et merci pour vos doux mots. Cela me va droit au coeur. Bon, il est temps pour moi de m'occuper de cet homme maigrichon. Je vais commencer par lui faire prendre un bain. Vous souhaitez rester avec nous ou vous avez d'autres obligations ma chère Saëlle ?