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Ven 29 Jan - 16:47

Ashkhen Alrune



Identification

Nom : Alrune (Vastralath)
Prénom : Ashkhen
Date de naissance : 13 Novembre 1476 (23 ans)
Sexe : Féminin
Orientation sexuelle : Pansexuelle
Pays et ville d'origine : Relvagoth, Duché de Relvagoth
Race : Demi-Démon
Dieu : Agnostique

Je veux jouer avec l'influence des Dieux:
Oui [X] | Non []

Derrière l'écran

Surnom : Tokki
Âge : 30 ans
Comment avez-vous trouvé le forum : Par le biais de Fallen
Autres personnages : Pas pour le moment
Fréquence de connexion : Régulière
Commentaires : Ça fait très (TRÈS) longtemps que je n'ai plus joué sur forum donc je suis clairement rouillée... S'il-vous-plaît, ne me mangez pas ? ='D

Description physique
Taille et poids : 1m62, 49kg.
Signe distinctif : Plus petite que la moyenne des demi-démons. Des yeux vairons, l'un noir et l'autre vert. Des marques noires sur la peau au niveau des joues et de la gorge. Des cicatrices dans le dos.
Cornes et/ou ailes ? : Des cornes noires, fines et longues, dont l'une est brisée un peu au-dessus de la base. Des moignons osseux d'ailes arrachées. Une fine queue d'écailles noires retombant presque jusqu'à ses chevilles.

Une étrange créature inquiète aux yeux fuyants. Tel est le reflet que le miroir lui renvoie. Plus elle tente de focaliser son attention sur la silhouette s'y trouvant et plus celle-ci devient tremblante. Incertaine. Celle qui lui fait face détourne les yeux, tentant de se défaire de son malaise.

Deux mains épaisses saisissent son crâne sans la moindre douceur et la forcent à regarder. Encore. Le Démon derrière elle ne dit pas un mot, mais la menace de ses griffes frôlant le coin de ses yeux est explicite et lui fait perdre toute velléité de rébellion. Si la jeune femme est déjà pâle de nature, la peur lui fait perdre encore plus ses couleurs, donnant à sa peau une teinte cendreuse. Quoi de mieux pour souligner les espaces noircis de son épiderme ? Des marques dessinent des coulées sombres le long de ses joues, venant remplir en bassin tout l'espace de son cou et de sa nuque gracile. Elle s'englobe du regard, ne pouvant s'empêcher de soupirer à sa propre vue. La demi-démone est bien trop petite pour les standards de sa race puisqu'elle ne dépasse qu'à peine le mètre soixante, et elle est à peine plus épaisse qu'une branche prête à se casser sous l'effet d'un vent trop fort. Certains disent qu'elle est élancée ; elle se contente de dire qu'elle paraît trop fragile. Rien de ce qu'elle voit ne lui plaît, que du contraire.

Comme si son bourreau pouvait lire ses pensées, il lâche un rire brutal dont les secousses traversent son crâne. Elle réagit par instinct, refusant de lui donner satisfaction ; ignorant la douleur physique et mentale, elle redresse la tête dans une tentative de bravade qui ne convaincrait personne. Elle est bien trop frêle pour avoir une chance de paraître impressionnante, là, nue devant un miroir de mauvaise qualité.

Son double lui renvoie un regard de défiance dont le sérieux est atténué par quelques larmes glissant sur la pointe de ses longs et épais cils noirs. Ceux-ci obscurcissent indéniablement son regard sans pour autant être capables de masquer l'hétérochromie de ses yeux félins taillés en amande. L'un brille d'un vert aussi tendre qu'une jeune pousse tandis que l'autre apparaît aussi noir que le gouffre abyssal d'une nuit sans lune et sans étoiles. Depuis sa naissance, les réactions face à cette particularité ont toujours été mitigées. Là où certains qualifient son regard de pénétrant et d'envoûtant, d'autres y associent les termes de bizarre ou gênant et préfèrent ne pas la regarder en face. D'une certaine façon, elle préfère la deuxième option. Ashkhen n'aime pas sentir le regard des gens courir le long de la courbe de son visage en cœur. Ses traits lui paraissent trop fins, son expression trop douce – une preuve que sa place ne s'est jamais trouvée au sein de la société qui l'a vue naître, une arme de plus contre elle. La larme dont elle suivait le tracé du regard décide de se montrer plus aventureuse que les autres et se permet de couler jusqu'au bout de son nez à la pointe mutine. Elle renifle sans la moindre grâce et, enragée par sa propre faiblesse, utilise une main délicate aux longs doigts arachnéens pour assécher cette dérangeante perle aqueuse. Ses petites lèvres pulpeuses se crispent. Se transforment en un trait fin et colérique qui ne fait qu'accentuer le rose-rouge de leur pigmentation naturelle. Cette expression fait ressortir, au coin de sa lèvre inférieure, le bout pointu d'une de ses canines, légèrement plus longue que l'autre. Quand elle n'y prête pas attention, il lui arrive de se blesser avec cette dernière. La vérité, c'est qu'elle ne voit pas bien l'intérêt de cette inspection forcée. Bien sûr, elle sait pourquoi elle est là, mais ça n'atténue en rien la honte qu'elle ressent à être jaugée de la sorte. Pourtant, sa colère s'atténue légèrement – ça pourrait être une autre. Au moins son malheur est-il bon pour quelqu'un.

Petit à petit, elle se détend. Son regard s'adoucit considérablement, elle qui jusqu'à présent se contentait de se foudroyer du regard. La prise sur son crâne se resserre pourtant, lui arrachant un gémissement et un grincement de dents. Elle secoue vivement la tête pour signaler qu'il est inutile de la brutaliser pour qu'elle continue son tour d'horizon. L'esclave sait qu'elle doit prendre conscience de la moindre parcelle de son apparence physique pour pouvoir l'utiliser à son avantage. Alors qu'elle bouge, les pointes de ses cheveux viennent frôler sa mâchoire, lui arrachant un sourire en coin imperceptible. S'il y a au moins une chose qu'elle supporte dans son apparence, c'est ce carré lisse et décoiffé, rappel visuel de son unique révolte. Garder ses cheveux courts, pour que plus personne ne puisse jamais agripper sa chevelure embrassée par le feu. Elle a gardé le compte du nombre de fois où ils ont été utilisés comme une vulgaire chaîne pour la retenir à l'époque où elle osait encore les porter longs ; à présent, c'est une force qui n'appartient qu'à elle. D'un mouvement nonchalant, elle passe une main dans sa tignasse cuivrée pour faire retomber quelques mèches rebelles devant ses yeux.

Mais ses sourcils sombres et arqués se froncent tandis que son assurance disparaît peu à peu. Sa main vient de frôler la naissance de sa corne gauche. Sur bien des points, il serait facile d'oublier ses origines – tout du moins si elle ne possédait pas trop de traits démoniques pour qu'on puisse les ignorer. Du bout des doigts, elle caresse la courbe affûtée de cette protubérance infernale. Elle n'est pas bien épaisse mais possède une jolie longueur se terminant en pointe. Presque lisse au toucher, elle présente toute de même quelques aspérités régulières semblables aux cornes de certains animaux. Du reste, c'est peut-être bien la seule partie qui paraît naturelle ; la base, elle, possède une forme bien particulière, se séparant sur une deuxième pointe plus courte orientée vers le haut. C'est par ailleurs le seul morceau restant de sa corne droite. Tournant la tête pour mieux observer celle-ci, Ashkhen ne peut s'empêcher de regretter l'asymétrie causée par la cassure aux bords irréguliers de sa corne.

— Tu restes une bien belle marchandise. Tu n'auras aucun mal à t'en sortir, d'une manière ou d'une autre. »

Une grimace déforme son visage. Une belle marchandise ? Elle se voit comme un objet brisé, aussi utile et intéressant qu'un couteau émoussé. Mais soit.

Les mains qui la retenaient s'appliquent à présent à la palper pour s'assurer que sa personne entière est à même d'apporter pleine satisfaction. Elle sent une main se saisir de sa queue sans ménagement, la faisant onduler de droite et de gauche comme s'il s'était s'agit d'un vulgaire jouet. Cette dernière, constituée d'écailles noires parsemées de reflets dorés, retombe jusqu'à ses chevilles et est d'une finesse telle qu'on craindrait de la casser en deux en tirant trop fort dessus. Une inquiétude qui ne semble pas partagée par celui qui la tripote éhontément, sans faire preuve de la moindre douceur, avant de la laisser retomber mollement sur ses fesses rebondies. La rousse s'applique à garder les yeux rivés sur sa réflexion, essayant d'ignorer le fait que sa mâchoire tremble sous l'affront – à moins que ce ne soit sous l'effet de la peur.

Son corps a toujours été gracile, avec une taille bien marquée et une cambrure de dos qui en ferait pâlir plus d'un. Ses jambes sont longues et galbées, et le tout souligne gracieusement ses formes féminines harmonieuses. Elle n'ignore pas que c'est là la seule raison pour laquelle ses propriétaires ont toujours prit soin de ne pas trop l'abîmer. Qui voudrait admirer la grâce d'une danseuse si cette dernière était recouverte de blessures ? Les seules mutilations que présente le corps vigoureux de la demoiselle datent d'il y a longtemps, les ersatz d'ailes qu'elle possédait ayant été arrachés pour ne laisser entre ses omoplates que deux moignons noirs et osseux et quelques pâles cicatrices courant en sillons tout au long de son dos. Cela dit, elle sait que ce n'est pas pour ses courbes qu'on la touche, et encore moins pour sa soi-disant beauté qu'on l'a fait venir aujourd'hui. Le Démon pince, tiraille, tapote, prenant la mesure de ce que ce corps peut réellement offrir. Il lui fait signe de bouger et, sans sourciller, sans même oser se poser de questions, elle s'exécute ; des mouvements de danse, quelques coups rapides portés au vide, des roulades, des sauts, des pas chassés. La demi-démone peut voir le regard de son bourreau se concentrer sur la façon dont ses muscles fermes courent sous sa peau comme ceux d'un félin prêt à bondir. C'est ça qu'il cherche à jauger. Son agilité, sa solidité, sa capacité à se déplacer fluidement, sans hésitations. On ne la veut pas belle ou forte, on la veut discrète.

— Rhabille-toi. »

Sans un mot, la jeune femme retourne chercher ses habits. Une tenue courte et moulante, afin de ne pas entraver ses mouvements, puis des guêtres sombres et informes, quoique d'un tissu léger, pour mieux se dissimuler aux regards trop inquisiteurs. D'une main tremblante, elle replace un voile translucide sur la partie basse de son visage tandis que de l'autre elle remonte sa capuche. Rentrant la tête dans les épaules, elle peut enfin disparaître dans l'ombre.

— Je ferai appel à tes services si tu n'es pas choisie. »
Bien, Maître... » dit-elle d'une voix un peu cassée à l'accent discret, proche d'un murmure.

Il sourit de la voir trembler mais, lorsqu'elle croise son propre regard dans le miroir, Ashkhen esquisse enfin un sourire timide. Il ne la reverra pas. Bientôt, elle ne sera plus là, comme si elle n'avait jamais existé, et il ne restera derrière elle rien d'autre que l'odeur sucrée et entêtante de la grenade, fruit qu'elle aime autant à manger qu'à utiliser pour parfumer sa peau.


Description psychologique
Peurs : Pyrophobie (peur du feu). Terrifiée à l'idée qu'on découvre qu'elle est une espionne ou qu'on la renvoie à Relvagoth.
Traits de caractères dominants : Curieuse / Socialement maladroite.
Péché préféré : L'Envie et la Gourmandise.

Ashkhen, de son point de vue, est née esclave et mourra esclave. Ce n'est pas une question de docilité, et encore moins de complaisance, mais le résultat d'un quotidien qui s'est ancré jusque dans ses veines. La jeune femme n'est pas d'une nature optimiste et si elle se permet de rêver, il y a fort à parier que ses rêves restent malgré tout enfermés dans une cage qu'elle a perdu l'habitude de voir.

Pourtant, elle rêve de partir loin. Elle rêve de voyages et de découvertes au-delà de ce que les gens osent imaginer. La rouquine a soif de nouveauté, d'étrangetés et de bizarreries, à tel point qu'il lui est devenu impossible de résister à l'envie, si ce n'est au besoin, d'en apprendre toujours plus, qu'importent les moyens dont elle doit user pour y parvenir. Que ce soit en bouquinant des heures durant à la lueur d'une bougie ou en suivant le plus discrètement du monde quelqu'un qui aurait le malheur d'éveiller son intérêt, elle est prête à presque tout pour satisfaire sa soif de connaissances et d'aventures. Beaucoup l'ont déjà qualifiée d'imprudente, si pas carrément de casse-cou, et l'ont mise en garde sur le fait que sa curiosité la tuerait un jour. Soit. Après tout, quelque chose devra bien la tuer tôt ou tard, alors autant mourir en restant fidèle à elle-même, dansant dans les courants de la vie jusqu'à ce que mort s'en suive.

Cela dit, pour être en danger, encore faudrait-il la surprendre en plein délit – hors l'esclave a développé un talent certain pour se camoufler dans les ombres et s'y déplacer aussi silencieusement et adroitement qu'un chat. Ayant retenu tout ce qu'il y avait à savoir de ses entraînements physiques, elle compense clairement son manque de force par une agilité impressionnante. Le fouet enroulé autour de ses hanches ne sert d'ailleurs qu'à perfectionner ses techniques d'acrobatie et de danse, ne lui servant quasiment jamais d'arme. Lorsqu'elle désire être plus meurtrière, Ashkhen est plus partisane des doubles dagues et du poison, appréciant la possibilité d'être aussi proche ou aussi loin qu'elle le désire pour les utiliser ou les lancer. Bien entendu consciente que la discrétion, l'adresse et la ruse ne suffisent pas toujours à se sortir de toutes les situations, elle n'éprouve par ailleurs aucune honte à courir et se cacher, aussi peu glorieux que ça puisse paraître. Le combat ou la fuite sont deux méthodes qui mises bout à bout ont généralement réussi à la tirer des pires situations ou qui, à défaut, ont toujours suffit à la garde en vie. Il ne lui déplairait pas d'apprendre à se défendre d'une façon plus physique et loyale mais, en restant réaliste, elle sait que ce n'est pas un poisson frétillant qui aurait la moindre chance devant la force brute d'un requin.

Sur un plan purement relationnel en revanche, la demi-démone manque clairement de pratique. N'ayant pas souvent eu l'occasion de fréquenter des gens ne lui étant pas supérieurs sans supervision, il est flagrant qu'elle est perdue dès lors qu'il s'agit d'entretenir toutes formes de relations. De par la méfiance naturelle dont elle fait preuve envers tout et tout le monde, quand ce n'est pas carrément de la crainte, elle donne souvent l'impression d'être distante et froide envers autrui. Le fait qu'elle ne parle pas énormément, préférant de loin prêter une oreille attentive plutôt que de prendre le risque de s'exprimer, n'arrange rien à la première impression qu'elle donne. Ce n'est pas faute de vouloir aider les gens ou de faire ce qui est juste mais elle ne sait tout simplement pas comment réagir face à d'autres personnes. Mettre à nu ses sentiments ? Très peu pour elle. Être sincère est le meilleur moyen de révéler ses faiblesses et d'être blessée. Ironiquement, ces différents aspects de sa personnalité la rendent très naïve sur le plan intime, et ce malgré une nature pourtant douce et affectueuse. Pour la plupart du temps incapable de le montrer, il lui arrive bien souvent de dire exactement le contraire de ce qu'elle ressent par pure maladresse sociale, et ce sans même être capable de se rattraper par la suite.

Une chose est toutefois sûre : si d'un point de vue physiologique Ashkhen a hérité de beaucoup de traits démoniaques, sa mentalité et son comportement sont clairement plus proche de sa part humaine. C'est sans doute de par ce fait qu'elle a développé de nombreux tics qui la rendent excessivement expressive ; elle fait la moue à la moindre frustration, fronce les sourcils lorsqu'elle s'interroge, se mord les lèvres quand elle est gênée, fait tourner une mèche de cheveux autour de son doigt lorsqu'elle est concentrée, pose ses mains sur sa nuque pour s'étirer lorsqu'elle est sous pression, regarde systématiquement vers la gauche quand elle ment, lève les yeux au ciel quand quelque chose lui paraît ridicule, se mordille l'ongle du pouce quand elle est stressée, et ainsi de suite. Autant dire que si elle possède toute la furtivité requise pour l'espionnage, le fait qu'elle reste malgré tout un livre ouvert pour n'importe qui d'attentif ne peut que lui causer des problèmes et alimenter au passage deux de ses peurs les plus intenses ; que l'on comprenne ce qu'elle fait exactement hors de Relvagoth ou qu'on la renvoie d'où elle vient. Les deux options ont effectivement de fortes chances de se terminer très mal pour elle. Du reste, il faut l'admettre : la rouquine se porte bien mieux loin de sa terre natale et des démons qui la peuplent, ainsi que de certains utilisateurs de magie, compte tenu qu'elle a développé, au fil des années, une peur presque panique pour le moins gênante ; celle du feu. Si seulement elle pouvait faire comme si sa propre maîtrise de cet élément n'existait pas, ça l'arrangerait bien.

Est-ce qu'elle déteste pour autant les démons ? Non. La vérité, c'est qu'elle ne déteste réellement aucune race, et ce malgré le fait qu'on l'ait chargée de les espionner. Pour elle, tout être vivant a le droit d'être considéré comme une personne à part entière, indépendamment de tout jugement sur sa naissance. Cela dit, encore une fois, la demi-démone serait bien capable de créer des malentendus sur le sujet ; à force d'avoir peur de sa propre ombre, ses réactions peuvent parfois porter à confusion et sa défiance être interprétée comme du racisme. Pourtant, son avis est également sensiblement le même à l'égard des personnes ayant décidé d'accorder leur confiance aux Dieux. Pour sa part, elle s'estime assez mal placée pour confirmer ou infirmer l'existence de ces derniers bien que, pour être honnête, en se basant sur les histoires et les dogmes qui les entourent, elle a tendance à penser que si ils existent réellement, ils ne sont en rien mieux que les mortels vivants ici bas. Mais de là à imposer son point de vue et juger ceux qui désirent se reposer sur ces croyances et y trouver du réconfort ? Ça ne lui viendrait même pas à l'esprit.

Mais qui peut prétendre à se connaître lui-même en ayant jamais goûté à la liberté, ni même à la liberté d'oser en rêver ? Perdue dans un monde dont elle ne connaît pas grand chose, Ashkhen n'en a sûrement pas fini de se découvrir elle-même.


Description de la magie du Feu

Type de magie : Feu Froid
Description : Que ce soit de par son ascendance ou de par sa propre nature profonde, la façon dont le pouvoir d'Ashkhen se matérialise est étrange. Ses flammes sont bleues, et pour cause puisqu'elle ne sait générer qu'un feu froid dont la particularité est que sa température se situe entre 200 à 400° et qu'il ne brûle donc pas. Hormis le premier niveau de maîtrise qu'elle sait utiliser d'elle-même, les deux autres se déclenchent comme des mécanismes de défense, ce qui fait qu'elle ne les maîtrise pas très bien, si pas du tout, et qu'ils ne nécessitent pas d'incantation à proprement parler. Le niveau majeur requiert toutefois une composante somatique afin de diriger son pouvoir avec ses mouvements et elle ne l'a que très rarement utilisé, que ce soit de manière consciente ou inconsciente.

Niveau mineur : Régulation de la température corporelle, d'un objet ou d'une petite quantité de liquide, de quelques degrés de plus ou de quelques degrés de moins. C'est le seul niveau qu'elle maîtrise avec aisance.
Niveau mineur – CONTRECOUPS : Avec une utilisation limitée, Ashkhen ne ressent pas de faiblesse à proprement parler à ce stade. Si elle l'utilise plusieurs fois dans une même journée, en revanche, son corps fini par ne plus parvenir à faire sens de sa propre température corporelle, causant frissons et fièvre.

Niveau intermédiaire : En mécanisme de défense, son corps dégage une température semblable à celle d'un feu froid, ce qui fait que tout objet de métal s'oxyde et se rouille à son contact et qu'une personne l'approchant ou la touchant ressentira une sensation de vague de chaleur sans pour autant être brûlée. Si à la lumière on ne peut pas le remarquer, dans l'ombre ou dans l'obscurité la peau d'Ashkhen est recouverte d'une fine couche de flammes bleues.
Niveau intermédiaire – CONTRECOUPS : Plus son pouvoir oxydera d'objets, plus les effets secondaires se feront sentir. Outre la sensation de froid et de fièvre, l'utilisation la fatigue et elle perd momentanément le sens du toucher, devenant de fait également incapable de savoir si elle est blessée où non, sauf si la blessure est vraiment très douloureuse ou grave.

Spécialisation majeure : Sa spécialisation majeure se concentre sur l'augmentation de la portée et son contrôle. La couche de feu froid qui l'entoure se fractionne en plusieurs langues de feu qu'elle peut diriger sur une moyenne à longue distance, moyennant une très grande concentration et le fait de les diriger avec ses bras, ses mains et ses doigts, comme une marionnettiste, ce qui lui permet de choisir ses cibles et de pouvoir par exemple faire rouiller les armures et les armes d'une petite troupe armée.
Niveau majeure – CONTRECOUPS : L'utilisation de son pouvoir ne peut pas durer très longtemps, quelques minutes tout au plus, et draine fortement ses forces, combinant le nombre d'oxydations et le nombre de langues de feu déployées. De nouveau, l'intensité du contrecoup est directement liée au nombre d'objets oxydés par son pouvoir. L'effort est soldé par une perte de conscience momentanée, un refroidissement extrême du corps, la raideur des membres, le ralentissement du rythme cardiaque et l'apparition de brûlures au premier degré à plusieurs endroits du corps, généralement de là où partent les langues de feu – en somme, si on y prête pas attention, on pourrait la croire morte, et peut-être pas à tort puisque les utilisations non contrôlées drainent un peu de sa vie.


Histoire et passé



Naître de l'union désavouée d'une humaine et d'un démon pur sang n'est déjà pas une sinécure en soi ; que cette naissance arrive au sein même du Duché de Relvagoth relève encore d'un tout autre niveau. Lorsque sa mère, esclave, fut surprise par son mari accroupie dans son propre sang à masser le torse rigide du nouveau-né, la situation fut gênante. Oh, non pas que quiconque ait pu ignorer jusqu'à présent que la jeune femme était enceinte, loin de là. Non. Le problème, c'est que personne, et surtout de fait pas son mari, ne s'était attendu à voir de petites ailes s'agiter sous l'effet d'un premier cri colérique. Les discussions et les révélations qui s'en suivirent furent longues et pénibles. La conclusion, pourtant, fut simple, probablement même trop simple : ne rien révéler. Et durant le début de la vie d'Ashkhen, cette méthode marcha étonnamment bien. L'enfant, toujours soigneusement cachée sous plusieurs couches de tissus, passa ses premières années à l'abri des regards, le secret tellement bien caché que même elle ne se posait pas de questions sur ses différences physiques.

Pourtant, au fil des années, les difficultés se manifestèrent et ne firent que grandir en proportions. Bien trop serrée sous le tissu de ses guêtres ajustées, sa queue commençait à la tirailler ; ses ailes, de plus en plus massives, tendaient ses vêtements jusqu'à les amener au point de rupture ; la pointe de ses cornes se faisait tellement affûtée qu'il devenait pénible de devoir sans cesse remettre la capuche qui les cachait en place. Le manège dura encore quelques temps... Jusqu'à ce quelqu'un se pose enfin les bonnes questions face à la quantité toujours plus conséquente d'habits qui disparaissaient afin de permettre les retouches et les changements de vêtements de la demi-démone. C'est ainsi qu'advint un jour qui changerait la vie de la rousse à tout jamais.

En pénétrant dans les cuisines, seule place décente pour faire travailler une enfant de son âge, Ashkhen ne rencontra que des regards hostiles. Elle venait juste d'avoir huit ans, et personne ne l'avait jamais dévisagée de la sorte. Consciente que quelque chose ne tournait pas rond et qu'elle devait sans doute avoir commis un impair, elle s'était empressée de partir faire ses corvées dans l'espoir vain de se faire pardonner. Peut-être que si elle n'était pas restée seule, ce jour-là, l'inévitable aurait pu être retardé. Toujours est-il que lorsqu'un sac de toile fut brutalement placé sur sa tête, le choc et la peur suffirent à lui faire perdre conscience.

L'obscurité glaciale ne dura pourtant pas assez longtemps pour apaiser les battements erratiques de son petit cœur. Lorsque ses yeux se rouvrirent, la petite chose tremblante découvrit une pièce vide dont les seuls ornements étaient des chaînes et des instruments dont son esprit d'enfant préférait ne pas connaître les usages. Entièrement nue, chaque particularité de son corps grossièrement dévoilée à qui voudrait les voir, la rousse tenta vainement de se protéger en s’accroupissant au sol, serrant fermement ses bras rachitiques autour de son corps dénudé. L'effroi ne lui avait pas donné l'opportunité de remarquer l'ombre gigantesque qui la regardait des pieds à la tête depuis le coin le plus reculé de la salle.

Qui es-tu exactement ? » racla une voix tout droit sortie d'outre-tombe, aussi dénuée d'empathie qu'on puisse se l'imaginer.

Le sursaut qui lui secoua le corps lui fit pousser une espèce de petit feulement pitoyable tandis que sa queue se recroquevillait en demi-cercle autour d'elle, maigre et illusoire protection. Elle chercha un moment autour d'elle, le temps pour son regard de s'habituer à l'obscurité, sans que son geôlier ne prenne la peine de lui fournir la moindre indication. Pour le moment, il se contentait d'observer et d'attendre. En la matière, les deux furent tout aussi patient l'un que l'autre, bien que certainement pas pour les mêmes raisons. Puis la demoiselle s'exprima de sa voix fluette, bégayante à s'en mordre la langue ;

Ash... Non, juste... Personne... ? » chuchota-t-elle maladroitement.
Bien sûr. Tu n'es personne. »

Il hocha la tête, mouvement que la rousse capta du coin de l’œil.

Très bien. Dans ce cas, tu n'as rien à faire là et tu ne m'est d'aucune utilité, on est bien d'accord ? »
Non ! » cria-t-elle en se relevant, les ailes frémissantes.

Un ricanement accompagna sa réaction à chaud. Puis, comme s'il s'était s'agit d'un signal, le démon se décolla du mur et s'avança, se redressant de toute sa hauteur, écartant ses ailes massives à tel point que ces dernières en venaient à caresser les murs. À cette vision, l'enfant recula d'un bond souple, agitant les siennes avec un désespoir flagrant.

Non ? Alors on reprend depuis le début. Qui es-tu ? »

Oh, elle avait une envie folle de lui renvoyer la question mais avait bien conscience que ce n'était en aucun cas la bonne attitude à adopter. Le fait qu'il soit un démon à part entière envoyait déjà plusieurs signaux qu'elle pouvait facilement interpréter ; il était plus haut placé qu'elle, ce qui n'était déjà pas bien compliqué, et il ne l'aurait pas fait mener ici s'il n'avait aucun intérêt à obtenir ses réponses. D'un autre côté, rien ne l'empêcherait de la démembrer rien que pour s'amuser. Présentement, seule la curiosité la maintenait en vie ; même si elle se taisait, il n'y perdrait rien à se débarrasser d'elle. C'est donc en se dandinant d'un pied sur l'autre, un trait mauvais entre les sourcils, qu'elle décida qu'il vaudrait mieux jouer le rôle de la petite souris. Ne serait-ce que pour ses parents. De toute façon, elle n'avait rien fait de mal, si ?

Ashkhen. Je suis une esclave du Maître de la maison. »
Vraiment ? Tu as déjà rencontré ton Maître ? »
... Non. »

Cette question la mettait mal à l'aise sans qu'elle puisse mettre le doigt sur la raison derrière cette sensation. Vu son âge, c'est à peine si elle avait rencontré qui que ce soit d'autre que les autres esclaves. Elle ne sortait pas, ou peu, et n'avait pas le droit d'aller jouer dans les couloirs de la demeure. Un sourire moqueur étira les lèvres épaisses de la créature de cauchemar qui lui faisait face.

Je vois. Et qui sont tes parents ? »
... Dinah. Et Rayan. »
Dinah. » dit-il en marquant un court temps d'arrêt. « Dinah Alrune ? »

Elle se contenta de hocher la tête, se demandant en quoi le nom de famille de sa mère était pertinent pour un démon. Ramenant enfin ses ailes à lui, le démon s'approcha et commença à tourner autour d'elle, n'épargnant aucune fraction de son corps frêle de son inspection.

Il n'y a aucune chance... Tu as conscience que tu ne peux pas être leur fille à tous les deux ? »

Perplexe, Ashkhen lança un coup d’œil interrogateur par-dessus son épaule. Occupé à regarder en détail les veinures qui parcouraient les ailes de cuir sombre de l'enfant, il ne sembla pas le remarquer.

Tu ne t'es jamais demandé pourquoi tu devais te cacher ? »
... Non... »

Maintenant, en revanche, elle se posait la question. Comme pour y répondre, le démon se saisit d'une de ses ailes et l'étendit au plus loin possible. Celle-ci fut agitée d'un soubresaut, la rouquine n'ayant jamais eu l'occasion de pouvoir étirer ses appendices de cette façon.

Ce n'est pas humain. » grogna-t-il avant d'appliquer la même méthode sur sa queue d'écailles. « Ce n'est pas humain. » il continua, revenant devant elle pour tapoter ses cornes sans douceur. « Ce n'est pas humain. »
Et alors ? C'est pas comme si j'étais une démone non plus. »

Le démon la regarda pendant quelques secondes de silence qui lui parurent beaucoup plus longues... Puis lâcha un rire profond et guttural, aussi moqueur que méprisant. La petite fille fronça les sourcils, incapable de se vexer de ce qu'elle ne comprenait pas.

Je veux rentrer. »
Oh, vraiment ? »

La voix s'était imperceptiblement assombrie. Plus menaçant, il se tenait maintenant à côté d'elle, dressé de toute sa hauteur, les sourcils froncés. L'enfant sentit tout le chemin emprunté par sa salive tandis qu'elle déglutissait.

Et qu'est-ce qui te fait croire que tu as quelque part où rentrer ? »
Mais... »

Voulant se retourner pour foudroyer son geôlier du regard, la demi-démone fut aussitôt replacée dos à lui d'une main dont la force ne lui donnait pas la moindre chance de résister. Puis elle sentit un nouveau mouvement dans son dos, des effleurements sur ses ailes.

Très jolies. Tu sais pourquoi ? »

Elle avait peur. Peur de ne pas comprendre. Peur de ce qui se passait. Peur de ce qui pourrait se passer si elle donnait une réponse de travers ou, pire, la mauvaise réponse. Elle se contenta de secouer la tête.

Parce qu'un sang-mêlé... Un vulgaire insecte comme toi... » grogna-t-il de dégoût en tirant un peu plus fort sur l'objet de sa colère. « Ne devrait pas avoir l'opportunité d'en avoir de si grandes ! »

La dernière phrase, commencée sur un ton presque badin, se termina sur un rugissement dont l'écho fut le cri de détresse d'Ashkhen. Un voile noir s'imposa à sa vue ; un crépitement d'une violence inouïe déchira ses tympans. Alors que tout sans exception lui semblait amplifié, la demi-démone sentit chacune des gouttes de sang qui se creusaient des rigoles le long de son dos, entendit chacune d'elles percuter le sol comme des millions d'étincelles crépitantes. Et comme si ça ne suffisait pas, alors qu'elle suppliait en silence l'obscurité de bien vouloir l'emporter afin d'échapper à ce supplice, elle tint bon. Elle tint le coup, jusqu'à ce que sa deuxième aile soit arrachée de son minuscule corps tourmenté. Elle tomba à genoux, le visage noyé de larmes, submergée par la douleur et l'incompréhension. Ce n'est que lorsque sa tête percuta le sol qu'enfin, elle sombra dans l'étreinte réconfortante des ténèbres.

Érigé au-dessus d'elle, ode même au courroux, le démon jeta rageusement ses trophées au sol, observant avec haine la fine couche de flammes bleues qui entourait le corps de sa victime. Celles-ci, recouvrant chaque parcelle de sa peau et la cloquant par endroits, s'étiraient de tous côtés pour venir lécher les murs. Les chaînes qui s'y trouvaient grincèrent puis, petit à petit, adoptèrent une teinte cuivrée. L'une d'elle, probablement plus affaiblie que les autres par l'oxydation soudaine causée par l'étrange phénomène, se brisa tout bonnement. Le bourreau se laissa aller à un coup de pied bien placé dans les côtés de la petite fille, satisfait d'y entendre un craquement, puis s'en alla de la pièce aussi silencieusement qu'il y était arrivé, marquant la fin de leur premier entretien.

Ce n'est que bien plus tard, lorsqu'elle fut remise sur pieds, que la fillette apprit les enjeux réels de cette confrontation. Ainsi avait-elle fait la rencontre de son père, Maître de la maison noble des Vastralath. La faute lui revenait entièrement pour avoir prit ce qu'il désirait sans se soucier des conséquences mais, à l'image de tous les autres démons, celui-ci était d'un orgueil et d'un égocentrisme rare. Le blâme d'avoir été à l'encontre des lois du Roi Aargon Baaroth ne retomberaient en aucun cas sur ses épaules. Les discussions et les révélations qui s'en suivirent, à l'image de celles survenues à sa naissance, furent une fois de plus longues et pénibles. Et de nouveau, la conclusion fut simple : ne rien faire. De là à dire que cette méthode marcha aussi bien qu'auparavant, en revanche... Ce serait mentir. À partir du moment où le Maître avait prit conscience de son existence, la vie d'Ashkhen changea du tout au tout. L'enfant vu ses corvées réattribuées, la destinant aux besognes les plus basses, aux traitements les plus durs. Lorsqu'elle n'était pas écrasée sous le poids de tout ce qu'on la chargeait de faire, elle était tout bonnement enfermée, attachée à de lourdes chaînes.

Dans les bons jours, ces chaînes ne tenaient pas longtemps. Il suffisait d'une émotion de travers et le métal s'oxydait, lui offrant quelques heures de répit et de liberté dont elle refusait de se priver. Bien sûr, le retour n'était jamais agréable ; dès lors que les attaches étaient retrouvées sur le sol, que l'on puisse prouver ou non sa fuite momentanée, les coups et les punitions pleuvaient. Mais plus elle grandissait, plus elle s'en moquait. Elle avait peur. Elle avait mal. Mais ce n'était rien à côté de l'émerveillement qu'elle rencontrait à chaque coin de rue découvert, à chaque nouvelle chose qu'elle apprenait dans le monde extérieur. Revalgoth n'était peut-être pas le pays le plus accueillant du monde, moins encore pour son engeance, mais c'était chez elle.

C'est en observant ce monde extérieur depuis l'ombre des ruelles que la demi-démone grandit et apprit toutes sortes de choses, notamment la danse. C'est à l'âge de quatorze ans qu'elle osa pour la première fois se jeter dans la cohue d'une fête populaire, dansant au milieu des artistes ambulants, puis à l'âge de seize ans qu'elle fut surprise en train de s'adonner à sa passion par un membre de la maison Vastralath. À nouveau, quoiqu'au figuré cette fois-ci, Ashkhen perdit ses ailes. Dépêchant une personne chargée de sa surveillance à toute heure, son père biologique s'assura qu'elle n'aurait plus l'occasion de sortir et de risquer de révéler ses secrets. Inutile de dire qu'elle n'osa pas lui faire savoir que telle n'avait jamais été son intention, refusant elle-même fermement d'être associée à ce sang démoniaque que les années lui avaient apprit à honnir. Aussi se plia-t-elle en silence aux nouvelles exigences de son Maître.

Les années qui suivirent la virent endosser le rôle ingrat et pour le moins dangereux de dame de compagnie officielle de la maison Vastralath. Dans la pratique, il est vrai qu'elle pouvait s'adonner régulièrement à la danse, ainsi qu'à de nombreuses autres activités artistiques ; le chant, l'acrobatie, la musique à travers divers instruments, la poésie, la littérature, le service, l'art de la conversation, la peinture, le dessin... Tout ce dont elle aurait pu rêver, elle qui y était si sensible, si le fait de l'appliquer pour divertir des démons ne comprenait pas de nombreux risques. C'est notamment ainsi qu'un invité mécontent de la voir s'esquiver suite à ses avances agrippa et brisa sa corne droite sous le regard furieux de son géniteur. À la vérité, la rousse n'a pas la moindre idée de la façon dont les choses ont tourné après qu'elle eut été renvoyé du salon ; les seules informations qu'elle put obtenir par la suite sur la colère noire dont avait fait preuve son paternel était que des insinuations avaient été proférées au sujet de la pureté de son sang, que le démon responsable était repartit en bien piteux état et qu'elle-même avait été nommée au service exclusif du Maître. Sa mère disparut peu de temps après et il se murmura qu'elle avait été déplacée, si pas même exécutée, pour protéger le secret de l'identité de l'esclave aux traits démoniaques. Si personne ne la vit pleurer en apprenant la nouvelle, cette dernière la secoua pourtant assez pour qu'elle n'en mange pas durant plusieurs jours.

La vie reprit son court et, sans surprise, de nombreux esclaves et serviteurs furent remplacés par de nouveaux, sous couvert qu'ils étaient plus jeunes et plus vigoureux. Sous la menace, Ashkhen se remit à manger et à se présenter face aux visiteurs. Sans pouvoir exactement pouvoir s'en expliquer la raison, plus personne n'essaya de la toucher plus que nécessaire et elle devint très vite l'attraction préférée lors des fêtes privées organisées par les Vastralath. Elle était bien sûr toujours étroitement surveillée en dehors de ces activités et ne pouvait rien se permettre d'autre que ses études, qu'elles fussent artistiques ou plus générales, mais la situation lui pesait de moins en moins. Elle n'était plus attachée, plus fouettée, plus insultée hormis par le démon qui l'avait engendrée, et elle apprenait plus, toujours plus, ce qui au fond comblait le peu d'ambition qu'elle avait.

Un jour, pourtant, elle réalisa que quelque chose avait changé. L'harmonie de l'art se voyait peu à peu remplacée par des apprentissages plus spécifiques et, en peu de temps, commencèrent à inclure des entraînements au combat et des études intensives des cartes, légendes et coutumes des autres continents et pays. Si elle était à présent devenue beaucoup trop docile pour se permettre d'aller poser directement la question, elle se demandait néanmoins en quoi elle avait besoin d'apprendre ce genre de choses. Elle ne tarda pas à être convoquée auprès de son père, auprès duquel elle s'agenouilla en baissant la tête, n'osant le regarder par peur de lui faire affront.

Toi. » cracha-t-il en un cruel rappel qu'il ne l'avait jamais appelée par son prénom et qu'il ne le ferait jamais. « J'espère ne pas avoir perdu mon temps. »
Votre temps à quoi faire, Maître ? »

Il la regarda avec mépris, et ce malgré le fait qu'il était logique qu'elle ne sache pas de quoi il parlait. Il aurait pu la tuer des années auparavant, lorsqu'il avait découvert son existence. Son respect d'Erudith en avait pourtant décidé autrement, et il s'était contenté de la punir pour les erreurs de sa séductrice de mère. Aujourd'hui, enfin, son existence aurait peut-être une utilité. Une utilité qui, si tout se passait bien, la conduirait loin du continent même de Relvagoth.

Tais-toi et écoute-moi bien. » grogna-t-il avec une expression de dégoût. « Si tu as suivi mes recommandations jusqu'à présent... » et son regard laissait clairement entendre qu'elle avait tout intérêt à l'avoir fait. « ... Tu n'es pas sans savoir que les tensions entre les continents ne font que grandir. »
Oui, Maître... » chuchota-t-elle en faisant danser ses doigts sur l'accoudoir de son père. « On parle de la reprise des expéditions et que, si celles-ci sont fructueuses en découverte de terres, elles impliquent aussi des contacts plus que mitigés avec les locaux. Mais vous savez, on raconte beaucoup de choses... »

Il la regarda pensivement, reposant son menton au creux de sa main, appuyant nonchalamment son coude près de cette petite main qui jouait à l'acrobate. Si cette chose était tout à fait imparfaite et faible, il fallait lui reconnaître un talent ; elle avait été trouver des informations là où lui-même ne lui en avait pas fournit. Elle en savait déjà plus que ce qu'il avait demandé qu'on lui apprenne.

En effet. Cependant, l'évolution des choses offre à la maison Vastralath des opportunités que je ne peux tout simplement pas ignorer. Pour les mettre en pratique, j'ai besoin d'informations. »
... Des informations ? Il ne me semblait pas que nous étions en guerre. »
Ce n'est pas le cas. » aboya-t-il, excédé par la réplique. « Pour le moment. Il est néanmoins vital que nous ne paraissions pas faibles. Les nouvelles qui nous parviennent ont tendance à être vieilles. Brassées. La véritable force d'un pays est d'être au courant de tout, tout de suite. Et ce n'est visiblement pas quelque chose dont Aargon Baaroth a conscience. »

Il prit le temps de marquer une pause pour s'assurer qu'Ashkhen comprenait bien ce qui lui était demandé. Celle-ci, silencieuse, gardait toujours les yeux rivés sur le sol. Se mordillant la lèvre inférieure, la jeune femme se demandait déjà comment elle pourrait parvenir à satisfaire une demande aussi exigeante. Elle n'avait ni l'importance ni le talent nécessaire pour se glisser dans les sphères nécessaires pour obtenir des informations avant le reste du monde. Cette demande sonnait plus comme une bonne excuse pour l'envoyer ailleurs, et... Il ne fallait surtout pas qu'elle le montre, mais cette perspective la réjouissait. Bien entendu, elle se considérait comme fidèle à la maison Vastralath, mais la possibilité de découvrir d'autres lieux, de se déplacer sans qu'on lui dise quoi faire et où aller, de pouvoir se cultiver, voir d'avoir la liberté de partir à l'aventure ?! La demi-démone ferma les yeux, serrant au plus fort les paupières pour tenter de garder pour elle ses émotions.

Je n'ai aucune envie d'envoyer un membre officiel de ma maison là-bas. Est-ce que tu en comprend la raison ? »

Reprenant ses esprits, la rouquine se concentra de nouveau sur la conversation. Sourcils froncés, elle arrêta la danse de ses doigts en penchant la tête sur le côté.

Parce que si par malheur cette personne était identifiée comme étant un espion, n'importe qui pourrait remonter jusqu'à la maison Vastralath, et donc jusqu'à vous. Ça ne sera pas le cas avec moi. Je suis... remplaçable. Hors, compte tenu que nous ne sommes pas en guerre, ça voudrait dire... » elle redressa la tête, le fixant enfin de ses yeux écarquillés. « ... Vous voulez déclencher une guerre, mais selon vos termes. Vous voulez... Renverser le Roi Baaroth... »

Elle le vit sourire sincèrement pour la première fois, et cette vision fit remonter un long frisson de malaise le long de son échine dorsale. Il voulait l'utiliser pour réunir un maximum d'informations afin de renforcer, non pas Relvagoth lui-même, mais la maison même des Vastralath.

Ne vas pas croire pour autant que je te charge personnellement de cette tâche. Tu vas devoir me prouver que tu as ce qu'il faut pour partir, et que je peux te faire confiance. D'autres tenteront d'en faire autant. »

La main du démon, immense comparée à celle de sa fille, se posa lourdement sur sa tête.

Ne t'avise pas de me décevoir. Je ne serai pas aussi charitable qu'autrefois. »

Ce qui aurait put apparaître comme une caresse se transforma rapidement en menace ; le démon fit crisser ses griffes sur la corne cassée de la rousse, puis enroula ces dernières autour de la nuque gracile de sa progéniture, venant appuyer lourdement ses paroles. Ashkhen frissonna derechef, incapable de s'imaginer ce qu'il pouvait lui réserver si, pour lui, arracher ses ailes avait été un acte charitable. Bien décidée à se montrer à la hauteur, pour un tas de bonnes raisons qui n'incluaient clairement pas la loyauté filiale dans liste, l'esclave s'éclipsa de la chambre.

Elle dédia les journées qui suivirent à intensifier encore plus ses entraînements, ne s'arrêtant que quelques heures par-ci par-là pour se nourrir et fermer brièvement les yeux. Sans surprise, elle se démarqua de tous ses rivaux, et embarqua très peu de temps après dans le premier navire à s'arrêter le long des côtes du continent. Sur ce dernier, elle n'hésita pas à participer aux tâches quotidienne, et ce fut presque avec regret pour l'équipage qu'elle les quitta une semaine plus tard pour mettre les pieds sur le continent de Myrefall.

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Sam 30 Jan - 6:19
Je suis grave content que tu sois parmi nous ! J'ai tellement hâte de voir ton personnage à l'oeuvre 8D ça va envoyer du lourd. En tout cas, si t'as besoin, n'hésites pas à contacter le staff ou moi-même :p
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Dim 31 Jan - 22:30
Heureusement que tu es content, sinon je serai obligée d'aller pleurer dans un coin ! =O J'espère que tu trouveras toujours que ça va envoyer du lourd maintenant que j'ai terminé ;P

Et donc euh, voilà, ben j'ai terminé, je crois ♥
*se cache un peu quand même*
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Sam 6 Fév - 8:31
Félicitations, vous êtes accepté !

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