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Qui recherche, et ne trouve pas - Feat. Saelle Edeny

 :: En jeu - La carte du monde :: Duché de Myrefall :: Le centre-ville
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Dim 8 Nov - 20:20

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「 Qui recherche, et ne trouve pas 」

Orion semblait s’être détendu ainsi couché contre mes cuisses et mon buste. Sa respiration était plus régulière, ses traits moins crispés et ses muscles avaient relâché leur tension. Heureuse qu’il me fasse confiance, et encore plus qu’il ait l’air d’aller mieux, je soupirais doucement en appréciant le calme qui nous était enfin permit. L’air était frais ce soir, le ciel sans nuage embrassait nos corps de quelques rayons argentés, mais la fraîche était contrée par la chaleur qui se diffusait de nous, compagnons d’infortune. À cet instant, c’était comme si un cocon s’était formé autour de nous, une espèce de bulle paisible ou un certain équilibre s’instaurait doucement. La fatigue me gagnait peu à peu. Le calme apportait avec lui les courbatures et le mal persistant de mon épaule qui augmentait au fur et à mesure de l’adrénaline quittant mon être, mais mon esprit serein compensait la souffrance physique.

Je m’aperçu que j’avais fermé les yeux quand j’eus à les ouvrir en sursaut en entendant des pas s’approcher de nous. Sur le coup, je m’agitais en pensant à de nouveaux bandits venant terminer le travail de leurs copains, mais le son des armures et la vue du blason bleu fièrement arboré par les miliciens apaisèrent mon cœur affolé. Ils étaient quatre, deux soigneurs, un porteur de torche bien armé et l’un des gardes qui avait arrêté les bandits auteurs de nos blessures. Ce petit groupe découvrit donc la scène plutôt étrange d’une collègue milicienne portant un grand démon sur ses genoux. D’ailleurs, ce dernier s’était lentement redressé à l’arrivée des soldats et leur indiqua de me soigner la première. Furieuse de ce non-sens, comme il était clairement en plus mauvais état que moi, j’allais protester, mais je n’eus pas le temps d’ouvrir la bouche que l’un des soigneurs m’avait déjà pris sous son aile.

-Le démon… il a ingéré de l’eau, il a besoin d’aide vite!

Ces mots n’eurent absolument aucun impact sur ce que le guérisseur, Eudes, avait en tête. Je connaissais bien les deux soigneurs, comme ils ne sont pas très nombreux dans la milice, mais l’air sombre d’Eudes me laissait perplexe. Il ne broncha pas, m’aida à me relever et m’apporta un peu plus loin sous la lumière du flambeau. Je résistais un peu, l’idée de quitter Orion ne m’étant franchement pas attrayante, mais je devais bien faire un peu confiance à mes frères d’arme et me résignais à suivre le guérisseur…

Au moins, le soldat ayant assisté à l’arrestation des voyous parla en faveur du capitaine en relatant mes dires sur le lien amicale qui me liait au démon. Il n’avait pas été très délicat en traitant comme un danger potentiel une victime, mais bon, au moins il n’avait pas été ouvertement hostile envers mon compagnon et c’était déjà ça de gagné. Alors que Barthelemy s’afférait à soigner Orion, Eudes examina ma blessure quelques instants, puis soupira en constatant son lamentable état.

-Je ne vais pas pouvoir te soigner comme ça, il y a du tissu dans ta plaie… Rien de bien grave ceci dit, ça va juste être désagréable.

Je grimaçais à ses mots, sachant très bien ce à quoi m’attendre. Il procéda donc au nettoyage de ma plaie en retirant ma chemise qui avait colmaté ma blessure, arrachant au passage la croûte de sang séché qui s’y était formé. Je serrais les dents, grondais à la vive douleur qui me brûlait le bras et au sang chaud qui se remis instantanément à couler sur ma peau sale. La douleur ne resta pas longtemps au moins, une fois la blessure libérée de mon vêtement, Eudes la referma aussitôt avec sa magie. Bien que mon épaule fût encore sensible, je soufflais de soulagement en voyant les prodiges du guérisseur. Ne restait plus qu’à espérer que mon camarade s’en tire à aussi bon compte. Je l’entendais parler avec Barthelemy un peu plus loin, mais je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il lui racontait. Tant que je n’entendais pas de cris, c’était bon signe.

Maintenant guéris, je m’apprêtais à retourner auprès du capitaine, mais Eudes me barra la route avec une mine grave. Je n’eus pas le temps d’ouvrir la bouche qu’il prit la parole à voix basse.

-Saelle… On n’en est pas certain, mais on a de bonnes raisons de penser que ton démon est un type recherché depuis des lustres à Myrefall. On va devoir l’interroger et si c’est vraiment ton ami… Écoute, je veux bien te couvrir, mais s’il est inculpé pour les crimes qu’on lui prête il ne faudrait pas que tu sois mêlé à cette histoire…

-Eudes tu délire! Je ne sais pas de quoi tu parles, mais ce n’est pas parce que c’est un démon qu’il est un meurtrier! Tu n’arrêtes pas tous les hommes qui ont des barbes parce qu’un criminel qui en porte une est recherché non? C’est la même chose! S’il avait été mauvais il m’aurait laissé crever dans cette ruelle et il aurait fait cramer Myrefall avec mon cadavre!

J’étais dans une colère noire. Qu’on l’accuse sans preuve, et de surcroît après ce qu’il venait de me prouver, je ne pouvais y croire. Pour le commun des mortels, les démons sont tous coupables, coupable d’être né avec des ailes et des cornes effrayantes. Bien que je ne me porterais pas garante de la moralité de tous les démons, je pouvais au moins tenter de corriger l’injustice qui tombait sur la tête du capitaine. Je sentais simplement le besoin viscéral de le protéger de l’imparfait jugement des hommes. Eudes semblait choqué de ce que je venais de lui dire, mais je ne lui laissais pas le temps de riposter. J’écartais d’une main le guérisseur pour marcher d’un pas décidé vers Orion qui finissait de se faire soigner par l’autre guérisseur.

-Barthelemy, il va bien? On ne trainera pas dans cette ruelle sombre, retournes au château avec Eudes et les autres, je me charge du démon.
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Saelle Edeny
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Jeu 12 Nov - 19:20






Qui recherche, et ne trouve pas.
Feat. Saelle Edeny

Bien que je ne me sentais pas très à l’aise dans la situation dans laquelle je m’étais moi-même foutu, je devais avouer être soulagé de voir que la jeune femme qui m’avait accompagné dans ma mésaventure d’aujourd’hui était de mon côté, et prête à tout pour me défendre si la situation dégénérait. Il allait être difficile de voir le tout devenir pire que ce que c’est déjà, mais rien n’est impossible. Je préférais voir la situation se développer une minute à la fois plutôt que d’espérer trop bien et être déçu du résultat. Bien que l’un des membres de la milice –assez haut placé de ce que j’aie pu en comprendre- m’appuyait pleinement, elle n’était pas la milice entière, elle n’était pas le Roi, et surtout, elle ne pouvait rien faire pour annihiler le racisme de ceux qu’elle gère… et le sadisme de certain envers un démon ou tout autre race pouvait être assez dégueulasse.

Je m’étouffais. Encore. Cette fois-ci, c’était l’eau que le mage tentait de faire sortir délicatement de mes poumons. Une toux me saisissait rapidement, et c’est après quelques secondes à tousser comme un fumeur que j’avais fini par recracher l’eau qui restait dans mes poumons. Je ressentais une légèreté certaine, et ma respiration était plus facile, ce qui me permettait de me calmer un peu plus facilement. J’avais moins cette impression de me noyer comme j’étais en train de le faire, ce qui calmait la panique en moi… jusqu’à un certain niveau quand-même, puisque la crainte de me faire arrêter était là quand-même.

La voix de Saelle s’élevait encore, faisant clairement comprendre à l’innocent qui lui servait de collègue que je n’étais pas un meurtrier. Bien malgré tout, je devais avouer que j’avais tué des gens, j’avais coulé des navires. J’étais un criminel… j’espérais juste pouvoir m’en sortir plus facilement que les autres pirates. J’allais devoir collaborer et montrer que changer était mon but. Je devais faire comprendre à la milice mon désir de changer, bien que ce dernier ne fût pas vraiment réel. Collaborer, être courtois et surtout, espérer pouvoir payer ma rançon en échange de ma liberté. Je soupirais légèrement alors que la panique semblait encore me ronger les tripes de l’intérieur.

Je n’en étais pas là. Je venais d’être sauvé d’une mort certaine, et la voix de Saelle renvoyait tous les gardes avec les nouveaux détenus, la laissant donc rapidement seule avec moi. La ruelle était devenue soudainement très tranquille comparé à ce qu’elle était quelques secondes auparavant. Je me fermais les yeux, encore assis comme une larve dans les résidus du dégât d’eau qui restait entre les dalles du sol. Le fait d’être seul avec elle venait de me calmer tout d’un coup, j’avais l’impression que le reste de la milice m’intimidait un peu trop. Soupirant lourdement, j’ouvrais mes yeux lentement avant de les plonger dans le regard de Saelle. « Alors…?»  C’était tout. C’était ce que j’avais à dire, comme si j’attendais mon châtiment. Il était clair que si je conservais ma liberté ce soir, j’allais devoir me trouver une chambre où rester pour la soirée vu mon état.

« Je crois que je ferais mieux de me trouver une chambre quelque part… dans un auberge ou une taverne. Je ne suis pas trop en état… de… me rendre bien loin pour ce soir.» Ma voix était faible, très peu enthousiaste. Des regrets, j’en avais… mais je ne pouvais pas m’assoir dessus et continuer de broyer du noir. Je me redressais donc, difficilement mais sûrement. Une fois sur pieds, je prenais bien le  temps de reprendre mon équilibre et m’assurer que j’allais être capable de marcher sans tomber lamentablement au sol comme un con ayant bu assez d’alcool pour tuer un cheval. J’étais encore faible, il n’aurait pas fallu me demander de courir comme un bâtard à cet instant-là, j’en aurait bien été incapable.

« Est-ce que tu… connais des hôtels ou auberges où je pourrais dormir pour la nuit…? » J’allais être capable de marcher. J’allais pouvoir me rendre à la destination que je désirais… mais pas plus loin pour ce soir. Tout ce que je souhaitais, c’était qu’elle me laisse aller à l’hôtel en liberté… et si possible, un hôtel où je n’allais pas me retrouver en danger… où les chasseurs de primes ne chercheront pas à faire de mes cornes une couronne ou un trophée. Une place où mes ailes ne seront pas en danger.

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Orion Terath
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Ven 20 Nov - 20:41

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「 Qui recherche, et ne trouve pas 」

-Oui il va bien. Ça n’a pas été simple, il s’est pris pour un poisson ton ami, mais il est tiré d’affaire.

Les mots de Barthelemy calmèrent mes craintes, la vie d’Orion n’était plus en danger. Eudes n’était pas bien loin derrière et comme j’avais demandé à mes collègues de la milice de quitter les lieux, il s’en voyait bien embêté. En effet, hiérarchiquement, Eudes était beaucoup plus haut gradé que moi. Sa barbe poivre et sel finement taillée en pointe sous son menton témoignait de ses nombreuses années d’expériences, je l’avais connu dès mon recrutement dans la garde de Myrefall et il avait été un peu comme un mentor pour moi. Je n’avais donc pas peur de le confronter même si je n’avais pas l’autorité de le faire. Barthelemy et les deux autres s’étaient tournés vers lui alors que j’attendais de pied ferme sa décision. Il soupirait, semblait peser le pour et le contre la main sur sa barbe, puis fini par céder en quelques paroles teintées d’inquiétude à ma demande.

-Soit Saelle… J’espère que la justice que tu défends aujourd’hui serait la même que Noasis défendrait à ta place. Assure-toi de prendre la bonne décision, on se reverra au château.

Et sur ces paroles cryptiques, Eudes fit signe aux autres de le suivre, puis quitta la ruelle en me laissant avec Orion. Encore fâchée de son insinuation criminelle à l’intention du capitaine, je restais sourde aux mots du vétéran et me tournais vers mon compagnon toujours assis sur la pierre mouillée. Mes traits s’adoucirent en entendant la simple question de mon camarade, ses yeux m’exprimaient encore une crainte, une frayeur que je voulais apaiser.

-Alors tout va bien. Ne t’inquiète pas pour ce soir, je vais nous sortir de là.

La fatigue dans la voix du démon lorsqu'il me demanda à quel endroit il pouvait dormir fit se serrer mon cœur. Ce n’était pas de la pitié que je ressentais, mais une certaine empathie. Je me mettais dans les bottines d’Orion, un monstre parmi les hommes, un loup solitaire dans le troupeau de moutons cherchant désespérément une équipière perdue en subissant les regards et remarques méprisantes du plus grand nombre. Je tenais simplement à lui donner un peu de répit. Mon compagnon s’était relevé avec peine du bitume, sa forte stature se présentant chambranlante après les dures épreuves de l'aurore. Sa question s'était précisée, il venait de me demander si je connaissais un coin tranquille où il pourrait passer la nuit et je lui offris un sourire rassurant en réponse. Ce soir, c’est le loup que la bergère allait guider jusqu’à l’étable.

-Oui, il s’adonne que j’ai une chambre privée à l’auberge du voyageur. Je peux te faire passer par l’arrière, comme ça on ne croisera personne. Ce n’est pas très loin d’ici, une quinzaine de minutes à peine. On ne sera pas dérangé là-bas, tu pourras te reposer.

Je scrutais un instant le démon pour juger de moi-même s’il allait être apte à me suivre jusqu’à l’auberge. Certes, il avait perdu de sa superbe depuis notre rencontre, mais il semblait déterminé à ne pas passer la nuit à la rue comme un sans-abri. Hochant la tête comme pour lui dire que j’acceptais de le laisser marcher par lui-même, je me détournais quelques instants comme pour chercher quelque chose dans l’obscurité de la nuit.

-Hmm, je dois tout retrouver avant de partir…

Je quittais alors le chevet d’Orion en me dirigeant à quelques pas de là, tâtonnant un peu au hasard avant de trouver une première pièce métallique. Soulagée d’avoir mis la main sur ma précieuse épée, je ramassais par la suite un par un mes morceaux d’armure et remis ma ceinture en place sur mes hanches, y glissant ma lame. Le métal était lourd à porter à bout de bras et mon épaule encore sensible de la blessure à peine soignée, pas moyen de remettre les pièces d'acier en place non-plus vu les sangles coupées…

-Orion, tu penses pouvoir m’aider à transporter un peu d’équipement? Je sais que ce n’est pas la grande forme, mais si tu peux porter ne serait-ce que mes brassards ça m’aiderait pas mal. Je m’en voudrais de laisser mon armure dans cette ruelle… et je dois avouer que simplement de la savoir près de moi je me sent moins nue.
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Saelle Edeny
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Saelle Edeny
Mar 1 Déc - 21:13






Qui recherche, et ne trouve pas.
Feat. Saelle EQdeny

J’avais très rarement vécu une situation semblable… mais je devais avouer qu’à ce point, c’était bien la première fois. J’avais passé très près d’y laisser ma peau et je devais ma vie entière à Saelle, ainsi qu’à la milice de Myrefall. Il ne restait qu’à savoir si j’allais avoir la reconnaissance pour l’admettre. Mon orgueil en avait pris un sale coup, je ne pouvais pas le nier, mais mon instinct de survie avait largement surpassé mon ego, pour une fois… et d’une certaine manière, c’était probablement mieux comme cela. Je me suis longtemps surestimé, et c’est dans des situations comme celle que je venais de vivre que l’on se rend compte à quel point nous ne sommes pas si imbattable, et que finalement, nous sommes comme tout le monde.

L’exploration qu’on a réussi de façon violente en se faisant attaquer sauvagement en mettant les pieds sur terre, c’était la même chose. J’avais eu besoin de toute mon équipage, je devais me résigner à accepter l’aide… et je devais également accepter le fait que certains allaient rendre l’âme par ma faute. Plusieurs membres de mon équipage y sont passés… et ce regret me suit encore beaucoup trop sauvagement. Je regrettais bien trop de choses en cet instant-là, surtout des choses que j’avais dit ou fait envers Nysali qui ne l’aurait peut-être pas plu, au point où celle-ci ait préféré me fuir. Peut-être elle se cache de moi, ce qui expliquerait pourquoi le fait que malgré que j’ais recherché presque toute la ville de fond en comble, jamais je n’avais vu de traces d’elle.

La voix de Saelle me sortait rapidement de la pénombre de mes pensées, alors que celle-ci me confirmait qu’elle avait une place où je pourrais me reposer, dans un auberge. Un signe approbatif de la tête en guise de réponse, je soupirais ensuite légèrement. Nous allions bientôt nous mettre en route, jusqu’à ce que Saelle se mette à chercher les pièces de son armure les unes après les autres. Visiblement, elle allait manquer de bras et de force pour tout emmener, surtout avec une épaule dans un état misérable. Je me rapprochais donc légèrement de l’une des pièces de son armure alors que sa voix se faisait entendre, me demandant de l’aide.

« Ne t’en fais pas, je vais t’aider du mieux que je le peux…»   Bien que le mieux que je le peux n’était guère rassurant, je ne pouvais pas faire autrement que de parler franchement. J’avais une main aux os en piteux état, cassés, et/ou fraîchement ramanché par la magie. J’étais blessé, mes ailes ressemblaient à des lambeaux et pour couronner le tout, j’avais passé près de me noyer, la douleur dans mes poumons était encore trop incommodante pour que je puisse donner plus que ce que j’allais faire. Je me penchais donc lentement pour récupérer les deux pièces les plus lourdes et encombrante de l’armure, question de laisser un peu de mobilité à Saelle. Pour une fois que ma grande taille allait être utile à autre chose que d’afficher le trophée que sont mes cornes à deux mètres et demi dans les airs.

« As-tu tous ce qu’il te faut ? Je n’ai pas de grandes capacités, en ce moment, j’ai une main encore inutilisable pour le moment… »   Néanmoins je pouvais me servir de mon bras pour y accrocher des pièces s’il le fallait. Je savais me débrouiller. Je devais le faire… je ne pouvais pas reposer plus sur Saelle que je ne l’avais déjà fait ! Je me rapprochais donc lentement d’elle, alors que je m’assurais qu’elle avait toutes les pièces de son armure. « On y va. Où est-ce ? Je te suis. »  

Je souhaitais avoir une auberge pas trop miteuse, le genre de bâtiment qui n’était pas fréquenté par des clochards. D’une autre façon, je ne pouvais me permettre d’hôtels ici, j’étais recherché, et plus miteux serait l’auberge, plus en sécurité je serai. C’est l’une des raisons qui me poussait à désirer quitter cette ville le plus tôt possible. Le regard des gens sur ma personne n’aidait aucunement à mon confort entre les fortifications du duché, et cela précipitait ma hâte de me barrer de cette ville pour retrouver le confort de mon navire. Bien que l’espérance de vie des démons est excessivement longue, il est très difficile d’être touriste. Explorer les différents pays, ce n’est pas facile, chacun a ses lois et certaines lois sont discriminatoires envers nous, à un point où la mort serait à souhaiter si l’on se faisait capturer par les autorités de certains pays.

Nous nous mettions rapidement en route. Nos pas contre le bitume encore humide de la ruelle se faisait entendre sur un rythme lent, régulier. Nous allions prendre notre temps pour se rendre à notre destination souhaitée… le danger était éloigné et nous savions que la milice n’était pas bien loin de nous. Depuis qu’ils s’étaient rendu compte de ma présence en Myrefall, ils allaient me surveiller bien plus étroitement… et bien que je devrais me sentir en sécurité, je ressentais malgré tout une grande crainte quant à ce qu’ils pourraient me faire si je tombais entre leurs mains, sans la présence de Saelle. Sans le savoir, sans le vouloir, je reposais mes espoirs sur elle. L’espoir que je puisse sortir de cette ville intacte, libre, et sans avoir à me soucier de la milice de la capitale.



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Orion Terath
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Mer 2 Déc - 20:01

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Un doux sourire éclaira mes lèvres alors qu’Orion acceptait de me prêter main forte pour porter mon armure. J’avais retrouvé la majorité de mon équipement, mais alors que j’essayais de voir comment transporter mon plastron, mon compagnon le récupéra pour moi d’une main. Vu son état, je ne pouvais qu’être impressionnée par cette aisance de soulever plusieurs kilos de métal comme si ce n’était rien.

-Je n’en demande pas plus… Merci pour le coup de main.

Il récupéra les deux derniers morceaux au sol, mes mains étant au maximum de leur capacité et c’est un air satisfait qui trônait maintenant sur mon visage. Le capitane venait de me demander si j’avais bien retrouvé l'entièreté mon armure, question à la quelle je répondis par un acquiescement… bien que dans la nuit il n’avait sans doute pas vu mon subtil mouvement. Je n'eus pas le temps de me reprendre, que mon camarade se rapprocha de moi et m’invita à le guider vers l’auberge où j’allais lui offrir le gîte.

-Je penses que j’ai tout, tu n’as qu’à me suivre, je connais le chemin par cœur. Comme la nuit est tombée, il ne devrait plus y avoir foule par la route que nous allons emprunter.

Cette dernière phrase, je l’avais prononcée autant pour lui que pour moi. Nous n’allions pas faire long feu si d’autres embuches se présentaient sur notre chemin et je n’avais vraiment pas envie de croiser un autre humain méprisant. Autant faire profil bas jusqu’à l’auberge. Ceci dit, se déplacer dans le noir n’était pas la chose la plus aisée et mes collègues de la milice ne m’avaient pas laissé de torche. Un peu embêtée, je pris néanmoins le chemin de l’auberge en m’assurant que le capitaine réussissait à me suivre. Je le gardais à l'oeil, s'il tombait dans les pommes à cause de l'effort je voulais pouvoir réagir rapidement. Après quelques coins de rues, je trouvais enfin un flambeau accroché à un commerce. J’eus un instant d’hésitation, puis sorti la source de lumière de son socle.

-Je viendrai leur rendre demain… Disons que c’est pour la milice.

J’avais murmuré ces mots à moi-même, me promettant d’aller restituer le bien à son propriétaire à la première heure le lendemain. Reprenant notre marche, la route étant significativement moins pénible avec le feu, nous arrivâmes sans accrocs à l’auberge du voyageur. On pouvait y entendre la musique et les chants festifs habituels, la lumière du foyer illuminant les fenêtres du premier étage et la familière odeur d’alcool flottant jusqu’à mes narines me faisait sourire de plus belle. Enfin de retour à la maison! Par contre, nous n’allions pas passer par la porte principale.

-Je penses qu’on peut se passer d’attirer l’attention des ivrognes ce soir. On va entrer par l’arrière, il y a un escalier qui mène directement à l’étage.

Contournant le bâtiment et abandonnant le flambeau à vue, je montais lentement les fameux escaliers menant au deuxième étage, chercha avec peine ma clé vue mes mains encombrées, puis souleva le loquet pour finalement entrer dans l’auberge. Ma chambre était celle directement en face de la porte que nous venions de franchir, il ne fallut que deux pas et nous étions enfin dans la sécurité de ma demeure. Déposant mon armure au bout de mon lit, un long soupire de soulagement traversa mes lèvres alors que j’étirais mes muscles endoloris.

-Entre, fais comme chez toi. J’espère que ça fera l’affaire, ce n’est pas une suite royale, mais on aura la paix.

Ma chambre n’avait rien de luxueux, je vivais très sobrement. Un lit simple, une commode, un tapis et une petite table trônant sous l’unique fenêtre de la chambre à l’opposé de la porte prenaient les trois quarts de l’espace. Aucune décoration n'étaient visibles, les murs de bois simplement rehaussés de quelques tablettes où trainaient pèle mêle des vêtements, un peu de nourritures et beaucoup de bouteilles. Parlant de bouteilles, d’autres s’amoncelaient au sol sur et en-dessous de la table où reposait en plus deux chopes et une chandelle. Beaucoup de bouteilles étaient entamées, les autres vides. Les litres de rhum, d’hydromel, de vin, de bières de toutes sortes et bien d’autres embaumaient la pièce de cette fragrance typique qu’ont les tavernes… l’odeur de vomis en moins. Le plus naturellement du monde, je me tournais vers mon compagnon d'un air accueillant, lui proposant sans gêne l'une des deux chopes.

-Je t'offres un verre?
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Saelle Edeny
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Saelle Edeny
Mer 9 Déc - 18:55






Qui recherche, et ne trouve pas.
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J’avais ramassé ce que j’avais pu de son armure… étant moi-même blessé, je ne pouvais pas prendre plus de choses que ce que j’avais pris, et heureusement pour moi cela semblait être amplement suffisant pour Saelle. Je voyais qu’elle tentait de me rassurer alors que je me sentais mal de ne pas pouvoir aider davantage. Ses pas raisonnaient sur le bitume de la ruelle, me faisant comprendre qu’elle s’était mise en chemin pour l’endroit où nous allions pouvoir relaxer pour le reste de la soirée, et ainsi se ressaisir de toutes ces émotions fortes. Je devais avouer que j’étais encore un peu sous le choc de tout cela, et une bonne nuit de sommeil me serait grandement appréciable… quoi que de l’alcool serait probablement encore mieux. Restait à savoir si la jeune femme allait me laisser boire un peu ce soir, ou non.

La noirceur semblait être frappante pour l’humaine, elle qui s’agrippait une source de lumière sur la façade d’un commerce pour avoir la capacité de voir où elle mettait ses pieds. Pour ma part, je devais avouer que la lumière était appréciable, mais je savais me débrouiller sans cette clarté artificiellement apportée au décor, alors que la simple petite lueur que la lune nous offrait suffisait à m’orienter dans mes repères. Sur ce coup-là, je pouvais grandement remercier mes racines de démon, qui malgré certains inconvénients, m’apportaient beaucoup d’avantages.

Je suivais Saelle comme un chien de poche. Je savais pas où j’allais, je refusais de me perdre bêtement dans cette ville, et surtout, j’en avais marre de me faire dévisager par les passants, menacer par la milice et même battre par des bâtards racistes… surtout alors que j’avais tant cru que Myrefall était un pays ouvert d’esprit. Saelle se faufilait derrière un bâtiment tout en spécifiant qu’elle refusais d’attirer l’attention encore plus qu’on ne l’avait déjà fait. Je la comprenais, et je n’étais pas spécialement enjoué à l’idée d’entrer dans un commerce rempli de mecs bourrés violents qui ont sous le nez mon portrait avec une somme phénoménal d’écus juste au-dessus des cornes.

Je suivais Saelle, qui me menait dans l’arrière d’un bâtiment… devant une porte que je trouvais hélas piteuse… bien que le bâtiment était bien mieux que certains autres du quartier. Je ne pouvais me permettre de faire mon difficile sur l’état des bâtiments, au moins je ne dormais pas sur le pavé inégal de la rue, sous le pluie et le froid, à la merci des malfaiteurs. Saelle ouvrait la porte après une difficile quête pour les clés, et une fois à l’intérieur, elle me laissait entrer dans la pièce. Me penchant légèrement pour éviter que mes cornes tapent le haut du cadre de l’entrée, je m’avance enfin dans la pièce, lentement. Je ne me sentais pas très à l’aise d’entrer dans une pièce aussi familiarisée par quelqu’un… comme si je venais d’entrer dans la demeure d’un inconnu. Comme si j’imposais ma présence.

Saelle faisait rapidement comme chez elle, déposant son armure et me demandant si je désirais un verre. C’est avec un léger sourire que j’approuvais l’alcool avec un hochement de tête approbatif. « Avec plaisir… et si achat nécessaire, je paie…» Je n’avais pas beaucoup, mais j’avais assez pour payer de l’alcool pour la soirée… et plus encore. J’avais gaspillé un peu avec les malfrats que j’avais grossièrement sous-estimé, et je ne pouvais pas tout traîner ce que j’avais dans mon navire sur moi discrètement. « Je crois que ça va me faire un bien fou…» De boire de l’alcool, évidemment. J’étais complètement déboussolé, je n’avais plus la tête à rien faire.

En résumé : je venais de risquer ma vie entière, celle de Saelle et de toute mon équipage pour tenter de secourir ma servante, qui ne se souvenait pas du tout de qui elle était, qui doit être perdue quelque part en Myrefall à tenter de refaire sa vie par elle-même, libre de tout mouvement, loin de moi qui tente de la retrouver, contrôlant, sauvage… J’avais été grandement égoïste sur ce coup-là, et après avoir vu toute l’impact que mon égoïsme avait eu sur mon entourage et même sur les gens que je ne connaissais pas, je me rendais compte qu’il serait peut-être mieux pour tous de simplement la laisser partir, et arrêter de courir après Nysali. J’allais devoir me résigner. Elle était partie… et elle ne comptait pas revenir. Bien qu’il ne s’agit que d’une servante, j’avais vu cette jeune femme naître, je l’avais vu grandir… et bien malgré moi, je ressentais peut-être quelque chose de paternel envers elle, plus que je ne l’aurais anticipé.

Mon regard s’était baissé, je peinais à me résigner, et j’avais soudainement envie de me cacher sous le lit. M’éclipser, me bourrer la gueule avec du fort jusqu’à ne plus avoir conscience de ce qui m’entourait. Comme si je venais tout juste de constater toute la gaffe que j’avais fait de ma vie, comme si le regret venait tout juste d’imposer sa présence dans mon esprit, le temps semblait s’être arrêté. Peut-être était-ce l’adrénaline qui tombait, peut-être était-ce le calme qui me revenait, mais mes émotions s’entremêlaient tous. Je tirais machinalement une chaise du coin de la pièce pour m’y écraser lâchement, mon regard se retournait vers Saelle. J’élevais la voix tout en lâchant lourdement la bourse sur une table de chevet, cette fameuse bourse comprenant le reste de la monnaie que j’avais dans les poches. « T’es mieux d’avoir de bonnes réserves… ça va coûter cher, j’crois.»




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Orion Terath
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Mar 15 Déc - 17:11

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「 Qui recherche, et ne trouve pas 」

Alors qu’Orion acceptait mon verre, mon sourire s’élargit, comme si la culpabilité de boire était balayée sous le tapis lorsque j’avais un compagnon avec qui partager la boisson. Je me retournais donc d’un pas léger -et par mon armure enlevée et par le confort d’être enfin chez soi en bonne compagnie- pour trouver une bouteille intéressante parmi ma collection. J’avais toujours ce souvenir que mon camarade était un notable et bien que je me sentais assez à l’aise pour le tutoyer, je ne voulais pas nécessairement qu’il grimace à cause de l’alcool de l’humble populace. Cependant, occupée à chercher les alcools, je ne remarquais pas la mine assombrie du capitaine. Son air pensif m’aurait sans doute amené à le questionner, mais j’étais tellement affairée à trouver nos consommations que je n’eus pas la chance de le voir. Ceci dit, je l’avais entendu et je compris bien vite qu’on était sur la même longueur d’onde. La boisson allait en effet nous faire un bien fou.

Je dénichais finalement quelques alcools qui, j’espérais, allaient faire l’affaire. Sur la table où j’allumais la bougie s’alignèrent deux types de rhum, un hydromel, un vin rosé et trois bières pour le plaisir de nos papilles. Mon compagnon s’était déjà tiré une chaise ce qui, pour moi, signifiait qu’il n’était pas trop mal alaise et je m’en réjouissais. Je voyais la fatigue dans ses yeux, la mienne se faisait sentir aussi, mais le besoin brûlant de réchauffer mon gosier était plus fort que Morphée. Il me fit ricaner, Orion, en déposant lourdement sa bourse d’un air grave sur la commode. Si j’avais des bonnes réserves? Il ne savait pas à qui il avait à faire… Prenant la boisson au miel, l’arôme riche et sucrée étant une bonne entrée en matière, j’en versais quelques gorgées dans nos deux chopes. Je levais alors mon verre, le sourire aux lèvres et le regard ancré dans celui du capitaine.

-À notre rencontre, compagnon d’infortune!

Je pris une généreuse gorgée de la boisson une fois ces mots dits. Je me sentais bien en ce moment, malgré l’inconnu dans ma chambre. Enfin, était-il encore un inconnu? Après avoir frôlé la mort ensemble, après avoir vaillamment combattu, peut-être qu’Orion était un peu plus qu’un inconnu. Dans tous les cas, je ne sentais aucun jugement de sa part alors que la liqueur glissait le long de ma gorge pour réchauffer mon âme et mon corps de sa délicate caresse. Oui, un compagnon, l’expression que j’avais lancée sans trop y réfléchir semblait être assez légitime de mes sentiments pour lui. En fait, je le traitais comme j'aurais traité un camarade de la milice; avec un accueil chaleureux et beaucoup de boisson.

-Prends ce que tu désires, s’il manque quelque chose j’irai faire un petit tour à la cuisine… Parlant de cuisine, je reviens dans quelques instants!

Le mot cuisine m’avait fait saliver, et ce n’est qu’à ce moment que je pris conscience de mon estomac vide. Après les rudes épreuves physiques et mentales du jour, un peu de nourriture n’allait pas être de refus. Laissant mon camarade dans ma chambres quelques minutes, je descendis en vitesse, fis un signe de bonjour à l’aubergiste et m’engouffrais dans le garde-manger pour trouver de quoi nous sustenter. Il ne fallut que cinq minutes pour que je remonte avec une grande miche de pain, du fromage, quelques charcuteries et trois pommes. Je fus quelque peut embêtée à savoir si les démons avaient la même alimentation que nous, comme beaucoup disaient que cette race se nourrissait de sang et de chair fraîche, mais j’avais bon espoir que le capitaine trouve son compte dans l’un ou l’autre des aliments.

-Manges et bois comme le cœur t’en dit, après cette sale journée, on peut bien se le permettre.
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Saelle Edeny
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Dim 3 Jan - 13:33






Qui recherche, et ne trouve pas.
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Je ne savais pas trop ce que je faisais… recherché comme un criminel, j’étais là, dans la chambre d’auberge d’une fille de la milice et je m’apprêtais à boire assez d’alcool pour assommer un dragon… sans même me soucier de ce qui pourrait arriver. Comme si je risquais de me faire arrêter, comme si cette crainte se faisait continuellement ressentir dans mon esprit. Se faisant, j’avais déjà l’estomac à l’envers avant même d’avoir goûté à de l’alcool. L’anxiété s’atténue toujours avec le rhum lorsque je suis en navire, alors peut-être serait-ce le cas, là. Je comptais bien en profiter, alors que Saelle coule l’hydromel dans deux choppes… donc clairement une pour moi.  J’agrippais celle qui m’était attribué, levant celle-ci pour lever un toast à notre infortune rencontre.

Sans un mot, je menais la choppe à mes lèvres assoiffées pour y prendre une grande gorgée. Je laissais le tout couler jusqu’à mon estomac. La chaleur que m’apportait l’alcool était incomparable. Cela me rassurait, c’était comme un réconfort certain… comme le réconfort qu’un noble ressentirait à la gorgée d’un bon champagne, ou qu’un enfant à sa tasse de cacao. Une deuxième gorgée fut nécessaire, comme pour me confirmer que je ne rêvais pas : j’avais bien de l’alcool entre les mains. Comme si cette deuxième gorgée allait me rassurer sur le fait que c’était bien de l’alcool.

La voix de Saelle s’élevait encore une fois, me rassurant sur le fait que je pouvais bien prendre tout ce que je désirais. C’est donc avec un sourire certain que je menais la choppe à mes lèvres pour une troisième bonne gorgée, alors que mon regard curieux la suivait jusqu’à ce qu’elle sorte de la chambre par la porte principale. Celle-ci avait parlée de la cuisine, ce qui me rappelait mon maigre régime… les aliments d’ici ne goûtent pas beaucoup comparé à ce que nous avions l’habitude de manger en Relvagoth… ce qui m’éloignait un peu de la nourriture. Sans dire que je n’aimais pas les repas traditionnels Myrefallois, ils n’avaient rien de réconfortant pour moi. Ils n’étaient là que pour boucher un trou, comme on dit.

Je n’avais eu le temps que de terminer ma choppe d’hydromel que ma partenaire d’infortune revenait avec de la nourriture. Celle-ci déposait le tout, et c’est avec un certain regard de curiosité que je fixais les aliments qu’elle avait si gentiment ramené pour nous deux. Elle m’assurait ensuite que je pouvais bouffer tout ce que je désirais… comme l’affamé que j’étais, je n’allais pas me retenir. « Et bien, merci beaucoup pour tout.»  Je me redressais alors pour agripper l’une des pommes, commençant à la manger. Mon regard se retournait vers Saelle, une lueur dans l’œil. Une lueur de reconnaissance, il va sans dire.

«Même si cette quête vers Nysali n’a pas abouti… merci pour le coup de pouce.» Il est vrai que ce soir-là, elle avait été la seule à m’aider dans cette continuelle quête vers ma servante. J’avais beau fouiller la ville, seul je n’y arrivais pas et je n’y arriverais sûrement pas non plus. Je devais me résigner à accepter l’aide des myrefallois… parmi ceux qui désiraient m’aider, bien sûr. «Tu es bien l’une des seules personnes qui a acceptée de m’aider…» Et ce n’était pas surprenant. Je ne m’attendais pas à avoir beaucoup d’aide de la part d’un peuple qui n’apprécie pas vraiment les démons. D’ailleurs, c’était bien parce que j’avais géré l’expédition vers Kewanee que les gens m’ont foutu la paix ici, puisque dans d’autres pays, on m’aurait sûrement capturé.

«Je dois avouer que ce n’était pas vraiment sécuritaire de ma part de me balader seul en ville comme ça… mais les myrefallois semblent avoir une plus grande tolérance que certains pays, où j’aurais bien pu être bêtement capturé. C’est triste, mais les démons sont esclaves, dans certaines sociétés…» Je faisais particulièrement allusion à Baltoise et Gören, où ma présence d’homme démon aurait probablement été utile que pour permettre à ces femmes sauvages de me tuer sans remords.

Je déposais ma choppe un peu plus près des bouteilles d’alcool, demandant donc discrètement à Saelle pour de l’alcool… encore… peu importe celle qu’elle avait à donner. Peu importe quelle bouteille elle comptait vider suite à l’hydromel. Peu importe quelle genre de fort elle allait me fournir, j’allais la boire. J’avais un besoin urgent d’alcool…


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Mar 26 Jan - 20:11

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Je ne sais pas pourquoi, mais le fait qu’Orion opte pour une pomme en premier lieu venait de me rassurer. Elles sont bien tenaces, les idées préconçues, mais j’imprimais cette image d’un démon fruit à la main comme preuve que les connaissances populaires sur cette race n’étaient qu’un ramassis de balivernes. Aussi, sa reconnaissance me fit chaud au cœur. Nous n’avions effectivement pas trouvé Nysali aujourd’hui, mais on s’en était tiré à pas si mauvais compte somme toute. Cependant, mon entrain fut dompté par le regard quelque part malheureux de mon compagnon. Il devait être déçu de ne pas avoir retrouvé celle qu’il cherchait si désespérément, je pouvais comprendre sa tristesse. Je répondis-donc avec une certaine compassion pour lui, mais gardant tout de même mon sourire

-Y’a pas de quoi, et je compte t’aider encore.

Orion repris ensuite la parole, et moi mon verre, pour me confier qu’il aurait sans doute dû être plus prudent, mais qu’il avait tenté sa chance en sachant que le peuple Myrefallois était loin d’être le pire niveau tolérance. Bien que pas la pire, je ne trouvais pas ma patrie si ouverte que ça non-plus. Il y avait encore bien du travail à faire pour que l’égalité fasse parti du quotidien à la capitale, mais petit à petit j’avais cet espoir peut-être niais qu’on pouvait y arriver.

-Myrefall a encore du chemin à parcourir, mais je suis certaine qu’un beau jour cette égalité dont tu rêves sera la norme. D’ailleurs, c’est avec des gens comme toi qui ont le courage de se montrer en public malgré les on-dit que les clichés s’effaceront. Les gens vont bien se rendre compte que tu marches, respire, ris et mange comme eux. C’est comme ça, je pense, que la population s’éduque. Puisque votre pays est si loin, c’est tellement facile d’en dire n’importe quoi…

Cette réflexion je me l’étais déjà faite souvent. Ceci dit, je remarquais bien vite la chope vide de mon comparse et mon sourire revint sur mes lèvres. Ne comptant pas rester derrière, je finis mon verre d’un trait et choisis un rhum épicé pour remplir nos chopes. J’avais abandonné le sérieux de notre conversation pour lancer un regard presque défiant au grand démon qui avait une stature bien plus imposante que la mienne, mais qui pouvait aussi bien avoir une tolérance mitigée à la boisson.

-Ne penses-pas que parce que je suis humaine ou femme je ne peux pas trinquer comme il se doit… Ne sous-estime pas mes compétences.

Je pris alors une grande gorgée du rhum, la sensation de brûlure m’amenant au septième ciel. La soirée venait de commencer, quoi de mieux que de s’émécher un brin pour faire un peu mieux connaissance?
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Dim 14 Fév - 17:03






Qui recherche, et ne trouve pas.
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Je voyais bien que Saelle était sceptique à propos de l'acceptation de Myrefall à propos des autres races… surtout des gens clairement différents, comme moi, qui est visiblement très loin d’être humain. Effectivement, j’étais d’accord avec le fait que le pays avait encore beaucoup de chemins à faire, mais ce n’était rien contrairement à certains autres pays. Pas que les contrées où les démons sont esclaves, mais tous ceux étant intolérants envers la différence. Dans cela, je mêlais également Relvagoth, qui ressentait une certaine haine et un certain dégoût envers les autres races. Un pays libre pour les démons, mais où l’intolérance envers les humains est sans égal ; il y en a un traffic. Les gens les kidnappent, les élèvent tels des esclaves, les torturent, et revendent que les survivants. Cela sonne sale comme cela, mais c’est une réalité comme une autre. D’une certaine manière, il était mieux que je ne dise rien là-dessus.

Son regard semblait avoir capturé ma choppe vide, puisqu’elle portait la sienne à ses lèvres pour finir de la vider de son contenu. Alors que je croquais ma pomme, je laissais sagement ma choppe à portée de main pour que Saelle la remplisse à nouveau. Juste l’odeur, je détectais du rhum. Un sourire s’étirait sur mes lèvres alors que celle-ci s’empressait de spécifier qu’elle était une grande buveuse, d’une façon qui signifiait presque une mise au défi. Elle était petite contrairement à moi, et je vivais de rhum et de vagues ; elle était mieux de ne pas boire autant que moi, si elle ne voulait pas de séquelles.

Malgré tout, elle s’empressait de prendre une grande gorgée, chose que j’avais également fait en même temps qu’elle. Une grande gorgée qui me brûlait légèrement la trachée, puis l’estomac. Cette sensation de brûlure grandement plus agréable que celle que l’eau cause sur ma peau il va de soi! L’effet de l’alcool, c’était tellement agréable. Boire en bonne compagnie, cela me permettrait de passer par-dessus la possible perte de Nysali. J’allais devoir mettre une croix dessus, un jour… mais pour le moment, j’étais mieux de boire. «Je ne sous-estime rien, ne t’en fais pas! Sous-estimer quelqu’un cause de bien mauvaises surprises… on l’a vu ce soir!» C’est ce que j’affirmais en réponse à Saelle, alors que je portais la chope à mes lèvres pour laisser couler dans ma gorge une autre bonne gorgée d’alcool. Évidemment, je faisais allusion à ce guet-apens dans lequel nous étions bêtement tombés ce soir-là.

«Malgré la différence dans nos cultures, j’ai remarqué qu’on a les mêmes goûts, les mêmes habitudes. » Oui, je l’avais remarqué. J’avais vu notre fort attrait pour l’alcool, notre besoin de boire, et surtout, la façon de se détendre et profiter du bon temps, tout ça grâce à ce miraculeux nectar de vie. «Pour l’alcool particulièrement, mais sur d’autres points aussi… en fait, on se ressemble tous malgré nos différences.»

Pas que pour les goûts. Nos besoins sont les mêmes, nous sommes tous des êtres vivants et nous avons tous besoin de relaxer de temps à autres. Nous avons tous besoin de décompresser, de se reposer, se changer les idées. «Pas que les goûts. Nous avons les mêmes besoins, la nécessité de se changer les idées de temps à autres... et visiblement la même méthode de le faire. Nos différences ne sont que physiques, visiblement.» Notre conversation avait rapidement viré en discussion philosophique... voyons voir comment cela découlera.

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Orion Terath
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Mer 17 Fév - 17:42

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「 Qui recherche, et ne trouve pas 」

Le sourire qui avait finalement illuminé le visage d’Orion fut une de mes grandes victoires de la soirée encore jeune. Alors qu’il me disait ne rien sous-estimer de mon petit gabarit par rapport à lui, il m’arracha un rire en faisant remarquer notre piètre aventure du soir avec les malfrats dans la ruelle. Comme disait mon père, mieux vaut en rire qu’en pleurer, mais il avait bien raison sur le fait de ne pas se fier aux apparences. Le petit rappel de cette leçon aujourd’hui m’avait d’ailleurs motivé à retourner au château un de ces jours pour aller perfectionner mon entrainement contre les mages. J’avais remarqué que de plus en plus de citoyens, et de malandrins également, s’étaient mis à l’étude des arcanes, chose qui pouvait vite devenir hors de contrôle pour de simples soldats.

Cette réflexion terminée par une gorgée de ce délicieux rhum épicé, mon regard passa de la curiosité à une joie certaine alors que mon compagnon reprenait la parole. Il avait bien raison, on était assez semblable lui et moi en omettant le physique et j'étais bien heureuse de ne pas être la seule à en venir à cette conclusion. De plus, sur un plus large spectre, nos races avaient les mêmes besoins fondamentaux auxquels s'ajoutaient la recherche de l’amour, la reconnaissance et ultimement le bonheur. Ces trois définitions pouvaient sans doute varier avec la culture, mais j’étais intimement convaincue que tous les êtres vivants étaient liés par ces caractéristiques, par une âme commune. J’acquiesçais finalement aux propos d'Orion, m’humectant la gorge de mon nectar de vie avant de lui répondre.

-Je suis d’accord avec toi, les différences entre les peuples sont majoritairement de l’ordre physique. Je pense que tout le monde cherche l’équilibre, une paix intérieure pour être heureux et, au final, ce ne sont que les moyens pour atteindre cet équilibre qui changent en fonction des cultures. Remarque, pas que j’en sache grand-chose comme je n’ai jamais quitté le pays, mais c’est ce que j’imagine. Pour moi, la source de tous les conflits c’est le sentiment d’injustice, l’injustice qui mène à la vengeance, à la haine et à la violence. Mes espoirs sont peut-être naïfs, mais selon moi toutes les âmes qui vive de justice vivent dans le bonheur.

Je haussais les épaules en laissant couler un peu plus de boisson dans mon gosier ceci étant dit. C’était ma vision des choses, celle que j’avais développée au fil de mes rencontres avec des milliers de personnes dans les rues de la capitale. J’avais croisé des gens de tous les milieux sociaux, de tous les métiers, de tous les âges et d’un tas de races sur mon chemin, cette multitude d’âme ayant forgé petit à petit ma vision sur la vie. Il faut dire que Noasis n’y était pas étrangère non-plus, ses préceptes m’ayant ouvert les yeux sur bien des réalités du monde dans lequel j’évoluais.

-En fait, c’est pour ça que je suis devenue milicienne à la base. Même si je sais que notre système n’est pas parfait, lutter contre les injustices c’est ma manière d’essayer de rendre le monde meilleur. J’ai aussi mon guide, Noasis, qui m’aide à accomplir ma destinée. Ce n’est pas grand-chose comme destinée, quand je te regarde j’envie un peu le capitaine qui vogue et découvre tous les pays alors que je suis ancrée à Myrefall. Par contre, en sacrifiant ma liberté j’espère offrir un monde plus beau aux autres.

Mon message était sans prétention, je verbalisais seulement ce que des années de travail acharné dans les rangs de la milice avaient forgés. C’est vrai que j'enviais le grand démon, lui qui allait sans doute entrer dans l’histoire pour ses aventures et qui allait mettre le pied sur des terres dont je n'entendrai parler qu’en chanson de troubadour. Mais bon, je consolais mon humble destin solitaire avec l’alcool et les belles rencontres, attendant avec curiosité la rétorque de mon ami cornu.
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Lun 1 Mar - 19:09






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Je me perdais dans mes pensées. Mon regard semblait s’être perdu dans le liquide qui traînait dans mon gobelet. Une simple quête pour trouver une simple humaine, et ça avait viré en massacre… puis, ce massacre en beuverie, et nous voilà tous les deux assis, là, dans la même chambre, à se taper la discussion philosophique. J’avais avoué beaucoup de ressentiments. Visiblement, tout ce que je j’avais appris depuis que mon navire est arrimé en terre humaine. Le fait que nous semblions tous en quête de la même chose, et visiblement, on s’y prenait tous de la même façon. Notre race, notre apparence et nos racines avaient donc les mêmes besoins, et notre instinct surpassait nos cultures, peu importe ce qu’elle était. C’était fascinant de constater cela malgré tout…!

La voix de la jeune femme me tirait de mes pensées, alors qu’elle confirmait carrément ce que j’avais dit. Elle me donnait également son ressenti de son point de vue de Myrefalloise n’ayant jamais sorti de ce pays. C’était normal, en soi, ce n’était pas tout le monde qui avait l’occasion de sortir de son pays et sauter dans un navire à tout va. Malgré tout, elle semblait bien ouverte d’esprit comparé à d’autres personnes… surtout provenant de la milice. Je menais mon gobelet à mes lèvres pour déguster une autre bonne gorgée d’alcool, le temps que la jeune femme termine son monologue. Non seulement elle avait une bonne ouverture d’esprit, mais elle avait de grandes vertus, de la bonté par-dessus la tête, et elle avait été jusqu’à sacrifier sa liberté pour aider autrui. Bien que de mettre de côté son propre bonheur dans le but d’aider les autres ne soit pas la meilleure des options, cela faisait d’elle une personne généreuse.

«C’est généreux de ta part.» Je déposais ma choppe sur le bureau non loin de moi, replongeant mon regard vers le sol, un regard vide, certes, mais vitreux par la fatigue et l’alcool… parce que oui, bien que j’aille une bonne tolérance à l’alcool, cela ne durerait pas longtemps, avec la faiblesse et la fatigue qui m’habitait. «Si tu savais… à quel point la liberté n’est pas chose facile, non plus. Tu as la chance d’avoir encore des guides pour te garder dans le bon chemin, chose que je n’ai pas pu avoir. Tu as quand-même ton guide, Noasis, ainsi que ton cadre professionnel ainsi que tes valeurs qui te guident dans le quotidien de la vie.» Il était vrai que d’avoir trop de liberté n’était pas facile. Elle avait spécifié envier ma liberté, alors que ce n’était pas si facile que cela… autant lui donner l’heure juste.

«Sincèrement, mes parents qui sont disparus il y a longtemps. Ce n’est pas facile, je n’ai aucun cadre, aucun guide vu la disparition de mes parents, je n’ai personne pour m’assister ou me guider. Je suis mon propre guide, et voguer les mers était la seule chose que je désirais faire de ma vie. J’ai les moyens de le faire, étant héritier de la noble famille Terath, de par le fait que…. J’suis riche, voilà quoi. J’ai réalisé mon rêve de faire construire mon navire… mais maintenant? Me balader sur mon navire, voilà que c’est tout ce que je sais faire. Je ne sais même plus ce que je veux, et bien que j’aimerais me rendre utile à ma communauté, je ne sais comment m’y prendre. La richesse est un cadeau empoisonné que je considère plus comme un fardeau.»

C’était rare que je m’ouvrais ainsi à quelqu’un, et je devais avouer que cette étrangère en savait sûrement plus sur moi que la majorité de mes matelots. Personne ne sait comment je me sens quant à ma condition actuelle. Oui, la richesse monétaire était une chose, mais elle n’achètera jamais la richesse de l’âme. Je ne pouvais confirmer que j’étais bien avec ma façon de vivre. Il manquait constamment quelque chose dans ma vie, et c’est ce genre de discussion philosophique qui me rappelait cruellement que je n’étais pas nécessairement l’homme heureux que je pensais être.

«La richesse monétaire n’achètera jamais la richesse de l’âme. J’ai tellement fait de choses que je regrette maintenant, que je ne sais plus comment je compte faire pour me racheter. Une chose est sûre, l’argent ne me sortira pas d’affaire, et probablement qu’elle ne me permettra jamais d’être heureux avec ma vie actuelle.» Voilà, j’avais été franc. Je ne pouvais pas l’être plus. Je calais le reste de l’alcool, déposant le gobelet sur la table tout en soupirant lourdement. La seule chose que je pouvais rajouter, c’était que je suis recherché pour piraterie… mais ça, je ne tenais pas spécialement à le mentionner, puisque je parlais quand-même à une milicienne. Néanmoins, elle avait gagné ma confiance ; elle aurait eu de nombreuses chances de me tuer ce soir-là, mais elle ne l’a jamais faite…


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Orion Terath
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Mar 9 Mar - 19:44

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「 Qui recherche, et ne trouve pas 」

Orion semblait perdu dans ses pensées. Pour ma part, l’alcool faisait son œuvre et ma concentration s’effaçait à mesure que mes joues rougissaient par le breuvage. Il se faisait tard et nous avions eu une rude journée, un peu comme mon compagnon, la fatigue me rattrapait. Cependant, lorsqu’il reprit la parole, son ton sérieux et empreint d’une certaine lassitude fit se serrer ma poitrine. Il semblait être devenu amer de ses expéditions sur l’océan, mais surtout, il se sentait perdu. Comme j’enviais sa liberté, lui enviait mon encadrement strict. L’herbe n’est vraiment jamais plus verte chez le voisin après tout, il suffit de regarder sous le bon angle pour le remarquer.

Alors que le capitaine me confiait son ressenti par rapport à sa situation, je déposais ma chope vide à côté de la sienne en écoutant avec toute l’attention dont je disposais. Des parents disparus, la richesse empoisonnée et une errance sans but réel, voilà ce qui avait forgé le démon qui se tenait devant moi. Je ressentais la solitude dans ses paroles et quelque part le privilège de les entendre. Il ne semblait pas être un type à confier ses tracas au premier venu, l’alcool lui avait sans doute délié la langue. Finalement, Orion m’exprima à demi-mot ses regrets dont il ne me détaillait pas la nature. À bien y penser c’était sans doute mieux comme ça, je n’étais pas obligée de tout savoir de lui et je comprenais sa situation.

Après un court moment de silence, je posais ma main sur l’épaule voutée de mon nouvel ami. Mon regard se voulait rassurant et un petit sourire de compassion flottait sur mes lèvres lorsque je lui répondis.

-On a tous nos démons… Hem, sans vouloir t’offusquer. De devoir se débrouiller tout seul n’a vraiment pas du être facile et tu n’es pas le premier à me montrer que l’argent ne fait pas le bonheur. D’errer sans but est aussi une tâche bien difficile à surmonter. Ceci dit, bien que je ne te ferai pas la morale, il est toujours temps de te purger de tes regrets en agissant en accord avec ce que tu trouves fondamentalement bon.

Je haussais finalement les épaules en serrant doucement la sienne.

-Déjà ce que tu as fait aujourd’hui a été au-delà de mes attentes. La plupart des gens se serraient barrés sans demander leur reste face à une telle escarmouche, mais tu t’es battu jusqu’au bout à mes côtés sans fuir ni me trahir et c’est déjà pas mal. En plus de ça tu as même suivi mon ordre de ne tuer personne, un point de plus pour ton karma!

Donnant finalement une petite tape amicale sur le dos du capitaine, essayant de le tirer de son mal être de la même occasion, je me relevais non sans un peu de difficulté de ma chaise. La liqueur venait de me monter à la tête, embrumant mon cerveau et altérant un peu plus à chaque minute mes mouvements. Par contre, j’avais l’alcool joyeux et j’espérais de tout cœur que mon compagnon n’ait pas au lit la mine basse.
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