Combien pour un repas?

«All around me are familiar faces
Worn out places
Worn out faces»

Alyss n’aimait pas le duché de Myrefall. Drôle de pensée, à avoir alors qu’on a les pieds en plein dedans. Mais tout autour criait un décor qu’elle répugnait. Des nobles, des servants, du flafla. Des visages à deux faces, de fausses façons et des regards en biais. Du bonheur qui pue au nez par chaque pore de peau de ces gens si riche et si beau, du bonheur hideux et malhonnête, du bonheur qui ne convainc personne. C’était les joies de la grande ville, au même titre que beaucoup répugnent les coins plus sombres qu’elle fréquentait bien souvent.

Et puis, en toute honnêteté, elle n’était pas placée pour parler, essayant de se fondre dans la masse. Ce n’était pas un endroit comme les autres, pour y accéder, la Sanaeh devait surtout se faire passer pour tout ce qu’elle n’était pas. Maquillage pour ne pas se faire demander à tout bout de champ où étaient ses parents, robe plus longue et luxueuse qu’à son habitude, bijoux semblant avoir de la valeur sans réellement en avoir ainsi qu’une longue cape noire à capuche, surtout pour se donner l’illusion qu’elle pouvait disparaitre de cet endroit. Si ce n’était que de ça; son bateau de retour repartait dans trois jours. Trois jours dans cette ambiance qui ne lui collait pas du tout à la peau.Tout ça pour voir un alchimiste réputé du coin, qui pourrait fort bien ne pas pouvoir l’aider. Alyss repensa aux petits, pris avec la famine dans son coin de pays, se répétant que c'était un moindre mal que de faire semblant d'appartenir à une autre caste sociale.

Au moins, le voyage en bateau lui avait fait grand bien. L’air frais s’était bien installé dans ses poumons et elle ne ressentait pas le besoin de recourir à la magie pour avoir une brise de temps en temps. Elle enfonça sa capuche plus profond encore, espérant se faire oublier. Sa longue cape cachait tout, son visage, son corps minuscule, ses pieds sans doute trop peu vêtu pour un 7 degré. Elle ne sentait pas réellement le froid. Il irradiait d’elle-même en tout temps, elle pouvait dire qu’elle avait sans doute le nez gelé, mais elle n’en ressentait pas les effets. Souvent, elle se baladait pieds nus, mais elle évitait de le faire ici, les mœurs ne sont pas réellement les même en présence de nobles que dans une chambre à coucher, eh. Alyssandra avait peut-être l’air plus large grâce à sa cape, mais surtout, elle était anonyme, ce qu’elle désirait le temps de s’orienter.

Bon, elle était perdue.

Elle s’arrêta près d’un muret, plus loin des passants, retirant lentement la capuche, ses grands yeux bleus allant de droite à gauche. Les odeurs des diverses boutiques l’empêchaient de bien réfléchir; il paraît qu’il y a de bons restaurants dans le coin. Pas qu’elle ait besoin absolument de manger, son porte feuille lui criait que les assiettes ici seraient hors de prix, mais la gourmandise lui prenait en sentant tous ces arômes. Et puis, elle pouvait bien terminer ses affaires et ne plus quitter sa chambre pendant les deux dernières journées si l'ambiance la dérangeait trop, ou chercher des quartiers moins fréquentés.

La jeune femme marcha donc un petit moment, écoutant distraitement les discussions des passants, sans que rien ne l’intéresse réellement. Le nom d’un restaurant revenait souvent, comme de quoi il avait fait bonne impression… «Au délice des contrées»? Enfin, ça et le fait qu’une taverne offrait la boisson à volonté à quiconque prend une chambre, ce qui ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde. Ça rentabilise drôlement bien son budget de voyage, ce qui lui permettrait bien un repas dans le restaurant, à moins bien sûr que les chambres soient hors de prix. Elle avait bien des amis tavernier, mais pas dans les lieux aussi riche que ce coin ci.

Un arrêt à la taverne (par quel miracle était-elle tombé dessus? Sans doute qu'il était justement situé pour que ce soit un des premiers trucs que les voyageurs trouvent...) lui indiqua que c’était 15 écus pour une chambre. Ah! Avec seulement 8 breuvages forts, on rentabilise la chambre, quoi! Donc, en calculant bien, elle avait de l’argent pour un bon repas qui lui permettrait de ne plus manger pendant un bon moment.

Bref, elle se laissa tenter par le délice de… Elle ne savait plus quoi, mais on ventait tellement la nourriture qu’elle allait devoir tenter. Et puis, elle avait des questions à poser, pour minimalement trouver son chemin.
Presque personne à l’intérieur, juste un cuisiner – fort mignon! – qui cuisine devant une petite famille. Bref, pas trop d’achalandage veut surtout dire qu’elle allait avoir le temps de poser ses questions.

Sans trop savoir s’il en allait de même dans les villes snobs plus riches, Alyss prit place d'elle-même à une table, retirant sa cape pour ne pas avoir l'air d'une mal élevée. Aucune idée si elle devait attendre d'être assignée une place. Une vingtaine de places assises environ, c'était pas mal, et l'établissement semblait avoir des chambres, mais sûrement moins abordables que celles de l'auberge où l'alcool était à volonté. Elle ne quitta pas des yeux le rouquin qui cuisinait, ne se donnant pas la peine de se demander ce qu'elle voulait manger. Elle ne voulait pas déranger le cuistot non plus, il semblait y avoir présence d'une serveuse, elle lui demandera à elle...
   

«Bright and early for their daily races
Going nowhere,
going nowhere»

La jeune femme aux cheveux blancs se laissa interrompre dans ses pensées en voyant approcher une jeune femme avec des atouts plutôt particuliers. De toute façon, elle ne pensait à rien de bien important vis-à-vis l’apparition qui se dirigeait vers elle. Par quoi commencer? La longueur de son étonnante crinière, la longueur des oreilles dressées sur sa tête ou encore la queue bien garnie qui dépassait sans outre mesure des habits légers de la dame? La nature de la nouvelle n’était pas une énigme en soit, elle devait être une hybride de type canidé. Avec la couleur, un renard ou un loup particulièrement roux et à la queue particulièrement garnie. Il y avait encore la légèreté de ses vêtements – quoi qu’à l’habitude Alyss s’habillait aussi peu, sinon bien moins – ou bien encore le fait qu’elle ne savait pas trop où situer son âge. C’était bien là le problème avec la plupart des femmes de plus d’une quatorzaine d’années, elles commencent à ressembler à des silhouettes de femme, mais elle pourrait très bien encore être une enfant. Bref, beaucoup de choses à analyser, en assez peu de temps avant qu’elle n’arrive à elle. Dans l’ensemble, elle était magnifique, jamais la Sanaeh ne dirait autre chose. Un cuisinier fort mignon, une serveuse magnifique. Une auberge qui sert l’alcool à volonté tout près. Elle devrait peut-être changer d’idée sur le duché de Myrefall…
Bon, elle devait être la serveuse, personne d’autre ne se dirigerait vers elle avec autant d’assurance dans un restaurant.

Peut-être que le premier instinct des gens était d’avoir peur. Après tout, elle restait génétiquement un animal sauvage. Chez la Gorinn, le racisme n’existait pas réellement. Quoi que, entre elle et elle, elle avait fort envie de toucher cette queue, chose qu’elle ne fera et n’avouera pas. C’est une sorte de racisme? En tout cas, elle ne touchait jamais personne sans consentement, encore moins une enfant, ce qu’elle pourrait très bien être. Dans la vie, il y a plus de gamines qui ont l’air d’adultes que l’on pense.

Bref, son premier instinct fut plutôt de se dire que les enfants seraient vraiment ravis de voir une hybride. Elle le leur racontera en détails, ça les changera de leurs quatre murs. Et si l’histoire est nulle, elle trouverait bien des aventures à ajouter à cette rencontre. Par exemple, l’histoire d’une serveuse hybride gaffeuse qui se fait rattraper en pleine chute par un vaillant … Bref, elle trouvera. Elle éprouva un léger malaise; Alyssandra doutait fortement qu’en ce temps de malheur, l’envie soit aux histoires. C’est aussi pour cela qu’elle était ici, elle ne devait pas l’oublier. Solutions, solutions…
 
- Bon...jour, com...ment... peux... aid...er... vous... ?

Alyss pencha légèrement la tête vers la droite, haussant un sourcil d’un léger mouvement qu’elle espéra imperceptible. Pas qu’elle ne comprenait pas ; la blanche avait parfaitement comprit le sens de la phrase de la jolie serveuse. Cependant, elle se demanda si cette dernière comprenait bien la langue, ou si ce n’est que le parler qui lui était encore compliquer. Le seul moyen de le savoir était de faire la conversation et évaluer son niveau de compréhension. Elle ne voulait pas non plus demander des indications précises à quelqu’un ayant du mal à comprendre. Et puis, elle préférait quelqu’un qui allait s’exprimer avec peu de mots. En orientation, rien de mieux que droite gauche, moins de « passez la clairière aux champs garnis de lys, vous verrez cinquante tours vous prenez celle la plus cramoisie, prenez cinq virages et bifurquez vers la gauche ». Bon, elle exagère légèrement, mais une barrière de langue ne la rebute pas du tout, tant qu’elle peut se faire comprendre. Simplement, elle espérait que son léger questionnement interne ne donna pas l'impression qu'elle se moquait.

Du coup, il y avait eu un léger blanc, et c’était bien de sa faute. Qu’est-ce qu’elle voulait? Comment est-ce qu'elle pouvait l'aider? Bonne question.

« Bonjour, pardonnez-moi, je suis nouvelle dans le coin, je ne suis pas certaine de ce que je veux. »

Oui, elle allongeait légèrement ses phrases un peu par exprès, ne tentant pas de simplifier ses mots, analysant ses réactions, les traits de son visage, cherchant à chercher les moindres mots que le joli minois ne comprendrait pas. La Gorinn avait une facilité à s'adresser à des petits qui apprennent à parler, mais jamais elle ne les infantilisait en parlant avec une voix aigue ou avec des mots trop simples, elle n'allait pas commencer aujourd'hui avec potentiellement une adulte.

« Je vous prendrais votre meilleur vendeur. »

Soit la phrase qui permet le plus de se faire avoir niveau argent, mais habituellement pas niveau saveur. Et la gourmandise est un défaut qu'elle ne tente même pas de camoufler, ça sent bon et elle a faim, on comptera les sous après et on décidera le genre de boulot qu'il faudra faire pour rembourser l'argent dépensé...

Et puis, si jamais la barrière de la langue était trop grande pour demander des renseignements, Alyss aurait toujours un excellent repas et de très jolis décors à regarder. Elle trouverait bien quelqu'un dans la ville pour l'aider.
   

«Their tears are filling up their glasses
No expression,
no expression»

Une chose était certaine ; cette hybride comprenait parfaitement les paroles de la blanche. Que les mots soient utilisés lentement et d’un vocabulaire plutôt simple n’y changeaient rien : Alyss avait commencé avec une phrase plutôt complexe qui expliquait qu’elle ne venait pas de la région pour ensuite dire qu’elle ne savait ce qu’elle voulait. En gros, un double niveau d’analyse, alors que la serveuse comprit tout de suite qu’elle voulait un peu de temps pour se décider. C’était plutôt impressionnant pour quelqu’un qui semblait tout juste apprendre la langue. Bref, une jeune femme très lucide, au regard patient et bienveillant et, avouons-le, très jolie. Alyssandra ne se sentait pas le moindre du monde pressé dans ses choix. Elle se rassura un peu, ne craignant plus du tout de lui faire la causerie et de lui poser des questions.

Le regard de la blonde sembla partir vers l’extérieur un instant, rien que la blanche ne soit capable d’apercevoir avec ses sens moins développés. Par contre, elle s’interrogea un moment sur la vie d’une hybride dans ce genre d’endroit. Ses connaissances sur les hybrides étaient très limitées, mais on disait qu’ils étaient très près de leur animal, et pratiquement tous les animaux ne se sentent pas très bien entre quatre murs, non? Du moins, si elle était là par choix, elle avait dû essuyer quelques commentaires déplacés, minimalement.

Elle lu proposa un poulet aux épices, lui faisant oublier ses grands questionnements philosophiques, ce à quoi elle hocha doucement de la tête, s’empêchant de hocher la tête frénétiquement. Elle avait faim, et un poulet lui parlait drôlement. Une autre preuve de la compréhension de la renarde, vendeur, lorsqu’on apprend à parler, fait référence à une personne, alors qu’elle comprit tout de suite la référence à un objet. Bref, pratiquement aucun problème de communication en vue. Remarque, elle sait très bien se débrouiller avec des gestes ou pour se faire comprendre de tous petits, mais s’embarquer dans ce genre de communication dans un restaurant, c’était un peu moins dans ses plans. Légumes frais? Le luxe! Difficile d'avoir des légumes frais quand la température ambiante des d'environ -10.

Boisson?

Boisson?

Est-ce qu’on peut demander de l’alcool quand on se fait offrir des boissons, ou si on se contente de demander de l’eau ou quelque chose du genre? Du jus de feuilles ou du lait de vache ne lui disaient rien en ce moment. Qu’est-ce que les nobles demandent généralement? Du vin? De l'hydromel? De l'eau de vie quelconque? Sans doute, ça fait pompeux. Elle eut un petit sourire, se disant que quitte à être dans un quartier riche, elle pouvait s’essayer à demander des choses qu’elle ne demandait pas souvent. Ce serait bête de ne pas profiter un peu de son voyage. Un jour, elle essaierait de trouver de l'hypocras, mais bon, il parait que c'est seulement les riches qui en possèdent.

« Avez-vous du moretum? Sinon, un vin qui se marrie bien au poulet. Merci beaucoup, hm... Comment voulez-vous que je vous appelle?  »

Alyss lui offrit un léger sourire, lui laissant aller porter sa demande au cuistot, regardant sans gêne la queue qui se baladait sous ses vêtements, presque hypnotisée. Elle entamerait la discussion à son retour. En attendant, son regard bleuté fit quelques fois le tour de la pièce, assistant aussi au cuisinier roux, sûrement un humain, qui apprêtait les mets. Avoir beaucoup d'argent, elle aurait préféré prendre une chambre ici; l'odeur y était exquise, les gens drôlement agréables à regarder et l'ambiance y était chaleureuse, même s'il ne s'agissait pas du plus beau bâtiment du coin. Mais bon, l'argent, toujours l'argent...
Avec des si et de l'argent, la Gorinn n'aurait pas eu à quitter le Viermont et elle aurait pu facilement remédier à la crise alimentaire, mais sans doute qu'avec l'argent elle ne serait pas mieux que tous ces riches excentriques. Valait mieux ne pas s'embarquer dans les multitude de possibilités et de si aujourd'hui.

   

«Watch it count down
To the end of the day
The clock ticks life away»

Elysandre? Le nom était doux, pas si loin de celui de la blanche, à quelques sons près. Remarque, personne ne connaissait réellement l’étendu du nom de Alyss, Alyss pouvant très bien être un prénom en soi. C’était mieux ainsi. Par contre, le sien lui allait bien. Ses connaissances en hybries étaient limitées, à vrai dire, aucune idée qui lui avait attribuer ce nom, ni si ce nom était bien commun parmi les siens.  Il était rare d’en voir dans les grandes villes, la Sanaeh n’avait donc pas souvent eu l’occasion d’en observer.  Habituellement, les hybrides se tiennent davantage en forêt ou près de la nature, de ce que l’on racontait. D’ailleurs, qu’est-ce qui l’avait poussé ici?

Alyss arqua un sourcil, se demandant si on ne l’avait pas prise en esclavage. Oh, avec toutes les histoires que l’on raconte, les esclaves étaient monnaie courante peu importe d’où l’on venait. Femmes contre hommes, hommes contre femmes, races racistes ou racistes de race. La blanche était d’ailleurs chanceuse à ce niveau, se trouvant drôlement libre malgré sa situation précaire. Libre de dormir, de manger et d’aller.

Elle lui sourit, lui répondant qu’elle était enchantée de la rencontrer. La renarde ne lui demanda pas son nom en retour, et cela ne lui fit pas un pli. Il y a bien des protocoles qu’une hybride ne devait pas connaitre, et qui ennuyait profondément la Gorinn, de toute manière.

La demie (quart? Cinquième? C’est loin dans sa mémoire, les leçons de son enfance, de toute façon) renarde alla porter la commande au cuistot. Le regard entre les deux lui enleva quelques doutes ; cela ne ressemblait pas vraiment à une relation d’esclave à maître. Pas non plus à une relation d’employé à employeur, remarque. Eh, peut-être une relation d’amour, ce qui expliquerait ce qu’elle fait hors de la forêt. Peu importe la raison, Alyss était simplement heureuse si elle était ici de son plein gré. Et puis, elle avait des affaires bien plus importantes à régler que de se mêler de ce qui ne la regarde pas, dans un pays bien éloigné du sien. C’était simplement plus fort qu’elle, n’appréciant pas tellement ne rien faire face à des filles qu’on abuserait sans vergognes.
Bref, le mignon rouquin doit être prit. Dommage, elle aurait peut-être pu tâter le terrain pour une soirée en sa compagnie. De toute manière, c’est pas les gens mignons qui manquent dans le coin. Distraitement, Alyss regarda la nourriture cuire, savourant déjà les odeurs exquises qui s’en dégageaient. Les assiettes étaient bien garnies, elle n’aurait plus à s’inquiéter de la nourriture pendant un bon moment.

La jolie dame, Elysandre, revint avec une assiette remplie et un verre d’alcool. Plutôt impressionnée d’avoir du morentum, la Gorinn laissa l’hybride déposer le plat encore chaud devant elle. Ça semblait délicieux. La gourmandise l'emporta un brin sur ses besoins de réponses.

- Bon...ne... ap...pé...tie...

Ni une ni deux, la blonde s'en allait déjà, et si elle ne profitait pas de ce moment de calme, qu'est-ce qui lui disait que la salle ne se remplirait pas de clients et qu'elle n'aurait pas un moment à elle. Et puis, la jeune femme n’était pas gênée de demander ou d’engager une discussion. Qui ne demande rien n’a rien, n’est-ce pas l’adage? Elle s'en voulut un brin de la couper dans son élan, surtout que le travail de serveur devait être pénible quand tout le monde voulait vous parler de la pluie et du beau temps. Mais ça n'équivalait pas du tout à son manque d'envie de trouver quelqu'un d'autre de sympathique dans la ville, refaire connaissance et lui demander.

« Excusez-moi, Elysandre? Merci beaucoup pour le service impeccable, seulement, je me demandais si vous pouviez me rendre un petit service...»

Vaut mieux montrer clairement que ce n’est pas la nourriture le problème, quoi qu’elle n’a rien goûter encore. C'est pas l'envie qui manque, d'ailleurs!

« On m'a dit que je trouverais sans doute un alchimiste dans le coin, mais je suis un peu perdue. Savez-vous où je pourrais trouver un tel commerce, ou encore simplement le marché central de la ville? »

Parce qu'en théorie, ça devrait être simple, et Alyss n'était pas non plus habituée d'être la cruche qui ne se retrouve pas, mais l'ambiance et les nobles partout, on dirait que ça chamboule tout. Ça et y'a rien de clairement indiqué, aussi.

Elle profita d'avoir terminé sa question pour piquer un morceau de poulet juteux et épicé. Un délice! C'est peut-être pas poli de manger en parlant avec quelqu'un, mais les odeurs obligent, elle devait au moins goûter.