Tu ne peux travailler le ventre vide! - Event.

L'exposition des métiers faisait son apparition en ville. C'était l'occasion parfaite pour Dame de Hauterive de faire son apparition dans le centre-ville de Myrefall, où se tenait l'événement spéciale. Elle comptait bien se vanter de sa hauteur, de sa grandeur, et surtout du fait qu'elle n'a pas besoin de travailler pour vivre contrairement à tous ceux qui feront leurs démonstrations de métiers en cette journée particulière. Vêtue de ses plus beaux habits, d'une robe lui donnant un air hautaine et coiffée d'une chevelure aussi haute que son ego, la richissime femme marchait dans la rue.

Son regard divaguait entre les différents commerces, et s'attardait particulièrement aux stands spéciaux. Elle s'immobilisait devant un jeune peintre qui dessinait le visage d'une femme magnifique. Un léger sourire s'étirait sur ses lèvres alors qu'elle contemplait le souci du détail que l'homme portait à sa toile. Après quelques secondes à le regarder travailler, elle élevait finalement la voix, doucement, évitant ainsi de le surprendre. «Votre travail est magnifique. Si je puis me permettre, j'aimerais bien être le prochain modèle de peinture. Je suis prête à payer le prix fort.» Son regard semblait sincère dans ses dires, et le jeune homme semblait égaré dans les yeux de la noble dame. «Je viendrai vous voir demain, à la première heure, pour un portrait.»

Elle se redressait, faisant ses révérences avant de tourner les talons, s'en allant lentement vers une autre place. L'odeur délicieuse du petit déjeuner lui hantait les narines. La senteur particulière d'un restaurant qui allait sûrement faire ses preuves auprès d'elle. Un léger sourire s'étirait sur ses lèvres encore une fois alors qu'elle s'avançait vers la provenance de l'odeur, pour aboutir devant un restaurant pas si chic que ça. Limite pauvre, elle était plutôt déçu de voir l'état du bâtiment... et de la jeune femme, vêtue de propres habits pour la basse classe, mais qui faisait royalement pitié aux yeux d'Anastasia.

L'horrible spectacle de l'hybride crachant un animal mort sur le patio la dégoûtait particulièrement... mais l'odeur de la nourriture semblait particulière. Elle s'approchait donc du bâtiment, regardant la pauvre femme qui semblait drôlement prise au dépourvu par la créature étrange à la queue touffue. «L'odeur agréable de la nourriture qui émane de votre restaurant surpasse de loin l'état misérable de votre bâtiment, ainsi que l'image de......... mademoiselle...... qui crache un animal mort sur votre patio.» Son regard hautain dévisageait la renarde.

«J'aimerais bien entrer à l'intérieur et voir vos installations... ainsi que, si le repas est prêt, y goûter.»

Les questions hantaient dame de Hauterive. Celle-ci, visiblement inquiète de voir de la nourriture servie dans un tel restaurant, se rapprochait de la jeune cuisinière suite à son invitation. Elle entrait donc dans le restaurant, délicatement, regardant de façon peu chalente l’ensemble de la pièce. La cuisinière justifiait bien vite que le bâtiment n’était pas propice à la cuisine, justifiant son choix de bâtiment avant de finalement elle cuisinait devant tout le monde, ce qui devait rajouter un stress constant.

«L’odeur de la nourriture est succulente… cela dit, j’aimerais goûter à votre repas, celui que vous préparez ici-même… et par le fait même, j’aimerais également voir comment vous travaillez. Je trouve dommage que vous soyez aux prises avec un tel bâtiment.»

Elle avait complètement ignorée le départ en furie de la renarde, celle-ci pleurant à chaudes larmes vu l’agressivité de Anastasia face à sa façon d’agir. Elle était profondément dégoûté par le fait qu’elle avait ramenée des animaux morts comme cela sur une table de la terrasse. Frustrée? Non. Elle avait plutôt pitié de les voir dans une telle circonstance. La noble dame se retournait donc vers la cuisinière.

«Racontez-moi un peu votre passé. Ce qui vous a poussé à ouvrir un restaurant ici. J’aimerais savoir ce qui vous a convaincu d’acheter un bâtiment comme celui-ci.»

D’un ton hautain certes, Anastasia demandait donc à la jeune femme de lui raconter comment elle avait fait pour arriver à une telle business malgré le fait qu’elle ne semblait pas très riche… et qu’elle semblait d’ailleurs travailler seule. Anastasia était curieuse, c’était le cas de le dire… l’odeur de la nourriture représentait en quelque sorte le grand talent en cuisine de la jeune femme, et si celle-ci était capable de cuisiner quelque chose de remarquable dans un tel environnement, l’espoir qu’elle fasse encore bien si bien équipé serait possiblement rentable pour Anastasia.

La porte grinçant, le regard d’Anastasia se retournait rapidement vers un homme qui entrait. Un clochard, visiblement… Anastasia détournait le regard rapidement vers la jeune femme, ignorant presque sa présence. Heureusement, Gwenaël avait eu le temps de terminer son monologue avant son arrivée, et que dire de la renarde bizarre qui était revenue presque aussi vite qu'elle était partie. Elle montait un couvert tout en parlant à la cuisinière d'un langage peine compréhensible.

Dame de hauterive s'attendait sincèrement à un grand monologue de la part de la jeune femme. Celle-ci avait expliquée le repas qui lui serait servi, ainsi que la façon dont elle travaille et l'importance qu'elle donne à l'image projetée de la cuisine. En faire un spectacle était bien la meilleure solution pour un bâtiment pareil, selon la noble dame. Cependant, cela ne laisse aucunement place à l'erreur, et cela tend probablement à stresser la pauvre Gwenaël. Les explications étaient simples et claires.

Anastasia prenait place à la table comme l'avait invité la rouquine. Elysandre est le nom de la renarde qui a prit soin de bien positionner les ustensiles sur la table. Elle prit donc place, regardant la jeune femme déballer tout ce qu'elle avait à dire. Plus ça avançait, plus son passé se développait. Plus elle répétait, plus elle rajoutait de détails. Cette pauvre femme ne l'avait pas eu facile, décidément, et sa raison d'êrte ici-même sur ces terres était une raison qu'Anastasia admirait principalement. Son regard semblait s'être adouci un peu.

«Beaucoup de choses sont donc bien compréhensible de votre condition. Vous ne l'avez pas eu facile. Je vous accorderai de l'aide financière pour améliorer le bâtiment, vous le méritez amplement.»

Elle avait portée attention légèrement à l'homme au coin, ainsi qu'à la jeune renarde qui s'était éclipsée de la pièce. Elle était encore en apprentissage, et si les préceptes de noblesse ne sont pas les mêmes là-bas, cela explique clairement la façon dont Elysandre avait réagi. Tout prenait lentement du sens dans la tête d'Anastasia malgré tout.

«Vous savez, vous êtes forte pour avoir surpassée tout cela. Cependant, vous n'êtes point obligé de tout faire seule dans ce restaurant ; vous pouvez engager des employés. Elysandre, votre fille, elle peut continuer son apprentissage. Si jamais vous avez besoin d'aide pour cela, je peux trouver les ressources nécessaires pour l'aider à casser ses mauvaises habitudes. Nous avons des cours très jeune dans le domaine hotelier en tant que noble, nous avons de très hauts préceptes... il est possible de l'aider.»

Évidemment, Anastasia comptait l'aider. Pourquoi laisser de si jeunes entrepreneurs prometteurs avoir autant besoin d'aide ? D'ailleurs, une jeune femme comme Elysandre, avec de mauvaises habitudes venant de sa sauvagerie, en liberté dans le village, cela pourrait non seulement mal tourner, mais également donner une bien mauvaise image au commerce, à la jeune propriétaire, et peut-être même au village si celle-ci ne tombe pas sur les bonnes personnes. Sans perdre de temps, Anastasia reprenait la parole, pour continuer son monologue.

«Pour les employés, certains ne demandent aucun salaire, mais qu'un logis et nourriture ; vous avez le bénéfice d'avoir des chambres. Vous voyez l'homme, là ? Je suis certaine que deux repas par jour et une chambre pourrait lui faire plaisir. Qu'en dites-vous, mon cher? Recherchez-vous un emploi ?»

Anastasia s'était retournée vers l'homme au fond de la pièce, adressant ses deux dernières questions à celui-ci. Il avait l'air pauvre, amaigri, affamé, et il était clair qu'un lieu sécuritaire ou dormir en plus d'un bon repas lui conviendrait parfaitement en échange de laver la vaisselle du restaurant. Du moins, c'est ce qu'Anastasia concevait...

Dame de Hauterive avait pris place lentement à la table… mais évidemment, elle n’avait pas le besoin de manger le repas. Anastasia était habituée à des repas rocambolesques de la noblesse et elle n'en serait que déçu de la présentation ou la qualité de la nourriture... l'odeur suffisait, ainsi que la volonté de la propriétaire. Son idée était déjà faite, et elle comptait bien aider cette jeune femme avec son restaurant. Non seulement la jeune propriétaire était gentille, ambitieuse et courageuse, mais sa fille adoptive avait la volonté d’apprentissage malgré ses faibles connaissances de ce mode de vie plutôt avancé contrairement à celui naturel dans lequel elle a grandie.

Elle se redressait, lentement, laissant finalement la place libre. Elle avait un visage doux et un regard étrangement rempli de compassion. L’homme avait proposé son aide et avait réclamé un minimum de revenu. C’est donc avec un petit sourire que la noble dame s’adressait au principal intéressé, soit le seul homme du bâtiment en cet instant.

«Je vous paye le petit déjeuner, jeune homme. Prenez place. Je vous verserai un salaire pour le temps que vous passerez ici à servir les clients ou nettoyer les tables. Je vous laisserez une semaine pour cela.»

Une semaine était amplement selon Anastasia ; elle comptait voir comment roulait la business avant de s’investir dans un restaurant qu’elle ne connaissait pas vraiment plus qu’elle ne pouvait le prétendre. Bien que la propriétaire lui avait raconté son histoire, elle ne pouvait prétendre la connaître davantage que le restaurant lui-même, il est facile de mentir sur qui nous sommes réellement… mais dans le ton de voix de la jeune femme en larmes de joie, la noble dame voyait la sincérité dans celle-ci. Un doux sourire au visage, elle s’adressait enfin à la jeune propriétaire sur un ton doux, question de lui faire son offre.

«Je vous laisse une semaine à vous aussi. Une semaine pour aviser votre clientèle de votre fermeture temporaire. Dans sept jours, vous fermerez ce restaurant, et je pourrai envoyer mes hommes pour la rénovation et l’agencement du bâtiment selon vos désirs. Pendant la semaine qui suivra, si vous pouvez me faire un schéma de ce que vous désirez comme emplacement pour travailler, cela serait merveilleux. Cela devrait nous prendre environ deux semaines, et je vous fournirai un salaire compensatoire pour vous permettre de vivre pendant ce temps.»

Anastasia se retournait vers la jeune femme renarde à ses côtés, celle-ci semblant plutôt pessimiste avec sa queue basse et ses oreilles tout aussi basses. Elle lui affichait un sourire doux, et bien que son regard toujours aussi hautain la scrutait du regard, elle laissait sa voix s'élever une fois de plus.

«Et vous. Si vous voulez apprendre, c'est le temps. Venez au manoir Hauterive dans une semaine, j'y serai. Vous pourrez résider entre les murs de mon manoir........... ou..... dans mon jardin.... et je m'attarderai à vous enseigner la base de la société d'ici.»

Son regard variait entre tous les gens sur place, leur offrant un signe de tête en guise d'approbation. Elle tournait les talons, prenant la direction de la porte du restaurant sur lequel elle comptait passer du temps ainsi que de l'argent. Sa voix s'élevait dans une dernière phrase avant qu'elle ne quitte la place en laissant claquer ses talons contre le bitume du trottoir.

«On se revoit dans une semaine.»