Encore aujourd’hui, j’errais dans les ruelles de Myrefall au hasard de mes envies, la brise s’engouffrant dans mon chemisier blanc retenu par la longue jupe pourpre me léchant les chevilles. J’avais bien mangé ce matin, une pomme toute entière pour le déjeuner et j’étais en pleine forme pour la nouvelle journée en ces terres inconnues. Mes cheveux ivoires en bataille laissaient voir mes yeux narquois et mon fin visage androgyne. La capitale s’éveillait petit à petit avec le soleil chaud d’août, mes pieds nus graciant la chaleur du pavé à chacun de mes pas.
Je croisais un peu plus de monde à chaque minute qui passait, les Myrefallois me lançant des regards du coin de l’œil avant de changer de côté de rue alors que je traçais mon chemin sans perdre ma bonne humeur. Ils devaient avoir peur sans doute, peur qu’un elfe noir comme moi leur arrache le visage ou enlève leurs enfants. Ha, comment pouvais-je les blâmer? La réputation des drows était tenace et ce n'est pas demain la veille que j'allais pouvoir y changer quoi que ce soit. Ceci dit, ce petit manège m’amusait, comme si autour de ma personne il y avait une aura repoussant les pauvres gens de ma route. Je jouais donc à me rapprocher furtivement des passants pour voir quand ils allaient me remarquer et paniquer, c’était un jeu comme un autre!
Pourtant, en arrivant à une grande place où se tenaient diverses boutiques, je cessais mon jeu pour m’intéresser à quelque chose de plus attrayant. Quelle était donc la source de cet attroupement au centre-ville? Bien que les bâtiments étaient décorés de fleurs et de guirlandes, la fête de Noasis n’allait se tenir que dans quelques jours selon les dires des locaux. Alors si ce n’était pas les festivités, qu’est-ce qui pouvait bien attirer tout ce beau monde de si bon matin? Me fondant dans la foule, et espérant détrousser quelques citoyens inattentifs au passage, je m’approchais lentement du centre de toute l’attention jusqu’à arriver au premier rang pour satisfaire ma curiosité.
Azalée
Gören
Azalée
Messages : 60 Écus : 3014 Date d'inscription : 22/07/2020 Âge : Probablement une vingtaine d'années Origine : Gören, Malgoth Emploi : Divertissement et survie
Azalée
Mar 23 Fév - 21:02
De retour au bercail
« Wolf Song»
Avez-vous déjà vue un ciel déchiré entre chien et loup ? Pour ma part, j’adore ce moment de tranquillité qui berce le jour jusqu’au réveil de la nuit. Même si j’aime entendre les rires et leurs échos, je sais apprécier le silence d’une fin ou début de journée. C’est comme un petit moment magique, il y a toujours un peu de ressentie dans l’air, comme l’humidité qui habite l’air avant la tempête.
C’est lors de ces brefs moments avec moi-même que naît en moi les paroles pour mes chansons les plus bouleversantes. Je chante certes des récits d’aventure, des histoires à faire rire muet et des histoires d’amours, mais parfois il arrive qu’on ait besoin d’un moment plus triste dans nos vies. Assise sur le Toit de fortune de la caravane, j’observe le jour laissé place à la nuit. Nous venons d’arriver là où j’ai vu le jour. C’est probablement pour cette raison que je n’arrive pas à dormir. Nous avons pourtant une grosse journée qui va suivre et je reste le regard plongé sur le firmament, tenant contre moi mon merlin qui reste silencieux.
J’eue la chance de voir le soleil quitter le ciel et je fus également présente lors de son éveil. Le campement repris doucement vie, comme les rues du royaume. Une mince couche de brouillard recouvrait le sol annonçant alors une chaude journée d’été. Voyant le regard du chef de la troupe sur moi, je compris que l’heure n’était plus aux songes, mais aux travailles…. Et du travail il n’en manquait pas. Les tentes de fortunes fussent défaites pour laisser place à une estrade temporaire placé au centre de la rue. Chacun préparait leurs équipements et accessoires afin d’être prêt pour une belle journée de représentation. Au menu du jour : Ouverture avec danse, musique calme et récit sur l’histoire de la compagnie, par la suite démonstration de force et magie, une petite pause lorsque le soleil sera à son zénith, toutefois certains d’entre nous en profiterons pour parcourir les rues de la ville pour promouvoir les activités du soir… Le jour habituellement, les représentations sont calme et pour tout publique, mais une fois la nuit tombée, enfant endormit, la fête commence et atteint un autre niveau. Chant, festin, alcool, défie de toute sorte, démonstration de force et de combat à l’épée, démonstration de magie et autre! Je ne pourrais jamais me lasser de voir et revoir les prestations de mes consœurs et confrères.
Tranquillement, la vie s’éveilla dans les rues du royaume. Les gens débutaient leur petit train, train quotidien et certains curieux avaient déjà pris place proche de l’estrade où je me trouvais assise avec mon merlin. Le son de mes accords d’échauffement avait probablement attiré les oreilles curieuses des passants. Un doux murmure sur le bout de mes lèvres, je laisse les paroles fraichement nées prendre vie dans l’air ambiant.
«Chaque jour, caché du soleil. Errant à l’ombre, ni trop vieux, ni trop jeune. Il dansait au clair de lune. Chaque nuit encore, quelque part au loin, je peux entendre ton appel. Je suis hors de ma tête, de mon cœur et de mon esprit. Parce que tu peux courir, mais tu ne peux pas te cacher. Je vais te faire mienne, hors de ma tête, de mon cœur et de mon esprit. Parce que je peux sentir ta chair crier pour plus. Ce n’est pas un conte de fées, ce que je vois dans tes yeux…»
Mes paroles furent accompagnées du son mélodieux créé par le frottement de mes doigts contre les cordes de mon instrument. Dante, autre musicien du groupe avait suivi la danse avec son violon qui se mit à valser avec mon chant.
«En attendant votre erreur, ni trop près, ni trop loin. Chaque vérité devient mensonge, se faufilant dans la douleur. Je ne me ferai pas confiance, une fois que j’entendrais ton appel. Je suis hors de ma tête, de mon cœur et de mon esprit. Parce que tu peux courir, mais-tu ne peux pas te cacher. Je vais te faire mienne… Parce que je peux sentir comment ta chaire maintenant en redemande…»
La musique prit fin peu de temps après ma voix, les gens se mirent à applaudir, cette chanson m’était venu à l’esprit lorsque j’étais sur le toit de la caravane, elle comptait une histoire, plutôt difficile à comprendre et j’imagine que personne n’avait réussi à trouver sa signification. Toutefois, c’est la beauté de bien des chansons, être mystérieuses.
Mon improvisation avait créé un attroupement, ce qui rendait le chef de la compagnie plutôt heureux ! Il était temps pour la compagnie de débuter leurs prestations! Pour ma part, je laissai place au premier groupe de gens, pour m’éloigner un peu, heureuse d’avoir touché le cœur des gens.
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Awena O'Shea
Myrefall
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Awena O'Shea
Mer 24 Fév - 20:05
Venez voir les artistes!
Dès que les premières notes se firent entendre, le publique se tut. La musique envahit la place comme un parfum aurait embaumé l’air, tous, moi y compris, étaient attentifs à la voix mélodieuse de la jeune femme près de l’estrade de fortune. Les lèvres pulpeuses de la dame laissaient passer entre elles des paroles à la signification secrète, je devais avouer bien aimer leur sonorité. Pour moi, il était question du parcours et des périples d’âmes perdues cherchant à se retrouver. C’était très poétique, j’aimais bien pouvoir sortir de la chanson le sens qui me correspondait le plus. La chanteuse jouait également divinement bien de son instrument que je ne saurais nommer, accompagnée à merveille par l’un de ses compagnons.
À la fin de la chanson, la foule ébahie applaudit les artistes et j’en fis de même le sourire aux lèvres. Quelques pièces furent jetées au groupe, je les reluquais un instant, mais comme j’étais à l’avant impossible de commettre le vol sans me faire voir. Je fis donc une croix sur cette opportunité, sachant que d’autres allaient venir. Les yeux se tournaient finalement vers un autre couple de comédiens, mais les miens suivirent la chanteuse aux cheveux ondulés et à la voix de sirène. Voyant qu’elle prenait congé de la scène, quelques envies inoffensives me poussèrent à me faufiler jusqu’à elle.
Comme ma jupe criarde, de la même teinte que la robe de la chanteuse, n’était pas très subtile parmi les habits des sobres gens, la jeune femme devait avoir remarqué ma venue. Espérant qu’elle n’allait pas fuir à la vue de ma peau maudite j’arborais donc mon plus grand sourire. Évidemment, plus que la simple discussion, j’avais une idée derrière la tête. À bien y penser, si j’arrivais à la convaincre de m’engager quelques jours dans leur compagnie d’artistes je n’aurais plus à me soucier du froid et de la faim le temps de ce petit contrat. Usant de mes traits les plus charmeurs, j’abordais donc la belle brune de ma voix aussi féminine que masculine avec le ton délicat des premières rencontres.
-Bonjour ma chère, je ne suis pas très originale, mais je dois vous dire que votre chanson était sublime. Je suis moi-même artiste et je dois avouer qu’il me fait toujours grand plaisir de voir une compagnie performer et être si chaudement accueillis. Enfin, il aurait été difficile de mal accueillir un spectacle si exquis.
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Lun 22 Fév - 19:51
