Le jeu du chat & de la souris

Mar 16 Fév - 6:50

La cité de Myrefall est majestueuse, son peuple y est diversifié, l’architecture est imposante et joliment décorée. Du moins, là où se situe la bourgeoisie, le haut-peuple qui ne vit que d’or et d’argent, de bijoux et d’apparats clinquants. Il est vrai que le goût vestimentaire appartient à chacun, en réalité, je n’y vois qu’un certain intérêt lors des soirées mondaines. Personnellement, je préfère me fondre dans la masse et je ne fais pas partie de ces gens qui jugent seulement par le goût du luxe et de la richesse. D’autant que la bourgeoisie ne souhaite généralement jamais venir en aide à ces gens qui travaillent d’arrache-pied pour obtenir un dû. Quelle triste réalité. Il y aura toujours cette disparité entre les riches et les pauvres.

Le port était un endroit où la scission se faisait entre les hauts et les bas quartiers de Myrefall. Solas est un marin d’eau douce qui ne cesse de parler du passé, le fameux “c’était mieux avant”. Personnellement, je suis pour le progrès, mais la disparité entre les honnêtes gens ne cesse de croître, créant avec elle son lot de problèmes. Lorsque je compare Myrefall à Viermont, je ne vois aucune ressemblance. Que ce soit dans la manière de gouverner ou envers ses habitants. A mon avis, l’effet météorologique y joue beaucoup, nous sommes placés dans des zones à risques, venteuses et enneigées. Les rares personnes qui désirent y vivre, alors qu’ils viennent d’un autre continent, sont des personnalités ayant voulu fuir quelque chose. Mis à part les tempêtes et les rares villages autour de nous, Viermont a tout de même une communauté soudée. Élise de Greywish a bien des années devant elle et je lui souhaite de parvenir à ses fins. J’espère être à ses côtés pendant de nombreuses années.

Descendant dans les rues menant au port, je me remémore mon arrivée à Myrefall, entouré des gardes et de ma chère Élise. Nous avons été accueillis directement par Anastasia et le roi Émile. Notre départ ne tardera plus, nous risquons de reprendre les voiles dans les jours à suivre. Depuis hier soir, je ne cessais d’être maladroit. D’habitude, tout porte à croire que je sais tenir une fourchette, mais il s’est avéré que lors du repas, les nombreuses fois où elle s’est envolée loin de mon assiette on rendu l’atmosphère cocasse. Puis, lors du dessert, j’ai mangé tel un goret sans prendre aucune manière. Élise en était perturbée ainsi que moi-même, lorsque je me suis rendu compte en plein milieu de ce cortège de crème fouettée et de mes mains grasses que ce n’était aucunement mes habitudes. On me demanda si tout allait bien, je répondis “Certainement” et m’en alla frapper un coussin. Histoire de me détendre.

Aujourd’hui, il fallait que j’aille prendre l’air pour remettre mes idées en place. Est-ce que tout ceci s’est réellement passé hier soir ? Si tel est le cas, j’espérais que personne d’autres n’assistent à ces dérangements. De là à m’isoler, ce n’était pas un problème car moins je vois de monde, et mieux je me porte. Pourtant, je ne mentirai nullement à sa Grâce si mon état venait à continuer ou empirer. Continuant ma marche vers le port, je ressasse cette soirée au Kraken et me demande s’il est ouvert à cette heure-ci. Prenant le pas vers la taverne, un drôle de personnage m’accoste. Il me prend par l’épaule et m’emmène sous une alcôve, entourés de tonneaux et de filets de pêche. Je reconnaissais son visage, il était un des types qui étaient entrés en trombe il y a une semaine environ à l’intérieur du “Kraken”. Il semblait que lui aussi m’avait reconnu.

- He ! J’te connais toi. T’es l’nouveau !
- Comment ça le nouveau ?
- Mais si ! Ce gars venu avec Solas ! T’es un marin, non ?
- On peut dire ça.
- Ok ! Tu vas être ma perle rare mon pote ! Faut qu’tu m’aides !

Je repensais à la conversation que j’avais eu avec moi-même concernant les gens du bas peuple, que nous autres les bourgeois, ne prenions pas le temps de venir les aider. Et bien, peut-être que ce moment était venu. Je restais tout de même aux aguets, ne sachant quoi penser de cet énergumène qui avait osé poser la main sur mon épaule sans même me connaître. Un simple “bonjour” aurait eu un meilleur effet. Je le regarde avec froideur, tentant de garder une certaine distance. Il faut dire qu’une odeur de poisson se dégageait du type en face de moi, accentué par l’endroit où nous nous trouvions.

- De un, je ne suis pas une perle rare. De deux, qui me dit que j’ai envie de vous aider ? Et de trois, ne me touchez pas.
- Ola ! Calme toi l’moussaillon ! Écoute, j’vois que t’as pas l’air d’ici. J’peux t’aider à te faire une petite réputation auprès des marins si tu cherches un capitaine.
- Euh… Et bien…
- Moi c’est Sam. J’suis hyper connu dans l’coin ! Les matelots, ils m’font confiance et ils savent que j’peux leur trouver du taff. Tu as b’soin d’argent ? Y’a un type que j’veux coincer et j’ai b’soin d’une bleusaille.

Il me tapota l’épaule encore une fois, alors que je n’étais pas friand de la proximité. Soudain, dans ma tête, il y eu un étrange déclic, comme si le mot “coincer ce type” venait de faire échos maintes et maintes fois. Sans comprendre très bien, je me mets face à ce Sam et lui déclare :

- Je suis votre homme.

Mar 16 Fév - 9:02

Le jeu du chat et de la souris

Feat Alexandre

Chaque bourgade à une taverne où le citoyen lambda aimait venir boire, jouer et se perdre le temps d’un court moment. C’est dans l’un de ces lieux de débauche primaire que je me sentais le plus à mon aise. Un lieu ou je pouvais oublier un instant qui j’étais et les problèmes qui semblaient me coller à la peau ces derniers temps. Ce soir, il n’y avait pas de Roc. Pas de Lady. Juste Roxanne dans une tenue malgré tout très masculine, une chope de bière à la main et un sourire aussi charmeur que provocateur.

La soirée était bien entamée et assise à une table, je jouais tranquillement avec deux pièces entre mes doigts fins tout en regardant mes cartes. Le jeu commençait tout juste à devenir intéressant, me faisant sourire alors que je découvrais ma main. Si vous vous demandez, si je suis au courant que l’on allait me chercher noise dans pas longtemps… La réponse est non, j’avais complètement oublié ce maudit marin et j’avais presque réussi à effacer ce visage qui m’avait hanté ces derniers jours… Tout était dans le presque, hein ?

M’enfin cela n’avait pour le moment aucune importance, car ma partie de carte m’intéressait bien plus que tout. J’étais sûr de remporter une belle mise sans avoir à tricher. A cette pensée, un sourire carnassier s’affichait sur mon visage tandis que je relançais en posant une pièce au milieu de la table. Certains suivirent d’autres se couchèrent dans un grognement de frustration qui me faisait jubiler. Un nouveau tour de table se fit et finalement, je remportais la mise. Tout allait pour le mieux, dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce que la porte s’ouvre sur une silhouette que je ne pus que reconnaître…

Par tous les dieux ! fut la première pensée qui me traversa l’esprit. Que faisait-il là, celui-là ? Il n’était pas revenu pour me faire arrêter ? Non, il n’avait aucune preuve ! Loin de me démonter, je décidais de le provoquer en levant ma chope, comme pour trinquer avec lui avant de boire. Ma fois, il pouvait bien fréquenter le même lieu que moi. Il ne m’attraperait jamais. Du moins pas temps que j’avais la possibilité de fuir ou de combattre. Pourtant instinctivement, je portais la main sur la garde de ma lame pour m’assurer de pouvoir me défendre en cas de besoin. Je ne bougeais pas, me contentant de le regarder un air rieur sur le visage tout en sirotant ma boisson avec calme.

EPSILON

Mar 16 Fév - 10:46

- Bon très bien, qu’on mette les choses en place. Tu connais mon nom, je ne connais pas le tien.
- Alexandre.
- Parfait. Bon, Al’, tu permets que j’t’appelle Al’ hein ? Et ben, va falloir qu’tu cherches pour moi. C’est un type tu vois ? Il a des cheveux blanc ou gris, j’me rappelle plus trop. Un minois assez enfantin, des yeux bleus gris. J’suis nul avec les couleurs. Il a une tenue assez marginale, de cuir et de couleur sombre. Et ben, ce type, tu vois ? Il s’appelle Roc. Et il m’a volé un bien précieux. J’aimerais que t’enquêtes et qu’tu me ramènes son cul.
- Et vous ne pouvez pas le chercher vous-même ce Roc ?
- … Si je fais appel au service d’un mec lambda, c’est pas pour rien Al’. J’ai essayé, depuis une semaine ! Rien. Personne ne connaît ce type et j’espère qu’il est encore en ville. Et en vie. Sinon je ne récupèrerai jamais ce trésor.
- Qu’est-ce que c’est Sam ? Si vous voulez que notre duo fonctionne, il va falloir tout me dire.
- Un bijoux. La bague de ma défunte femme.
- Oh. J’en suis désolé.
- Les larmes ne ramèneront pas nos morts. Mais cette bague, c’est tout ce qu’il me reste d’elle. Et ce Roc me le paiera cher. Ton job commence maintenant. Je te laisse t’en charger. Si t’as le moindre indice, vient me retrouver près du bateau que tu vois là bas, le petit navire avec le tas de bois. Allez, à bientôt Al” !
- Ouais, à bientôt Sam.

Dans quel bourbier je me suis mis ? Quand j’y repense, alors que je continue mon trajet jusqu’au Kraken, je ne vois pas pourquoi j’ai accepté cette requête. J’ai voulu aider un mec de la société et voilà dans quel merdier je suis fourré. Si ça se trouve, il me dupe peut-être ? Non. Vu l’intonation de sa voix et son regard fixe quand il me parlait, il était franc ce Sam. Que pouvais-je faire ? En plus de ça, la description de ce Roc semblait assez floue. Il aurait placardé un avis de recherche que le résultat aurait été le même ! Une fois au pied de la porte du kraken, j’entends toujours un peu de vacarme mais, moins que la dernière fois. Avançant avec détermination, je prends la poignée de la porte et entre. Une fois à l’intérieur, cette odeur de bière et de nourriture me prend au nez.

C’est alors que j’entendis une voix émergée parmi tout ce brouhaha, une voix qui m’appelait à venir à sa rencontre. Lorsque mon regard croisa celui de la Lady, j’eus une sensation assez étrange. Je pensais ne jamais retrouver cette fine lame et la voilà ici, dans cette taverne près du port. J’avais envie de rire, de frustration, mais je me retiens. Il n’y eut qu'un petit sourire lorsque je m’approcha d’elle. Je commande une chope de bière à la serveuse et me plaça en face de celle pour qui, mon goût du combat avait repris du poil de la bête. Une réelle passion. Je ne saurai dire si elle était aussi surprise que moi, néanmoins, c’est elle qui m’invita. J’aurai sûrement fait de même.

Elle était entourée de quelques marins, apparemment ils faisaient un jeu de cartes. Je n’étais pas très doué aux jeux et même, les seuls jeux qui m’intéressaient étaient les échecs. J’imaginais et plaçais mes pions comme s' ils étaient une partie de mon armée. Ce n’était que pure stratégie et j'aimais pouvoir anticiper les actions. Le jeu auquel Lady s’amusait n’était qu’un jeu de hasard.

- Lady, ravie de vous revoir. Je vois que vous vous portez à merveille. Je suis surpris que vous ne m'ayez pas oublié !

Cette dernière phrase était bien entendu totalement fausse. Au vu de sa façon de m'interpeller, c'était même quelque peu agréable. La serveuse revint avec un plateau rempli de chopines, dont une qui était la mienne. Elle disposa les autres autour du jeu de cartes. Il y avait une ardoise où était écrit le nombre de chopes prisent selon les tables, ainsi le tavernier et les serveuses savaient pertinemment ce qu’on leur devait. Astucieux. J’avais cette impression que venir dans cet endroit me donnait là une seconde vie, comme si tous mes tracas de conseiller militaire et de régent étaient balayés d’un simple coup de boisson et d’ambiance festive. Je pris une longue gorgée, une très longue gorgée avant de plonger mon regard dans celui de Lady, comme pour la défier. Si madame était joueuse, je jouerais aussi. Je demandai à la serveuse de me servir deux autres chopes, afin de lui éviter des allers et retours inutiles. Ce soir, je me sentais d’humeur festive. Incroyable. Dans mon for intérieur, j’avais comme une petite voix qui tentait de me convaincre d’arrêter ce cirque et de ne pas perdre la tête.

- Alors comme ça on aime les jeux ? D’après ce que je vois, vos gains sont… conséquents.

Mar 16 Fév - 14:14

Le jeu du chat et de la souris

Feat Alexandre

J’abordais un sourir carnassier alors que l’homme s’installa à ma table. Je poussais la provocation allant jusqu'à l’observer de la tête au pied et des pieds à la tête en prenant bien mon temps. Je me permets simplement un haussement de sourcil alors qu’il m’appelait Lady. Les marins, eux, s'agitaient légèrement sur le banc en comprenant à qui ils avaient finalement affaire.

Je ne pourrais plus jouer les femmes faible et fragile avec eux maintenant qu’ils savaient qui leur faisait face. D’ailleurs tous les hommes posèrent leur cartes et quittèrent la table en marmonnant de mécontentement. Je haussais les épaules avec désinvolture devant ces réactions. Était-ce ma faute à moi, s’ils ne jugeaient leur adversaire qu’à l’apparence ? Je me penchais légèrement en avant, conspiratrice, pour murmurer à mon nouveau compagnon.

-Roxanne, je vous en prie, appelez moi Roxanne… Vous avez fait fuir tous les joueurs… A moins bien sûr que ce soit le but recherché ? Vous retrouver seule avec moi ? Faites attention à votre réputation, ma corruption pourrait vous atteindre.

Je me rendais vaguement compte que je recommençais à dire des choses que je ne devrais pas et que mon calme était tout relatif. Pourtant, au lieu de me taire, je continuais sur ma lancée en prenant un air taquin sans quitter ses yeux de mon regard.

-Seriez-vous joueur ? Que diriez-vous de pouvoir récupérer tous…. ces gains ?

Je déposais les cartes face cachée devant moi, puis j'ai pris une gorgée de bière. Une petite voix en moi me disait qu’il ne fallait pas rester là. Que mes soucis avec les mots de ces derniers jours pourraient me causer du tort. Et, si vous pensez que j’allais l’écouter, vous vous trompez lourdement. Pire, je me penchais à nouveau pour reprendre la parole avec douceur.

-Non, je suis sûr que vous ne savez même pas ce que le mot jouer veut dire, n’est-ce pas ? A la manière dont tout est impeccable chef vous, je suis sur que vous êtes un adepte du contrôle hein….

Cette fois, je lui offrais un sourire presque sensuel tout en me demandant si je ne poussais pas le bouchon trop loin. Je me mordit la lèvre inférieure avant de tendre la main pour passer le bout de mes doigts sur le col de sa chemise.

- Finalement peut-être, qu’il me faudrait vous punir pour m’avoir fait perdre mes camarades de jeu… Ou avez-vous vu une Lady ici ?

EPSILON

Mer 17 Fév - 8:17

Lorsque toute la bande de joyeux lurons s’en est allée, la Lady se rapprocha vers moi. Je pus découvrir son réel prénom qui n’est autre que Roxanne. Je trouvais que cela lui allait parfaitement, une femme impeccable, à la fois douce et tranchante. Ses mots enchanteurs me parvenaient avec subtilité, il y avait un certain jeu de regard. Je n’entendais quasiment plus l’écho des verres entrechoqués et des aboiements des marins. Avais-je réellement fait fuir ces malheureux ? Ou bien la maîtrise du jeu de la Dame est bien trop grande pour eux. Elle évoque la corruption, comme si moi, Alexandre de Vanguard pouvait être corrompu par un jolis minois.

Pour moi, le jeu de cartes n'était que ruse, tromperie et prestidigitation, en plus de ce fameux hasard. En temps normal, jamais je n'aurais voulu m’essayer à ce genre d’amusement. J’allais refuser catégoriquement lorsque Lady, ou plutôt, Roxanne s’approcha encore plus de moi. Je pouvais presque sentir son souffle. Perturbant. Me provoquant sur ma manière d’être, sans prendre de pincettes, je la toise avec sang froid tandis qu’elle poursuit son discours. Ses mains attrapèrent mon col de chemise, prétextant que je méritais… d’être puni ? Par Okar ! Que lui arrive-t-il ? Ce n’est pas la Lady que j’ai connue dans la rue, pleine de vivacité et prête à l’épreuve de l’épée ! J’en étais sans voix, ne sachant quoi répondre. Je ne sais pas si c’est l’alcool que j’avais ingurgité qui me mit le feu aux joues, en tout cas, je relevai le défi.

- Vous ne savez pas à qui vous avez affaire, Roxanne. Donc lorsque vous m’avez évoqué le nom de “Lady”, c’était simplement pour que je ne puisse jamais vous retrouver, n’est-ce pas ?

D’un geste d’une main, je prends la sienne et la dépose loin de moi. Peut-être que toute cette beuverie lui aura fait tourner le cerveau. En tout cas, la voir ainsi me mettait dans un drôle d’état. J’en suis tout retourné de l’intérieur, comme si mon cœur se serrait à chaque fois que ses yeux me fixaient intensément. Je choisis une des cartes, celle du centre et me demande quel est le but de ce jeu. En tout cas, ce soir, c’est moi qui régale. Je donne une de mes chopes à la “Lady”, histoire qu’elle puisse avoir du rabe pour la soirée. Nous étions observés par trois matelots qui ricanaient dans leur coin, attendant de voir si je me ferai racketter le peu d’argent que j’ai sur moi. Les repérant, je me mets à faire un signe de tête à l’épéiste.

- Ils pensent peut-être que vous m’aurez, mais sachez que je ne suis pas aussi dupe. Jouons voulez-vous ! Montrez-moi vos “Talents” ! Je vous promets de ne pas vous ridiculiser, très chère.

Alors comme ça, elle croit vraiment que je ne suis pas du genre à vouloir m’amuser ? Elle veut jouer ? Je fonce. Je pris alors son bras qui paraissait bien menu, espérant qu’elle ne cache pas d’atouts dans sa manche. Je ne veux pas qu’elle triche contre moi. Je trouverai ça mesquin et injuste. Avant qu’elle m’explique en quoi consistait le but de son jeu, je me lève et approche mes lèvres contre son oreille et lui murmure d’une voix grave :

- Si vous me faites un coup sournois, vous me décevrez. Je veux du beau jeu, Roxanne. Un jeu entre vous… et moi.

Je repars à ma place, lui laissant un regard mesquin et un petit sourire en coin. J’apprendrai à la connaître par ce drôle d’amusement. Ce soir, tout sera porté sur la chance … ou le hasard.

Jeu 18 Fév - 8:02

Le jeu du chat et de la souris

Feat Alexandre

Oh ! Voilà que la petite souris me toisait de son regard le plus froid comme si j’allais m’en émouvoir. Puis finalement, il prit une couleur plus rosée qui fit fleurir un immense sourire sur mes lèvres. Cette couleur lui allait tellement mieux. Oui, je ne lui avais pas donné mon véritable nom afin qu’il ne me retrouve pas. N’avait-il pas fait comprendre à quel point une personne comme moi, lui répugnait ? D’ailleurs, il repoussait ma main montrant ainsi à quel point, il ne me supportait pas… Mais je me permis moi aussi, une réplique.

-Vous non plus... Vous ne savez pas à quoi vous vous frottez... Monsieur.

Je fronçais les sourcils tout en plongeant mon regard dans le sien. Les derniers instants de notre rencontre ne m'avaient pas quitté un seul instant. Il avait beaucoup de chance que la garde nous ai empêché de terminer ce combat parce qu’il n’aurait pas pu fanfaronner ensuite. Qu’importe, l’interruption de la serveuse, chassa mes pensées un moment et lorsqu’il proposa de m’offrir l’une de ses bières, je me demandais à quoi il jouait réellement. Il ne ressemblait pas vraiment à l’homme qui m’avait montré tant de mépris quelques jours plus tôt…

La suite de la conversation me sembla tout aussi surréaliste que nos retrouvailles. Lentement, mon regard passa des hommes qu’il m’avait désignés à lui. Devais-je lui dire qu’il se trompait lourdement sur ce qui amusait ces deux types ? Oh ! Après, je n’étais pas sa mère et qu’il continua ou non à ne pas comprendre comment fonctionnait le monde des bas quartiers ne m’intéressait pas. Par contre, sa main sur mon bras… Je n’eut pas le temps de m’attarder sur les frissons qu’il avait déclenchés que ses paroles avaient réveillé ma colère. Je me dégageais sans douceur et me penchais en avant le regard noir pour murmurer colérique.

-Si vous désirez voir mes talents, ce n’est pas aux cartes qu’il faut m’inviter à jouer… Quant au fait de tricher, sachez que je n’ai nul besoin de subterfuges contre vous… Ni contre personne. Je ne suis peut-être pas une lady de votre monde, mais ma propre morale… Je ne dépouille que les idiots… Êtes-vous un idiot monsieur ?

La colère n’avait pas déserté mon visage, mais ces propres provocations avaient suffi à me donner envie de lui flanquer une bonne leçon. Que ce soit aux cartes ou par l’épée, cela n’avait que d’importance. Ce que je n’avouerais pas par contre, c'est que j'adorais le voir prendre un air offusqué…

-Alors on joue ? Ou on continue à mesurer la longueur de nos épées ? Pour tout vous dire, je vous laisse le plaisir de dire que vous avez la plus longue… Parce qu’on sait que tout est dans la maîtrise de son porteur que réside l'issue d’un combat…

Je me permis un petit clin d'œil et un sourire coquin spécialement fait pour le déstabiliser.

EPSILON

Mar 23 Fév - 9:40

Il semblerait que la Dame soit froissée. Aurai-je titiller un point sensible ? Je n’étais point un homme de bas étage et encore moins un idiot. Elle me lançait une joute verbale, telle une vipère, de sa langue acérée, elle me jeta la première pierre. Nous étions comme dans un jeu pour enfant, celui du chat et de la souris. Pour tout vous dire, j’avais cette impression d’être la souris: Maligne, vive, imperturbable même face au danger. Quant au chat, il est agile, vicieux, il joue avec sa proie et n’attend qu’une chose, qu’elle baisse sa garde. Lorsque Roxanne évoque la longueur des épées et qu’elle me laisse commencer, j’eus un léger froncement de sourcils. A quoi joue-t-elle ? Que me veut-elle ? Prenant place face à elle, je choisis de prendre la carte centrale. Je ne comprenais toujours pas les règles de son jeu. Je ne saurai dire ce que je ressens envers cette femme. Un mélange d’incompréhension et d’adoration, peut-être même de fascination face à une telle rage de vaincre.

Je ne sais pas ce que je provoquais chez elle. Elle me regardait parfois avec rancœur et parfois avec un semblant de tendresse. Croit-elle m’amadouer avec ses battements de cils et ses jolies lèvres rosées, sa gestuelle provocante, son étrange parfum. Indéniablement, elle m’attirait et je n’osais le croire. Tout ce qui m’avait plu, c'était ce duel et je compte bien lui mettre l’épée sous la gorge. Que je gagne ou que je perde, cela n’avait aucune importance. Son regard intense voulait insinuer qu’il fallait qu’on commence cette partie une bonne fois pour toute. Je n’irai pas partir la queue entre les jambes, et surtout pas devant Roxanne. Les trois marins se rapprochèrent afin de voir le jeu.

- Bon, il serait temps de m’expliquer les règles. Vous me permettez une ou deux parties d'échauffement ? Quitte à parler de nos attributs, montrez-moi ce que vous avez là dessous.

Une phrase à double sens, bien qu’à première vue, je souhaitais simplement connaître son style de jeu. Et puis, il faut avouer qu’elle avait du charme, beaucoup de charme. Bordel, qu’est-ce que je fous ? Qu’est-ce qui me fait dire ça ? Alexandre, reprends-toi bon sang. Prenant une profonde inspiration, je prends une grande gorgée, lève la chopine et parle assez fort pour que tout le monde l’entende.

- Cette demoiselle m’a lancé un défi ! Je parie le contenu de ma besace, après quelques manches d’échauffement, avant de lui montrer que mon épée est bien la plus longue ! *hips* Roxanne ! JE TE DÉFIE !
- C’est qui ce type ?
- Il a bu combien de chopes ?
- Non mais c’est qui ce taré ?
- Arrête, j’veux voir de plus près !

Un attroupement de personnes s’est réunit, nous entourant de toute part afin de regarder notre jeu. Déposant ma besace dans un tintement assourdissant, on pouvait y entendre le doux son de l’or. Une denrée plutôt appréciée chez les pirates. J’incite Roxanne à trinquer et à boire d’une traite sa bière, afin que l’on entame les hostilités.

- A vous de jouer, très chère.

Mer 24 Fév - 13:50

Le jeu du chat et de la souris

Feat Alexandre

Je le regardais prendre la carte avec un froncement de sourcil. Il n’y connaissait vraiment rien ! Mais pourquoi être venu ici me défier ? Je ne lui avait finalement pas volé sa bourse et au pire, il n’avait qu’à prévenir la garde pour que l’on m’arrête… Mais la question la plus importante que j’avais évité de me poser, c’était pourquoi ? Pourquoi lui répondais-je ? Je n’avais qu’à me lever et le laisser en plan…

Je n’avais nul réputation à gagner ou à perdre, alors pourquoi lui donner de l’importance ? Je poussais un soupire et lui retirais la carte des mains avec une douceur qu’il ne méritait certainement pas. Sa folie devait être contagieuse parce qu’au lieu de me lever, je me penchais un peu plus en avant, plantant mon regard dans le sien.

-Très bien… Rappelez-vous toutefois que vous auriez pu partir et oublier jusqu’à mon existence…

J’allais lui expliquer les règles mais il avait repris la parole pour me mettre au défi et mon regard s'arrondissait de stupeur alors que je jurais tout bas. Maintenant qu’il avait attiré l’attention sur lui, il ne pourrait que repartir humilié s’il perdait. Se rendait-il compte de la situation ? Qu’importe, je ne pouvais plus abandonner l’affaire maintenant. Il n’aurait été qu’un bourgeois comme un autre, je l’aurais dépouillé et ne lui aurait laissé que ses dessous pour rentrer chez lui rejoindre sa famille… Maintenant je ne lui laisserais rien ! Je souris légèrement et levais à mon tour ma chope tout en murmurant afin que seul lui m'entende.

- Que le meilleur gagne… Je vais me faire un plaisir de vous dépouiller.

Mon regard caressa avec lenteur son corps afin de le provoquer une nouvelle fois.

-Bien voyons voir comment la petite souris va s’en sortir alors. Faisons simple et j’espère pour vous que vous assimilez vite. Chaque joueur reçoit deux cartes, face cachée, puis l’on distribue 5 cartes faces ouverte avec ces deux cartes que tu as, il faut constituer une combinaison la plus forte et parier sur ce qu’à ton adversaire…

Je lui sourit, moqueuse car il allait découvrir qu’il n’y avait pas que le hasard pour gagner dans ce jeu la. Moi, j’allais découvrir s’il était aussi doué en tactique qu’il l’était avec une épée en main. Je vidais donc ma bière cul sec et fit un signe pour qu’un homme nous distribue les cartes

EPSILON

Mar 9 Mar - 10:19

- Je n’ai jamais pris le temps de jouer aux cartes. Je trouve cela sans grand intérêt. Ce n’est pas comme une partie d’échecs, voyez-vous ?

L’un des types distribua les cartes tandis que Roxanne me toisait du regard. Elle était la reine, je voulais être le roi, je souhaitais la faire tomber et enfin, crier échec et mat. Je prenais les cartes en main et observais un jeu incroyablement nul. Je possédais un 2 de trèfles, un 5 de cœur, un 8 de cœur, un valet de pique et un 4 de carreaux. Deux cartes étaient face cachée devant moi, je n’allais certainement pas arrêter de suite. Je regarde la demoiselle et lui demande :

- Est-ce que je peux piocher une des deux cartes ? Ou faut-il attendre un quelconque moment ?

Bordel. J’y comprends rien en fait. Je fis un petit jeu de jambe sous la table histoire de déconcentrer la dame, avec un petit rictus en coin. Les quelques marins de tout à l’heure vociféraient dans un coin. Je ricanais tout seul, me demandant si j’avais bien fait de venir ici. La salle était bruyante, plus le temps avançait et plus l’odeur d’hydromel embaumait l’air. Les rires, les bruits de pas, tout cela dans une cacophonie dérangeante. Je n’arrivais même plus à me concentrer. Ma tête tournait, j’avais envie d’enlacer tout le monde et de rire à gorge déployée. Tout un coup, je sentis une poigne de fer sur mon épaule se resserrer. Jetant un coup d'œil, j’aperçois Sam dévisager la donzelle pour ensuite me foudroyer du regard.

- Vous ! Vous avez un frère, non ? Vous devez être jumeau, ce n’est pas possible autrement !
- De quoi parles-tu Sam ? D’abord, tu parles à une magnifique femme, la moindre des politesses c’est de dire “Bonjour ma Dame”.
- Alexandre, cette femme doit forcément connaître le type que je recherche. Ou bien mes yeux me jouent des tours !
- Elle s’appelle Roxanne. Sam, fous nous la paix ! J’apprends à jouer aux cartes !
- Mais t’es ivre ma parole ! Concentre toi, je t’ai confié une mission.
- … Non ? Et j’ai le droit de faire ce qu’il me chante !
- Vous ferez cette partie de cartes plus tard. J’ai deux trois choses à voir avec ta copine.

J’eus un mouvement de recul et me débarrassa de la main de Sam. Fronçant les sourcils, je regarde Roxanne avant de m’interposer entre elle et lui.

- Dégage de là, Sam. Ce soir …

Je n’eus pas le temps de réagir qu’un violent coup de poing heurta mon visage. Mon corps est projeté sur la table qui se retourne. Le jeu de cartes s’envole et des rires explosèrent au sein de la taverne, on entend même des “Bagarre ! Bagarre ! Bagarre !”. Je sens mon corps contracté, du sang perle sur les commissures de mes lèvres. On m’aide à me relever, je titube mais ne me décourage pas pour autant. Retirant mon manteau que je jette à même le sol, je dévisage Sam et me rue vers lui en hurlant :

- Fumier !