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Make me a Slave, slave of your Fate Ft. Roxanne Aubépine

 :: En jeu - La carte du monde :: Bourg de Airlie :: Port
Sam 6 Fév - 12:30



Roxanne Aubépine Ashkhen Alrune
« Make me a Slave, slave of your Fate »

Une flaque, et la faible lueur de la lune qui s'y reflétait comme un soleil nocturne. Ashkhen ne voyait que ça... Au propre comme au figuré. Ses sourcils se froncèrent tandis qu'elle s'appuyait contre un mur aux pierres trop froides. Elle ne parvenait plus à situer à quel moment le changement avait commencé à opérer. Un petit éclat de lumière grésillant au coin du regard. La couleur un peu affadie d'une plante perchée au bord d'une fenêtre. De la difficulté à faire sens de la distance des objets. Peut-être au cours de l'après-midi ? Elle n'avait pourtant rien fait de particulier. La demi-démone avait profité d'une période creuse pour danser et s'attirer la grâce de quelques écus pour s'offrir un petit déjeuner simple mais suffisant. Du pain, des légumes, un peu d'eau – cette dernière qu'elle avait réchauffée pour mieux l'avaler à grandes gorgées tant l'effort physique l'avait asséchée. Non, vraiment. Elle avait beau chercher, elle ne voyait pas où se situait le problème. Sans doute la fatigue.

De toute façon, la rouquine n'avait pas le temps de s'en inquiéter plus avant. Maintenant qu'elle avait enfin mit les pieds en territoire ennemi, il était grand temps d'établir une stratégie. Se glisser parmi la population, c'était bien joli, mais clairement pas suffisant pour récolter les informations qu'on attendait d'elle. Heureusement, la solution semblait évidente. Partout, de tous temps, ses semblables avaient eut l'avantage de disparaître en société pour une raison si évidente et aisée que s'en était presque risible : ils faisaient de parfaits esclaves. Voilà, c'était ça qu'elle devait faire. Se trouver un maître ou une maîtresse de haut rang par tous les moyens possibles et imaginables.

La jeune femme secoua la tête, tentant d'ajuster sa vision sur la ruelle malfamée qu'elle traversait d'un pas rapide. Elle avait passé une bonne partie de son après-midi à poser des questions et à fouiner là où elle n'avait théoriquement rien à faire pour obtenir des habitants l'aveu qu'il y avait moyen de trouver quelqu'un capable de lui accorder ses désirs les plus fous. Le tout, maintenant, était que cette personne envoyée par le ciel arrive au port d'Airlie dans les prochains jours. Ça ne pressait pas. Ashkhen avait toujours été patiente. Et pour la peine, puisque sa vision la troublait, elle s'arrêta au bord du chemin et se réinstalla derechef contre les briques d'une maison bien entretenue. Elle pouvait toujours reposer ses yeux et reprendre sa recherche dans quelques minutes. Le répit dura moins longtemps que ce qu'elle avait escompté ;

Qu'est-ce c'est ça ? »

La demoiselle en sentit les poils de ses bras se hérisser sous le tissu râpeux de sa cape d'ombre. Une voix de poissonnière, sans la moindre délicatesse ni une once de subtilité. Elle rouvrit les yeux sur les ténèbres environnantes, cherchant à les fixer sur la personne qui avait ouvert la bouche. La femme en question était... Désagréable à regarder, à tout le moins, même si Ash n'était pas d'une nature à juger. Le soucis, c'est qu'on aurait dit que les yeux étaient à la place du nez, le nez à la place du front et la bouche quelque part au niveau de ce qui aurait dû être la gorge de la rombière. Bon, probablement pas. Non, ça devait être la fatigue. Vraiment. Ce qui ne changeait rien au fait qu'elle se faisait dévisager d'une façon qui n'augurait rien de bon pour sa petite personne.

S'pas l'animal d'foire qui r'cherche une comp'nie particulière ? »

Ah ? La rousse se redressa, étirant péniblement ses muscles endoloris dans un mouvement nonchalant. La méfiance se disputait maintenant à l'intérêt de voir ses prières exaucées. Pendant une fraction de secondes, son esprit tenta de lui crier de faire demi-tour et de fuir le plus loin possible, arguant que s'offrir de nouveau à une vie d'esclavage n'était pas du tout dans ses envies réelles; une autre, voix plus insidieuse, fit taire la remarque dans l'instant. Elle regarda de droite et de gauche, puis reporta son attention sur sa cible première. Celle-ci s'approcha rapidement d'elle, plus rapidement que prévu, réduisant l'espace entre leurs corps à peau de chagrin, venant se saisir de son bras avec une brutalité qui n'était pas vraiment nécessaire compte tenu de l'étrange volontariat de l'espionne.

Une p'tite ballade, ça t'fera du bien. »
On m'avait pourtant indiqué un homme. »

A première vue innocente, la remarque n'était pas anodine. En effet, durant ses recherches, la demi-démone avait obtenu quelques indications... Notamment visuelles. La vérité, c'est qu'on ne lui avait en aucun cas confirmé que sa cible était un homme ; cela dit, les descriptions vestimentaires s'étaient rejointes entre les différents témoignages, ce qui lui confirmait avec assurance que qui que soit l'impolie qui voulait se saisir de son affaire, ce n'était pas celle qu'elle cherchait. Ashkhen réclamait quand même un minimum de qualité. Il fallait une personne avec du doigté pour la vendre efficacement, aussi se dégagea-t-il d'un glissement de talons agile.

La femme plissa des yeux, mauvaise.

Y va pas v'nir lui-même. J't'y conduis. »

Oh, dans ce cas... Pas moyen. La rouquine haussa un sourcil d'autant plus perplexe, s'écartant un peu plus. S'il le fallait, elle pouvait toujours courir. Ou crier à tout le va sa demande en espérant que quelqu'un de vraiment compétent se présente. Les options étaient nombreuses, là où les esclaves de qualité l'étaient beaucoup moins.

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Ashkhen Alrune
Dim 7 Fév - 14:34
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Feat Ashkhen


C'était une mauvaise journée ! J’avais passé la nuit à faire des cauchemars et à transpirer comme si j’avais fait de la fièvre. C’était aussi une mauvaise journée ! J’avais la sale impression de chercher mes mots, pire parfois de dire l’inverse de ce que je voulais. J’avais remarqué certains regards en biais de mon équipe et j’avais pris la décision de me mettre en retrait pour quelque temps. Enfin, autant que je le pouvais, tout ne pouvait pas passer par mes hommes. Comme ce rendez-vous impromptu avec l’un des hommes de main du quartier voisin. Je n’aimais pas faire affaire sans passer par les chefs, mais il avait prétendu avoir quelque chose qui méritait vraiment le détour… J’allais donc vérifier cela en espérant que mes drôles de symptômes n'allaient pas empirer.


Je n’eus que le temps d’enfiler ma tenue pour devenir Roc que je sentais un autre symptôme tout aussi inquiétant. Plus d’odeur ! Je ne sentais pas l'odeur, l'horrible odeur de l’homme qui venait de franchir la porte avec à son bras une… Je restais saisit un instant, les yeux ronds de surprise, avant de pouvoir prononcer la moindre parole.


-Par tous les dieux ! Comment as-tu chopé une telle proie !


Il bomba le torse et bouscula la demi-démon pour qu’elle tombe à mes pieds que je reculais précipitamment. Ces bestioles-là pouvaient être dangereuses et il me l’apportait non attachée directement dans mon bureau. Était-il complètement inconscient ! Je fronçais les sourcils sous le regard confiant de l’homme. Il m’expliqua rapidement qu’elle s’était laissé faire, ce qui me fit encore plus froncer les sourcils. Mon regard passa lentement de l’homme à la femme avant que je me décide à me lever. Venant me planter les deux bottes face à la femme et je me penchais pour prendre la parole.


-Tu veux… Tu veux vraiment que je te prenne là ?


Oulah ! Ne m’étais-je pas encore trompé de mot ? La merde ! Il allait falloir que j’écourte le plus vite possible cet entretien avant que ma bouche ne débite encore plus de bêtises. Je me redressais lentement pour poser un regard sévère sur le témoin de l'échange. Avoir l'air sur de soit et de mauvaises humeur pouvait certainement suffir à faire passer mon erreur de langage pour normal. Après tout, je n'avais pas proposé de lui faire des trucs étranges... Pas encore. Je baissais le regard pour l'observer tout à mon aise, le temps qu'elle réponde à la question.

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Roxanne Aubépine
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Roxanne Aubépine
Lun 8 Fév - 12:05



Roxanne Aubépine Ashkhen Alrune
« Make me a Slave, slave of your Fate »

Résultat des courses, Ashkhen avait fini par céder à l'injonction. Dans la pratique, le fait que la femme ait été rejointe par quelques collègues avait fortement influencé le résultat ; cela dit, bien que traînée sans délicatesse aucune par le bras, la demi-démone avait tout de même fait l'effort de placer un pied devant l'autre. C'était une bonne méthode pour ne pas avoir à se reposer sur sa vue déclinante pour éviter les obstacles sur la route. Le groupe l'avait emmenée à travers les ruelles, prenant tantôt à droite, tantôt à gauche, sans doute dans la volonté de lui faire perdre le nord – elle n'avait pas osé leur préciser que c'était un effort inutile et qu'elle serait dans tous les cas bien incapable de retrouver sa route, quand bien même aurait-elle eut l'idée saugrenue de prendre ses jambes à son cou.

C'est ainsi qu'elle se retrouva propulsée au sol suite à l'arrivée dans un bâtiment à peine éclairé qui, de l'extérieur, n'aurait jamais pu attirer les regards curieux. Elle tourna la tête pour foudroyer l'homme indélicat du regard, accroupie au sol, ses doigts repliés contre la pierre froide. Il avait l'air vraiment fier de lui, à croire qu'il ne réalisait pas que si elle l'avait voulu, elle n'aurait fait qu'une bouchée de sa petite personne. Elle réprima le grognement qui lui chatouillait la gorge tandis qu'une paire de botte apparaissait dans son champ de vision. Très lentement, prenant le temps de digérer l'information, la rouquine fit glisser son regard le long des jambes de son interlocuteur, caressant chaque forme croisée pour mieux les découvrir. Ses yeux vairons finirent par se poser sur un visage pâle au trait fin dont l'expression, même floue, lui semblait vaguement interloquée. Secouant la tête pour écarter quelques mèches enflammées de son regard, un petit sourire qui tournait entre l'hésitation et la satisfaction étira ses lèvres pleines.

Je ne l'aurai pas formulé ainsi, mais... oui ? »

Plissant les yeux, l'esclave – ancienne esclave, future esclave ? L'esclave en tous les cas, prit soin de se relever d'un mouvement délié et décontracté, quoique assez lentement pour indiquer qu'elle ne comptait pas prendre la poudre d'escampette. C'est toujours dans la plus grande économie de gestes qu'elle détacha sa cape, laissant cette dernière tomber à ses pieds pour révéler un corps souple souligné par de sombres guêtres moulantes, une chemise beige aux manches bouffantes serrées par des bracelets de cuir ainsi que des bottes d'une peau de qualité. La taille mise en valeur par une ceinture soutenant un fouet roulé sur lui-même et deux dagues aux lames étincelantes indiquait assez clairement que, si elle l'avait désiré, elle aurait tout à fait été capable de se défendre pour ne pas se retrouver dans cette situation.

La queue de la créature démoniaque s'agita, fouettant l'air de droite à gauche tandis que cette dernière tiltait la tête de côté, cherchant à stabiliser sa vue pour mieux se faire une idée de la personne qui lui faisait face. Incapable de faire le point, elle mordilla sa lèvre inférieure, une canine plus longue venant appuyer sur sa peau rosée. Si ce n'était la voix qui lui semblait assez féminine, elle n'était pas tout à fait sûre d'à qui elle avait affaire.

Vous êtes bien... Roc, c'est ça ? J'ai entendu dire que vous étiez spécialisé dans la vente de biens... particuliers. J'espérais qu'on pourrait faire affaires. »

Cherchant à camoufler son inquiétude naturelle derrière un masque de nonchalance, la rousse tapota délicatement ses mains sur ses genoux pour en retirer l'éventuelle poussière ramassée lorsqu'elle était encore au sol.

Après tout... Je 'suis' un bien particulier. » ajouta-t-elle dans un murmure presque langoureux.

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Ashkhen Alrune
Sam 13 Fév - 14:29
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Elle ne l’aurait pas formulé ainsi, hein ? Et bien, moi non plus figure toi ! Mais je vais éviter de le dire à haute voix pour le moment et je me contente de l'observer alors qu’elle se redresse lentement . Ce que j’aperçois le fait sourire. Cet idiot n’a pas comprit qu’elle aurait pu à tout moment le tuer sans même à avoir à utiliser le moindre pouvoir.

Ce n’est pas avec qu’il me faut négocier le prix pour cette esclave, mais avec l’esclave, elle-même. Je croise les bras et pose les fesses sur le bureau derrière moi tout en haussant un sourcil. Mon cerveau analyse la situation rapidement et même si je sais qu’il me faut écourter l'entretien, une partie de moi est excitée par la tournure que prend cet entrevue. Lorsque la question est tombée, je ne suis plus vraiment surprise, juste encore plus curieuse de comprendre pourquoi elle m’avait cherché, moi entre tous les voleurs de liberté qui existait.

Je prends le temps d’observer l’homme qui semble tout juste comprendre que la situation lui échappe. Cet homme est un idiot et il ne mérite pas un seul sous de cette vente. Je ferais le nécessaire le moment venu, en attendant, mon regard se reporte sur la femme.

-Je suis effectivement Roc et spécialiste d’objet atypique et exotique.

Pas de saute de langage, j’ai peut-être eu un simple lapsus ? Pourtant, je n’ai pas le temps de me poser plus la question car l’homme semble vouloir attirer mon attention et reprendre en main cette rencontre. Pauvre idiot ! Je lève le regard et fait un pas en avant pour passer à côté de la démone. Au passage, je murmure :

-Un bien particulièrement intéressant… Permettez que je nous débarrasse de l'opportun…

Avant qu’il ne puisse protester, ma lame passe de son fourreau à ma main pour s’enfoncer dans l'abdomen de l’homme qui m’observe les yeux ronds de peur.

-Sachez monsieur, qu’il y a une chose que je déteste plus que les riches…. Les hommes déloyaux. Votre chef devrait me remercier pour ce geste de bonté.

Je retourne lentement à mon bureau pour saisir un tissu et en essuyer la lame tout en fixant la démone.

-Bien, maintenant que nous sommes enfin seules…

Je mordille un instant ma lèvre supérieure tout observant le cadavre se vider,  avant de finir ma phrase.

-Parlons affaires et soyons honnête voulez-vous ? Pourquoi ? Ne m’en voulez pas, mais j’ai des clients riche et connus, je n’aimerais pas apprendre que vous en avez éviscéré un…. Alors ?

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Roxanne Aubépine
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Roxanne Aubépine
Lun 15 Fév - 10:40



Roxanne Aubépine Ashkhen Alrune
« Make me a Slave, slave of your Fate »

Bien malgré elle, Ashkhen sentit tous ses membres se raidir en entendant le bruit d'un corps percutant lourdement le sol. C'était un son familier, qui au fond ne lui avait jamais posé de réel problème. Là n'était pas la question. C'était juste que, tel un glas, cet événement posait les bases de l'entretien qu'elle avait cherché à tout prix. La rousse sentait très nettement sa glotte monter et descendre dans un effort plus marqué pour avaler sa salive, ainsi qu'un frisson glacé qui lui caressait l'échine. Un réflexe vieux de plusieurs année la poussa à toucher la garde d'une de ses dagues du bout des doigts – peut-être pas la meilleure des idées compte tenu de la situation, mais rien d'autre ne lui venait de façon plus naturelle. Elle tourna à peine la tête pour suivre les mouvements de l'esclavagiste tandis qu'il la contournait calmement pour reprendre sa place originelle. Ses yeux se plissèrent tandis qu'elle tentait une fois de plus de faire le point sur la silhouette ; en vain puisque la pièce se mit à tourner, lui retirant tout espoir de pouvoir compter sur les expressions de visage de son interlocuteur pour capter les indices nécessaires à toute bonne mise en place d'un contrat quelconque. Tant pis. À défaut en était-on encore au calme avant la tempête.

Efficace... » chuchota-t-elle avec l'esquisse d'un sourire.

Bien. Sa voix ne tremblait pas plus que de rigueur. Sa queue fouetta l'air tandis que ses membres se déliaient, mus par la volonté de ne pas se laisser prendre au dépourvu. Est-ce qu'elle était inquiète ? Oui, clairement. Avec un peu d'attention, ce n'était pas difficile de capter la petite lueur tremblante dans ses yeux vairons. Est-ce qu'elle allait se laisser vaincre par ce sentiment ? Jamais. Elle n'en serait pas là si ça avait été le cas.

La demi-démone laissa glisser sa main par-delà ses armes, la posant d'un geste nonchalant sur sa hanche tandis qu'elle s'approchait de Roc d'une démarche féline, sa queue d'écailles suivant chaque mouvement, sa cape dansant autour de son corps svelte. Elle s'arrêta à quelques pas seulement, s'offrant le luxe de la proximité tout en gardant une distance respectable - le genre de distance qui lui donnerait l'occasion de réagir au moindre mouvement suspect. La lame, après tout, était toujours dans la main du voleur de liberté. Le scintillement du tranchant ne lui laissait pas le moindre doute sur la qualité de l'armement. C'était là l'arme d'une personne qui savait exactement ce qu'elle faisait, capable de se défendre mais n'hésitant pas plus d'une seconde non plus pour passer à l'attaque si nécessaire.

Sincèrement ? Je pense que rien de ce que je dirai ne pourra jamais vous donner l'assurance que je ne le ferai pas. » commença-t-elle en affichant une mine songeuse. « Mais, entre nous, si c'était vraiment mon but... J'y serai parvenue plus rapidement par moi-même. Prendre le temps de vous chercher, d'arriver à un accord, de commettre un meurtre, tout ça avec le risque supplémentaire apporté par le fait que vous connaissez mon visage ? »

Soulignant son propos, la jeune femme haussa les épaules. Cela dit, elle n'était pas tout à fait honnête non plus. Après tout, elle se voyait mal expliquer que son but était de réunir des informations sur les classes dirigeantes dans le but de faire chuter un Roi et de potentiellement déclencher une guerre, voir plusieurs. Espionnage, contre-espionnage, ça risquait de rendre mal dans un contrat d'esclavage. Pendant une demi-seconde, le bon sens de la rouquine s'étira, criant de toute ses forces qu'elle pouvait arriver à ses fins sans pour autant devoir en repasser par la case esclave – se faire des contacts, pénétrer discrètement chez des nobles pour récupérer des documents... Tellement de possibilités qui n'impliquaient pas de chaînes ou de fouets. De nouveau, cette voix se vit contrainte au silence par une autre, plus insidieuse, qui disait que ce serait le meilleur moyen. Le plus rapide, le plus efficace, puisqu'après tout c'était là la seule chose qu'elle savait réellement faire.

Restait juste à enjoliver les choses.

La vérité, c'est que j'ai fuis Relvagoth. Fuis l'esclavage. » Presque. « ... Tout ça pour me rendre compte que je ne savais rien faire d'autre, et que personne n'attendait rien d'autre de moi. » ajouta-t-elle en pointant ses cornes d'un geste qui se voulait léger.

Pourtant, à l’œil observateur, le mouvement était légèrement tremblant.

Je suis une réaliste ; je n'ai aucune envie de passer mes jours dans la rue en comptant sur la bonté des passants pour espérer casser la croûte. En partant de ce postulat, l'esclavage n'est pas la pire des choses qui puisse m'arriver. »

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Dim 28 Fév - 7:24
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Un léger sourire accueille le propos de la demi démon. Oui j’étais efficace et surtout intraitable, au moins elle ne pouvait pas dire qu’elle ne savait pas où elle mettait les pieds. Je l'observais bouger pour s’approcher l’air de rien, presque provocante mais tout en laissant la distance nécessaire à chacun de réagir à une attaque. Je haussais un sourcil à mi chemin entre l’amusement et la même provocation.

Est-ce que je croyais à ce qu’elle me disait ? Non, pas vraiment. Est ce que cela avait la moindre importance ? Pas plus. Chacune de nous avait ses buts et ses moyens pour y arriver et tant que cela ne nuisait pas à mes affaires, je pouvais me permettre de fermer les yeux sur les pieux mensonges que l’on se racontait, n’est ce pas ? Je laissais donc mes yeux glisser sur les courbes de la belle, un regard appréciateur avant de hausser les épaules.

-D’accord… Disons que je vous crois… Dites-moi à combien s'élèverait le prix de vente selon vous d’une personne comme vous ? D’ailleurs…

Je fis signe vers les armes qu’elle portait.

-Ceci ne sied guère à une esclave, il va vous falloir vous en délester, mais ne vous inquiétez pas.. Je me charge de prendre soin de vos jouets jusqu’à ce que vous veniez les récupérer vous même.

Ok ! Pause ! Est ce que je venais vraiment de donner rendez-vous à une semi démon la ? Merde ! Ce souci de langage commençait vraiment à être gênant… Enfin non. Avoir une tel femme dans mon lit ne me gênerait pas, mais là nous étions en affaire. Allez, concentre toi un peu Roxanne ! M’enfin la semi-démone avait certainement plus de problème que moi pour en arriver à penser qu’être esclave n’était pas l'une des pire choses qui pouvait lui arriver… J’avais presque envie de la recruter pour travailler à mon côté, elle y serait tellement plus utile…

-Alors...Mademoiselle… Quel est votre nom ? J’attends vos armes et votre prix.


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Mar 2 Mar - 7:19



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Pieux mensonges et lèvres scellées. Un petit sourire en coin pour signer ce contrat de silence. Elle ne pouvait qu'apprécier cet accord tacite. La vérité serait bien plus complexe à expliquer et aurait nécessité de prendre la température des loyautés de l'esclavagiste. Dans un sens, se glisser dans la société pour comploter contre le Roi des Démons avait le potentiel d'intéresser plusieurs nations – rien de bien vilain, vu de ce seul point de vue. Le fait était que, pour l'heure, Ashkhen ne voyait aucun intérêt à prendre des gants envers les autres peuples pour y parvenir, chose qui elle pouvait poser beaucoup plus de problèmes sur un plan éthique et moral. Quoique, pour l'heure, Roc ne semblait pas chercher à combler les trous dans sa belle histoire. La demi-démone ne doutait pas que ce fut là une omission volontaire de la part de son hôte.

Selon... moi... »

La rousse plissa les yeux, ramenant une main à son visage pour grignoter nerveusement l'ongle de son pouce. Cette question de valeur revenait sans cesse aujourd'hui. D'abord avec le marchand loquace rencontré durant la matinée, puis lorsqu'elle avait effectué quelques danses pour récupérer de menues piécettes pour, au final, en arriver à ce moment précis. La journée ne l'avait pas beaucoup éclairée sur la question. Quelle pouvait bien être la valeur d'une vie, et plus encore de la sienne ? Perdue dans ses pensées, l'espionne baissa la tête, laissant sa chevelure recouvrir son visage tandis qu'elle réfléchissait sérieusement à la question.

L'important n'était pas tant le montant qu'elle pourrait demander que le milieu dans lequel elle souhaitait se retrouver. La haute société, pour avoir des accès facilités ? Ou peut-être quelque chose de plus obscur, qui lui apporterait plus d'opportunités, quitte à assumer pleinement l'illégalité qui accompagnerait dans tous les cas sa situation.

Laissant momentanément cette problématique de côté, la rouquine s'appliqua à répondre physiquement aux paroles de l'esclavagiste. Avec une économie de mouvements qui témoignait aisément de son entraînement, la demoiselle se débarrassa de sa cape – qu'elle plia soigneusement avant de la déposer au sol. Puis, sans l'ombre d'une hésitation, tout du moins pour un regard non averti, elle se sépara de son fouet qu'elle roula sur le petit tas de tissu – avant de sortir ses deux dagues de leurs fourreaux. Une ombre d'inquiétude traversa ses yeux vairons avant qu'elle ne se laisse gracieusement glisser à genoux, mains tendues pour présenter ses précieuses armes. Sous le rideau cuivré de ses cheveux, ses sourcils s'étaient froncés d'inquiétude, sa petite bouche pulpeuse s'était plissée en un fin trait de frustration. Quoiqu'il arrive, quoiqu'il lui en coûte, il fallait absolument qu'elle puisse se sécuriser un contrat d'esclave en bonne et due forme. Sa vie en dépendait.

Ashkhen. Je m'appelle Ashkhen, même si mes amis m'appellent Ash. »

Le fait est qu'elle n'avait pas d'amis, même si la question n'était pas là.

Je suis à vos ordres, Maître... sse... ? » Une hésitation, qu'elle tenta de masquer sous une fausse toux. Mieux valait qu'on ne remarque pas ses problèmes actuels de vision – une esclave en mauvaise santé ne faisait définitivement pas bon genre. « Je ne peux juger moi-même de ma valeur. Je pourrai vous vanter mes mérites, et passer pour une égocentrique ou une menteuse. Je pourrai tout autant me rabaisser et ce faisant, peut-être, vous faire perdre une belle opportunité. »

Elle releva timidement la tête, l'hétérochromie de ses yeux cherchant à capter le regard de la personne à laquelle elle se soumettait présentement. Entre les mèches de cheveux et sa vision trouble, l'exercice se révélait plus compliqué que prévu. Un long frisson remonta le long de son échine. Ce n'était pas le moment de se rater.

Testez-moi. Posez-moi vos question. Faites de moi ce que vous désirez. Pour vous, ces lèvres et ce corps ne sauraient mentir. Votre prix sera le mien – tant que vous pourrez me garantir que ma valeur ira au service des plus méritants. Ainsi, ma personne, tout comme mes armes, pourront en un sens vous servir et rester auprès de vous. »

Effectivement, la demi-démone n'avait pas été capable de ne pas laisser échapper, quoique subtilement, que dans tous les cas elle reviendrait pour récupérer ces jouets meurtriers. Qu'elle fut en train de les tendre dans un abandon total à sa vis-à-vis ne changeait rien à cet état de fait – ces lames ainsi que son aiguillon restaient, à ce jour, ses meilleurs amis dans ces contrées.

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