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Jeu 5 Nov - 8:27
Un goût amer.
J’ai ressenti le fort besoin de me ressourcer. Bien que je n’entretienne pas un bon lien avec mes racines, mon pays natal me manque… c’est naturel, après tout. C’est donc la nostalgie qui m’a guidé au navire qui a lié Relvagoth à Xavaar. Voilà quelques jours seulement que j’ai mis les pieds sur la terre ferme dans la ville portuaire de Xavaar. Après ces quelques jours d’adaptation au climat plus froid et plus humide qu’en Relvagoth, me voilà parti. Mes pas tracent lentement et naturellement leur chemin vers la forêt qui me mènera inévitablement vers mon pays natal, cet endroit si peu désiré pour les elfes noirs. Gören.

Pour une fois, je peux me promener lentement sous ma forme naturelle, sans avoir à l’altérer d’une quelconque manière mon apparence. Cela me fait un bien fou de ne pas gaspiller d’énergie là-dedans! Bien que j’aie un complexe gigantesque quant à mon apparence physique –qui ressemble drôlement aux elfes noirs, race si détestée- je profite quand-même de cette liberté de ne pas me faire tuer à vue… ce qui serait le cas en Relvagoth en fait. C’est pourquoi je revêtis une apparence de démon chez moi… là où je peux imposer ma dominance à mon meilleur. Ici, néanmoins, les démons n’ont pas leur place, et leur position d’autorité est encore plus basse que celle des elfes noirs.

Dit comme ça, peu importe ce que j’essaierai, ma vie est vouée à la haine, l’échec et le mensonge. Il est difficile de vivre dans de telles conditions. C’est pourquoi j’ai besoin de me ressourcer. De retrouver qui je suis réellement, et si j’arrive à trouver un certain confort en ces terres, alors ici je m’installerai, et je repartirai une nouvelle vie.

Les terres de Xavaar sont légèrement différentes de ce que j’en tiens comme souvenirs. Plusieurs choses sont survenues, passant de Basseterre qui a été détruite deux fois, l’ouragan qui a saccagé la forêt, et certains villages qui se développent lentement mais sûrement. Xavaar n’est pas comme je l’ai connu, mais beaucoup de choses me ramènent lentement à mes souvenirs, à mon passé. Esberynn est d’ailleurs la ville portuaire ayant le moins évolué, et qui m’a poussé à passer quelques jours là-bas avant de me lancer dans la forpet.

Bons et mauvais souvenirs s’entremêlent dans mon esprit, m’enfermant dans une certaine nostalgie chaotique.

La nature me manque. Relvagoth n’est pas connu comme étant le pays le plus végétal, les forêts font pitié et la terre est aride par endroit contrairement aux denses forêts de Xavaar. La fraîcheur de l’air, l’ombre des arbres, l’humidité des boisés, ça me fait le plus grand bien… et plus j’avance dans cette forêt, plus je me dis que c’est bien la seule chose qui me manque de ce pays alors que la crainte de tomber face à face avec un haut elfe voulant ma peau commence à me pétiller dans l’estomac.

Cette constante insécurité, c’est ce qui m’a poussé à quitter Xavaar. Le regard des elfes, le regard d’autrui alors que je quittais Esberynn, quoi de pire pour le moral que ces pénibles souvenirs.

J’arrête ma marche rapidement, sur le bord d’un ruisseau qui se ficelle entre les roches et la végétation qui s’y nourrit généreusement. M’installant confortablement sur une roche au bord du ruisseau, j’y dépose mes pieds, lentement, paisiblement. Me fermant les yeux, je laisse le chant des oiseaux m’adoucir les sens, l’odeur de la forêt me chatouiller le flair, le léger vent frais venant déplacer ma chevelure perlée au gré de la brise.

Les questionnements me hantent. Ais-je fait le bon choix de quitter Xavaar pour m’installer en Relvagoth? Devrais-je revenir? Dans les deux cas, ma vie n’est que mensonges, cachettes et mal-être. Bien que la nature me fasse le plus grand bien en ce moment, je ne pouvais faire autrement que d’endurer le chaos de mes souvenirs, et laisser cette nostalgie amer venir flirter sous mon nez.
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Novan Cadael
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Novan Cadael
Ven 6 Nov - 22:19
Un gout amer

À la suite du fiasco qu’avait été le festival de Noasis en Myrefall, j’avais décidé de reprendre la mer vers une nouvelle terre. En effet, l’attentat du centre-ville par un groupe de velanas forcenés m’avait poussé à ne pas rester trop longtemps dans les parages. J’avais simplement pris le temps d’alléger quelques cadavres de leurs pièces avant de filer en douce vers le port d’Airlie de là où j’étais arrivée. J’étais toujours vêtue de la longue jupe pourpre léchant mes chevilles que j’avais dérobé sur la route du festival et je devais admettre que les traces de sang n’auraient pu être mieux dissimulées que sur ce tissu! Comme quoi la chance m’avait sourie une fois de plus. Au port, j’avais choisi un bateau au hasard et je m’y étais invitée comme je le faisais souvent. Il me suffisait de me glisser dans la cale à la brunante pour voyager calmement parmi les autres vermines, rien de plus simple.

La croisière avait été courte, à peine trois jours de navigation avaient suffi pour arriver à ma destination mystérieuse. À vrai dire, je n’avais même pas eu le temps d’avoir des courbatures ou de me battre avec les autres rats pour de la nourriture en si peu de temps, je n’aurais pas pu souhaiter mieux! M’évadant du bateau comme j’y étais entrée, mes pieds nus foulèrent le sol de ce que j’appris être Xavaar. Cette nouvelle information était des plus pertinente et j’ajustais mon comportement en conséquence, cachant ma race maudite du mieux que je le pouvais. Par instinct de survie, je quittais rapidement la ville portuaire pour éviter les rencontres hostiles et je me retrouvais bien vite dans une jolie forêt où la canopée cachait presque le ciel entier. Il faisait chaud et humide, la végétation luxuriante régnait en maître et mes habits commençaient déjà à me coller à la peau. Au moins les chances de rencontrer dyades et elfes étaient plus minces ainsi dissimulé entre les fourrées.

Xavaar… C’est donc à ça que ressemble l’autre côté de l’infranchissable frontière de Gören. J’en avais entendu parler, en mal évidemment, lorsque je séjournais à Malgoth. On m’avait parlé des peuples de l’Ouest comme les plus viles et vaniteuses créatures de l’existence. Mais bon, pour un bâtard à la peau terreuse comme moi, elfe, dryade, drow et velana se logent tous à la même enseigne... celle de la menace de mort. Ça ne me changeait pas vraiment de mes habitudes finalement, faire profil bas, explorer et voir ce que le destin me gardait en réserve. En effet, malgré le glaive pendant au-dessus de ma tête à chaque minute passée en ces terres inhospitalières, j’avais cette curiosité qui me poussait à aller voir toujours un peu plus loin. Peut-être trouverais-je des fruits délicieux dans l’un de ces buissons? Ou peut-être allais-je tomber sur un bijou perdu? Qui sait?

Je me souvenais bien des habiletés de survie que j’avais appris lorsque j’avais fui ma vie d’esclave pour commencer ma vie de rien du tout. Le manoir des Dalael se trouvait là, tout près, sur cette même terre qui avait certes un autre nom, mais qui possédait la même âme tordue. Mes sentiments se voyaient assez conflictuels à cette pensée. De savoir que la maison de ma jeunesse se trouvait quelque part de l’autre côté des montagnes que je ne discernais pas encore faisait tanguer mon cœur entre l’effroi et une certaine tendre nostalgie. Après tout, ce passé de souffrance et de haine m’avait poussé aux frontières de mon esprit et j’avais développé ce confort inexplicablement rassurant dans le chaos. J’avais été considéré dans cette cruauté. J’avais été aimé dans cette violence.

Alors que je méditais sur ma vie d’antan, mes pas m’avaient mené à un ruisseau cristallin qui accompagna mes pensées ambivalentes de sa douce mélodie. Je remontais lentement son lit, ne sentant pas l’hostilité des vivants dans cette forêt aux feuilles d’émeraudes. Cependant, une curieuse rencontre m’attendait un peu plus haut, le cours d’eau ayant apporté avec lui une autre âme solitaire semblant en proie à des réflexions aussi profondes que les miennes.

Qui était-il, cet homme aux cheveux de perles et à la peau de charbon? Quel drôle de hasard que de croiser un autre drow sur un territoire prônant leur extermination. Je n’étais plus très loin de lui, n’ayant rien changé à mon chemin, continuant ma marche tranquillement et détaillant de mieux en mieux cette apparition impromptue. Au premier abord, nous étions si semblables et si différents à la fois! L’homme avait les yeux fermés. Des cicatrices ornaient son visage pensif là où les miennes embrassaient chevilles et poignets. Son corps était protégé d’une armure sombre alors que je revêtais une chemise blanche et une jupe cramoisie. Son corps semblait musclé et fort, le miens était délicat et agile. Or, malgré toutes ces différences, nous portions tout deux la malédiction de notre teint de minuit.

J’étais presque à sa hauteur maintenant. À peine trois pas nous séparaient et l’inconnu n’avait toujours pas ouvert les paupières. Je pris donc la décision de m’assoir au sol, comme lui, remontant ma jupe pour laisser tremper mes pieds salis par ma longue marche dans le ruisseau. Qu’est-ce que je voulais retirer de lui? En vérité je ne le savais pas trop. Rares sont les fois ou je m’attarde à la discussion sans attendre quelque chose de mon interlocuteur, mais je pouvais bien faire une entorse à ce principe pour une fois. J’étais simplement curieuse, curieuse de notre errance et de ce qui l'avait mené ici. De ma voix androgyne, je pris doucement la parole en regardant l’eau se brouiller par la terre qui se lavait de mon corps.

-Bonjour, c’est une surprenante rencontre en terres si inhospitalières… Je me permets de briser notre solitude par ces quelques mots.
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Azalée
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Sam 14 Nov - 9:32
Un goût amer.
Je ne peux dire être heureux. Je ne peux dire être malheureux. Tout ce que je fais, c’est vivre ma vie comme si quelqu’un est en train de la lire, et ainsi la dicter. Une vie ennuyeuse, linéaire, je suis pris au dépourvu. Coincé entre deux modes de vie m’offrant solitude, deux grands mensonges tentant de m’arracher à l’autre. Comme un homme sans esprit qui ne fait qu’obéir aux ordres que la société lui impose.

Je ne suis pas heureux dans ma vie du moment. J’aurais aimé vivre ici, en ces terres, avec une liberté beaucoup plus grande que celle que j’ai en ce moment. Je maudis cette couleur de peau, cette apparence, alors que mes racines ne sont même pas affiliées à ces créatures sombres elfiques.

Je suis hypnotisé. Ma liberté en Relvagoth, mon seul plaisir de mon quotidien, la seule place où je peux être maître de ma vie… c’est chez moi, la tête ornée de cornes, le dos décoré d’ailes à me prendre pour un démon. C’est dans ma salle de dressage, à frapper des esclaves, dominer de pauvres âmes en peine. Parfois, ces gens me rappellent moi-même. Ils me rappellent le grand mensonge dans lequel je vis. Je me compare à ces gens, puisqu’ils sont nés humains sur des terres inhospitalières pour eux comme je suis né avec une apparence qui nuira à mon intégrité toute ma vie.

Je me reconnais dans mes victimes… hélas incapable de cesser le carnage que je fais en Relvagoth avec ce marché d’esclaves, je suis l’homme hypnotisé par son propre désir de domination.

C’est une voix inconnue qui me sort très rapidement de mes sombres pensées. Sursautant, mon regard se retourne rapidement vers la provenance de sa voix pour réaliser qu’un elfe noire solitaire est venu me rejoindre sur le bord de l’eau, les pieds dans la rivière. Le regard déconcerté dévisageant la jeune personne, je ne peux faire autrement que soupirer lourdement, alors que le stress occasionné par sa venue redescend rapidement.

J’ai rarement baissé ma garde dans ma vie, mais cette fois-ci, je dois avouer que je l’ai complètement échappé. N’importe qui aurait pu venir me poignarder dans le dos, et je ne m’en serais jamais rendu compte. Le retour au calme me fait finalement comprendre le sens de la phrase de l’elfe noire à mes côtés.

- Inhospitalière… J’y ai passé une grande partie de ma vie, et c’est bien qu’envers nous que Xavaar ne l’est pas.

Je soupire légèrement, mon regard azure se retournant vers le cristallin de l’eau qui coule de la rivière. Mes pensées se chamboulent encore. Allais-je commencer à me plaindre de ma situation à de pauvres inconnus? Je dois changer ma façon de voir la vie. Je dois cesser de vois tous ceux en misère comme étant des esclaves ou une potentielle marchandise. Je suis moi-même dans la misère, je ne suis pas le bienvenu en ces terres… alors je dois changer ma façon de voir les choses.

Malheureusement, on ne change pas en quelques minutes des années de mauvaises habitudes.

- … et je ne suis même pas l’un des vôtres, c’est pour tout dire.

Voilà que j’ai recommencé à m’en faire sur la vie et ses soucis. Je soupire légèrement, retournant mon regard plutôt adouci vers la personne à mes côtés. Ais-je vraiment envie de lui faire du mal, ou j’ai envie d’assouvir mon besoin d’écraser quelqu’un pour remonter mon estime personnelle? Après tout, cette personne est quelqu’un de vivant, libre, qui a dû vivre les mêmes dénigrements que moi au cours de sa vie. Pourquoi m’en prendre à elle?

- Au passage, je me nomme Novan.

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Novan Cadael
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Novan Cadael
Jeu 19 Nov - 19:45
Un gout amer

J’entendis sans mal le sursaut de la personne que j’avais sorti de ses pensées. Cependant, mon regard s'attarda sur l’eau du ruisseau redevenue claire dans lequel nos pieds trempaient. L’inconnu ne paraissait pas hostile envers moi, au premier abord, ce qui n’était pas convenu compte-tenu de ma condition de bâtard facilement identifiable par un œil avisé de drow de sang pur. En effet, mes oreilles n’avaient pas la forme caractéristique des elfes et ma teinte se rapprochait plus de la terre que de la cendre. Ceci dit, mon interlocuteur semblait disposé à une discussion paisible et ma curiosité en était ravie.

La voix du jeune homme était basse et profonde, j’entendais le trouble et la mélancolie qui semblait bercer ses mots. Il disait avoir vécu à Xavaar, ce qui m’était une révélation assez surprenante. Peut-être venait-il d’une famille d’elfes noirs exilés? Mon envie d’en apprendre davantage sur cette rencontre n’en fut que plus grande lorsqu’il avoua aussi ne pas être de ma race. Cette étonnante information sut piquer ma curiosité avec assez de force pour que mon regard quitte l’eau pour analyser un peu mieux celui qui se tenait à mes côtés. Il avait pourtant toutes les caractéristiques d’un elfe de Malgoth, je ne discernais rien de particulier à première vue. Il était un bâtard alors? Il avait peut-être eu plus de chance que moi à la loterie de la naissance et n’avait rien gardé de son parent étranger.

Alors que je méditais sur la question, détaillant sans grande gêne les attributs physiques de l’inconnu, il reprit la parole pour se présenter sobrement. Heureuse que la discussion soit amicale et espérant qu'elle allait rester ainsi, je lui offris un sourire discret en répondant à ses mots.

-Je m’appelle Azalée, enchantée.

Étrangement, je ne cherchais pas à m’adapter à Novan comme je le faisais presque toujours lors de mes rencontres. Comme je n’avais pas l’intention de soutirer quoi que ce soit de lui, du moins pas encore, je n’avais pas besoin de me mettre un masque pour mieux le manipuler. En fait, je ne sentais pas le besoin de me mettre en scène du tout. Une âme perdue en avait appelé une autre, j’allais jouer la carte de l’authenticité aujourd’hui.

-Dans un sens, je ne suis pas vraiment l’une des notre non-plus. Comme tu as sans doute pu le constater, dans mon corps coule un sang impur. Je n’ai pas eu de chance, je possède tous les désavantages que ma peau foncée apporte et autant dire qu’il n’y a pas beaucoup d’avantage à être une bâtarde dans la société drow… Tu as subi le même sort que moi?

J’espérais qu’en dévoilant un peu de ma personne, le garçon à côté de moi allait faire de même pour satisfaire ma curiosité qui rarement se manifestait autant qu’à cet instant. Enfin, j’espérais ça et qu’il ne me saute pas à la gorge, évidemment. Aussi, contrairement à mon habitude, je n’avais pas attendu que Novan décide de mon genre à ma place. Je n’allais pas jouer de mon androgynie avec lui, même s’il pouvait toujours me percevoir différemment, je m’étais présentée femme.

Mon regard de perle n’avait pas quitté mon interlocuteur. Mes traits présentaient une Azalée calme et d’une certaine douceur. Pourtant, au fond de mes yeux, le souvenir de ma vie de jadis se manifestait en d’étranges sentiments. J’avais une sensation indescriptible dans le creux de mon ventre, comme si mon corps réagissait d’être à nouveau réuni avec une personne ayant le physique de ceux qui avaient peuplés les cauchemars de mon enfance. Finalement, je souhaitais simplement le découvrir ce Novan... et peut-être me croiser en chemin.
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Azalée
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Azalée
Sam 28 Nov - 9:15
Un goût amer.
Je ne peux nier le fait d’être perdu dans ma vie en ce moment. C’est comme une grande crise existentielle, où toute l’avancement que j’ai fait jusqu’à présent est remis en question. Ce genre de moment critique dans une vie où on se demande si on a su prendre les bonnes décisions, si on a commis une erreur assez grande pour défoncer notre vie entière… et plus j’avance, plus je me dis que c’est peut-être cela qui s’est passé avec la mienne. Je n’ai pas envie de vivre tel un esclave toute ma vie alors que ma vocation est d’être libre… et cacher ma vraie nature commence à me tirer un peu trop d’énergie.

Je rêve d’une terre où tous pourront vivre égaux. Une terre où les races ne sont qu’un trait différenciant les êtres les uns des autres au même titre que la couleur des cheveux et des yeux. Une place où le statut d’une personne ne se définit pas par son origine ni sa ressemblance à un esclave. Le genre de pays où tous pourront vivre libre comme l’air, vivre leur vie comme bon leur semble, et où personne ne verra son destin dicté par un Roi quelconque. La liberté, quoi.

La personne qui m’a rejoint sur le rebord de l’eau semble tenter de me faire comprendre la même chose… mais sous différents termes. Venant d’une minorité probablement portée au rejet autant du côté des elfes noirs que des elfes blancs, elle a dû vivre une misère semblable à la mienne… peut-être même bien pire, puisqu’elle a clairement du sang provenant des deux races. De mon côté, au moins, j’ai été protégé par les miens.

Une question retentit, concernant ma situation en particulier. Je soupire légèrement, retournant mon regard vers l’eau cristallin qui coule dans le ruisseau. Je prends un court instant avant de prêter ma voix à la réponse que je compte projeter.

- Je ne suis même pas l’un des vôtre. Je suis maudit d’une hybridation araignée avec les traits les plus absurdes que je pouvais voir. Me voilà donc, ressemblant à un elfe noir.

Je détourne le regard, fixant maintenant la pénombre d’une forêt fortement ombragée par les feuilles et les arbres. La forte ombre que nous impose le grand boisé me rappelle simplement la noirceur qui a habité ma vie pendant un bon moment. La pénombre qui a régné sur mon esprit pendant tout ce temps, depuis presque ma naissance. Cette même pénombre qui m’a poussé à cacher mon identité dans un endroit où je ne serai pas considéré comme un esclave.

- Mépris pour un esclave toute ma vie, les elfes ont toujours demandé à ma famille pourquoi ils protégeaient un drow alors que ma place aurait été sensé d’être celui de sous-fifre….

Je soupire lourdement, retournant rapidement mon regard vers ma compagne d’infortune du moment. Mon regard complètement dépité me trahit, et bien que j’aimerais démontrer ma force d’esprit, j’en suis incapable à cet instant. Il est normal pour tout être vivant de vivre un moment fort, de devoir endurer un moment difficile, et une crise existentielle n’est jamais chose facile. Je suis en train de l’apprendre à mes dépens, alors que je me retrouve à chigner sur ma vie personnelle à une inconnue sur le bord d’une rivière quelque part sur mes terres natales.

- L’innocence de ma naissance a été volée par ces spectres ridicules dictant que les peaux noires ne devraient pas vivre en liberté. J’ai grandi dans la peur, j’ai fui dès que l’âge me l’a permis pour un pays où j’ai pu cacher mon identité, et fuir le destin qui m’était imposé ici… ! haha… .

Je riais discrètement mais ironiquement…

- Quelle idée stupide, tu me diras.

Mon sourire disparaît presque aussi rapidement qu’il est arrivé. Mon regard s’abaisse donc vers la rivière, regardant l’eau filer dans le ruisseau entre les roches comme les minutes coulent de ma vie, et me filent entre mes doigts. Ma vie s’écoule, lentement, et je continue de vivre dans le désir d’un monde égalitaire. Je le désire, j’en rêve, et je ne le mets même pas à ma portée. Je n’ai toujours rien entreprit pour offrir une vie à tous ceux qui tentent de fuir l’esclavagisme…

… bah non, au contraire, j’ai créé une secte de dressage d’esclave, et j’en fais un trafique horrible en Relvagoth. Peut-être je camoufle mon désir de ne pas être esclave en réduisant autrui à ce statu dégradant… ? C’est comme cela que je perçois, maintenant, alors que j’ai enfin su prendre un peu de recul sur cette vie toxique que je me suis créé avec les années…

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Novan Cadael
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Novan Cadael
Sam 5 Déc - 13:08
Un gout amer

Il était un hybride araignée? Je ne m’attendais pas à celle-là. Surprenant à quel point ils peuvent ressembler à d’autres races, mais à bien y réfléchir, j’avais déjà vu un hybride aux oreilles pointues, alors pourquoi pas. Ceci dit, sa malédiction aurait pu valoir son pesant d’or à Malgoth… ou une tête tranchée, à bien y penser. Finalement il avait sans doute mieux fait de rester loin de la ville drow. Mon comparse poursuivait son récit, m’expliquant qu’il avait été mépris pour un esclave par les elfes et qu’il avait conséquemment vécu caché. C’était ironique en soit qu’il parle de cette méprise à une ancienne captive en fugue. Ceci dit, ma condition d’esclave je l’avais embrassée, elle faisait autant partie de moi que mes poumons ou mes mains. Étrange de voir cette réflexion, comme si Novan était l’autre côté d’un miroir distordu.

Alors que mes yeux exprimaient curiosité et questionnement, les iris du même bleu que le ruisseau de l’hybride traduisaient quant à eux une lassitude et un dépit sans frontière. Les lèvres finement découpées du jeune homme n’avaient pas encore fini de déverser leur secret si longtemps gardé, Novan semblait me confier le poids d'une vie entière de regrets. Sa jeunesse lui avait été volée comme la mienne. Sa peur avait fait écho à celle que j’avais vécu lorsque j’avais été achetée par ma maîtresse. Sa fuite avait été la même que ma fugue du manoir où j’avais grandi. Aujourd’hui encore, notre solitude ne faisait qu’un. Le rire ironique de mon interlocuteur venait finaliser le portrait de sa vie ponctuée de souffrance.

-Je ne trouves pas ça stupide, Tu as vécu comme tu as pu… Je n’ai pas caché mon identité pour ma part, pas vraiment moyen de le faire, mais j’ai appris qu’en vivant une existence de bas étage la majorité des gens ne prennent même plus la peine de me considérer comme un être vivant et me fichent la paix.

Là où nos chemins s’étaient séparés, c’est dans cette seconde vie que nous avions recommencée. Lui avait maquillé son physique de je ne sais quelle manière pour vivre dans ce que je me doutais être une existence confortable, vu ses habits et son physique en santé. Pour ma part, je n’avais jamais cessé d’être un rat, un rat opportuniste usant de tous les vices pour vivre un jour de plus. J’étais manipulatrice et égocentrique, je le savais bien et je ne voyais pas de raison de changer mon caractère comme ce sont les seuls outils qu’on m’a donnés pour survivre dans ce monde de rapace.

-Je ne sais pas qui de nous deux est le plus heureux entre celui qui existe dans le mensonge et celle qui vie de misère et d’eau fraîche.

Les traits délicats du visage de Novan me parlaient. Ils m’exprimaient les mots que sa bouche n’avait pas su avouer. Sur ses lèvres pincées, je voyais le regret. Dans ses sourcils froncés, je voyais la peur et une estime de soi absente. Au fond de ses yeux, je décryptais l’errance de son cœur. Je m’étais rapproché de lui, mon regard d’opale à une trentaine de centimètres de sa joue balafrée. Je soufflais alors doucement une question toute simple.

-Tes cicatrices, elles viennent de Xavaar?  

Ils avaient quelque chose de fascinant, ces étroits tatouages blancs. C’est comme si j’avais besoin de les voir de plus près, comme si je pressentais que ces balafres étaient pour lui des symboles de sa libération. Mes propres cicatrices enserrant poignets et chevilles témoignaient, quant à elles, les sévices d’une esclave de Malgoth. Elles contaient mon histoire sans que j’ai à ouvrir la bouche, elles disaient à Novan « Voilà ce qui t’attends si tu te fais attraper ».
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Azalée
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Mar 29 Déc - 20:43
Un goût amer.
Je ne sais quoi en penser. J’ai beau rire de ma situation, c’est comme si la jeune femme me comprend. Comme si elle me comprend mieux que je ne pourrai jamais le faire. J’ai vécu comme j’ai pu avec ce que j’ai toujours eu… c’est-à-dire pas grand-chose. J’ai jamais eu de compassion de la part d’autrui à cause de mon teint de minuit, et visiblement il en est pareil de la part de ma semblable.

La différence, j’ai eu l’occasion de tomber sur quelqu’un qui a su m’apprendre beaucoup concernant les méthodes de camoufler ma réelle identité. J’ai eu cette chance, chose que la jeune femme n’avait pas. Visiblement, j’ai plus d’orgueil qu’elle ; elle a préférée vivre une vie de bas étage, et passer comme un objet qui n’attire plus l’attention de personne plutôt que de mentir pour gonfler son orgueil. Je préfère camoufler mon apparence et vivre avec un brin de fierté, peut-être préfère-t-elle vivre dans la réalité en faisant de sa force sa fierté… visiblement une force que je ne saurai jamais avoir.

Ce qui est le pire ? Vivre dans le mensonge, ou vivre avec rien. Ce qui est le mieux ? Vivre dans une vie transformée, camouflée… ou vivre une vie où on a la paix d’autrui ? La question ne se pose pas vraiment, et la réponse ne saurait y trouver sa place non plus. Pourtant, la jeune elfe noire à mes côtés a réussi à poser cette question, visiblement sans remords.

Le visage de l’elfe noire se rapproche de moi dans une discrétion déconcertante. Mon regard se retourne lentement vers le sien, ce dernier se retrouvant à tout au plus une trentaine de centimètres de ma joue cicatrisée. Une marque parmi tant d’autres, comme on peut dire… le genre de blessure que j’ai gagné au fil du temps en combattant ma liberté lorsque je vivais encore en Xavaar et en Gören. Une trace que mon désir de liberté m’a laissé. Elle fait rapidement allusion à cette marque.

- Euh… oui. En fait, de l’époque où je vivais en ces terres, la lutte pour la liberté se faisait violente. Ce n’est pas la seule balafre qui m’a marqué autant.

Plusieurs plaies ont été causé par des tentatives de fuites. Les épées, les flèches, les coups… mon corps se souvient de tout certes, mais ma mémoire aussi…. Et me retrouver à nouveau dans une telle situation saurait me détruire probablement plus que je ne peux l’imaginer. L’orgueil, l’ego. C’est peut-être ce qui prends trop de place dans mon esprit.

- Visiblement, j’avais trop d’orgueil pour accepter mon sort, j’ai préféré fuir la réalité comme un minable et espérer changer de vie. Comme si on pouvait changer de vie aussi facilement…

Ma voix a raisonné sur un ton plutôt sarcastique, ironique… démoralisé. Je suis dans un impasse. J’ai envie de vivre libre. Libre de mes propres mensonges, libre de l’emprise des racistes vivant en mes terres ancestrales. Vivre sans avoir à me soucier de mon apparence, comme tout autre être vivant. Cet envie me laisse un goût amer. L’amertume de cette vie horrible que je vis, pour fuir une vie comme celle que ma partenaire d’infortune avait vécu. Changer un mal… pour un autre mal. Revenir sur mes pas serait quelque chose de ridicule.

- J’en ai marre de m’griller l’énergie pour changer mon apparence et vivre dans ce mensonge interminable… mais je ne veux rien savoir d’une vie comme celle que tu as vécu. Avec mon apparence, j’ai l’impression que ce sont les deux seules options qui se présentent devant moi, comme si je dois faire un choix que je regretterai d’un sens ou l’autre…

Comme si on me demande si je veux la gifle sur la joue gauche ou droite. Comme si on me demande si je veux ma prochaine cicatrice causée par une flèche ou une épée. Comme si on me demande de mourir brûlé vif sur le buché, ou tout seul dans la forêt.

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Novan Cadael
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Un goût amer. - PV Azalée Plxd
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Novan Cadael
Lun 25 Jan - 20:50
Un gout amer

Les balbutiements de Novan quant à la jolie cicatrice déchirant sa joue me firent sourire de plus belle. Comme je le pensais, ces tatouages avaient signifiés pour lui la libération alors que les miens pleuraient mes persécutions. Oui, elles étaient fascinantes ses cicatrices, c’est comme si elles me parlaient, me racontaient leur histoire tout bas. Me rapprocher encore un peu pour mieux entendre leurs murmures, quoi de plus naturel?

Mon écoute attentive de la balafre inerte se fit finalement interrompre par des mots qui semblaient d’une lucidité déconcertante. En effet, pour un orgueilleux, d’avouer ses tares de la sorte me faisait deviner l’errance profonde de son âme. J’eus seulement le temps de lever mon regard pour constater les yeux azure du jeune homme perdu dans le flou avant qu'il ne poursuive avec tout autant de désarroi. Ses paroles qui étaient jusque-là teinté d’ironie étaient à présent tournées à un profond désespoir. Vivre dans le mensonge ou vivre dans l’ombre, comme lui j’avais fait face à un choix similaire et les deux options étaient également révulsantes.

Suite à cette averse de mal être de mon compagnon, mon sourire, sans avoir quitté mes lèvres, s’adoucit en un air compréhensif. Ceci dit, au-delà de la compréhension, un œil averti pouvait discerner également ma propre peine que je vivais de la même manière que la sienne. Nous avions emprunté des routes bien différentes jusqu’à maintenant, mais au final, nous étions arrivés à ce même point dans une tristesse et un mal de vivre semblable. Ma main fugitive caressa innocemment celle de cette seconde âme errante que j’avais trouvé au milieu de ce monde créé pour les autres.

-Moi aussi Novan, je ne supporte plus de faire parti du décor. Toute ma vie j’ai vécu dans ce combat perpétuel de devoir croupir dans l’ombre comme un animal agonisant alors que j’ai ce besoin profond de reconnaissance. Parfois… parfois même être esclave me manque, à cette époque j’avais une raison d’existé alors que maintenant je ne suis qu’un être invisible, un fantôme trop obstiné à vivre pour simplement se laisser glisser vers le sommeil éternel.

Mon ton était doux, doux mais comme jamais avant teinté d’une certaine détermination. Malgré tout, ces paroles me brûlaient le corps et la bouche comme si je crachais de l’acide à chaque lettre traversant mes lèvres. Il faisait si longtemps que je refoulais mes désirs profonds, si longtemps que j’ignorais cette vérité si essentielle que j’en avais presque oublié qui j’étais. À force de jouer des rôles tous les jours pour survivre, de dire la vérité ainsi m’en donnait presque la nausée. Ha! Je perdais mes moyens! Je perdais mes moyens et peut-être aussi ma tête. Je vivais tellement d'émotions à la fois que Novan aurait bien du mal à lire mon visage. S'y étaient succédés la colère, la peine, la rage, la haine, l'espoir et une espèce d'euphorie indescriptible qui fit trembler mon corps comme les feuilles des arbres.

-Je ne le supporte plus... Je ne le supporte plus!

À cet instant, une digue venait de céder dans mon cerveau. Était-ce du soulagement ou de la folie qui me gagnait maintenant que j’avais accepté de regarder en face toute la déchéance de mon être en même temps que mon cher compagnon d’errance?
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