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Mer 30 Sep - 21:38
Le papillon et le rat (Feat. Jaëlle)

Les rues de la capitale dans laquelle je me trouvais était habillées de quelques décorations remplaçant l’ambiance morne des jours ordinaires. Les fleurs aux balcons me paraissaient maussades dans la fraîcheur du soir. Aux murs, quelques flambeaux orangés éclairaient les ruelles de la cité voilée de son manteau de pierres grises. Le ciel aussi semblait triste. Les nuages avaient pris les étoiles en otage, l’air était gorgé d’humidité et la nuit s’annonçait froide et cruelle pour les rats des rues comme moi.

C’est au sein de ce décor que je marchais lentement, sans but réel, comme un fantôme hantant les ruelles sombres de la capitale. Même si le mois d’août n’était pas connu pour ses grands froids, ce soir je pouvais presque voir mon haleine dans l’air. Mes vêtements minces me collaient à la peau, le pavé était gelé sous mes pieds, je n’étais pas outillé pour affronter de telles conditions. Cependant, j’avais appris comment y survivre dans mes années de cavale à Gören. Marcher. Marcher toute la nuit, faire circuler le sang, me réchauffer par l’effort jusqu’à m’échouer quelque part au petit matin où le soleil plus clément pourrait s’occuper de réhabiliter mon corps frêle. En effet, je n’avais pas beaucoup de gras pour me protéger de la morsure du froid comme mes repas se résumaient bien souvent aux miettes que je réussissais à chaparder. Peut-être aurait-il été plus simple que je me prépare un petit feu? Sans doute, mais me résoudre à jouer avec cet élément démoniaque me semblait pire encore que de passer la nuit à errer jusqu’à l’épuisement.

La lune, emmitouflée dans son manteau de nuage, ne daignait illuminer mon chemin. Par chance, mes yeux étaient adaptés à la noirceur et je m'évitais ainsi de trébucher et me blesser plus que la basse température ne le faisait déjà. J’avançais sans réfléchir, le regard vide, mes pieds regrettant à chaque pas de toucher un sol toujours plus froid qu'au pas précédent. Mon seul réel objectif était de trouver un moyen de réchauffer mon petit corps qui s’endormait douloureusement avec les heures. Dépouiller un passant de ses fourrures, me faufiler dans une maison mal verrouillée… ou peut-être trouver la chaleur du lit d’un inconnu. La première solution se présentant à moi allait être la bonne. Je cherchais simplement à survivre et ma valeur écrasait largement celle de toute personne croisant ma route. De la chaleur. J'ai besoin de chaleur.
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Ven 2 Oct - 14:57
Le papillon et le ratJaëlle & AzaléeJ’étais arrivé à Myrefall avant le temps des festivités, mais il serait bientôt temps de me régaler des friandises et de l'ambiance gaiement offerte par Noasis. L’ambiance festive avait amené avec elle la joie dans les ruelles sombres et humides. Celle-ci semblait bien plus belle, propre et décoré qu'à l'habitude. L’air était froid, désagréable à souhait et je me hâtais de naviguer entre les passants entre les rues. J’avais payé pour une chambre dans une auberge tôt en mâtiner, l’auberge du Poney Fringant. Toutefois, je me retrouvais alors paumé, puisque j’en avais perdu la localisation. La tête dans les nuages et les pensées sur la lune, je n’avais pas réellement porté attention à la rue ou se trouvait mon lieu de repos pour ce soir, puisqu’un commerce de fruit avait rapidement attiré mon attention complète.

Tournant vers la droite, j’esquivais de justesse un couple marchant main dans les mains. Je leur présentais mes excuses et recommençait à marcher en regardant frénétiquement de gauche à droite. Mon panier transportant mes biens dans mes bras, il commençait à peser lourd et j’avais hâte de pouvoir enfin le déposer. Les nuages camouflaient l’éclat lunaire, mais étant un papillon de nuit, je me sentais alors parfaitement dans mon élément. Les yeux grands ouverts, j’avançais avec confiance et soudainement, réalisaient… L’auberge était vers la droite! Oui! Ce commerce me rappelait vaguement quelque chose! Je tournais alors subitement vers la droite, par entrain de finalement me réchauffer.

Remuant les ailes joyeusement, j’atteindrais bientôt ma destination, j’en étais certaine! Je me retrouvais alors face à un homme. La collision ne fut pas brutale, mais je tombais, alors sur les fesses plus que de surprise qu’autre chose. Le panier se retrouvant sur mes jambes après cette chute, je relevais mon regard étoilé vers l’inconnu et répondait alors, le cœur battant à la chamade,

-Ha! Je suis désolé! Je n’ai pas pensé à ralentir! Je ne pensais qu’à l’auberge…

Je réalisais alors ma maladresse et me rappelait que dans les coutumes locales, il est important de se présenter. Sinon, cela peut être perçu comme un manque de respect. Restant assise au sol, je rajoutais alors,

-Ho! J’oubliais encore qu’il faut commencer par se présenter… Je me nomme Jaëlle et vous?


La morsure du froid sur mes fesses m’incitait à me lever sans plus attendre. Sans parler que j’étais en robe… Mes cuisses commençaient déjà à frissonner de l’impact de l’humidité dans celles-ci. Je remarquais alors qu’il était pied nu et pointait ses membres à découvert du doigt. Ne lui laissant pas le temps de se présenter à son tour,

-Mais vous êtes pieds nus! Vous allez attraper froid!
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Ven 2 Oct - 18:38
Le papillon et le rat (Feat. Jaëlle)

Malgré mon excellente vision dans le noir, je n’eus même pas le temps de cligner des yeux que je me trouvais au sol, subissant le même sort que l’étranger ayant initié la collision. Dans d’autres circonstances, mes réflexes aiguisés m’auraient permis de rester sur mes jambes, mais le froid avait engourdi mes membres d’une lenteur abominable. À peine étions nous atterris sur le pavé que l’inconnue, vraisemblablement une femme, me bombarda de paroles toutes plus inutiles les unes que les autres. Enfin, pas totalement comme j’en retirais une naïveté qu’il m’allait être facile d’exploiter plus tard.

Bref, la situation était à mon avantage. Une jeune femme candide et généreuse venait de bousculer un inconnu apparemment en détresse. L’étourderie de cette personne m’énervait déjà, mais elle pouvait me procurer la chaleur dont j’avais besoin. J’enfouis donc mon dédain pour porter ce masque de l’innocent rat des rues ayant besoin de se faire sauver. C’était un rôle que je savais bien jouer, qu’elle me considère homme ou femme, la frêle victime allait être le personnage en scène pour ce premier acte.

-Non, ne vous excusez pas… C’est moi qui n’aurais pas dû marcher au milieu du chemin, je suis désolé.

Je passais ma main dans mes cheveux de perle d’un air quelque peu embarrassé, ma voix androgyne était douce et mon regard n’osait pas rencontrer le sien. Cependant, mes yeux tombèrent par une chance inouïe sur quelques fruits perdus du panier que transportait la jeune femme. Il n’en fallait pas plus pour que j’en subtilise avec une infinie discrétion deux sur trois, remettant le dernier à sa propriétaire.

-Vous avez fait tomber ça.

Cette tactique était commune, je l’avais répété des centaines de fois. Pour attirer la sympathie en profitant tout de même la situation, il suffisait de sacrifier l’un des objets égarés pour en remporter le reste. De cette manière, en plus de gagner quelques biens, l’interlocuteur gardait une image positive du voleur lui ayant restitué l’une de ses possessions. Il suffisait d’être assez doué pour ne pas se faire prendre à subtiliser le reste de la cagnotte.

-J’espère que vous ne vous êtes pas blessé au moins?

J’avais volontairement esquivé sa question sur mes pieds nus, laissant encore mijoter un peu la passante. Alors qu’elle se relevait, je pris le temps d’examiner la nouvelle venue en évitant de regarder son visage. Sa robe immaculée, comme mes cheveux et les siens, lui donnait l’air d’un fantôme. Aussi, de grandes ailes que j’avais du mal à décrire perçaient son dos. Cette caractéristique était une première pour moi, mais comme j’avais déjà vu des démons aux ailes de chauve-souris, ça ne me semblait pas plus improbable que des ailes de papillon. La peau de la dénommée Jaëlle était à l’image de tout le reste de son corps, blanche, et cette uniformité dans les couleurs me fit presque envisager sérieusement l’hypothèse que j’avais à faire avec un esprit. Or, que je sache, les esprits ne transportent pas de paniers de fruits…

Suite à cet examen visuel, j’en vint à me relever lentement, mes bras se croisant sur mon buste et mes mains s’accrochant au-dessus de mes coudes. Je me faisais petit, petit et fragile.
-Je m’appelle Azalée, mais habituellement on ne m’appelle pas. Vous pouvez continuer votre chemin, toutes mes excuses d’avoir allongé votre route.

L’appât était lancé, ne restait plus qu’à voir si elle allait mordre. Dans le mince pourcentage de chance qu’elle décide de poursuivre sa route sans plus de considération, je pouvais toujours la suivre jusqu’à obtenir ce que je voulais d’elle… mais je préférais ne pas me mettre la milice à dos.
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Dim 11 Oct - 11:15
Le papillon et le ratJaëlle & AzaléeLe jeune… Homme? Je ne savais pas trop comment le qualifier. Je le fixais avec intérêt et surtout, peur pour lui. Il semblait congelé, et je ne pouvais le blâmer avec de froid et cette humidité. Sa voix douce apaisait légèrement mon rythme cardiaque qui s’était déchaîné avec la collision et je détendais mes épaules lorsqu’il me redonnait l’un de mes fruits. Souriante, j’observais les traits de celui-ci et finit par secouer ma tête de gauche à droite.

-Je vous le donne, vous pouvez la garder. Ce sont des pommes fraîches et sucrées, les meilleurs!

Et puis, j’étais loin d’être démuni… Petite mangeuse de viande, j’étais plutôt bien à mon domicile. Mon jardin faisant pousser légume et fruit avec un peu de soin tous les jours. Loin d’être dans le besoin, j’avais plutôt un élan d’empathie pour ce phénomène, l’itinérance. J’en avais déjà entendu parler, surtout présent dans les grandes villes, ont parlait d’individus sans domicile fixe. Des nuisances sur le plan socioéconomique qui doivent parfois se résoudre au vol pour survivre. Je ne pouvais confirmer qu’il était dans cette situation, mais pourquoi un homme vivrait-il dans le froid sans souliers si ce n’était pas le cas.

-C’est gentil de vous inquiéter, mais je vais très bien Azalée. Enchanté de faire votre connaissance.

Inclinant la tête sur le côté, je le fixais alors d’un air pensif et finissait par me lancer à l’eau. Je demandais alors sans gêne,

-Vous avez esquivé ma question sur vos pieds. Pourquoi vous n’avez pas de soulier ou de vêtements plus chauds? Il fait froid ce soir, beaucoup trop froid pour rester à l’extérieur longtemps.

Démontrant une certaine naïveté, je n’en restais pas moins intelligente. Redressant mon panier dans mes bras, j’attendais alors sa réponse pour me faire une idée de sa situation. Il vaut toujours mieux de valider l’information à la source. Se créer des réponses préconstruite et basées sur un jugement non fondé est une erreur fréquente qui peut amener à beaucoup de malentendus. Je désirais éviter cette erreur et cherchait donc à évaluer le risque, l’urgence et la dangerosité chez cet homme avant de prendre une décision. Peut-être était-il sorti très rapidement de chez lui pour aller chercher quelque chose, mais comptait retourner dans la chaleur de son chez soi très bientôt? Bon, j’en avais franchement des doutes vu ses réactions et son désir de se faire très discret… Mais je pouvais toujours espérer pour lui, espérer qu’il ait une maison à lui, une famille qui l’attend et tout le bonheur du monde.
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Sam 17 Oct - 14:24
Le papillon et le rat (Feat. Jaëlle)

Le sourire niait de ma proie et son apparente charité étaient tout ce que j’avais besoin pour que mon plan fonctionne. Elle venait de m’offrir la pomme que je lui avais rendue et c’est sans plus de protestation que je fourrais le fruit dans ma maigre besace où reposaient déjà les deux autres. Naturellement, voyant la possibilité de retirer à la jeune femme bien plus que trois pommes, je gardais mon rôle de petite créature fragile et désemparée. Je murmurais un merci à la belle dame, la tête toujours baissée, comme attendant mon châtiment pour l’avoir fait trébucher.

Alors que l’inconnue me rassurait quant à ses intentions pacifiques, je relevais lentement mes yeux d’ivoire et échangea un léger sourire en coin avec la bienfaitrice. Elle découvrait donc mes traits finement sculptés dans la terre ocre ainsi que mes cheveux comme des fils de soie de la même couleur que les siens. La lune timide faisait bien contraster la pâleur du papillon avec la teinte obscure de la peau salie du rat des rues. Maintenant que je pouvais observer son visage, Jaëlle avait ça de particulier que ses yeux étaient à l’image d’un ciel de nuit étoilé. Certains pourraient trouver dérangeant de voir des iris si particulières, mais pour ma part une curiosité sincère venait de fleurir en moi.

Le sourire flottant sur mon visage exprimait de la gêne et même, si elle avait bon œil, une certaine honte. Pauvre Azalée! Pauvre victime ne trouvant son souffle que dans les affres de la nuit. Voyons si ton numéro est convainquant…

-Dame Jaëlle, je suis bien obligé d’avouer que je ne possède que ce que j’ai sur le dos. Il fait froid ce soir, mais j’ai espoir que le soleil de demain saura me réchauffer suffisamment pour que le souvenir de cette nuit ne soit qu’un mauvais songe. Vous pouvez continuer votre route, ma dame, j’ai survécu à des inconforts plus grands.

Mon ton était calme et résigné, comme si j’avais tenu ce discours des milliers de fois. Je n’avais pas cet air plaintif des autres marginaux, j’avais bien compris que pour alimenter la compassion il fallait jouer une autre musique que les pleurnichements et les lamentations. Aussi, je jouais du vocabulaire soigné que j'avais appris en écoutant mes maîtresses à Malgoth. Les mots sont une arme redoutable et je comptais bien en faire bon usage. C’est donc sans plus en dire que je fis un pas de côté et inclina légèrement la tête. Je m’étais retiré du passage de la femme avec la politesse des sujets envers la royauté. Maintenant que j’avais son attention, il me suffisait de lui montrer toute ma délicatesse pour la mettre en confiance. Après tout, qui allait inviter un rat mal éduqué à entrer dans sa demeure?
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Lun 19 Oct - 11:49
Le papillon et le ratJaëlle & AzaléeJ’obtenais finalement réponse à mes questions. Mais plus l’homme dévoilait la réponse à mes interrogations, plus je me perdais dans ses traits faciaux. Je le fixais, attentive à ses mots et m’épatais devant ses traits fins, masculins et féminins à la fois. La minceur de ses cheveux, aussi clair que les miens sous les rayons de la lune était hypnotisant. Je le découvrais, il me découvrait et je sentais mon petit cœur se serrer plus son discours avançait. Femme sensible devant une scène chargée en émotion, mon visage devenait de plus en plus triste, alors que je me retenais de le serrer dans mes bras pour chasser les larmes qui ne tardaient à venir. Mais non, il restait debout, fort et prêt à faire face au froid. Je voyais sa faiblesse comme une force et j’étais impressionné de sa capacité à formuler son état. L’authenticité est pour moi un beau trait de caractère vu mon incapacité à mentir et je lui étais reconnaissante d’être franc.

Il s’écartait de mon passage gracieusement et je reconnaissais également un vocabulaire soigné. Je développais aussitôt un intérêt pour cet étrange personnage aux manières bien axé sur la politesse et le respect. Quelle était son histoire? Un enfant de noble issu d’une éducation sans faille se retrouvant à la rue après la chute de la fortune familiale? Un servant d’un château se retrouvant sans emploi? Un Orphelin ayant appris l’étiquette? Je voulais découvrir son histoire et alors qu’il allait pour continuer son chemin seul, je relevais une main avec impuissance dans sa direction. Ma voix s’élevait alors doucement, alors que je lui offrais aussitôt,

-Attendez Azalée! Vous n’êtes pas obligé de faire preuve d’autant d’étiquette à mon égard. Et puis, l’idée que vous passiez la nuit dehors est pour moi inconcevable. J’ai une chambre à l’auberge du Poney Fringant pour cette nuit, je vous offre l’hébergement en échange de quelques histoires.

Je souriais paisiblement et abaissait ma main. Le repas était compris avec le prix de la chambre pour une personne, mais je pourrais me permettre de lui en payer un également.

-Je peux me permettre l’achat d’un repas et vous seriez au chaud pour ce soir. Le seul problème est que je ne me rappelle pas de la localisation de l’auberge.

Je regardais autour de moi, cherchant une rue qui m’aiderait à me repérer dans cette énorme ville. Les bois de Xavaar me manquaient et je retenais une moue boudeuse. Ma maison aurait été un lieu beaucoup plus accueillant pour un partage d’histoire, surtout que la sienne semblait très prometteuse.
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Lun 19 Oct - 16:58
Le papillon et le rat (Feat. Jaëlle)

Bien qu’un peu surpris par tant d’émotions de la part de la passante, la visible empathie qu’elle avait à mon égard était un filon d’or que je comptais saisir. Afin de définitivement la faire tomber dans mon piège, je fis mine de partir avec lenteur, attendant l’objection qui ne tardait pas à arriver. En effet, la belle ailée me retint par les quelques mots que je voulais lui soutirer. Elle m’invitait à sa chambre pour la nuit et, en prime, j’avais gagné un repas à sa charge. Merveilleux! Je n’aurais pu souhaiter mieux. En échange de cette promesse, j’offris à la jeune femme un doux sourire gêné.

-Je… Je vous remercie de votre générosité, ma dame. Je veux bien vous suivre jusqu’à la taverne et je vous conterai toutes les histoires que vous voudrez entendre.

Malgré ses recommandations, je gardais mon vocabulaire courtois. Je fis donc un pas dans sa direction, posant mon regard dans ses mystérieux yeux de minuit. Hypnotisé, je soufflais pour moi-même quelques mots sans quitter les pupilles uniques de ma compagne.

-On y trouve la toile d’un ciel étoilé, comme un miroir montrant le trésor que les nuages se gardent jalousement de nous dévoiler ce soir…

Puis, me rendant compte de ce que j’avais dit tout haut, je détournais rapidement le regard qui rencontra la pierre froide du pavé. Je changeais aussitôt le sujet, remontant mes yeux du sol au mur jusqu’à une petite pancarte de bois donnant le nom de la rue sur laquelle nous nous trouvions.

-Ha, le Poney Fringuant, je sais où c’est, vous n’avez qu’à me suivre!

Et sans plus traîner dans la ruelle, comme j’avais tout intérêt à entrer au plus vite pour me réchauffer, je me mis en marche. Problème, je n’avais aucune idée d’où se trouvait cette auberge. J’étais arrivé à Myrefall depuis quelques jours à peine, j’aurais même du mal à dire par où j’étais entré dans la ville. Cette cité était bâtie comme un véritable labyrinthe. Mais bon, tant que Jaëlle ne savait pas non-plus où on allait, je restais crédible. Tant pis si on avait à prendre milles détours, j’avais juste besoin d’un peu de chance… (3/20, échec) mais l’orientation ce n’était pas mon fort.  Après quelques minutes à tourner à gauche puis à droite et voyant bien que mon coup de bluff commençait à paraître, j’avalais mon agacement pour remettre en place mon caractère de délicat garçon que la jeune femme avait suivi jusqu’à nulle part. M'arrêtant et me retournant vers ma compagne, je lâchais finalement la vérité, penaud.

-Pardon ma dame. J’ai menti. Je voulais être à la hauteur de votre bonté, mais je n’ai réussi qu’à vous décevoir. Je ne sais pas où se trouve l’auberge que vous m’avez nommé, comme je ne fréquente pas les commerces… Je suis désolé. Je ne vous mérite pas.

Mon air était abattu et mon ton presque tremblotant. Encore une fois, je n’avais pas osé affronter le regard du papillon. D’ailleurs, ce n’était pas que ma voix qui tremblait, mais bien tout mon corps qui commençait à être secoué de grelotements en réponse au froid qui ne m’avait pas lâché d’une semelle. Je me faisais petit, couvert de honte et sincèrement peu fière de ma performance. Pour vu que ma tendre proie ne me file pas entre les doigts.
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Jeu 22 Oct - 11:51
Le papillon et le ratJaëlle & AzaléeNotre échange de procéder me convenait. Je lui payais le repas et lui offrait une place dans ma chambre en échange d’histoire. J’espérais qu’il me parle de la sienne, mais je n’avais pas été précise quant à la nature de ma demande. Après tout, cela pouvait être gênant de dévoiler son sac après à peine une heure de rencontre. Je comprenais sa timidité et respecterait son désir de garder sa vie privée s’il le désirait plus tard. S’il pouvait me raconter des histoires entendues dans les rues, des rumeurs, sur ses voyages? Peu importe, déjà cela saura répondre à ma demande et occuperait notre soirée amplement. Approchant de moi, il me fixait dans les yeux et je soutenais alors son regard. Je sais que la vision de mes yeux peut s’avérer troublante, mais il n’était pas effrayé et je le laissais simplement découvrir ce puits sans fond.

Je ne m’attendais toutefois pas à un tel compliment… Alors que les mots s’échappaient de ses lèvres, je sentais une chaleur atteindre mon visage, dirigé sur mes joues principalement. Je baissais le regard, alors qu’il baissait le sien vers la pierre et je n’arrivais à rien dire sur le coup. Nous étions debout et plantés là, tous les deux, en silence sous le choc. Azalée retrouvait ses esprits plus rapidement que moi, il guidait son attention sur notre objectif commun, soit trouver cette auberge tant attendue. Je le suivais alors en silence, jusqu’à finalement arriver à articuler alors qu’on tournait dans une nouvelle rue à droite,

-Ce que tu as dit, c’était très beau Azalée. Magnifique.

Il ne revenait pas sur le sujet et dévalait dans les rues. Il semblait fuir la conversation, mais je savais qu’il m’avait entendu. Il devait être un peu comme moi, soit ne pas savoir comment réagir devant tant de romance et délicatesse. Nous étions donc deux boulets sur le plan émotif, courant dans les rues pour chercher à se réchauffer, glorieuse image! Après un temps, nous semblions un peu plus loin du centre-ville et je ne reconnais pas un seul bâtiment. Regardant de gauche à droite, il se tournait vers ma personne après s’être immobilisé et m’avouait la vérité.

Je ne réagissais pas sur le coup. Il est vrai qu’il aurait pu simplement m’aviser de ne pas connaître l’endroit dès le départ, mais au final, il avait fait de son mieux. L’important est le désir derrière les actions et non le résultat. Je voyais bien son regret alors qu’il me présentait ses excuses également. Détendant mes poings, j’observais sa posture recroquevillée et surtout, gelée. Nous devions trouver l’auberge au plus vite, se réchauffer était la première étape, car le froid commençait à m’endormir.

-Ce n’est pas grave Azalée. J’accepte tes excuses et la prochaine fois, dit le moi tout simplement si tu ne connais pas les lieux. Il est impossible de tout savoir et je ne te considère pas inférieur à moi de ne pas être en mesure de t’orienter dans cette énorme ville.

Observant les environs, je lui faisais signe de me suivre et tournais à gauche. Je cherchais à rejoindre la rue centrale pour demander notre chemin à des citoyens de la ville. (17/20 Succès) À droite… Puis droite, puis gauche et… Enfin! La rue centrale était devant nous! Soupirant de soulagement, je jetais un regard inquiet vers mon nouvel ami. Amie? Je secouais ma tête, ce débat serait pour plus tard! Attirant l’attention d’un couple, je me hâtais alors de demander,

-Désolé de vous déranger. Pourriez-vous m’indiquer où se trouve l’auberge du Poney Fringant?
-C’est sur la droite, sur la rue centrale. Vous êtes à environ 10 minutes de marche.
-Merci à vous et Bonne nuit!

Prenant la direction indiquée, je commençais alors à marcher un peu plus rapidement… Soit à la vitesse d’Azalée vu mes courtes jambes et je lui demandais d’un ton inquiet,

-Tu arriveras à tenir jusqu’à l’auberge?
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Sam 24 Oct - 17:40
Le papillon et le rat (Feat. Jaëlle)

Les quelques secondes entre mon aveu et la réponse de ma compagne m’avaient parue éternelles. Cependant, elle semblait encline à me donner une chance au vu des doux mots que je lui avais adressé avant d’aller nous perdre dans les tréfonds de la ville. D'ailleurs, ma réflexion se fit confirmer par la jeune femme lorsqu'elle accepta mes excuses sans aucune méchanceté. Certes elle me fit la morale sur l’importance d’être franc, mais je n’eus qu’à acquiescer avec un air de regret pour que mon manquement soit pardonné.

-Merci, je ferai bon usage de votre confiance.

C’est Jaëlle qui prit le rôle du guide pour la suite des opérations et, par chance ou par talent, retrouva la route principale en quelques minutes. Elle venait de jeter un regard dans ma direction, sans doute pour voir si je suivais toujours, et j’y répondis par un petit sourire en coin. En réalité, chacun de mes pas provoquait une grande douleur qui arrivait presque à me faire tressaillir. C’était comme si des centaines d’aiguilles de glace s’enfonçaient dans ma chair à chaque fois que mes pieds rencontraient le sol gelé. Malgré tout, je gardais mon mal sous mon sourire, là n’était pas le moment d’exploiter cette faiblesse.

Alors que le papillon allait demander son chemin à des passants, je restais en retrait pour ne pas me faire repérer par les humains. En effet, ma peau terreuse avait cette fâcheuse habitude d’attirer la méfiance, le mépris ou la colère des autres races et, en ce moment, je n’avais pas besoin d’ajouter la haine des drows à la souffrance de mon corps. Heureusement, tout se passa sans accrocs et je n’eus qu’à rejoindre ma compagne lorsqu’elle reprit la route vers l’auberge tant convoitée.

Après quelques minutes de marche, le silence de la nuit fut rompu par la voix inquiète de la belle ailée qui scrutait mon corps frêle grelotter pour combattre la morsure du froid. Son tracas était touchant, elle semblait réellement se soucier de mon état. Je me sentais presque mal de l’utiliser pour mes besoins… mais presque n’était pas assez pour que je renie mes habitudes.

-Je dois avouer que le froid a engourdi mes membres et lacère mes pieds, mais je vais réussir à atteindre le gîte. J’ai cette volonté profonde de vivre, ce n’est pas un soir, aussi glacial soit-il, qui m’emportera dans la tombe.

Ma voix était toujours douce et je regardais droit devant moi, distinguant au loin un bâtiment qui pourrait très bien être l’auberge. J’étais d’un calme impénétrable malgré les tortures de la fraîche et les mots que je venais de divulguer étaient d'une sincérité assez rare pour le souligner. Un petit sourire vint à nouveau flotter sur mes lèvres alors que mon regard de lune rencontrait ses iris de perséides.

-J’apprécie votre inquiétude, ma dame, il m’est rare de sentir que mon état soit d’une quelconque importance pour un autre vivant. Cette considération est un cadeau que je garderai précieusement!
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Ven 13 Nov - 21:08
Le papillon et le ratJaëlle & AzaléeJe ressentais un léger pincement au cœur lorsqu’il m’avisait rarement être considéré par d’autres êtres vivants. Je le fixais alors, par-dessus mon épaule tout en continuant de marcher d’un bon pas. Je savais que le froid mordant le torturerait et je voulais rapidement chasser son emprise de sur mon nouvel ami.  Je ne savais pas trop comment réagir à ce compliment quant à mon attitude, qui était pourtant tout bonnement naturelle. Je ne me serais pas imaginé le considérer autrement que mon égal. Je clignais des yeux, retournait mon regard devant moi alors que l’auberge n’était plus qu’à quelques mètres.

-Ceux qui te voient autrement que leur égal sont des idiots égocentriques alors. Personne n’est au-dessus d’un autre et aucun métier n’est moins important. Tout contribue au bon fonctionnement de notre société.

Enfin, la taverne était devant nous. La sculpture en bois de la tête d’un poney était accrochée au-dessus de la porte de chêne massive. Poussant celle-ci en grimaçant vu sa lourdeur, je soupirais de soulagement lorsqu’une vague de chaleur, alimenté par le feu dans le foyer et le nombre de corps ivre présent dans la pièce me réchauffait l’épiderme. Je me hâtais d’avancer pour laisser entrer Azalée et me dirigeait aussitôt devant le comptoir du bar. Un grand homme joufflu et à la barbe massive nous fixait alors. Ses prunelles brun passant de moi, à mon ami. Ses yeux s’illuminaient finalement, alors qu’il me reconnaissait.

-Haaa! Dame Nightweaver c’est ça? Je suis heureux que vous ayez pu trouver!

Il se penchait légèrement, amenant sa main sous le comptoir et finissait par se redresser en me tendant une clé en fer. Prenant celle-ci entre mes mains délicates, je le remerciais alors aussitôt, puis remarquait sont regard méfiant vers l’individu à mes côtés.

-Vous avez ramené un ami à vous?

Je reconnaissais alors de dédain, cette crainte qu’Azalée m’avait avoué dans les ruelles sombres. Cette méfiance naturelle à son égard, en provenance des citoyens de Myrefall. Lui lançant alors un regard en coin, je finissais par sourire paisiblement et par répondre,

-Je le connais. Je l’ai invité à passer la nuit dans ma chambre vu la fraîcheur extérieure.
-Je vois.

L’homme continuait de le fixer, puis finissait par soupirer en versant de la bière dans une chope qu’il tendait à un autre client,

-Votre repas était prévu pour une personne.

Je fouillais alors dans mon panier. Ma fouille était presque frénétique, jusqu’à finalement en sortir une petite bourse avec trois pièces.

-Ce sont mes dernières, cela serait suffisant pour un repas pour deux ce soir et au matin?

Le tavernier fixait alors de nouveau Azalée, puis retournait son regard vers ma personne. Il semblait réfléchir, réticent, mais acceptait finalement mon offre en prenant les pièces,

-Ne dites pas aux autres clients que vous avez payé moins cher. Vous pouvez vous asseoir à une table, une serveuse viendra vous porter le repas très bientôt.

Je le remerciais de nouveau, lui souriant en  retour de toutes mes dents. Trouvant une table vide, j’y prenais place en invitant Azalée à faire de même. Je soupirais, alors que la chaleur du feu réchauffait mes ailes.

-Le feu fait tellement de bien… Le repas ne comprend pas d’alcool par contre et je n’ai plus de pièce, je suis désolé.
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Mer 18 Nov - 17:30
Le papillon et le rat (Feat. Jaëlle)

La réponse forte de caractère de ma compagne sur la réticence des autres races à mon égard me fit rigoler. Personne n’est au-dessus d’un autre? Dans quel univers vivait cette femme? Les rapports de pouvoir sont partout, en permanence, que ce soient les rois ou les dieux, les parents ou les tortionnaires, les hommes et les animaux… L’égalité n’est pas un concept que peuvent posséder les simples vivants, comme l’infini. Cela étant, la candeur de l’ailée était rafraîchissante, en quelque sorte, et elle en devenait d’autant plus facile à manipuler. Remarque, depuis notre rencontre, un beau sourire avait suffi à me faire gagner toutes mes causes et je n’allais pas m’en plaindre.

Nos pas nous ayant finalement menés à l’auberge tant convoitée, je ne me fis pas prier pour entrer à l’intérieur lorsque Jaëlle m’y invita. La vague de chaleur embrassant mon corps en franchissant le seuil m'était exquise. Je ne m’approchais pas instinctivement du feu, étant plus ou moins alaise devant les flammes, mais je savais en apprécier le réconfort en restant derrière le papillon. Mon corps commençait déjà à se dégeler, le soulagement de la chaleur retrouvée laissant place au picotement désagréable de ses effets sur mes membres engourdis par le froid. La soirée allait être bonne!

D’ailleurs, le tavernier qui me dévisageait depuis mon entrée dans son établissement semblait indiquer à ma compagne que je n’étais pas vraiment le bienvenu ici. Cependant, je n’eus pas le temps de rétorquer que la jeune femme avait déjà pris ma défense. Pour appuyer sa plaidoirie, j’offris à mon tour un grand sourire au tavernier pour qu’il ne renonce pas à sa bonne foi. Il fini par céder après un peu d'insistance et quelques pièces de la part de la belle au teint de lune et il accepta finalement mon existence dans son auberge. Heureux de ne pas avoir à me battre pour vivre pour une fois, je suivis Jaëlle sans faire d’histoire à la table qu’elle avait choisis. Je lui chuchotais doucement quelques mots en m’asseyant.

-Merci pour votre aide, ma dame.

Alors que mon interlocutrice s’excusait de ne pas pouvoir fournir de l’alcool avec notre repas, je haussais les épaules, souriant, et attrapa délicatement sa main. Ma paume encore froide de l’extérieur recouvrait la blancheur de l’ailée comme la coquille d’un mollusque recouvre sa perle.

-Ça ne fait rien, de recevoir un repas digne de ce nom est déjà plus de luxe que je n’en ai eu depuis des lustres. Ne vous inquiétez pas, vous avez toute ma reconnaissance et je vous offre encore milles merci.

C’est sur ces mots que la serveuse arriva et je relâchais discrètement, par le fait même, la main de l’hybride. L’humaine eut exactement la même réaction que son patron à mon égard, un regard réticent et légèrement confus avec cette différence qu’elle avait la délicatesse de nous offrir un air faussement jovial du plus bel effet.

-Bonjour à vous! Au menu aujourd’hui vous avez le choix entre la salade maraîchère, la morue aux olives et la volaille confite aux fruits de saison!

N'étant plus atteint par la méfiance des inconnus, je restais simplement poli avec la serveuse. Sans grande surprise, je n’avais jamais goûté à aucun des plats qui m’étaient proposés. Enfin, peut-on compter le mâchage de feuilles et de racines lors de mon périple en forêt Görenienne comme une salade? Cette réflexion de côté, j’avais un appétit plus carnassier et une dent sucrée qui me fis vite pencher vers le dernier choix. En plus d’un aspect gustatif non négligeable, j’estimais que c’était l’assiette la plus susceptible de me sustenter sur le plus long terme.

-Je vais prendre la volaille, s’il vous plaît.

Une fois ma commande passée, mon regard retrouva celui de ma charmante amie. Ce soir, je n'allais avoir d'yeux que pour elle.
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Lun 23 Nov - 16:39
Le papillon et le ratJaëlle & AzaléeManger est un besoin de base. Savoir que ses besoins à la base de la pyramide physiologique n’étaient pas compensés m’attristait. Bon, depuis que je l’avais rencontré mon cœur était lourd de regret face à cet homme démuni. Je ressentais même une vague de culpabilité alors qu’il ne devait pas être seul dans cette situation précaire. Plusieurs étaient dans cette situation et je m’en voilais les yeux en dévorant ma salade et mes ragoûts à Myrthana. Les nobles dévoraient leur volaille et tachaient leur vêtement d’éclat de tomate, alors qu’ils mangeaient sans penser au gaspillage qui pourrirait le sol avec leur détritus. Cela ouvrait une dimension nouvelle dans la gestion des effectifs humains et ma vision de cette société se voulant civilisée.

Encore le jugement du regard de la serveuse sur mon amie. Cette fois toutefois je ne m’énervais pas, je comprenais que le problème n’était pas aussi simple que du racisme. Non, le problème était d’une nature beaucoup plus inquiétante, puisqu’il était d’origine socioculturelle. On parlait ici de quelques générations d’individus brimés dans leur éducation à une seule façon de penser individualisme. Plusieurs races changées dans leurs valeurs, cultures, la noblesse devenant oppression sur le peuple. Voilà pourquoi j’ignorais le regard méfiant dans la jeune femme et me contentait de sourire en demandant,

-La salade avec deux verres de lait chaud, avec du miel à l’intérieur, s'il vous plaît.

Elle prenait notre commande en note et s’éloignait alors vers le bar et la porte menant à la cuisine. Soupirant en profitant de la chaleur du feu, je fermais brièvement les yeux et ouvrait mes ailes, puis les refermait. Je me sentais déjà mieux, beaucoup mieux même! Je posais alors mes prunelles sur Azalée et le regardait d’un air un peu plus sérieux qu’auparavant. C’est alors que je soufflais d’un ton bas, ne voulant pas attirer l’attention sur nous,

-Tu sais… J’étais en colère de leurs attitudes à ton égard au départ… Maintenant, j’en suis plutôt attristé… Car nous ne parlons pas d’une simple erreur de jugement ou de racisme. Le problème serait beaucoup trop simple à régler. Non, ici le problème est bien plus large et s’étend sur plusieurs générations d’enfant mal informé et éduqué dans des termes individualismes.

Fixant le feu, je laissais les flammes danser dans le reflet de mon regard alors que la braise orange et jaune m’hypnotisait. Je restais silencieuse quelques secondes, avant de poser de nouveau mon regard sur le jeune homme? Femme? Il m’avait dit de le considérer comme je le voulais et j’optais alors pour le masculin, puisque normalement il l’emporte sur le féminin. Réalisant que j’étais contaminé moi-même, teinté par de fausses idées, je grimaçais et rajoutait,

-J’ai une terre à Xavaar, dans la forêt de Myrthana. Tu seras le bienvenue si tu as besoin d’un refuge lors des hivers glacés, tu n’auras qu’à faire ta part sur celle-ci pour y rester. J’aimerais que tu m’indiques si je dois t’appeler au masculin ou au féminin. Je ne veux pas me baser sur une fausse vérité comme le fait déjà les habitants de cette ville à ton égard.
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Mar 24 Nov - 20:09
Le papillon et le rat (Feat. Jaëlle)

Des verres de lait avec du miel? Pourquoi pas. Mon amour pour le sucre allait être gratifié d’une nouvelle boisson qui s’annonçait délicieuse. Après sa commande, le sourire de ma camarade pour la serveuse se mua en soupire lorsque cette dernière disparut dans la cuisine. Elle avait sans doute perçu comme moi la méfiance de la jeune humaine. Ceci dit, ça ne me faisait plus grand-chose d’être pris à parti par… tout le monde en fait. À force on s’habitue au mépris, il devient la norme. Les mots de l’ailée confirmèrent mes soupçons, elle disait être triste par le jugement fait d’office envers ce qui est différent. Elle soulevait un bon point sans doute, l’éducation, mais j’étais assez mal placé pour parler de ce système comme je n’y avais jamais été convié.

Alors que Jaëlle marquait une pause dans son dialogue, portant son regard vers le feu, le mien se riva vers ses prunelles. Ses iris étaient comme des miroirs où dansaient les flammes et je su trouver dans ce reflet inoffensif une certaine beauté qui était autrement éclipsée par ma crainte de cet élément. Ses yeux de minuit, je ne pouvais que les admirer. Mon observation fut interrompue lorsque le papillon reprit la parole, son regard se posant à nouveau dans le miens. Elle me conviait à passer sur ses terres en Xavaar, c’était une charmante invitation que je n’allais pas oublier si je m’échouais un jour dans ce pays hostile envers ma race. Site à quoi, sa question quant à mon genre me fit hausser les sourcils de surprise. Rarement m’avait-on demandé de choisir par moi-même de quel sexe on devait m’affubler, cruel dilemme…

-Hmm et bien… Je dois avouer ne pas trop savoir quoi vous répondre, ma dame. Continuez comme vous avez commencé, le masculin me va.

Au final j’avais haussé les épaules, comme abandonnant ce combat. En vérité, ce soir peu m’importait qu’on me prenne pour fille ou garçon, après tout j’avais simplement besoin d’un toit, de chaleur et d’un repas chaud. Par contre, une idée me traversa l’esprit en repensant aux propos de ma camarade quant au jugement et à la méfiance due à l’éducation. Suivant cette idée, je repris doucement la main de l’ailée, tournant sa paume vers le plafond.

-Dites-moi Jaëlle, si je vous proposais de mettre une araignée que vous savez venimeuse ici, au creux de votre main, en vous assurant qu’elle ne vous mordrait pas, le feriez-vous?

Alors que je parlais, je touchais de ma main libre délicatement la paume du papillon comme pour mimer le poids d’un arachnide. Je m’exprimais d’un ton calme, mais malgré le léger sourire sur mes lèvres, l’œil attentif pouvait discerner au fond de mes yeux une pointe de tristesse.

-Parce que voyez-vous, en terres Myrefalloise et à peu près partout ailleurs, je suis cette araignée et mon venin c’est ma culture.

Mon analogie était simple. Sachant que les drows sont un peuple ayant des mœurs généralement attribuées à la cruauté barbare, comment faire confiance à un être trimbalant ce patrimoine? Pour le commun des mortels, la question était vite répondue.
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Ven 4 Déc - 21:33
Le papillon et le ratJaëlle & AzaléeLa main fraîche d’Azalée ramenait mon attention sur sa personne. Il me sortait de ma torpeur et de mes pensées de grandeur. Si seulement j’étais plus puissante, plus influente, j’aurais le pouvoir de faire changer les choses. Le pouvoir de rediriger ce peuple meurtri par l’égoïsme vers un chemin plus noble et altruiste. Le pouvoir, j’avais eu la chance de le frôler, mais quand? Fronçant très légèrement les sourcils, une soudaine migraine s’emparait de mon esprit et je serrais brièvement les dents. L’amnésie, encore cette foutue amnésie qui faisait des siennes. Me torturant aussi sournoisement qu’a mon réveil sur ce navire en voilant mon passé et la vérité. Qui étais-je au fond, qui avais-je été dans le passé?

Ses doigts caressaient ma paume et je me contentais alors de baisser le regard pour camoufler mon soudain malaise. Aucunement à l’égard de sa personne, non… Je n’avais juste jamais réellement abordé mon passé avec qui que ce soit, fuyant les possibilités qu’on me reconnaisse d’une certaine façon, mais pourquoi? Étais-je réellement en fuite également, ou seulement coincée dans la toile de mon amnésie. Posant mes prunelles dans les yeux de mon nouvel ami, je me demandais alors s’il n’était pas en fuite lui aussi… J’écoutais son discours, sa métaphore étant parfaitement adaptés et je ne répondais pas tout de suite. Cette question était effectivement pointue et demandait réflexion. Prenant un air pensif, je tournais ma tête vers les flammes et en fixaient les braises orangées. À ce moment, la serveuse nous apportait chacun une chope de lait chaud avec du miel à l’intérieur. Avant d’en prendre une gorgée, je reposais mon regard sur la chevelure blanche, le teint plus foncé et les traits de mon ami.

-Dur dilemme, je te le concède. Le risque étant qu’une araignée venimeuse pourrait m’être fatale et que je n’aurais qu’une parole comme certitude pour ma vie. Toutefois… Je prendrais le risque de prendre cette araignée. L’araignée n’attaquera que si elle se sent menacée, comme tout être vivant.

Souriant à l’homme, mon autre main venait agripper la chope que je relevais pour trinquer,

-L’araignée est seulement un être mal compris et qui peut sembler menaçant, effrayant… Ce qui amène comme point! La cause de ce racisme, cette haine, n’est donc pas seulement due à un manque d’information… Mais à de la peur et lâcheté également.

J’approchais la chope de mes lèvres et en buvait une gorgée réconfortante, je murmurais alors presque aussitôt,

-Mon esprit serait-il lâche et effrayé également…  

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Sam 5 Déc - 12:01
Le papillon et le rat (Feat. Jaëlle)

La serveuse venait de revenir et brisa ainsi pour une seconde fois le contact que j’avais instauré avec le papillon. Elle semblait bien pensive de mon analogie, les chopes de lait au miel lui laissant un peu plus de temps de réflexion. Je pris le verre laissé devant moi, humant avec envie son contenu. L’odeur du miel fit gargouiller mon ventre de plus belle et je ne pu résister au besoin de me délecter de ce breuvage sucré. Dès que le liquide toucha mes lèvres, une urgence vint me tirailler les entrailles et j’avalais goulument la moitié de la chope d’un trait. Je ne pouvais pas me freiner, je ne pouvais pas lutter contre le besoin féroce de remplir mon estomac trop souvent vide qui avait enfin l’opportunité de se remplir de nourriture de qualité.

Alors que je reposais le verre sur la table en reprenant mon souffle, mon regard fut capté par l’air toujours aussi pensif de ma compagne. À bien la regarder, le pétillement dans ses yeux s’était terni, comme si la brume s’était levée devant les perséides. Les pensées de la jeune femme semblaient avoir divagué dans un territoire moins accessible, sa visible bonne humeur s’étant muée en introspection profonde. Cependant, je n’eus pas le temps de la questionner qu’elle répondait à mon interrogation sur la métaphore de l’araignée. Elle prendrait le risque de garder l’arachnide venimeux dans sa main donc? En fait, elle disait vouloir laisser la chance à ma race comme être vivant, appuyant son point sur le fait que les préjugés sont néfastes. Très bien, elle était cohérente dans ses propos.

Lorsque le papillon leva son verre, je fis de même avec mon reste de boisson et en pris une autre gorgée en même temps qu’elle. Cette fois, je réussi à me contrôler pour ne pas vider le breuvage de cette seconde lampée. Reposant la chope sur la table, ne restant plus en elle que le quart du liquide pâle, je souris doucement à ma compagne qui venait de soupirer quelques mots dépités.

-La lâcheté et la peur sont naturels chez tous les animaux ma dame.

Coupant mon élan, la serveuse posa devant nous deux généreuses assiettes dégueulant de nourriture. Je devais avouer ne pas trop voir l’intérêt d’une salade lorsque de la viande est disponible, mais c’était le cadet de mes soucis. Encore une fois, mon ventre hurla à la vue du repas et je me lançais corps et âme dans mon assiette. Je n’étais pas sauvage, j’utilisais les couverts, mais je dévorais les aliments sans vraiment laisser le temps au goût d’atteindre mes papilles. Esclave de ma faim, il me faisait plus grand bien de sustenter la bête féroce qui me déchirait l’estomac presque en permanence d'un met tendre et juteux. Après quelques secondes intenses dédiées à calmer mon ventre, j’essuyais mes lèvres avec le chiffon prévu à cet effet et relevais les yeux de mon assiette vers la jeune femme devant moi. Bon, pour le coup, j’aurais pu faire mieux en termes d’étiquette et de politesse.

-Pardon ma dame, je n’ai pas pu me retenir…

J’en avais presque oublié ce de quoi je parlais avant l’arrivée du repas. Après un court moment de réflexion, mon idée me revint et je poursuivi ce que j’avais commencé.

-Jaëlle, quelque chose semble vous troubler. Nous pouvons monter à votre chambre pour en discuter si vous voulez, je pourrai par la même occasion remplir ma part du contrat que nous avons établi avant d’arriver à cette auberge.
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Mer 23 Déc - 18:49
Le papillon et le ratJaëlle & AzaléeJe ne pouvais me retenir. Je le fixais avec un air complètement ébahi, alors qu’il dévorait son assiette à la vitesse de la lumière. Il n’en laissait pratiquement pas une miette! Durant ce temps, je prenais quelques bouchés de ma salade fort délicieuse, mais beaucoup trop grosse en terme de portion pour mon estomac. Les quantités étaient adaptées pour des hommes de taille moyenne, travaillant de dures journées… Je mesure 1 mètre 20 et je ne travaille pas réellement physiquement, cette quantité était donc démesurée et je me gavais aisément avec la moitié de l’assiette. Soupirant de façon satisfaite, je m’appuyais dans le fond de mon siège en continuant de fixer mon invité. Pas une miette, non il n’en laissait pas une! Mes ailes aux reflets translucides, tels des ailes de papillons en Crystal remuaient à l’occasion pour mon confort, mais je ne cherchais aucunement à attirer son attention. Je le laissais se gaver et buvait ma chope paisiblement, pensive…

Je me contentais de lui sourire de façon très maternelle à ses excuses. Je pouvais comprendre sa gêne, mais à voir son appétit, je lui pardonnais aisément cet écart de conduite à l’étiquette. Poussant mon assiette de salade dans sa direction, je réfléchissais à sa proposition et me contentait de secouer la tête de gauche à droite.

-Tu peux me tutoyer Azalée, je ne fais pas partie de ce monde… Je ne fais pas partie de la roy…

Je figeais alors, incapable de terminer ma phrase. Grimaçant, je ne me sentais pas capable de terminer celle-ci, car cela serait un mensonge… Les mots que je voulais rajouter étaient faux, je fais partie de la royauté d’une certaine façon, quelque part, mais mon amnésie m’empêchait d’en savoir plus à ce sujet. Je tentais de faire comme si de rien n’était et rajoutait alors aussitôt,

-Je ne fais pas partie de la royauté de Myrefall. Tu peux terminer ma salade si tu as encore faim, les quantités d’ici sont toujours beaucoup trop grandes pour mes besoins. Et nous pouvons discuter ici, je dois avouer trouver un certain confort près de ce feu qui me réchauffe les ailes.

Regardant le feu encore quelques secondes, je laissais l’éclat orange des flammes danser dans mon regard ébène. Lui parler, ou garder le silence? Mes problèmes sont compliqués… Le type de situation que je ne peux pas crier sur les toits, puisque cela me met dans une circonstance précaire. J’ai tendance à être bonne envers mon prochain et à faire confiance très rapidement, mais cela m’avait été parfois dangereux dans le passé. Certains avaient essayé de se frayer un chemin dans mon passé oublié et lorsque j’avais découvert les mascarades, j’avais chaque fois ressenti cette brûlure traitresse dans la poitrine. Je posais mon regard sur le jeune homme, cet air doux, jeune et innocent. Je pouvais bien essayer de croire, encore une fois.

-Depuis une centaine d’années, j’ai un problème d’amnésie. Je me suis réveillé sur un navire un matin et l’équipage à blâmé une bière de trop. Mais depuis… Aucun souvenir n’est revenu. Je me demande parfois si mon esprit ne fait pas un blocage volontairement par lâcheté, ou pour me protéger.

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Sam 2 Jan - 14:48
Le papillon et le rat (Feat. Jaëlle)

Une petite déception passa dans mon regard alors que le papillon déclinait mon offre de monter à l’étage. Je n’aurais qu’à réessayer plus tard, je devais encore patienter un peu et sourire à la jeune femme qui semblait apprécier bien plus que moi la proximité de l’âtre. Alors que Jaëlle reprenait la parole pour m’inciter à la tutoyer, son hésitation quant à sa royauté me fis tiquer, mais sans plus. Cependant, sa proposition de m’offrir son reste de repas ne passa pas dans l’oreille d’un sourd et je m’emparais de la verdure sans attendre. Bien que la salade ne soit pas un plat très calorique, j’appréciais tout de même ses arômes et me réjouissait d’avoir un peu plus de nourriture pour calmer mon appétit insatiable.

C’est la bouche pleine des feuilles juteuses que je relevais les yeux vers le papillon qui avait pris la parole sur un ton de confidence. Son air était sérieux et mélancolique, je m’empressais donc d'avaler ma bouchée pour prêter une oreille attentive à ses paroles. Le premier détail surprenant était son âge. Des centaines d’années? Même pour des elfes à la longévité considérable, plusieurs centaines était énorme. Or, c’est bien son histoire d’amnésie qui prévalait sur son ancienneté. L’amnésie, je n’en connaissais pas grand-chose, mais ça me rappelait drôlement un évènement dont j’avais été témoin dans ma jeunesse. Prenant un air pensif, je rapprochais mon visage de celui de ma compagne pour lui chuchoter mon récit à l'abri des oreilles indiscrètes.

-Cette amnésie doit être terrible, vous… hum, tu dois avoir des tas de questions sur ton passé alors. Je ne suis pas médecin, mais ça me rappelle cette fois à Malgoth où un autre esclave s’était fait battre si violemment qu’il en avait perdu un œil. Le lendemain, il ne se souvenait plus de rien et a brodé une histoire comme quoi c’était un rat qui lui avait fait cette blessure durant son sommeil… Ce que je veux dire c’est que cet oubli pourrait effectivement provenir d’un traumatisme, mais du moment ou votre vie a su suivre son cours, ce n’est pas si mal d’avoir oublié…

J’avais raconté ma petite fable avec le détachement le plus complet, davantage concentré sur mon conseil que sur les horribles sévices que je venais de décrire. Mes yeux de perles sondaient le vide spatial du regard du papillon, attentif à ses réactions face aux mots crus que je venais d’employer.
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Sam 16 Jan - 5:12
Le papillon et le ratJaëlle & AzaléeJ’étais contente de me faire enfin tutoyer. Cela avait pris plusieurs demandes, mais il semblait maintenant respecter celle-ci. Pour moi, c’était une façon de démontrer que notre conversation était plus que professionnel, qu’elle était amicale en retirant la distance créée par le vouvoiement. Il est vrai que cette amnésie a été source de problème pendant de nombreuses années… Encore aujourd’hui elle me fait défaut et je me questionne fréquemment sur mon passé… Mais malgré tout, il est vrai que j’ai réussi à me relever, à m’adapter et à m’épanouir. Je peux au moins être fière de celle et passer le reste de mon existence avec cette réalité que je me suis construite avec les années. Même si au fond de moi, je ne peux retenir un élan de vouloir découvrir la vérité. Comme si une voix me dictait vers mon passé, comme si j’avais oublié des informations très importantes…

J’écoutais son histoire en prenant une gorgée de mon verre de lait avec du miel. La boisson apaisante me faisait me détendre dans ma chaise malgré la cruauté des propos de celui-ci. Je sentais son souffle frôler mon oreille, alors qu’il me chuchotait l’information. Quelques frissons secouaient mon épiderme, sans que je ne sache réellement pourquoi. Ses propos témoignaient d’une violence bien présente et peinant, mais cela ne m’atteignait pas sur le plan émotif. Regardant mon avant-bras droit couvert de frisson, j’haussais alors légèrement les sourcils, puis me concentrait de nouveau sur le visage de mon ami, alors qu’il reprenait place dans son siège.

-Un traumatisme me semble déjà plus envisageable comme théorie qu’un hydromel de trop. J’ai tellement de questions… Je m’en pose du matin au soir et malgré la frustration du néant sans réponse, je continue de garder espoir.

Mon ton était doux, posé et neutre. Je réfléchissais tout en parlant à haute voix. Un petit sourire en coin s’installait sur mes lèvres, alors que j’avouais en soupirant,

-J’ai effectivement refait ma vie, je me suis adapté et épanoui à Xavaar. Je peux être fière du chemin parcouru. Mais malgré tout, malgré tous mes efforts pour faire une croix sur mon passé, j’ai cette impression d’oublier quelque chose de très important… Et puis, beaucoup d’éléments à mon sujet sont vague… Combien d’années encore ai-je devant moi? Quel âge ai-je? Pourquoi je n’arrive pas à comprendre le système sociopolitique des hommes? Je me sens bien souvent seule…

Regardant le feu, mon petit sourire se teintait d’une très brève tristesse. Je chassais rapidement celle-ci d’un revers de main psychique et posait de nouveau mon regard sur Azalée,

-Enfin! Nous ne sommes pas ici pour discuter de mes conflits psychiques et de ma crise d’identité. Même si je t’ai sortie du froid, je me doute que cela ne doit pas être particulièrement joyeux à entendre!

Mes propos étaient doux et sans aucune tristesse ou colèrent. J’énumérais simplement un fait. Nous venions de nous rencontrer et il n’avait aucun engagement moral ou amical à remplir à mon égard. Donc il n’avait pas à entendre mes angoisses. Voyant qu’il avait terminé l’assiette de salade également, je lui proposais alors en agrippant ma chope de lait pour l’amener avec moi,

-On monte à l’étage?
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Sam 30 Jan - 17:03
Le papillon et le rat (Feat. Jaëlle)

Un petit sourire amusé se dessina sur mes lèvres alors que j’écoutais la réponse très calme et posée de Jaëlle à mon horrible histoire. Finalement, je commençais à l’apprécier cette mystérieuse ailée, sa réaction se rapprochant un peu de mon propre détachement ce qui était assez rare pour le souligner. Normalement, les gens se crispaient, blêmissaient ou s'insurgeaient en m'entendant raconter de pareilles atrocités, réaction qui me donnait presque la nausée. En fait, cette fragilité d’esprit témoignait d’une vie de bourgeois choyé par la société, des gens qui n’avaient jamais travailler pour posséder et qui se croyaient tout permis. Répugnant.

Or, ma compagne n’avait montré aucune terreur, seulement quelques mots pensifs sur la plausibilité de mon hypothèse de traumatisme. Ceci dit, elle avait touché un point que je pouvais comprendre sur l’angoisse de ne pas se souvenir de son passé : L’incertitude de la mort. Pour ce qui est du système sociopolitique, à mon humble avis de rejet de la société, il n’y avait rien à comprendre, donc ce n'était pas plus mal.

Je m’étais accoudé à la table, visage avancé vers la jeune femme qui avait toute mon attention alors qu’elle reprenait rapidement son entrain en balayant le sombre sujet que nous venions d’entamer. Il est vrai que je ne me souciais pas vraiment des problèmes existentiels de cette personne que je n’allais sans doute plus jamais revoir après cette nuit, mais de faire la conversation m’avait toujours aidé à atteindre mes objectifs. Par contre, sa proposition de monter à l’étage m’était beaucoup plus attractive et je hochais la tête avec joie.

-Bonne idée, nous serons bien mieux installés!

Pas mécontent de m’éloigner du feu, je finis ma chope de lait sucré d’un trait avant de me lever pour suivre Jaëlle à l’étage. Cette dernière ouvrit la porte qui nous avait été assignée sur une petite chambre ne comprenant qu’un lit simple, un petit bureau et une chaise devant l’unique fenêtre de la pièce. Ce n’était pas très luxueux, mais ça ferait amplement l’affaire pour ma part. Mes exigences n’étaient pas très hautes cela dit, n’importe quoi plus confortable que le pavé de la rue m’allait à merveille. En bon gentleman, je laissais la place à l’ailée pour qu’elle s’asseye sur le lit alors que je me contentais de la chaise de bois craquante. La retournant pour m’accouder à son dossier, mon regard à l’étincelle mystérieuse se posa à nouveau sur celui de la dame.

-Bon, il est temps pour moi de remplir ma part du contrat. Quelle sorte d’histoires veux-tu entendre ma chère amie?
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Azalée
Sam 6 Fév - 2:22
Le papillon et le ratJaëlle & AzaléeIl semblait plutôt heureux de quitter la chaleur du feu, ou les regards des nombreux clients présents dans la taverne? Je n’osais toutefois pas lui demander, par peur de la réponse que je pourrais obtenir. Je ne le connaissais pas et peut-être avais-je biaisé ses conditions de santé ou négligé son bien-être en choisissant cette place. J’aurais peut-être dû le consulter au préalable, mais j’avais eu la pensée égoïste et réconfortante de désirer me réchauffer tout près du feu. Je le laissais donc quitter la table sans même chercher à valider ma perception, je ne voulais vivre avec le sentiment de honte pendant quelques jours.

Montant les escaliers de bois craquant, j’observais quelques décors et têtes d’animal accroché en trophée. Je ne comprenais pas ce désir de l’homme, d’afficher ses richesses et exploits. La vraie richesse ne se trouve t’-elle pas dans l’âme? Ne se trouve t’elle pas dans notre implication dans l’amélioration du Karma autour de nous? Entrant dans la chambre qui m’avait été attribuée, je déposais la clé sur le petit bureau avec mon panier. M’étirant, je rejoignais le lit avec envie et m’assoyais dans celui-ci sous la couverture. Soupirant de bonheur, je laissais ma chaleur se refléter dans les draps et posait mon regard sur Azalée qui s’était installé naturellement sur la chaise de bois. Elle ne semblait pas particulièrement confortable… Tapotant le lit à mes côtés, je lui soufflais alors,

-Tu ne serais pas plus confortable assis sur le lit pour raconter des histoires?

Je redressais même le drap pour lui montrer que j’étais prête à partager ma chaleur. Maintenant, quel type d’histoire je voulais entendre? Beaucoup m’intéressait, que cela soit en lien avec des créatures fantastiques inconnues de ma personne, en lien avec des entités, des fêtes connu culturellement et représentant une certaine signification à travers l’histoire. Des contes aussi légers que lourds en contenu. Je prenais un air pensif, puis me tapotait alors le menton d’un doigt. Puis mon regard se posait sur mon ami, et je sus alors tout de suite quel type d’histoire je voulais entendre,

-Si cela ne te dérange pas évidemment… J’aimerais que tu me parles de ton peuple. Je n’ai jamais rencontré d’elfe noir avant ce jour et je ne peux nier entretenir une certaine curiosité à l’égard de cette culture. J’aimerais connaître des histoires de votre peuple, des mythes, des légendes…

Je prenais alors un petit air gêné en réalisant ce que je lui demandais vu le racisme systémique dont il était victime depuis de nombreuses années. Je lui demandais de me parler d’un peuple constamment victime de haine ailleurs que dans leurs villes natives.

-Juste si cela ne te dérange pas… Car sinon, tu peux me raconter des légendes connues sur des créatures, des monstres…

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Sam 6 Fév - 22:40
Le papillon et le rat (Feat. Jaëlle)

Je levais un sourcil en entendant la proposition du papillon. Elle m’invitait à venir m’assoir dans son lit? Elle me facilitait bien la tâche. Je lui offris donc en retour un sourire gêné gage de pureté en regardant timidement la place qu’elle m’offrait. Ceci dit, je ne fis pas durer éternellement mon spectacle et d’un pas que je montrais hésitant vint m’assoir à côté de l’ailée sous les couvertures. Immédiatement, la chaleur de son corps réchauffa le miens d’une délectable manière, bien plus agréable que le feu qui n’avait que mécaniquement dégelé mes membres. Je soupirais donc de soulagement et bafoua mes remerciements avec le regard fuyant.

-C’est très aimable de me partager ton lit, je l’apprécie beaucoup.

Elle semblait accepter ma présence avec bienveillance, ça me changeait un peu de mon quotidien et je devais avouer que j’appréciais cette légèreté. Évidemment je ne m’engagerais pas émotionnellement avec cette inconnue, mais je pouvais tout de même en retirer un grand bénéfice sans lui infliger de tort. De toute façon, elle n’avait aucune possession de valeur sur elle qui aurait pu m’intéresser. Elle n’avait que son petit panier posé sur la table, les quelques pommes que je lui avais chapardé dans la rue en moins, donc dans ma grande générosité je pouvais bien lui laisser le reste de ses biens en échange de sa bonne compagnie.

Après avoir pris ma décision miséricordieuse, je redressais mon regard vers ma compagne qui formulait sa demande d’histoire. Sans grande surprise, elle me demanda des histoires sur mes origines d’elfe noir non sans une certaine hésitation qui me fis sourire.

-Ne t’inquiète pas, je peux te parler de mon peuple sans soucis. Par contre ce n’est pas une histoire très réjouissante, alors accroches-toi.

Mon ton était très posé, sans affect ni haine, comme si je m’apprêtais à compter l’histoire d’un autre. Je ne niais pas mon héritage et ma vie passée à Malgoth, loin de là, mais depuis que je m’étais séparé de cette terre maudite j’avais accepté en quelque sorte cette enfance qu’on m’avait volé.

-Comme je te l’ai fait comprendre par mon analogie de l’araignée venimeuse, la culture drow est sans équivoque une culture violente et vue comme malsaine par à peu près tout le monde. Dans nos cités, il n’y a d’oxygène que pour les plus forts, le peuple entier s’arrache le droit d’existé en écrasant tous ceux qui se trouvent sur leur chemin. Les elfes noirs suffoquent dans leurs terres, il n’y a nulle part où aller, alors oui, dans cette société, c’est chacun pour soi. Pas étonnant que l’espérance de vie à Malgoth soit à peine dépassé l’âge adulte. Si tu veux mon avis, le peuple drow va se consumer lui-même et s’éteindre dans une guerre civile ou écrasé par une autre nation. Ce n’est qu’une question de temps avant que ma race soit chose du passé, sans doute pour le mieux.

Je haussais les épaules pour ponctuer mon récit de cette indifférence qui avait gagné mon être face à ma race auquel je n’avais aucune attache. Dans mes longues journées d’errance, j’avais beaucoup réfléchi à ce peuple qui m’avait fait naître et c’était la seule conclusion logique à laquelle je m’étais rendue. Un génocide, une éradication pure et simple de l’espèce qui allait sans doute venir de l’intérieur.

-En attendant, les hommes, les bâtards et les faibles sont asservis et quelques femmes ayant du pouvoir tiennent les laisses. À Malgoth on fait comme on peut pour survivre, et tu veux savoir quelle est l’histoire que tous les esclaves se racontent? Que la vie est meilleurs dehors, ha! S’ils savaient! Si tu ne naît pas dans l’élite des elfes noirs, tu es condamné à une vie d’esclave, à la mort ou à l’oubli. J’aimerais bien un beau jour retourner dans ma ville pour annoncer à tous que des espoirs de vie meilleure à l’extérieur n’est que fantasme.

Je n’étais pas amer de ces mots, seulement résigné à mon sort. Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre? Dans tous les cas, en attendant que mon hôte digère les informations que je venais de lui lancer, je ramenais la couverture sur mes épaules pour profiter du petit cocon de chaleur que nous avions formé. C’est vrai que de vivre dehors ce n’était pas vraiment mieux que de vivre enchaîné, mais je devais admettre que dehors, au moins, on pouvait espérer avoir un brin de chaleur.
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Lun 8 Fév - 4:13
Le papillon et le ratJaëlle & Azalée
-J’aime les histoires d’horreur.

Je lui souriais alors avec franchise, ne pouvant retenir une certaine hâte qu’il ait accepté de me parler de son peuple, alors que la proximité de nos corps venait réchauffer les draps. M’allongeant de côtés, question que mes ailes ne soient pas dans son visage ou encombrante, j’appuyais ma tête de côté sur l’oreiller que j’appuyais contre le mur en le fixant comme une enfant au coucher pour ne rater aucun mot de son histoire. Tout près de lui, je pouvais sentir la chaleur se dégager de son organisme et rapidement, le cocon devint un lieu de repos apaisant en comparaison du froid extérieur. Je me sentais alors presque comme une chenille et je refusais de me transformer en papillon.

Le récit commençait, mes yeux s’illuminaient malgré la violence de la culture qui m’était présentée. Me désire de connaissance, de savoir et de compréhension prenants le pas sur mon humanité. Une population surpeuplée pour leur territoire, devant se battre les uns contre les autres pour l’obtention des ressources. À la différence des humains, ils usaient de violence au lieu de politique, utilisant la loi animale, soit celle du plus fort pour diriger le droit à la vie. Mais la violence n’est jamais en mal en soi, la violence est un concept… Ce qui est mal est l’utilisation qu’on en fait. Si dans cette culture la violence est leurs versions du Karma, qui étais-je pour juger leurs actions en conséquence. Aussitôt que cette pensée venait de traverser mon esprit, je fronçais très légèrement les sourcils, avant de me concentrer de nouveau sur son histoire. Karma… Ce concept venait de me revenir en tête, mais qu’était-il exactement?

Alors, un peuple matriarcal basé sur un régime de force et de pouvoir. Pas une démocratie, une monarchie avec le concept du plus fort alimenté par la violence. Les avenus étaient peu joyeux, entre l’esclavagisme, la mort et l’oubli. Je ne pouvais nier ressentir une certaine tristesse face au récit, mais ma curiosité effaçait rapidement celle-ci. C’était beaucoup trop intéressant pour laisser ma sensibilité m’affecter présentement. J’écoutais donc jusqu’à la toute fin, assimilant les mots comme une éponge, les retenant et n’en ratant pas une miette. Prenant un air pensif, je finis par briser le silence en soufflant, retenant un bâillement de fatigue,

-Là où certains feraient des cauchemars, je ne peux nier avoir une curiosité. Le décor ne semble pas joyeux dans l’ensemble, le régime de violence primant sur l’altruisme, mais cela reste une culture à part entière. Merci d’avoir répondu à ma demande Azalée.

Me redressant, je venais alors déposer un chaste baiser sur sa joue en remerciement. Rien d’oser, juste un petit baiser comme lorsqu’on borde un enfant. Puis ne retenant mon bâillement cette fois, je remontais la couette juste sous mon menton, rentrais les épaules vers l’avant et me roulait presque en boule dans cette position. Lui souriant, je rajoutais alors avec une cruelle lucidité,

-Il est temps de dormir, je peine à rester éveillé… Je dors généralement très tard, si tu dois quitter avant mon réveil, n’hésite pas à prendre une pomme dans mon panier pour déjeuner. J’espère qu’on pourra se croiser de nouveau, tu seras toujours le bienvenue à mon domicile, même si je sais que la forêt de Myrthana n’est pas près d’ici.

Je lui adressais un petit clin d’œil complice, puis commençait à délicatement fermer mes yeux. Le sommeil me prenant rapidement d’assaut et ayant toujours dormit facilement, très profondément. Je n’avais pas peur, plusieurs auraient craint pour leurs vies, mais je ne savais trop pourquoi, j’avais confiance.  

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Mer 10 Fév - 20:44
Le papillon et le rat (Feat. Jaëlle)

L’attention de Jaëlle aurait pu être déconcertante au vu du sujet, mais je trouvais plutôt amusant de pouvoir parler posément de ce peuple aux mœurs barbares. Si je n’avais pas été aussi insensible au contact humain, je l’aurais peut-être même trouvée attendrissante avec ses grands yeux curieux et sa mine presque enfantine. Quoi qu’il en soit, elle n’avait vraisemblablement pas raté une seconde de mon histoire et c’est seulement le sommeil qui ébranla sa concentration.

Elle venait de me remercier sur mon histoire quand, à ma grande surprise, elle se rapprocha pour poser un baiser sur ma joue. Une confusion réelle s’en suivi dans mes yeux. Elle m’avait déstabilisé avec ce geste qu’elle semblait trouver anodin, je ne voyais pas du tout où elle voulait en venir avec ce baiser. Je ne décryptais pourtant pas de tension sexuelle avec l’ailée, son baiser n’était donc pas dans ce sens… mais alors pourquoi? Pourquoi diable m’avait elle embrassé la joue comme ça?

Presque médusé par ce geste que j’avais du mal à comprendre, je contemplais alors ma compagne se border de la couverture et se rouler en boule dans le lit. Elle me jeta alors ses dernières paroles très lucides, et pourtant sans malice, me disant de partir avec une pomme si j’en avais envie au matin. Son clin d’œil m’arrachait un sourire sincère, sans doute le premier de la soirée, puis je me résignais à tenir ma parole de la préserver de mes habitudes de filou. Jaëlle était déjà partie au royaume des rêves quand je me relevais pour éteindre la chandelle et retourner me coucher dans le lit avec elle. Enfin, n'allez pas croire que malgré mes bonnes résolutions j'en étais devenu un prude et pure garçon! Je n’allais tout de même pas me priver d’un peu de confort et de chaleur, de toute façon elle n'allait se rendre compte de rien. Bref, une fois couché, je ne pris pas beaucoup plus de temps qu'il n'en fallut au papillon pour m’endormir. Mon corps manquant cruellement de ce sommeil réparateur qui m’était autorisé aujourd’hui, il ne se fit pas prier pour rejoindre Morphée.

Il devait bien être midi passé lorsque je rouvris les yeux, mon hôte n’ayant pas bougé d’un cheveu depuis la veille. Je me demandais même si elle était morte, mais le mouvement régulier de sa poitrine m’indiqua le contraire. Je quittais finalement la chambre en emportant les pommes que j’avais chapardé lors de notre rencontre dans la rue en plus de celle qu’elle m’avait offerte, mais laissais le reste des fruits dans le panier d’osier sur la table. Même, dans un élan de bonté incroyable, je déposais sur le panier un petit bout de papier froissé où on pouvait voir un dessin chambranlant de fleur fait par mes soins. Ma maîtrise de la plume étant plus que limité, la fleur ressemblait plus à un gribouillis, mais au fond de moi j’espérais qu’elle allait se souvenir de ce vagabond qu’elle avait écouté par une froide soirée d’août.
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