[abandonné]Tous les champignons sont comestibles, certains une fois seulement.

Voilà près d’une semaine que j’ai quitté la ferme familiale. Et je me rends compte que j’aurais peut-être dû m’entrainer un peu avant de partir à l’aventure.  Ce n’est pas la route qui me dérange, j’ai toujours adoré marcher de longues heures à travers la campagne et les forêts. Tout comme j’apprécie sentir l’herbe sous mon corps la nuit et observer les étoiles. Bien que j’adore les animaux, j’avoue que je préfère avoir loin de moi certains buveurs de sang. Mais là encore, j’ai l’aide de Calisse , qui permet de faire un meilleur réceptacle de nourriture au moustique. C’est cruel de se dire: "vaut mieux elle que moi" cependant pour ma défense, elle n’a pas d’affreux bouton qui gratte quand ça lui arrive.  Bref , je disais donc ce qui me dérange le plus… c’est ma non-connaissance de ce qui est comestible ou non.

Ma mère m’a bien entendu appris que tout ne se met pas en bouche. Et que si un aliment ou un animal montre des signes évidents d’étrangeté, c’est une défense pour dire ne me mange pas. C’est pourquoi jamais il ne me viendrait à l’idée d’embrocher un crapaud répugnant. Mais quand c’est végétal, c’est bien plus compliqué à savoir. J’évitais donc certains assaisonnements, je me fie à ce que mangent mes amies pour savoir si oui je peux l’utiliser ou non.  Je vais épargner que ma première crise en dehors du confort de la ferme, c’est assez brutal. Et que je remercie le ciel de trouver un petit coin pour pouvoir me baigner et me rafraichir le trou.

Ce qui est exactement le cas dans cette petite clairière, un petit coin du paradis ! Une petite rivière, une terre plate et éloignez d’arbre ce qui est parfait pour faire un petit feu. C’est parfait pour une petite pause avant d’entrer au village plus loin. Enfin d’après la carte plus ou moins correcte en ma possession.

Calisse prend ses aises aussi alors que Poupette est déjà bien positionnée sur une branche à observer ce qu’il se passe. J’espère qu’elle a oublié l’idée de pouvoir voler un jour. Mais elle adore escalader de branche en branche et se trouver le perchoir parfait. Mon feu est prêt, je sors délicatement l’œuf frais du jour. Aujourd’hui ,c’est une omelette ! Et accompagner de champignon ! Je les ai ramassés en chemin, et depuis qu’ils sont en ma possession j’ai la bave à la bouche. Je me sers d’une pierre lisse au bord de la rivière pour m’en servir comme planche à découper. Est-ce que je dois les éplucher d’abord ? Non! j'en perdrais peut-être la saveur, je vais juste les rincer à l’eau pour enlever la terre ,ça suffira. Je ne suis pas à fin gourmet, et mon estomac ne va pas supporter longtemps d’attendre.  

Le feu est allumé, la poêle en équilibre par-dessus laissant échapper la douce odeur de champignon à l’œuf.  Pendant que je m’installe pour le reste de la journée, j’ai installé ma couverture sur deux cordes tendues entre deux arbres. Au cas où le soleil déciderait de faire place à la pluie. Ma paillasse posée au sol , j’ai même trouvé une roche parfaitement bien adapter pour ma nuque ! Je vais passer une nuit de repos digne d’une auberge.

J’ai dû attirer l’attention des animaux, car j’entends du bruit de pas dans la forêt. Juste à espérer que ce ne soit pas le territoire d’une horde de sangliers prêt à charger. Bien que je ne dirais pas non à un peu de viande. Mon omelette me semble soudainement bien fade à côté d’une bonne cuisse de sanglier.  Mais il est temps de contenter de ce que la nature nous offre. Ma gamelle remplie, assis le dos contre un arbre, je pique ma fourchette dans la nourriture, prêt à engloutir ma première bouchée.  Juste quand les bois m’offrent une charmante visite.