La curiosité est un vilain défaut ! (Feat. Jenna De Castillo)

Cent ans. En connaissez-vous beaucoup, des gens qui ont pu se vanter d’avoir fêté un anniversaire ayant trois chiffres dans son âge ? C’est un passage marquant dans ma vie, et je souhaite à tout prix prendre un tournant sérieux dans celle-ci. Bon… il est vrai que pour les ondines -et de nombreuses autres races- avoir cent ans n’est qu’un saut de l’âge équivalent à des dizaines chez les humains.

Malgré tout, je trouve cela remarquablement spécial quand-même. Peut-être parce que toute ma vie, je me suis dit que je ne voulais pas voir les trois chiffres arriver à mon âge, disant que je serai rendue vieille et ridée alors que comme tous les autres jeunes humains pensent que trente ans est vieux.

En fait, rendu à cent ans, je me rends compte que ce n’est qu’un chiffre, et que cela n’influence pas mes capacités physiques, ni ma santé. Je suis encore très jeune, en fait ! C’est ce qui me pousse donc à changer ma vie de fond en comble. Courir après les gens et les torturer à mort pour le simple plaisir, je dois apprendre à passer par-dessus. Je vais donc dresser les hommes qui me seront soumis par leurs femmes, mais je ne serai plus la jeune femme qui court après les hommes en liberté… bien que l’envie de les taper reste très présente.

Je me suis rendu compte que cela ne me causera que du tort de tant chercher à les rabaisser, et j’ai découvert cela bêtement ici sur Myrefall, alors que j’ai mis la main sur un jeune ondine désirant fuir Baltoiose. S’il se fait attraper, ce ne sera pas de ma faute, puisque je ne compte pas rien dire.

En cette journée tranquille, je me baladai lentement dans les rues. Mes pas raisonnaient sur le bitume au rythme de ma démarche, alors que ma grande robe voltigea au gré du vent, suivant les mêmes vagues que ma longue chevelure perlée.

Je recherchai particulièrement des tissus intéressants à travailler pour en faire de sublimes robes. Le genre de tissus difficile d’obtention, rarissime et dont la valeur monétaire hors de prix pour le commun des mortels. Mon but ? changer ma garde-robe, évidemment ! Quel plus beau cadeau puis-je m’offrir pour mes cent ans ? Ah, oui… voyager, et agrandir ma culture générale.

Je poussai la porte d’un commerce grand et qui me sembla plutôt calme. Finalement, la grandeur du bâtiment eut raison d’être ; les tissus prirent toute la place, dépliés sur leur grandeur, on put apercevoir les grandes fresques tissées étendu sur les murs, et un nombre incommensurable de rouleaux de tissus différents. Un sourire s’étira sur mes lèvres, heureuse. J’eus enfin trouvé une perle rare en Myrefall.

Mon regard azuré fut sauvagement attiré par une grande chevelure rouquine. Une douce odeur de la mer se dégagea de sa peau, et les vêtements qu’elle porta fut suffisants pour me faire douter de sa classe sociale. Malgré tout cela, je ne pus confirmer l’avoir connu comme étant noble en Baltoise ; son visage ne me dit rien du tout. Cela dit, pour moi, ne pas connaître une noble famille de mon pays d’origine, cela est presque impossible… je dis bien presque, puisque je ne suis pas infaillible… !

Oui, je ne suis pas infaillible… c’est quelque chose que je devrai travailler également en ce nouveau centenaire de vie.

Mes pas me rapprochèrent de cette jeune femme. Curieuse, mon regard détailla son visage, dans l’espoir de reconnaître les traits de ce dernier… sans aucun résultat. Elle ne me dit vraiment rien, je ne la connais sûrement pas. Finalement, ma voix s’éleva rapidement. Dans une politesse hors pair, un sourire charmeur et un ton de voix doux et mélodieux, je lui posai finalement la fatale question :

- Bien le bonjour, chère demoiselle. Votre magnifique visage me dit vaguement quelque chose. Est-ce trop indiscret de vous demander de quelle duché vous êtes originaire ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Le regard de la charmante jeune femme fut plutôt sceptique, ce qui me fit plutôt douter de ma propre personne. Est-ce une bonne idée de poser ces questions ? J’ai possiblement fait une gaffe. Ma curiosité est mal placée, et dans ce cas-là, cette qualité devient un bien mauvais défaut. D’une manière, j’ai hâte qu’elle parle, et qu’elle me confirme ses plus profondes pensées… Ais-je fait une gaffe ? Je ressentis soudainement une pointe d’anxiété… pas que j’ai peur de l’avoir blessée, mais plutôt de donner une mauvaise image à ma noble lignée… comme si je ne me mêle pas de mes affaires.

Elle s’exprima enfin sur son ressenti… mais en fait, plus directement, elle répondit à ma question, me faisant donc comprendre que je n’ai pas fait la gaffe d’être trop curieuse… pas pour le moment du moins. Elle me demanda en premier lieu ce qu’est un duché… visiblement, pour une jeune femme qui semble avoir de la classe, elle me fit comprendre bien assez vite que la culture ne semble pas son fort. Peut-être ce n’est pas dans ses coutumes…

Elle rajouta rapidement qu’elle provient d’un village dont le nom ne me dit pratiquement rien. Peut-être y a-t-il des contrées aquatiques ailleurs qu’en Baltoise ? La curiosité me piqua davantage, chose qui n’est pas à mon avantage. Je compte bien lui poser d’autres questions, mais je vais devoir le faire de façon plus discrète si je voulais conserver une belle image auprès d’une charmante jeune femme comme elle.

Un léger rictus se traça sur mes lèvres alors que je retournai mon regard vers les tissus, lentement, regardant attentivement la composition d’un satin plutôt lumineux. Une couleur d’un rose léger colore délicatement le doux tissu. Mon regard se retourna rapidement vers la jeune femme à mes côtés. Ce satin est un tissu qu’elle saurait porter à merveille !

-  Vous êtes ici pour quelle raison ? Vous recherchez des tissus pour quels types de vêtements… ? Peut-être est-ce pour des décorations ?

Très fort est le souhait d’entendre de sa part que sa quête de tissu soit pour des vêtements. Le désir de vouloir l’aider à choisir me piqua rapidement. La jeune femme est charmante, certes, mais sa chevelure magnifique, le teint de sa peau est resplendissant, la couleur du tissu sera un atout principal à sa beauté et je comptai bien pouvoir l’aider à choisir le tissu… et peut-être que choisir le modèle de robe sera envisageable, qui sait ? Encore, si c’est une robe qu’elle désire.

Si c’est pour la décoration intérieure, hélas je ne pourrai l’aider comme je le désire ; je ne sais pas comment est décoré sa maison… parce que oui, elle me semble vêtue de façon à pouvoir décorer l’intérieur de sa maison plutôt que de conserver celle-ci dans l’état misérable que les demeures du bas-peuple sont, c’est-à-dire, le strict nécessaire.

Ma voix s’éleva à nouveau, lui proposant finalement mon désir.

- Auriez-vous besoin d’aide pour le choix du tissu ? Je peux me proposer, si vous le désirez, évidemment.

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La jeune femme devant moi me confirma bien vite que celle-ci est présente pour l’achat d’un tissue en prévision d’en faire une robe. Le seul hic : elle ne sait pas quelle type de robe se fabriquer. Mon sourire s’étira bien vite en voyant que je serai d’une grande aide pour cette magnifique demoiselle… d’autant plus qu’elle vint me complimenter en spécifiant mon savoir vivre et ma courtoisie, ce qui ne semble pas être le cas chez certaines cultures. Je la remerciai discrètement d’un signe de tête léger, la laissant finir par son prénom… un nom doux sonnant magnifiquement à mon oreille.

- Jenna de Castillo, Duchesse de Baltoise. Enchantée de faire votre rencontre, Océaria.


Ma voix fut douce et faible, suffisamment pour ne pas attirer l’œil de tous les curieux qui entendrait le titre de duchesse. Après tout, je dois faire quand-même gaffe, c’est dangereux de porter un tel titre dans un endroit qui n’aime pas votre pays d’origine. Mon sourire s’estompa lentement. Mon pays et ma culture n’est pas compté comme étant les plus gentils mais je préférai quand-même faire gaffe à ce que je m’apprêtai à dire. Un pays ou une culture ne fait pas ses habitants, et ça, malheureusement, rares sont ceux qui le comprennent… et c’est donc ce qui me poussa à le lui rappeler.

- Un pays ne fait pas ses habitants ; chaque individu est différent, et le savoir-vivre provient de l’individu plutôt que la culture. Soyez chanceuse; vous êtes tombée sur quelqu’un de bien.


Mon regard détailla rapidement le corps de la jeune femme à mes côtés. La magnifique créature aquatique a un corps muni de rondeurs légères, et il serait bien de les accentuer. C’est ce qui me poussa donc à lui conseiller une robe dans un modèle qui saura accentuer ces magnifiques formes… si c’est ce qu’elle désire, évidemment. Pour le moment, je préférai de loin lui demander ses préférences par rapport à cela : le confort ou la beauté ? Même dans le confort il y a moyen de trouver chaussure à son pied.

- Désirez-vous une robe qui saura accentuer les magnifiques traits de votre corps, ou un modèle et un tissu qui fera bénéficier le confort et la légèreté ?

En attendant sa réponse, je scrutai les tissus, passant d’un à l’autre doucement. Il y avait de magnifiques étoffes dans la boutique, et j’étais plutôt surprise de la qualité de ceux-ci. Des couleurs discrètes à flamboyantes, des tissus brillants, beaucoup de variété… je saurai sûrement trouver ce que je désire dans cette boutique… et quoi dire de la charmante jeune femme à qui je vins de demander ce qu’elle désire comme robe ? Mon doux regard azuré se retourna d’ailleurs vers elle, attendant toujours sa réponse.

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Je ne sus trop quoi penser face à cette situation plutôt préoccupante. A-t-elle vécue isolée du monde toute sa vie ? Dans tous les cas, le fait qu’elle ne sache ce qu’est une duchesse relève de l’absurde, ou de l’ignorance. Cette jeune femme est décidément suspicieuse, et la curiosité me gagnai au fil des minutes. Plus elle parle, plus j’ai envie d’apprendre qui elle est réellement.

Elle sent la mer, il est clair que celle-ci n’est pas née les pieds sur Terre comme une humaine ; elle vient des profondeurs de l’océan… mais les surfaces aqueuses sont tellement grandes, tellement vastes, qu’elle provient sûrement d’un endroit isolé qui ne saurait connaître la base des titres de noblesses. Je ne peux la laisser dans l’ignorance, et c’est ce qui me pousse donc à répondre aux questions de la rouquine concernant les détails évidents qu’elle ignore. Elle a d’ailleurs rapidement poursuivi avec son avis mitigé sur les humains, quelque chose de très peu clair.

- Duchesse est un titre de la haute noblesse. La richesse et l’héritage d’une famille noble décidera donc son titre, et généralement il s’agit d’un titre transmis de génération en génération. C’est de même chez les humains, mais ceux-ci sont plus faibles que nous, les ondines.

Malgré tout, elle s’empressa de revenir sur le sujet des robes. Elle ne sembla pas très sûr de ce qu’elle veut prendre, mais cela sembla tourner autour des robes mettant ses supers atouts en évidence… en me spécifiant que cette robe va lui être utile uniquement sur la terre. Une créature aquatique n’a guère besoin de vêtements, mais lorsque j’entendis sa race d’origine, mon regard perplexe se retourna vers le sien. Une sirène. Elle provient donc bel et bien des profondeurs des océans, des créatures considérées légendaires mais rarement observés.

Un sourire doux se dressa sur mes lèvres. Un sourire mélangeant curiosité, satisfaction et mélancolie. L’envie d’en apprendre encore plus sur elle me titilla particulièrement la pense, et c’est là-dessus que je comptai me baser pour poser davantage de questions. J’approchai donc la liste de patrons disponibles, pour fouiller quelques styles de vêtements différents. J’en sortis donc trois modèles différents, revenant auprès de la rouquine que je cherchai à aider. Je lui déposai ceux-ci près d’elle, sur un bout de comptoir de bois.

- Viens-tu de loin, ou de creux ? Je n’ai jamais vu de sirènes auparavant, est-ce que vous vivez dans les profondeurs, ou dans un autre océan?

Je regardai encore la jeune femme devant moi, puis je retournai mon regard vers les trois patrons différents que j’ai déposé devant elle. Un modèle simple certes, un jupon pas très ample, mais avec un corset plutôt serré remettant en valeur ses hanches et les seins. Des manches longues aux épaules bouffantes recouvrent les bras. Le deuxième modèle est une grande robe au jupon bouffant, comprenant un bustier bien serré maintenant le torse bien haut. Les épaules sont bouffantes et les manches sont serrées, longues. Le troisième modèle est un modèle bien plus simple, une simple robe composé d’un jupon léger, et d’un corset fait en simple tissu, sans baleine, qui semble bien plus décoratif qu’autre chose. Un modèle simple, mais magnifique pour une femme qui n’est pas de la haute noblesse.

Codage par Libella sur Graphiorum