Qui est là? Quel Oiseau Mystérieux!

Je venais tout juste de quitter le navire d'Orion, ce grand démon majestueux et mal intentionné que son pays accepte comme il est. Un grand vantard, probablement plus grand qu'Anastasia encore. Le genre de démon que je préférerais tuer sans scrupule, mais malheureusement pour moi il avait d'autres plans, ainsi que des gens qui le protégerait. Je n'étais pas du tout avantagé sur son navire aux voiles rouges, ce qui m'a forcé d'abandonner l'idée de l'assassiner sur son propre territoire.

Les pieds sur la terre ferme, rien de mieux ! Je marchais dans la forêt, m'aventurant dans les sentiers mais hors de Airlie, soit la ville portuaire de Myrefall. J'avais profité de l'expédition et l'escale qu'Orion m'offrait avec son navire pour retourner vers Viermont, en passant par Myrefall. J'avais passée quelques jours à Xavaar... ou plutôt presque un mois en fait, à aider Basseterre à se reconstruire suite à une attaque nécromancienne. Les informations récoltées sur place sont relativement nombreuses mais peu d'informations s'avèrent utiles contre Lythrana...

Le temps doux faisait fondre la neige, rendant le terrain boueux par endroit, mais c'était quand-même praticable contrairement à ce que l'on connaissait de Viermont... quoi que de la neige constante et bien tapée, ça circulait bien en traîneaux contrairement à de la boue et de l'eau. Le vent sifflait dans mes cheveux, une délicieuse odeur de nature chatouillait mes narines alors que les bourgeons se faisaient un malin plaisir à éclore. Les épinettes prenaient de la verdure, laissant tomber la neige qui les recouvrait pour leur permettre de bien se déployer.

Des pas attiraient mon attention... et mon regard se retournait rapidement vers la provenance de ceux-ci pour constater qu'un jeune gorinn marchait dans la forêt, tout comme moi. Il semblait se plaire de la nature. Je m'approchais de lui lentement, pour voir les traits de son visage assez rapidement. C'était Araki! Ce jeune homme de Grimaël qui avait su m'accueillir parmi les leurs lorsque j'avais fugué la capitale du pays pour me réfugier dans ce magnifique petit village. Un sourire s'étirait sur mes lèvres et un regard lumineux éclairait mon visage alors que je m'avançais vers lui.

- Araki! C'est bien toi, dis-moi?

Je comptais bien m'assurer que ce soit lui avant de lui sauter dessus comme une grosse conne obsédée. Disons que de rencontrer quelqu'un que l'on connaît sur des terres que l'on ne connaît pas tout à fait, ça se fait toujours plus rassurant que d'être complètement perdue!

La crainte de m'être trompée de personne se faisait vraiment ressentir, j'avais cette boule d'anxiété dans l'estomac qui me demandait ce que j'allais faire si je m'étais trompé dans l'identité de la personne devant moi. J'avais l'impression d'avoir attendu un éternité pour l'obtention de sa réponse... et la première qu'il me donnait c'était de se retourner face à moi, dans la même surprise que j'avais ressenti lorsque j'avais constaté qui il était. Son visage s'illuminait, me foutant l'un de ces sourires au visage...!

Il se souvenait du surnom qu'il m'avait donné dans le passé. Avec la grandeur du monde en ce moment et avec les sphères de magies constamment décoouvertes, mieux vaut se protéger de l'altération d'apparence. Chaque personne que j'affectionne dans mon cercle de bonnes connaissances se doivent de me donner un surnom, et si cette personne ne m'appelle pas par mon surnom, et bien pour moi il s'agira d'un imposteur. La blanche pour Araki, la louve pour Elise... parce que j'étais assez proche de la princesse émotionnellement pour me protéger d'un éventuel imposteur.

Les questions s'enchaînaient sur ma raison d'être en ces terres. Évidemment, après tout ce temps sans se voir, les questions sur qui j'étais devenu avaient également leur place dans le questionnaire improvisé. Alors que mes pas raccourcissaient la distance qui nous séparaient, je m'immobilisais à une distance respectueuse de mon vieil ami avant d'entamer enfin la conversation avec le gorinn.

- Je suis ici depuis le bal du centenaire. Je suis venu parler de la carence alimentaires sur nos terres, et récolter quelques informations sur un criminel.

Les informations étant confidentielles, évidemment, je ne parlais pas de ceux-ci à Araki... et je ne lui donnais pas non plus le nom de la personne concernée par ces informations! J'enchaînais rapidement avec mon retour à Myrefall, résumant brièvement ce qui s'était passé depuis le début du centenaire sans trop m'attarder sur les détails.

- J'ai appris qu'un village du pays de Xavaar était tourmenté par les morts. Je viens tout juste de revenir de Xavaar sur le bateau de ma prochaine cible, alors me voilà. Je prends le cap de Viermont dans les prochaines heures.

J'ai été brève encore une fois dans mes descriptions, évitant de donner trop de détails. Si Araki veut parler de ces détails un jour, il devra me prouver sa volonté de faire de ces informations un secret, et évidemment, on devra en discuter dans un endroit sécurisé quelque part à Viermont, et non sur une terre qui ne nous est pas spécialement connue...

- Toi, qu'est-ce que tu fais dans la forêt, comme ça, dans un pays qui n'est pas tiens?

Araki me mentionnait qu'il était également au bal du centenaire. Certes, je ne l'avais pas vu non plus... mais il était normal qu'il ne m'ait pas remarqué puisque j'y étais, vêtue d'une robe, bien coiffée et bien préparée, chose qui est très loin de mes habitudes. Ma robe ne ressemblait en rien à mon armure de cuir habituelle, on pouvait y voir un peu plus de mon corps que ce que mon confort habituel laissait paraître.

Presque aussi tôt, il ajoutait qu'il devait bientôt retourner à Viermont pour voir où en était la crise alimentaire du pays. La source du problème, je l'avais trouvé. Je comptais bien évaluer la situation, et si cela était nécessaire, j'allais régler ce soucis, vite fait, et pour de bon... et surtout, dans la plus grande des discrétions. Le fait de connaître la princesse m'aiderait énormément à pénétrer le château, et d'avoir gagné la confiance de la famille royale est un très grand atout.

- Je compte bien réglercetteputaindecrisedemerde.

J'avais balbutié ces mots, tout bas, discrètement... par chance Araki ne m'avait pas entendu ni compris, et dans le pire des cas, il allait entendre... mais qui pourrait bien croire que j'allais faire ce que je planifiais ? Je ne comptais pas parler de cela à personne en Viermont, ni en Myrefall. Je voulais éviter de me retrouver les pieds dans les plats... et alors que je croyais avoir installé un profond malaise, mon vieil ami s'empressait de changer de sujet.

Un oiseau étrange avait été observé ici. Peut-être pas un oiseau, mais peut-être un mixte d'animaux étranges faisant une créature encore inconnue. Mon regard perplexe dévisageait Araki. Avait-il consommé de la drogue? Était-il bourré? Qu'est-ce qui pourrait bien lui faire voir ou entendre de pareilles sottises?

- Ehh.... Tu es sûr que tu ne me jappes pas un tas d'âneries, là? Parce que j'ai jamais entendu une pareille chose...

Mon regard scrutait aléatoirement la forêt avant se retourner bien vite vers mon ami de longue date. Je savais qu'en disant une phrase pareille il n'allait pas s'offusquer au point de tourner les talons, je le connaissais assez pour cela... mais je ne comprenais toujours pas où il avait prit ses informations. Je suis d'habituelle coutume, la première à être conscience de ce genre de spécimens...

- Allez, lâche la drogue Araki. Le temps chaud de Myrefall te fait fondre le cerveau, quoi?

Araki s'empressait de s'exprimer en faveur de l'oiseau, défendant son point de vue. Mon regard scrutait l'horizon, sans aucune trace de l'animal muté à trois autres. Mes yeux grisâtre se retournaient lentement vers le gorinn à mes côtés, ce dernier terminant sa phrase en disant avoir entendu cela à la taverne où il était hébergé pour le bal. Je soupirais légèrement. Comme si un bordel ou une taverne était une bonne source d'informations! La seule chose de valable dans ces bâtiments, c'est l'alcool et les informations sur le babillard. Le reste n'est que foutaises créées par la surconsommation d'alcool, tant que cela n'est pas prouvé.

Le gorinn continuait de parler, prolongeant son monologue, expliquant que sa nature avait changé quoi que ses habitudes étaient les mêmes... en me confirmant qu'il considérait peut-être le sexe comme une drogue. Il est vrai qu'en vieillissant et en maturant, les désirs changent! Le petit Araki était devenu un homme, de ce que j'avais pu constater ; notre dernière rencontre remonte à plusieurs années auparavant, à Grimaël, alors qu'il n'était qu'un pré-adolescent...

- Tu as changé, Araki! Il est vrai que nous ne sommes plus des enfants...

Évidemment, je n'avais pas eu le temps de continuer que je m'étais fait interrompre par la voix de mon ami d'antan. Mon regard se retournait rapidement vers le bruissement de la neige un peu plus loin pour constater que l'oiseau sans plume était présent. Il était là, picossant les arbres. Là, je devais avouer que j'étais plutôt troublée ; comment une telle volaille sans plume et presque sans pelage pouvait avoir survécu aussi longtemps dans la forêt enneigée de Myrefall sans mourir de froid?

La voix d'Araki s'élevait alors que l'oiseau se barrait ; fallait le suivre. J'hochais positivement de la tête alors que mes pas s'enchaînaient, rapidement, prenant un pas de course raisonnable. Je ne pouvais pas savoir comment l'oiseau réagirait mais j'étais armé si jamais quelque chose arrivait. Dans l'espoir que l'on aille pas à la tuer pour se protéger, cet animal semble être un bon spécimen à expérimenter.

À mes souvenirs, en tant que Gorinn, Araki devait sûrement contrôler la magie de la glace... et pourrait peut-être aider en faisant une barricade, bloquant la créature dans sa course. Je cherchais des solutions pour nous aider, et c'est d'une voix saccadée par mes pas de courses que je m'exprimais sur la possibilité de le bloquer :

- Il faudrait la bloquer avec quelque chose. T'as une idée ?

Je l'avais vu. Alors que j'avais fait passé Araki pour un minable qui ne savait pas de quoi il parlait, l'oiseau avait sorti de sa cachette, nous dévoilant son horrible pelage/plumage et sa tête digne d'un cauchemar avant de se barrer comme une poule mouillée. Le seul réflexe que moi et mon ami d'enfance on avait eu, c'était de partir après cette bestiole... ce qui n'était pas réellement une bonne idée parce que celle-ci semblait avoir peur de nous... et cette bête semblait courir beaucoup plus vite que je l'aurais imaginé...

- Ça sert à rien de courir après, comme ça... on va pas l'avoir à jouer au chat et à la souris...

Je ralentissais mes pas jusqu'à les arrêter complètement. J'avais une idée. Bien qu'un loup n'est pas fait pour être monté par un être humain, je devais avouer que mon ami n'était pas humain mais bien un gorinn, et devait bien faire la moitié de son poids. Ayant déjà fait cela avec un gorinn dans le passé, je savais me mouvoir plus rapidement que sous ma forme humaine. C'est donc avec un léger soupire que je retirais mon sac de mon dos, l'ouvrant et le déposant au sol. Mon regard se relevait vers mon ami aux cheveux blanc avant de lui expliquer mon plan de match, tout en retirant mon armure, ne gardant que mes vêtements.

- Range mes trucs dans mon sac, et monte-moi, on ira beaucoup plus vite, et tu pourras incanter plus facilement que si tu dois courir, et si on perd sa trace je vais pouvoir le retracer.

Je me transformais rapidement, mon visage mutant pour devenir celui d'un grand loup artique. Mon pelage apparaissait rapidement, laissant bien vite ma peau disparaître derrière le poil que mon corps laissait voir. Mes vêtements devenant légèrement encombrant, je retirais ceux-ci rapidement pour les déposer au bord du sac alors que mes pattes mutaient, me faisant perdre l'équilibre. Je me retrouvais bien vite dans le confort de mon apparence animale, à quatre pattes au sol, prêt à faire une grande course contre une bestiole inconnue. Dans l'espoir qu'Araki fasse vite pour ranger mes trucs dans le sac, question que l'on puisse repartir. En prime, j'avais le flair plus développé, nous n'allions donc pas perdre sa trace !

C'était  bien la première fois que je revêtissais mon apparence animale comme ça devant quelqu'un. D'habitude, je passe pour une humaine, et je tente tant bien que mal de ne pas montrer que le loup blanc, c'est moi... seul Elise m'a vu comme ça, et rares sont ceux qui savent qui je suis réellement... mais j'allais devoir, un jour ou l'autre, m'habituer et trouver moyen de me familiariser avec cet apparence, ainsi que d'en tirer les bienfaits.

Je m'étais transformée comme ça, gratuitement devant mon ami. Il avait fait comme je lui avais dit, il avait rangé mes trucs dans mon sac et pour ma part, je m'étais dégourdie les pattes. Voyant que la créature avait pris les devants sur un pas paniqué, je me préparais pour une longue course. Je laissais les traces de pattes de loup partout autour de nous, et aussitôt que je me sentais prête à partir, je m'immobilisais près de mon ami, me penchant suffisamment pour faciliter l'accès au gorinn.

Araki prêt, il montait sur mon dos. N'étant pas un cheval, c'était plutôt inconfortable mais tolérable ; Araki était bien plus petit et léger qu'un être humain, ce qui en faisait un être facile à transporter. Prenant bien le temps de m'adapter au poids sur mon dos, je m'empressais de prendre le pas de course aussitôt que mon passager était prêt. La course était bien plus lente que d'habitude, mais cela semblait être suffisant puisque visiblement je courais déjà beaucoup plus vite qu'à pieds.

C'était plutôt rapide ; je courais bien plus vite que la bête que nous chassions. Le gorinn incantait, je l'entendais, je le sentais. Rapidement, la glace se projetait devant nous pour se matérialiser et se solidifer devant l'oiseau. La bête s'immobilisait avant de se cacher la tête dans la neige, pensant que nous ne la verrions pas. Pourtant, son gros cul dépassait encore de la neige !

Pour ma part, satisfaite, je m'immobilisais à une distance raisonnable de la créature, question d'éviter de lui faire peur avec mon allure actuelle de prédatrice. M'allongeant au sol, je laissais Araki débarquer de mon dos pour me relever par la suite, regardant la scène. C'était plutôt paisible. L'oiseau, bien que stressé, ne semblait pas dégager aucune mauvaise intention, son énergie semblait même plutôt calme... comme si la bête cherchait à calmer son corps pour passer innaperçu face à l'ennemi.

Je m'allongeais au sol. Rampant lentement dans la neige, je m'approchais lentement de la créature, lui montrant que je n'étais pas méchante et que je ne désirais pas la blesser. Je feulais légèrement comme pour attirer son attention, la queue battant l'air, la mine basse, je regardais particulièrement son cou qui disparaissait entre ses plumes, puis dans la neige. Voyant que la bête ne réagissait pas, je cessais de m'approcher, m'allongeant complètement immobile. J'allais laisser mon ami faire sur ce coup-là.

Je continuais de ramper lentement vers Araki. Ce minus ne m’avait pas redonné encore mon sac, donc mes vêtements… et j’étais donc coincé sous ma forme animale. Je m’approchais d’Araki lentement, ma tête s’étirant pour attraper un lacet de mon sac, tirant dessus délicatement… deux ou trois coups, sans plus, sans mettre plus d’attention que cela sur le fait que je désirais mon sac… il allait comprendre… je l’espère.

Une fois mon sac récupéré, je rampais de reculons, assez pour m’éloigner de cette bestiole de plus en plus étrange. Une fois assez loin, je tournais les talons, prenant une course assez rapide vers un endroit bien camouflé. Reprenant rapidement ma forme humaine, je m’habillais le plus vite possible -non seulement pour éviter que des voyeurs se rincent l’œil, mais également pour éviter d’attraper froid… vu l’absence de la fourrure que j’avais sous forme animale, il me fallait faire vite pour me vêtir.

Une fois bien vêtue, j’enfilais mon sac sur mon dos, repartant donc vers Araki et l’oiseau étrange. Me rapprochant doucement, je m’arrêtais à une distance sécuritaire pour voir qu’Araki avait été capable de se rapprocher assez pour presque le toucher. Un sourire s’étirait sur mes lèvres à cette vue ; il est vrai qu’Araki était moins imposants en taille que moi, ce qui effrayais peut-être moins l’oiseau.

Je détaillais du regard les moindres détails que je pouvais regarder. Son rare plumage était assez spécial. Son mélange de fourrure et de plume me captivait principalement, mais pas que ça ; la forme étrange de l’animal était en soi captivante. Il avait une forme un peu bizarre, avec une rondeur surprenante au bas du ventre, à un point où je me demandais comment ses pattes de poulets pouvaient bien le supporter, sachant qu’il n’avait pas d’ailes pour voler et se soutenir.

En parlant de ses ailes… elles étaient toutes petites et complètement dépourvues de plumes, comme des ailes de poulet prêtes à manger. Plus mon regard détaillait l’animal et plus je le trouvais étrange. Je devais investiguer davantage sur cet animal.

- Peux-tu récupérer quelques plumes et un peu de fourrure si tu y arrives ? J’aimerais investiguer un peu plus lorsque nous l’aurons perdu…

Quand nous l’aurons perdu, oui. Myrefall est grand, la forêt est dense, et qui sait sur quel type de charognard cet être étrange pouvait bien tomber… nous allions devoir le laisser partir un jour ou l’autre, nous ne pourrions pas le garder en captivité. Et de toute manière, comment faire pour capturer un poulet de la taille d’un ours sans se risquer, et sans risquer la vie des villageois où cet animal sera entreposé ? Cela relevait de l’impossible, et les dangers liés à la capture d’une créature inconnu -on va se le dire- restait principalement intenses.

- Qu’on le veuille ou non, nous devrons le laisser partir… il n’y a pas vraiment moyen de l’enfermer quelque part et de le conserver.

Ma voix était légère et douce, tout au long de mon monologue, question d’éviter d’effrayer la bestiole. Si nous pouvions la mettre en confiance suffisamment pour que celle-ci se relève la tête, nous allions rapidement obtenir un peu plus d’informations quant à l’identité du volaille ; les formes du bec et les détails de sa tête pourrait peut-être nous mener à une piste quant à l’origine de ce truc étrange.

Je regardais la scène merveilleuse devant moi, où mon ami d’enfance se rapprochait doucement d’une drôle de créature. Une scène qui montre la perfection de la douceur du gorinn. Je le trouve remarquable. Je n’aurais pas cette patience, c’est pourquoi je travaille auprès des humains... et non des animaux. La chasse et/ou la domestication, ce n’est vraiment pas dans mes cordes. Bien que je peux me débrouiller, je ne trouve pas un plaisir particulier à être auprès des animaux.

Néanmoins, mon ami, il semble que ce soit dans ses cordes. Les idées affluaient dans sa tête, visiblement, puisque ce dernier sortait une poignée de noix de son sac pour approcher la bestiole, dans l’espoir de l’approcher… peut-être même de le domestiquer, qui sait. Il avait la curiosité au bout du nez, je pouvais voir son visage drôlement illuminé par la hâte d’en découvrir plus sur l’étrange créature… alors qu’il s’agit peut-être simplement d’un erreur de la nature, un hybridation mal formé entre deux animaux, qui aurait eu une drôle de chance de survivre à tout ce qu’elle a pu traverser depuis sa naissance.

Parce que oui, je croyais plus à ce genre de situations plutôt qu’à une genre de créature que nous ne connaissions pas encore, pour la simple raison qu’à la grosseur et la laideur que la créature a, il serait ridicule d’avoir passé à côté depuis toutes ces années. Malgré le fait que je désirais aider, vu ma patience légendaire, je préférais rester en retrait, question de laisser mon ami faire son travail en conséquence. Il semblait bien se débrouiller.

- Tu sembles bien l’avoir amadoué, dis donc. La nourriture était une superbe idée !

Une fois domestiqué, il serait plus facile de l’approcher, et ainsi en apprendre davantage sur la créature étrange qui se dressait devant nous. Cueillir des plumes, détailler son apparence, tenter d’illustrer le tout, constater ses réactions, ses préférences, les traits de caractère de l’animal… il y a tellement de choses à dénicher sur une bestiole inconnue…

- Si tu peux lui attraper une de ses rares plumes, ce serait génial…

Pour une fois, je ne me servirai pas de ses plumes pour faire des costumes ou des décorations… mais bien pour les étudier, y voir les dessins, s’il y en a. Certains oiseaux ont des lignes sur leurs plumes, les bouts sont d’une autre couleur, peut-être est-ce le cas avec ce gros poulet tout nu… et si je pouvais aider un peu à identifier ce truc, vu mon odeur de loup la distance allait être la meilleure chose pour moi. Je devais trouver le moyen de regarder la composante, le dessin, le type de plume cette créature a (ou est sensée d’avoir, qui sait…) puisqu’il s’agit peut-être d’une grosse créature ayant été endommagé dans un incendie, et qui aurait pu perdre la majeure partie de ses plumes… et sa grosseur est peut-être une mauvaise malformation.

- C’est peut-être une dinde ayant une sérieuse malformation au niveau de la grandeur… et qui a la peau endommagé par le feu…

J’avais parlé tout bas, mon air était plutôt innocent, comme si je ne m’étais pas rendue compte à quel point ce que je venais de dire avait l’air idiot… bien que même si ce que je disais pouvait sonner étrange, cela n’empêchait pas que cela aurait pu être pleinement plausible… et pour cela, le reste de ses plumes –autant ceux de sa queue inexistante que ceux de ses ailes nues- allait être crucial. Un petit tour à la bibliothèque de Myrefall allait s’imposer, par la suite… question que je puisse identifier à quelle créature s’apparente ses plumes.