« The bird of Hermes is my name / eating my wings to make me tame »
Le monde est minuscule, n'est-ce pas merveilleux? Un endroit si petit que tu ne peux jamais perdre qui que ce soit que tu souhaites garder en vue, que chaque personne qui t'est importante est à portée de main, que chacun ne cherche jamais une personne manquante, un monde parfait sans que qui que ce soit puisse commettre un crime et s'en tirer sans avoir été vu! Oh, bon, le sarcasme suffit, si vous n'aviez compris, j'ai une péninsule à vous vendre, vous pouvez me contacter au numéro d'urgence psychologique local de votre coin du monde. La caravane avançait, sortant enfin d'un convoi qui avait été aussi plaisant que de s'installer confortablement sur un oursin copulant avec un hérisson. Le transport des hommes n'est pas pour plaire à la jeune femme à la peau dorée qui descend de sa position, Danielle s'arrêtant pour contempler ce nouvel environnement qui est sien. Les yeux pâle de la fée sous une illusion de vélana sous une illusion humaine dansent sur la foule de la place de ce hameau qui a été le lieu de transition première dans le territoire de Xavaar. Une grimace sera rapidement cachée car les gents caravaniers avaient, pour une poignée de piecettes, offert une place à la jeune femme qui aurait, mine de rien, été vulnérable dans le monde barbare et sans compter qu'une femme de sa stature est inévitablement une proie! Oh, s'ils savaient...
Ce que le caravanier ne savait était sans doutes que les pieces qu'il avait dans sa bourse de la part de la fée avaient repris la forme première de crotin de cheval séché que l'illusionniste avait manifestée, un sourire cruel aux lèvres de celle-ci qui se souvenait que l'homme avait porté la pièce à sa bouche pour y mordre afin de valider la véracité de celles-ci... Son haleine allait avec ses morales et elle s'estompe rapidement dans le village, un gentil hameau dans lequel la livraison de bière devait être fait. Barbares... Oui, c'est le terme adéquat que songe la pixie, l'incarnation du karma pour quiconque croise son chemin. Les terres de Gören avaient été une déception dans sa recherche et la frustration de celle-ci serait apte à se manifester par un brillant assaut qui donnerait des cauchemars à qui que ce soit. Pas que ces tentatives de la part de la Féelana avaient données quoi que ce soit depuis combien de temps? Quelques décennies, oui, sans doutes mais le fait est que la personne qu'elle cherche est vivante.
Pourquoi cette certitude? Parce que celle-ci s'était manifestée lorsqu'elle avait prise racine dans le monde des hommes, enragée comme seule une amante flouée pourrait comprendre. La disparition de la déesse de la pixie avait été une triste réalité, masquée aux yeux de nombre de gens comme une fée éplorée qui avait perdue l'envie de vivre après le décès prématuré d'une personne qu'elle avait aimée de son coeur et son âme. Une fin qui avait été de quoi provoquer une rage sans borne lorsque la pixie avait quittée son domaine caché pour les terres des humains, non pas par clémence pour les siens mais parce que les humains, éphémères et se reproduisant comme des limaces sur le cadavre boursouflé du monde, étaient une proie pour sa rage sur des générations qui n'oublieraient le cri lorsqu'elle se mettait en chasse. Une décennie entière à hanter un hameau sans nom avait donné un résultat des plus étonnant lorsqu'elle avait sentie un reproche et que son sommeil, le sommeil de ceux qui ne se reprochent rien, se fasse changer en un cruel cauchemar qui l'avait laissée hantée et pourtant, aussi, avec la certitude que celle qui avait comprise ce qu'elle voulait, ce qu'elle était, était vivante.
Gören avait donc été sa frustration sur ce point et ce, sans compter le simple fait que toute fée est douée de base en illusion alors masquer son apparence est un talent inné, comme un poisson nager, un pirate piller et une prostituée lever ses jupons pour quelques pièces. Xavaar était donc maintenant sa nouvelle destination. Elle était encore jeune, mine de rien, elle avait à peine entamée le début de son premier siècle. Trouver une fée cachée dans le monde des humains a toujours été une gageur alors une fée qui s'était fait passer pour morte... Les yeux de Danielle ne cessaient d'analyser les lieux, disparaissant dans une ruelle pour aspirer un peu de sa propre énergie magique pour changer son apparence et mieux se fondre dans la foule, une illusion de tissu drappant sa peau et elle remonte le capuchon de cette illusion comme s'il était bien réel, l'ourlet usé et sali par une longue route qui ne fait que débuter.
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Danielle Onami
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Ven 5 Mar - 11:44
Long Way From HomeLe village de Bourg de Hardeüs, je l’avais visité à quelques reprises déjà, lorsque j’avais besoin de composant que mes jardins ou la nature ne pouvaient pas me fournir. Ce petit village avait beau se situer dans la région de Gören, reconnu pour sa violence envers les étrangers et sa méfiance, je connaissais quelques artisans que j’appréciais particulièrement à cet endroit. Ayant visité toutes les villes et villages de Gören et Xavaar dans le passé, je m’étais créé mon petit cercle de connaissance et artisans dépendant de mes besoins. Le voyage n’avait pas été de tout repos! Il fallait compter premièrement 40h de voyagement pour passer de Myrthana à Sylvania et 24h pour passer de Sylvania à Bourg. Comme à mon habitude, j’avais pris les services de diverses caravanes pour le voyagement. Au moins, je pouvais me reposer tout en progressant dans l’avancé et cela m’offrait une certaine sécurité.
Avant mon départ, j’avais préparé mon sac de voyage. Krakaa m’observait préparer mes effets personnels, mes vêtements de voyage et dans une tentative de m’aider, me tendait quelques objets que je repoussais très gentiment de la main. Il était adorable à vouloir m’aider de la sorte, mais je me doutais que mon départ devait créer une certaine anxiété en son être. Je lui avais dit que je partais pour quelques jours, le temps d’aller lui chercher des vêtements et effets personnels à sa taille. Il n’avait pas semblé comprendre complètement mes explications, mais semblait avoir interprété l’essentiel. Je repoussais la dague qu’il me tendait en souriant,
-Je n’aurais pas besoin d’une arme. Je vais utiliser les services d’une caravane pour voyager, c’est plus sécuritaire.
Mon sac terminé, je refermais mon manteau. Je secouais alors mes ailes qui avait été pénibles à passer à travers les trous créait pour celle-ci dans le manteau et soupirait de contentement. Peut-être m’achèterais-je un nouveau manteau et des vêtements par la même occasion! Je m’étais assuré d’avoir accumulé assez de fruit, légume et noix pour au moins deux semaines de repas. J’avais montré mon jardin à Krakaa et essayé de lui enseigner à prélever un fruit sans briser le plant entier. Il avait ses seaux d’eau fraîche et je lui avais montré la rivière juste à côté sur mes terres. J’avais l’impression de laisser mon jeune enfant seul, vulnérable, derrière moi. Je le fixais alors, me questionnant si je ne devais pas l’amener avec moi-même! Mais non, les dangers étaient trop grands sur les routes et il devait avancer un peu plus dans son éducation, prendre de l’expérience dans son corps d’homme. Je lui faisais alors un câlin, avant de souffler en reculant, une lueur rassurante dans le regard,
-Je reviendrais… Je ne pars qu’une semaine, deux maximums. Prends soin du jardin et… J’ai confiance en toi.
Je lui avais adressé un dernier sourire et j’avais pris la route. J’avais peur pour lui, comme une mère inquiète de laisser son enfant seul, mais il était grand! J’avais confiance qu’il ne se mettrait pas trop les pieds dans les plats pendant deux semaines… Je lui avais expliqué comment faire le feu, comment s’habiller et il avait tout pour répondre à ses besoins physiologiques… Je devais cesser de m’inquiéter, mais la vérité était qu’il me manquait déjà d’une certaine façon. Trop tard pour les regrets, car ma caravane était arrivée à destination après près de 80 heures de voyagement. Baillant, je m’étirais et sortait de la charrette. Il n’y avait pas eu aucun problème et la route avait été paisible. Lors de l’un de nos arrêts à Sylvania, j’avais échangé des fleurs et des épices maison contre des pièces, j’avais donc de quoi payer les artisans. Marchant sur la rue principale, je tombais sur le premier commerce que je cherchais, le cordonnier. Je sentais les regards de nombreuses personnes sur mon être, comme dans chaque ville… Des ailes de cristal, luisante et brillante ne sont effectivement pas source de discrétion. M’acheter des nouvelles bottes de cuir fut aisé, facile… Mais j’avais alors dans mes mains deux pairs différents pour homme. J’ignorais les regards portés sur ma personne, me concentrant sur la tâche du choix difficile qui s’offrait à moi. J’avais pris les mesures de mon jeune protégé, mais je ne connaissais pas ses goûts en matière vestimentaire. Mon regard captait alors celui d’une jeune femme à mes côtés, me tournant vers celle-ci, je demandais sans aucune méfiance et hésitation,
-Si vous étiez un jeune garçon d’environ 16 ans, laquelle vous préféreriez?
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Temps, vil et cruel temps qui est à la fois si rapide et pourtant si lent, toujours en proie au relativisme du moment! Il fallait bien dire que ce temps n'avait en rien été perdu dans cette contemplation d'une illusion, définitivement elle avait enfin réellement perdue l'esprit ou le peu qu'elle avait car elle voyait ce qui avait attiré tant l'attention de badauds et de "courtisanes", dirons-nous. La pixiecopathe observait ce mirage et avait osée ce que peu semblaient désirer faire, sans doutes repoussées par l'apparence qui n'est humaine de celle qui était en train de faire quelque chose qu'on peut difficilement imaginer son idole faire: l'achat de nouvelles chaussures. Les traits de la somnolente fée sont ceux qui ont été gravés dans son esprit lors de leurs discussions nocturnes, le visage doux que Danielle avait vue se froncer devant l'absence totale de remords et la capacité de l'illusionniste d'engendrer de sombres cauchemars sans jamais entrer dans la tête de quelqu'un. Les ailes, surtout, sont une surprise pour la dorée pixie qui observe un long moment la Princesse Perdue.
Toujours est-il que le flot du temps rattrappe, le moment perdu lorsque Jaëlle se tourne vers elle, ce qui a le don de faire redresser un peu le dos à cette pixie irrépentente de ses crimes, croisant le regard bienveillant de celle-ci mais ce qui sera le plus douloureux sera sans doutes l'instant qu'elle croyait arriver, cet instant qu'elle avait espérée pendant un siècle de recherches, la reconnaissance de sa personne... Qui ne vient. Non, c'était un affront, une vile plaisanterie à ses dépens! Entre consoeurs, de telles blagues se permettent et les yeux pâles de Danielle se posent sur ce que lui présente sa vis-à-vis: Des bottes. Avec un retard, son esprit relève enfin ce qu'a dit Jaëlle alors qu'elle relève les yeux vers celle-ci.
"Je ne suis pas très friande de bottes et je crains de n'être un garçon, ni d'avoir seize ans mais si je devais décider, je prendrais sans doutes celles qui sont rapides à délacer."
Oui, l'hypothèse était plausible encore, une blague. Jamais Jaëlle n'aurait pu oublier son existence, n'est-ce pas? La pixie la regarde, avec ces bottes en mains.
"Vous cherchez pour votre fils?"
Oui, sans doutes était-ce possible, si Jaëlle désirait protéger son enfant à naître... L'apparence d'une fée reste bien figée pendant un bon temps alors la fuite de leurs terres en vue d'un danger que nul autre que la fée des songes avait vue venir...
"dites-moi... Êtes-vous Jaëlle? Je crois que nous nous connaissons, il y a un bon temps..."
La pixie pour sa part commence à récolter un brin d'énergie, tentant de voir s'il y avait une illusion entourant son interlocutrice... Le fait que ce soit un possible piège lui a traversé l'esprit enfin et son regard commence à aller vers les gens autour, se tendant d'une telle foule et d'une attention portée sur elles deux.
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Danielle Onami
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Danielle Onami
Jeu 18 Mar - 13:06
Long Way From HomeLes plus rapides à délacer… Elle n’avait pas tort! Je venais de me rappeler que je n’avais pas appris à Krakaa à lacer des chaussures! Commencer par des bottes plus faciles à attacher semblait donc effectivement la meilleure option pour celui-ci. Retournant mon regard sur les paires de chaussures en cuir, je semblais alors pensive, trop sérieuse l’instant de quelques secondes, avant de soudainement tendre une paire à l’artisan avec un air confiant. Celle-ci semblait la plus adéquate pour mon jeune protégé et je soufflais avec douceur,
-Je vais prendre celle-ci!
L’homme se tournait avec les deux pairs que j’avais choisis. Une pour moi et une pour le jeune animorphe. Me tournant vers la dame à qui j’avais demandé conseil, j’écoutais sa question et clignait des yeux le temps d’assimiler celle-ci, avant de souffler en chassant son idée d’un mouvement de main léger,
-Ho non! Non que je ne veuille pas d’enfant, mais ce n’est pas mon fils. C’est pour Krakaa, un jeune homme que j’ai accueilli chez moi il y a peu de temps et il n’a aucun vêtement à se mettre sur le dos.
Je lui racontais mon histoire, la raison de ma présence et ce? Sans aucune crainte. Son visage m’était familier, elle me rappelait quelqu’un, quelque chose. Un vestige d’une information qui ne me revenait pas en mémoire. Étrangement, je me sentais en confiance en sa présence et je n’avais alors aucunement retenu sur les informations que j’offrais. Inattentive, je ne remarquais à aucun moment le groupe d’humain nous regardant. Je payais à l’artisan les bottes avec quelques écus, déposait celle-ci dans le panier que je tenais à mon bras et souriait à la femme à la chevelure sombre,
-Si! Je me nomme Jaëlle Nightweaver! Nous nous sommes peut-être croisés à Myrefall lorsque j’aidais dans la boutique d’Herboristerie.
Je l’observais alors, elle me disait réellement quelque chose. Comme si j’avais son nom sur la pointe de ma langue, je prenais quelques secondes pour essayer de me le remémorer. Peut-être une ancienne connaissance, du temps avant mon amnésie. Si c’était le cas, la pauvre, j’avais peur de l’avoir blessé! En paix avec mon réveille, avec l’oublie de mon passé, je m’étais reconstruit et je ne ressentais pas le besoin à ce moment de percer le voile de vérité. Toutefois, je ne voulais la blesser et je prenais alors la peine de rajouter en me grattant l’arrière de la tête, prenant un air désolé,
-J’ai oublié votre nom, je crois… Je suis désolée, je suis victime d’amnésie depuis plusieurs années, enfin… Presque une centaine d’années… J'ai perdu la notion du temps en quelque sorte. Mais ceci n’est pas l’important!
Lui adressant un sourire alors joyeux, je l’invitais à me suivre avec un ton chaleureux,
-En pardon, je vous invite pour le repas! L’auberge du sanglier offre les meilleurs mets de la ville et l’ambiance est plutôt plaisante! Cela nous permettra de discuter tranquillement et sans hâte!
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Les stupeurs de la plus petite des fées n'est pas prête de s'estomper alors que les propos qui pourraient être vus comme décousus entrent et trouvent terre fertile dans l'esprit de sa comparse. La Fée-vélana-humaine regarde avec stupeur la fée des rêves et cauchemars observer les deux ensembles de souliers avant de venir à un choix que la pixie semble, bien malgré elle, avoir aidée à résoudre. Elle observe cet étrange échange de la fée avec l'homme qui semble heureux de s'éloigner d'elles-deux alors que Jaëlle ou celle qui disait l'être se tourne vers la psychopathe féerique, semblant revenir à l'interrogation qui avait, pourtant, été une accusation. Cela dit, l'énergie de Danielle se dissipe un peu, ne trouvant de cette magie qui lui est aussi familière que l'air qu'elle respire, nulle illusion ne trompe l'apparence de celle qui est là et déclare qu'elle héberge un naturiste. Bon, la notion ne trouble pas réellement Danielle, elle-même étant dans son plus simple appareil si nous lui retirions ses voiles illusoires mais le fait demeure...
La confirmation de l'identité de la fée viendra peu après, ce qui aura le don autant de faire faire des voltiges à l'appareil cardiaque de Danielle comme de le plomber devant la claire ignorance de qui est elle. "Fureur" est bien faible comme mot pour expliquer ce qui traverse le corps et l'esprit de la pixie qui se reprend bien avant de laisser ses illusions tomber ou de tenter de frapper de folie l'ensemble du village, son idole comprise, ce calme venant simplement de l'air gardé par la femme qui semble véritablement sonder sa mémoire. Plus d'un siècle, mine de rien, s'était écoulé. De lentes respirations seront amicales à la fée qui ne désire déchaîner sa fureur, pas de suite, pas sans explications et, comble de chose, celle-ci vient.
Amnésique. La Princesse des fées, frappée d'amnésie sans raison mais cette absence est la raison en elle-même, n'est-ce pas? Danielle plisse tranquillement les yeux avant de forcer un sourire, blessée dans son orgueil et son amour-propre. Pourquoi Jaëlle aurait-elle souhaitée oublier? La raison est simple: Elle ne l'aurait souhaitée. Même lors de la mort de la Reine sa mère, elle avait trouvée un semblant de réconfort de parler avec la psychopathe et sa vue des plus uniques du karma et ce qu'elle apporte à ce monde mais surtout, elle venait de parler franchement et ce reste une fée, le mensonge aurait eu le goût infernal et sa langue aurait été de plomb en lieu de dire des inepties. Il faudra remédier à cela!
"Je me disais bien que c'était toi, tu n'as pas changée depuis le temps. Amnésie, tu dis? Ça explique, nous avions travaillées ensemble sur de grands projets, j'aurais été blessée que tu ne te souviennes de moi."
Une pure et dure vérité, étalée au grand jour pour la fée qui doit être bien confuse dans ce monde des hommes. La mémoire était une chose fragile mais Danielle avait tendance de ne pas se faire oublier, ça, non. L'invitation sera un atout indéniable pour mieux comprendre la situation et elle offre un sourire qui est encore un brin faux mais qu'elle maquille de son mieux.
"Je suis Danielle, au fait. Peut-être t'es-tu cognée la tête je-ne-sais-où? Et j'accepte volontiers, ce fait longtemps que je ne t'avais vue, j'ai même craint le pire un temps"
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Danielle Onami
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Danielle Onami
Sam 20 Mar - 12:55
Long Way From HomeDe grand projet? L’hybride clignait des yeux et prenait un air extrêmement désolé. Elle avait beau réfléchir, beau penser, aucun souvenir ne lui revenait en mémoire concrètement. Mais le fait que la jeune femme ait nommé son prénom en premier était là une vraie preuve de leurs appartenances à un passé oublié de sa personne. Naïve, elle n’en restait pas moins intelligente et voyait alors une opportunité de renouer avec son passé. Autant qu’elle en avait l’intérêt, qu’elle en ressentait un certain désintérêt. La blonde hésitait, elle ne savait si elle voulait réellement se le remémorer, était-ce réellement une bonne chose? Peut-être que l’amnésie avait une raison d’être? Peut-être avait-elle une vie antérieure malheureuse et remplie de mauvais Karma. Qui pouvait le savoir? La femme devant elle évidemment, puisqu’elle la connaissait avant son éveil… Mais… Voulait-elle seulement lui poser la question? Elle avait peur, elle était forcée de l’admettre, mais elle ne le mentionnait pas encore à voix haute, pas encore prête à faire face au regard blessé de la dame à ses côtés. Et puis Karma, ce concept venait de lui venir en tête, mais qu’impliquait-il réellement?
Danielle… Ce nom lui créait un petit battement de cœur et alors qu’elle clignait des yeux, elle crut voir l’instant d’une seconde… Une malheureuse seconde, le profil d’une femme avec des ailes… Mais le tout était court, brouillé, peu concret. Secouant très légèrement sa tête, l’hybride lui adressait un nouveau regard désolé et souriait avec curiosité. Elle était partie depuis longtemps? Elle s’était réveillée sur ce bateau avec la forme qu’elle possédait actuellement. Se basant sur les hybrides, elle avait imaginé avoir dans les 120 ans approximativement. Les multitudes de scénarios commençaient à pointer le bout de leur nez et la blonde ressentait déjà les débuts d’une migraine. Une autre raison pour laquelle elle ne cherchait pas souvent à se remémorer son passé, les migraines et la fatigue que cela créait. Mais voilà qu’elle acceptait son invitation, ce qui changeait aussitôt ses pensées. Toujours heureuse de faire de nouvelles connaissances, enfin, anciennes dans ce cas… Elle commençait alors à la guider vers une auberge connue de la ville, à environ cinq minutes de marche.
-En fait, je me sens plutôt mal… Je n’ai aucun souvenir de notre rencontre, mais c’est un plaisir de faire votre rencontre Danielle! Je me suis réveillée sur un navire marchand qui naviguait vers Myrefall, il y a très longtemps. On m’a dit ce jour que j’avais fort probablement bu un hydromel de trop.
Je riais alors légèrement, d’un ton presque amusé. La situation avait de quoi être cocasse quand même, se réveiller après avoir bu une chope de trop. Même si je ne savais à ce moment que dans mon passé, je ne buvais pas…
-Je suis à la fois terrifiée et intrigué de poser la question, mais… Nous avions travaillé sur quel projet? On s’est rencontré comment? Quelle était notre relation? J’ai quel âge?
Les questions se formulaient dans mon esprit. Plusieurs autres se créaient, mais je retenais mon élan. Je ne voulais trop en savoir d’un seul coup. Je préférais y aller graduellement et en respectant le rythme de mon énergie, guidée par ma peur grandissante.
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À force de cotoyer les ordures humaines, la pixie avait oubliée que la pure vérité était une source divertissante lorsque la vérité est bien plus importante. Les paroles de Jaëlle, dites avec une telle insouciance et impossible de fausse-piste par une demie-vérité aurait dut être l'aplomb premier. Amnésie. Le fait est que c'était peu probable que la fée des songes ait eue un malheureux incident d'hydromel mais le fait est que quelque chose était passé dans les yeux de l'autre, un instant de doute alors que son esprit se rebellait clairement contre quelque chose, mais qui pouvait être à la source d'un tel affront? La liste était courte et peu enthousiasmante pour Danielle qui observe l'air stupéfait de sa comparse. Clairement la mémoire est une faculté qui oublie, elle-même devait parfois rendre la vie difficile aux gens pour qu'ils n'oublient qui est le véritable cauchemar incarné dans ce monde.
La pixie laisse ses propos être digérés par la dame des songes, tranquille pour une rare fois dans sa vie, tenant sa place que Jaëlle lui avait fait comprendre par des cauchemars de son propre cru. Elle ne pourrait être au niveau de celle-ci mais une seconde place et être sous les ordres de celle-ci? Une place digne, ça, oui. Mais quelque chose semblait retenir Jaëlle et Danielle regrette de n'être télépathe, car le courant des pensées de la fée ne semble être des plus plaisant. Viendra ensuite l'affront qui est que de n'être dans la mémoire de la fée qu'elle idôlatre. La pixie se retient de nouveau bien qu'un brin de violet perce dans le bleu de ses yeux alors qu'elle se reprend une nouvelle fois, écoutant le récit de la Crystas en fronçant les sourcils. La pixie n'est pas sans connaître la boisson et ses effets, elle en profite pour ceux qui en sont affaiblis plus souvent qu'autrement. "Il y a très longtemps" était un facteur important.
"Plus de cent ans, oui... L'alcool ne cause de telles pertes de mémoires, mademoiselle. Visiblement, il semble que ce soit une mémoire sélective ou une malédiction, clairement. Je vais donc pardonner cette fois l'affront de ne savoir qui je suis."
Et le ton qu'utilise Danielle indique que c'est véritablement une clémence qu'elle offre, observant les gens autour puis soupirant, levant les yeux aux ciels.
"Je connais les réponses à toutes vos questions, Jaëlle Nightweaver, mais certaines choses ne doivent être dit au sus et vu de tous. Vous parliez d'une taverne, allons manger et peut-être trouverons-nous un lieu pour échanger ces informations. En échange de votre passé, je demanderai votre présent."
Le ton de Danielle avait un certain tranchant, elle venait, mine de rien, d'offrir un marché à la femme et le poids de la pure vérité était là. Elle savait tout, tout de la vie de cette femme qui avait disparue, son idôle mais il fallait savoir ce qui s'était produit. Elle observe la femme et doucement laisse l'illusion quitter ses yeux, dévoilant ses pupilles d'un profond violet.
"Les choses semblent ne pas être ce qu'elles sont, et il y a un fil de duperie et de mensonges que je ne saurai tolérer."
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Danielle Onami
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Danielle Onami
Ven 2 Avr - 21:20
Long Way From Home-Merci bien, merci énormément.
Je m’inclinais respectueusement alors qu’elle me pardonnait mon erreur. Quoi faire d’autre devant la future délivrance de mon passé mystérieux? Sans parler, que l’oublie est douloureuse pour les proches. Seulement en se basant sur l’Alzheimer, mal présent chez les personnes âgées, le fait d’être oublié créait de nombreuses larmes chez les aidants. J’étais donc soulagée, oui, qu’elle me pardonne et soupirât en me redressant, un peu plus détendue. Écoutant sa proposition, mon passé en échange de mon présent, j’eus une certaine moue pensive. L’échange semblait équitable, mais je préférais valider l’étendue de ce que représentait la notion de présent. Ayant toujours été fortement axé sur les échanges et approfondir les termes, balisé les contrats, je me demandais quelle partie de mon passé expliquait ce trait de caractère.
-Alors, quand on parle d’échanger mon passé en échange de mon présent… Quels sont les termes d’échanges exactement? Quels éléments de mon présent vous voulez? Des informations? Des biens matériaux? Mes services? Plusieurs options sont disponibles.
Les yeux de ma comparse devenaient alors soudainement violets et je figeais. J’avais commencé à la guider vers l’auberge, mais j’immobilisais alors complètement mon mouvement. La fixant, j’ouvrais la bouche, la refermait et inclinait la tête sur le côté. Cela me disait quelque chose… Ce teint étant très rare visuellement, je ne pouvais m’empêcher de me creuser la tête et cela était visible. Je faisais mine de parler, puis restait alors silencieuse. Commençant à me masser les tempes, je sentais le début d’une migraine pointer le bout de son nez et je grondais tout doucement,
-La migraine revient à la charge… Vous avez créé une illusion Danielle? C’est une couleur de yeux très rares!
Et je fuyais son regard. Le confronter me figeait et me créait une certaine nausée, avec un début de migraine. Je voulais profiter de la soirée, m’informer sans le vouloir réellement sur mon passé. Encore coincée dans cette ambigüité, je complétais le peu de pas qui nous restait pour rejoindre l’auberge. Pensive et fronçant très légèrement les sourcils. Une large tête de sanglier en bois pendait par quelques chaînes au-dessus de la porte. La blonde poussait la porte, entrant dans l’auberge et souriait alors tout autrement à l’aubergiste. Elle ne voulait démontrer sa détresse, et cela lui changeait les idées. C’était une forme de distraction utile pour le moment, dont elle tirait l’avantage.
-Bonjour Mesdames! -Bonjour Monsieur. Nous aimerions avoir une chambre et un repas chacune!
Je déposais deux pièces sur le comptoir et il nous invitait alors à prendre place à une table, sans nous en pointer une réellement. Comprenant qu’elle désirait avoir une certaine intimité pour discuter plus sérieusement, je choisissais alors une table un peu plus à l’écart, dans un coin de la pièce. Je prenais place sur la chaise montrant mon dos au reste de la taverne, ne réalisant pas les dangers de cette posture. Remuant doucement mes ailes, je trouvais alors finalement une position confortable et soufflait en prenant un air pensif,
-Alors, que désirez-vous de mon présent, en échange de mon passé? Et si cela fait 100 ans, j’ai quel âge? Un hybride ne devrait pas être aussi jeune à cet âge de base!
Déposant mon panier sous la table, je déposais mes pieds sur celui-ci, de façon à ce que je puisse le sentir si quelqu’un essayait de me voler. L’humanité m’avait appris à être méfiante au vol avec les années.
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Voir la femme s'incliner fait quelque chose au sombre organe cardiaque de la fée pixie. Non, point une émotion positive, elle résiste bien à l'envie d'empoigner sa vis-à-vis par les cheveux pour la faire se redresser de cette position de reconnaissance. Douce, véritablement douce et ignorante de tant de choses de ce monde... Trop, c'était bien trop et ce sera difficile pour Danielle de ne pas hurler sur celle qui lui fait face, n'aidant en rien à la calmer au centre d'un attroupement d'humains et autres, bruyants et malodorants. La pixiecopathe attendra, tentant de garder son calme alors qu'elle fait sa proposition à celle qui aurait été Reine et pourra se calmer alors que Jaëlle ne saute pas sur l'offre. Ce sera avec un rire qu'elle répond à cette question, secouant la tête pour indiquer que ce n'est le lieu pour discuter de l'échange qu'elles allaient faire. Danielle se laisse guider ou allait la laisser guider quand l'autre se fige en la regardant dans les yeux. Quelque chose nageait sous la surface des yeux de Jaëlle, un souvenir qui tentait de s'échapper et les choses devenaient plus clair d'un coup; un ensorcellement. Si c'était là une bonne nouvelle pour elle, ce n'était pas pour faire plaisir car du sang sera à innonder la terre pour cette horreur.
"Oui, une illusion, mais nous en reparlerons en lieu privé, c'est relié à vous et moi."
La princesse semblait être mise à mal et évitait le regard de celle qui l'avait cherchée si longtemps mais c'était là sans doutes un effet secondaire de la malédiction qui affligeait Jaëlle, aussi ce lui sera pardonné et elle suivra son aînée vers le point de boisson local. Le lieu de débauche était sans grande différence dans le niveau de luxe offert mais la fée n'en fera de cas alors qu'elle suit Jaëlle. L'endroit avait l'odeur âcre d'un lieu où des corps mal lavés se retrouvaient de façon fréquente. Son hôte salue le maître des lieux et demande une chambre, ce sera sans doutes pour le mieux alors qu'elle aura clairement besoin d'un temps de récupération. Le tout payé par les biens de Jaëlle, bien entendu mais Danielle se dit que l'humain allait perdre quelques pièces dans la nuit si elle avait son mot à dire sur le sujet. Fixant l'humain, gravant ses traits dans sa mémoire, elle ne se détournera que lorsque celle qui l'intéressait réellement s'éloignait, suivant celle-ci à la table trop usée par les humains éphémères.
Revenir au pacte est amusant et Danielle s'arrête brièvement, considérant ce qu'elle pouvait demander et obtenir. Malgré le tout, il devient évident que la Chrystas n'est pas aussi naïve qu'elle laisse penser car elle aurait pu déballer le tout comme un enfant excité. La lueur calculée dans les yeux de nouveau sombre de la pixie aurait bien pu mettre plus d'un à mal.
"Ce que j'offre est visiblement le morceau du casse-tête qu'il manque mais avant, je vais demander quelque chose de bien étrange." Elle s'arrête, fixant Jaëlle. "Je peux offrir les années avant votre éveil dans un tonneau d'hydromel, en échange je désire deux choses. Une d'elle est que vous me dites ce que vous avez fait de votre vie depuis que vous vous êtes éveillée et la seconde..." La lueur dans les yeux de Danielle devient intense. "Je veux faire un jeu. Je veux deux vérités et un mensonge sur votre vie."
La question était bien entendu un piège. Si Jaëlle arrivait à mentir, alors elle n'était pas forcément elle-même. Jusqu'où allait l'amnésie de la fée? Se souvenait-elle seulement de ce qui était un taboo dans la race des leurs?
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Danielle Onami
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Danielle Onami
Jeu 22 Avr - 14:08
Long Way From HomeSon offre était donc de me redonner le morceau du casse-tête qui me manquait, soit mon passé, les moments avant mon éveil et mes origines. Mais j’attendais de savoir ce qu’elle désirait en retour avant de m’exclamer de joie ou de montrer ma réticence à accepter. Car malgré mon envie, il y avait l’anticipation et la crainte. Coincée dans le cyclone d’émotion ambivalente et se confrontant les unes aux autres, je tentais de rester ancrée sur la conversation pour ne pas perdre une miette du contrat et des conditions qui m’étaient offertes dans ce marché. La première partie de sa demande était raisonnable, j’aurais accepté… Mais alors qu’elle me présentait sa deuxième demande, j’ouvrais la bouche, puis la refermait.
-Je…
Je baissais alors le regard vers mes mains, sur la table. Mes mains venaient alors se serrer, jouant de leurs pouces nerveusement, avant que je n’ose redresser le regard, pour fixer le sien avec tristesse. Oui, tristesse. Car je ne pouvais lui offrir sa demande, cela m’était impossible, inconcevable et je savais que cela la décevrait. L’envie de connaître mon passé devenait alors un rêve lointain, alors que mon seul moyen d’y parvenir actuellement prendrait la fuite devant mon incapacité de répondre à sa demande.
-J’accepte de vous parler de ma vie depuis mon éveil, j’accepte de vous donner deux vérités à mon sujet. Mais le mensonge sera impossible. Je… Je ne mens pas. Je n’aime pas mentir et cela me dérange seulement d’y penser. Je ne pourrais dire pourquoi exactement, c’est juste comme ça.
Mais, le désir de connaître mes origines restait aussi fort que la peur d’apprendre ce passé oublié. Je grimaçais alors, pendant que le tavernier déposait deux plats dignes d’un repas copieux. Poulet et patate bien gras, mais frais. J’aurais préféré de la salade avec des fruits frais, mais j’avais appris à ne pas faire la difficile dans le monde des hommes. Je relevais alors la tête, attrapant mon ustensile d’une main, pendant qu’étaient déposées deux chopes avec de l’eau sur notre table également. Fixant le regard de ma compère, je prenais le temps de réfléchir, avant d’ajouter,
-Je pourrais offrir autre chose en échange peut-être… En compensation… Une fleur? Un remède? Je suis herboriste, cela peut peut-être vous inspirer dans vos besoins.
Je lui offrais alors un sourire sincère, alors que je venais couper dans la viande pour en prendre une petite bouchée. Je ne terminerais jamais cette assiette. Elle était beaucoup trop garnie, comme d’habitude, pour mon petit appétit. Mais elle venait après tout d’un restaurant appartenant à un homme, humain. Ils voyaient toujours plus gros que leurs besoins, désiraient toujours plus que ce qu’ils pouvaient posséder. Cela se reflétait autant dans la gastronomie, que dans la politique et l’économie.
-Sinon, j’ai de grands jardins chez moi. Donc si vous voulez certaines épices, thé… Cela peut également être une autre possibilité.
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Des demandes simples, oui et non, une certaine cruauté dans celles-ci mais aussi le fait simple que si cette femme pouvait laisser un mensonge franchir ses lèvres, ce seraient les derniers sons qui devraient sortir d'une gorge humanoïde qui seraient du lot alors que Danielle contemplait la fée qui n'était plus une fée, la princesse déchue. Les iris de la pixie se fendent, félins, violets et emplis d'une certaine folie qui pourrait être dangereuse alors que la fée face à elle figeait, tourmentée par un sévice invisible qui n'était dût à sa magie.. pour l'instant.
Les doutes restaient présents, c'est de nature de ceux qui savent que le monde n'est pas fait pour être mignon et rose et Danielle attend, laissant le temps de songer à cette offre Jaelle, posant les coudes sur la table et joignant les mains pour soutenir son menton. Elle fixe celle-ci comme un chat prêt à bondir, attendant le mensonge... Qui ne vient. Une pointe de surprise de cela alors que Jaëlle tente de contourner la condition impossible qu'elle vient de poser. Si elle avait pu mentir, ça aurait été la fin de la chose et le retour aux recherches. Non, elle n'était capable et ce fait sourire la pixie avec une malice, une victoire bien simple et primaire.
Elle parle et Danielle écoute, tranquille alors que ses yeux reprennent la nature cachée de l'humaine qu'elle feint être alors que le pataud humanoïde approche et pose des victuailles sur la table. Un regard sur celui-ci fait comprendre à Danielle qu'il n'est une menace que s'il tente de prendre place sur elle et elle le repousse de ses pensées alors que la princesse semble tenter de trouver un compromis à cet impossible, piquant un brin dans la viande. La cruauté féline oblige, la pixie prendra sa propre fourchette pour manger la nourriture acceptable qu'on lui offrait, mine de rien, gratuitement et mache lentement, contemplant sa vis-à-vis avec calme, comme si elle devait décider de quelque chose d'acceptable pour un tel cadeau.
"Eh bien, je suis déçue, Jaëlle Nightweaver. Ne peux-tu mentir? L'idée-même te semble-t-elle contre-nature, ta langue de plomb de la simple idée que de tels propos franchissent tes lèvres? Est-ce si déplaisant de songer à commettre un tel affront?"
Le ton de la pixie est plus qu'amusé, victorieux mais sans doutes son interlocutrice ne comprend-t-elle pas ce qui fait autant plaisir à la pixie qui prend une nouvelle bouchée. Oh, elle sait exactement le goût d'un mensonge, elle ne l'avait fait qu'une fois et la correction qu'elle avait reçue avait été exemplaire! Pas de la main de qui que ce soit mais le karma l'avait retrouvée et elle avait eue bien mal, cette fois. Elle sourit tranquillement à Jaëlle.
"Eh bien, dans ce cas, je vais demander de connaître votre cheminement en ce monde depuis le baril et l'intimité entre vous et moi, dans la chambre, pour ce que je vais vous dire. Je crains que ce soit déplaisant et que vous ayiez besoin de repos une fois ce que je sais dis."
Surtout, pour dire vrai, la fausse vélana refusait de laisser tomber son glamour ici et maintenant, mais il y avait un fond de vérité dans ce que disait Danielle. Un sort apte de faire oublier la Déesse des songes sa nature, ses origines et ce qu'elle est devait être astronomique et il est peu probable que la fée reste consciente de la rupture du barrage. Quel âge avait-elle lorsqu'elle avait disparue? Peu important, au final... Ce serait une quantité de souvenirs qui pourraient fort bien affecter Jaëlle mais mieux valait pour elle sans doutes de retrouver la vérité.
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Danielle Onami
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Mar 4 Mai - 11:17
Long Way From HomeDevant la déception de ma comparse, je baissais la tête vers ma chope. J’en prenais une gorgée, avant de piquer dans ma salade pour en prendre une féroce bouchée. Non, je n’y arrivais tout simplement pas. En fait, j’avais l’impression qu’en le voulant réellement, en forçant, j’arriverais à mentir. Mais étrangement, l’idée m’était inconcevable, voire impossible. Je ressentais des frissons de diverses émotions justes à y penser. Peur, hésitation, paranoïa. Je ne pouvais dire pourquoi exactement, mais le concept du mensonge m’avait toujours semblé tabou et source de grand malheur pour ceux qui oseraient commettre l’irréparable. J’osais toutefois de nouveau confronter son regard et je faisais face à de l’amusement? Pourquoi souriait-elle si elle était déçue? Je ne comprenais visiblement pas les nouveaux évènements et j’aurais à ce moment aimé avoir un don en télépathie pour pénétrer ses pensées.
-Je, oui, exactement… Je sais que je le pourrais si je le voulais. Mais l’idée me semble inconcevable, impossible à appliquer.
Mais… Comment pouvait-elle savoir comment je me sentais à l’idée de mentir? Elle pouvait lire dans mes pensées peut-être? À cette idée, je cessais de réfléchir, puis me maudissait de penser d’arrêter de penser. Je devais garder le contrôle sur la situation, sur l’entretien, même si visiblement ma comparse contrôlait complètement notre conversation et l’échange d’information qui s’y développait. Mais alors que je la regardais, je remarquais son sourire, elle savait des choses que je ne savais tout simplement et constatait son avantage? Je n’aurais pu dire, alors je cessais d’analyser et décidait tout simplement de jouer le jeu sans chercher à la mener forcément. Je fus même surprise qu’elle accepte de me partager mon passé uniquement en échange de mon présent, mais je n’allais certainement pas me plaindre. Plutôt excité? Nerveuse? Je me relevais alors, attrapait mon assiette dans une main et ma chope dans l’autre et soufflait,
-Marché conclu, je propose de monter à la chambre tout de suite alors, et je commencerais par ma partie du marché.
Déposant mon assiette et ma chope sur mon panier, je portais le tout dans mes bras et montaient alors lentement les escaliers de bois, cherchant à maintenir l’équilibre à la perfection pour éviter un dégât alimentaire sur mes vêtements et le sol. Avec de la concentration, je gardais le silence, mais arrivait à mes fins. Une fois devant la porte de la chambre qui nous avait été assignée, j’utilisais la clé pour déverrouillée et entrait dans celle-ci, laissant la porte ouverte pour la jeune femme. Déposant mon panier sur une table de bois, j’observais le tout. Une chambre modeste, simple. Un lit était disposé, avec une fenêtre, une table de bois et une chaise. Attrapant mon assiette, j’allais alors m’asseoir sur le lit en indien et mangeait dans cette position peu confortable sur le long terme. Je lui laissais de la place sur le lit, mais lui laissait la chaise si elle préférait celle-ci. Prenant un air pensif, je cherchais alors par ou commencer… Puis je finis par sourire, en soufflant,
-Je me suis réveillée en 1383 dans un vieux baril d’hydromel. J’étais sur un navire marchand depuis je ne sais combien de temps… Selon les membres de l’équipage qui avaient fait quelques arrêts, j’ai dû monter à bord, alors que j’étais ivre durant la nuit dans un port. J’ai été amenée au port de Myrefall et j’ai erré dans la ville quelques jours… Jusqu’à ce que je comprenne que je devais travailler pour obtenir des écus, afin de manger et d’avoir un toit. C’est à ce moment que j’ai cherché un travail et que j’ai rencontré Dart. Un jeune Herboriste de 21 ans. Je n’ai jamais compris cette obsession pour les richesses… Alors, j’ai échangé de mon temps dans sa boutique, en échange de l’hébergement et la nourriture. J’ai passé de belles années, de très beaux moments… Dart s’est fondé une famille, j’ai appris à côtoyer sa femme, puis ses enfants, puis ses petits-enfants et mon ami nous à quitté en 1457 à l’âge de 94 ans. Je ne me suis jamais réellement sentie chez moi toutefois en ville. Trop de gens, trop de bois coupé… Pas assez de nature… J’ai donc commencé à voyager, en quête de mon petit paradis, puis j’ai trouvé mon compte à Xavaar, dans la forêt de Myrthana. Je me suis fait quelques amies, des Dryades m’ont aidée à construire mon domicile. Je suis maintenant indépendante et je ne dépends pas des écus pour vivre. Parfois je vais en ville échanger des herbes et des fleurs, dépendant de mes besoins.
Je souriais alors, sincère et rajoutait,
-Je pense bien n’avoir rien oublié!
J’avais continué de manger tout en discutant et je déposais alors mon assiette sur la table de bois. Appuyant mon dos contre le mur je soupirais alors, le ventre plein et fixait la jeune femme, en espérant qu’elle était satisfaite de mon partage.
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Étudier les gens, trouver une faille dans leurs défenses est un des passes-temps favoris de la pixie psychopathe qui observe sa vis-à-vis. Clairement celle-ci sentait le poids du faux déplaisir car elle fuyait maintenant le regard de Danielle. Cette notion était bien amusante, avoir le dessus sur celle qui était pourtant bien loin au-delà d'elle...
Comme les puissants étaient tombés bas.
Déballer le goût d'un mensonge cela dit est quelque chose qui trouble véritablement Jaëlle et ce fait sourire d'autant plus la jeune fée qui hoche la tête devant la validation que donne la princesse, ses mains jointes en pont sous son menton et hochant la tête avec un sourire bien entendu ou peut-être est-ce là le sourire d'un chat qui vient de dévorer mille canaris? Enfin, c'était un sourire qui pouvait être vu comme bien des choses et personne n'allait véritablement demander à Danielle de développer ce qu'elle pense, personne ne veut voir une vue des abysses sans morales qui régissent la pixie. Quelque chose passait dans les yeux de Jaëlle et elle serait tentée d'en ajouter, voyant une certaine panique sans en connaître la raison. Que se passait-il derrière les yeux de son interlocutrice, la princesse, la fée? Tant de questions mais elle ne pouvais véritablement pousser les choses alors qu'elle attend en silence une fois sa proposition faite, celle-ci acceptée par l'ancienne Déesse.
Il y avait quelque chose de troublant de voir Jaëlle, la fée des songes et cauchemars, qui se balade avec un panier empli de nourriture, concentrée sur la tâche de gravir les marches sans rien renverser et c'était aussi une vision digne de faire pouffer quelqu'un mais il y avait aussi, pour la pixie, une dose de violente rage qui monte de cette notion simple. On lui avait tant arrachée, on l'avait roulée et c'était là quelque chose d'inacceptable.
Quelqu'un allait payer.
Elle va suivre Jaëlle et entre à sa suite dans la pièce, détaillant celle-ci avec une pointe de dégoût. Certes, ce n'était pas malpropre mais il restait que la proximité d'humains mettait le contrôle de soi de Danielle sur le fil du rasoir. Danielle fermera la porte derrière elle et, usant de la clé, bloque le verrou avec l'aisance de l'habitude, observant la fée prendre place sur le lit. Une invitation silencieuse est offerte mais Danielle reste adossée à la porte sans venir manger, pas de suite du moins alors qu'elle a un sourire qu'elle veut engageant, attendant.
Une jolie petite histoire se fait dire, elle écoute avec attention. Ainsi elle avait perdue la mémoire lorsqu'elle avait disparue de circulation dans les terres féeriques, un coup flagrant de rivaux sans aucun doutes mais la pixie reste silencieuse, attentive. Une vie de roturière pour celle qui pouvait plonger les gens dans un cauchemar éveillé. Pire, elle s'était endettée envers un humain qui lui avait appris des bases de botanique... Bon, elle avait fait un choix et ainsi n'avait pâtie de trop d'indignités aux mains des hommes mais toujours est-il que ce ne ravie en rien la pixicopathe. Elle sera silencieuse un moment, digérant ce qui a été dit avant de se redresser de contre la porte, pesant le pour et le contre. Il y allait d'un besoin d'une thérapie de choc qui serait sans doutes bien déplaisante et Danielle frissonne de l'idée. Devoir faire peur à la fée des cauchemars, la seule personne qu'elle avait craint dans ce monde... Elle ferme les yeux et rassemble sa volonté car si elle devait y périr pour que Jaëlle retrouve ses souvenirs...
Ainsi soit-il.
Ce sera avec un sourire qui ne monte aux yeux d'acier de la fée que sera posée une question simple. "Me permettez-vous de prendre mes aises?" Une question simple mais que Jaëlle lui accorde d'un hochement de tête. Dissiper une illusion est bien facile et la pixie laisse tomber la sienne, ses vêtements se dissipant en fumée qui danse autour d'elle jusqu'à tomber au sol. Des ailes aux motifs sinistes s'étendent dans son dos alors que les yeux félins de la pixie du Karma se posent sur une Jaëlle visiblement stupéfaite. Sa voix est plus douce, chaude, emplie de fausses promesses alors qu'elle parle et approche du lit sur la pointe délicate de ses pieds.
"Je ne sais comment tu as pu te mentir, croire que tu étais du monde des hommes au vu des ailes que tu ne caches en rien. Je suis surprise que tu sois indemne pour dire vrai vu la nature xénophobe de ceux-ci mais je suppose qu'en étant une simple femme aux ailes qui donne des fleurs et fait pousser des plantes, tu as été ignorée à défaut d'acceptée. Sache alors que je suis une fée, et que tu es aussi une des nôtres. Tu fut la fille de notre Reine défunte et tu es disparue de nos terres il y a longtemps... Si longtemps. Ce que tu as comme dégoût de tenter de mentir indique que tu n'as pas pleinement oubliée ce que tu es." La pixie prend une inspiration tremblante et serre ses propres bras sur son ventre, comme pour retenir ses tripes qui se seraient déversées d'une blessure. Ses yeux félins sont emplis d'une rage pure et débridée. "Je ne sais qui t'a fait cela, mais il semble que tu ais été victime d'une malédiction ou d'un enchantement qui te dérobe de ton héritage, de ton dût. Tu es Jaëlle Nightweaver, la fée des songes et des cauchemars. Par trois fois dit, j'en jure la vérité. Tu es Jaëlle Nightweaver, fée des songes et cauchemars, tu es Jaëlle Nightweaver, fée des songes et cauchemars. Souviens-toi, car j'ai été un cauchemar et je le serai, et sache que je trouverai ce qui s'est produit."
Le poids de ce que dit Danielle est tangible dans l'air, le serment d'une vérité inviolable. Douter serait fatal, peut-être pour la pixie ou quiconque dirait le contraire mais elle dit sa pure et simple vérité, sans détours, laissant sentir le poids de ses dires, de ce qu'elle sait et sent être vrai.
"Souviens-toi, Jaëlle Nightweaver. Revient de ce songe. Revient-moi."
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Danielle Onami
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Danielle Onami
Sam 8 Mai - 0:05
Long Way From HomeAlors que ma comparse prenait ses aises, je figeais. Beaucoup aurait saigné du nez et tombé à genoux devant un tel physique, les hommes étant vulnérables aux charmes féminins… Certains auraient rougi jusqu’à devenir de la couleur d’une tomate, avant d’enfouir leur visage entre leurs mains. Mais dans mon cas, ce qui me faisait figer était ce regard félin, puis ces ailes beaucoup plus sinistres que les miennes. J’ouvrais la bouche, puis la refermait. Lui demander si elle était elle-même un hybride insecte était peut propice à l’heure actuelle, surtout en considérant qu’elle allait me dévoiler la vérité. Je remuais légèrement mes ailes cristallines, fixait de mon regard ténébreux comme une nuit étoilée ma comparse et restait donc en silence. Je restais docile et j’écoutais, mon regard ne pouvant quitter le sien, attiré dans celui-ci.
Une fée. Je clignais alors ses yeux. Un mal de tête venait s’emparer de mon être et je grimaçais alors légèrement. Soudainement, une douleur sourde venait martyr l’arrière de mes yeux. Des images envahissaient mon esprit. Des images que mon esprit n’arrivait à traduire. Des femmes, puis des hommes. Des personnes aux ailes d’insectes… Puis d’autres aux ailes en apparence de végétation… Puis les miennes, du Crystal? Non, une Crystas. La reine des fées? L’imagine d’un arbre me revenait en mémoire, puis un corps déposé dans un trou, alors que de la terre venait recouvrir la dépouille. Je commençais alors à hyper ventiler. Écarquillant les yeux, je secouais alors la tête de gauche à droite, puis relevait une main, comme pour lui demander d’arrêter. J’avais la frousse, j’étais terrifiée et je ne voulais pas savoir finalement. Mais elle continuait et je serrais alors les dents. La fées des songes et cauchemars? Je posais alors mes deux mains sur ma tête, alors qu’une plainte douloureuse m’échappait. J’avais l’impression que ma tête allait exploser et de nouvelles images me revenaient en tête. Des rêves, tous aussi sombres les uns que les autres. Des rêves que… Des rêves que moi, j’avais contemplés et revendiqué… Et je la voyais finalement, Danielle… Terrifié, mais épaté à la fois. J’avais éprouvé du plaisir à l’époque, j’avais eu l’impression d’être en vie alors qu’elle se roulait de terreur dans son sommeil et pourquoi? Pour fuir mon deuil, fuir ma peine. Parce que ma mère, l’ancienne reine des fées était maintenant morte sous cet arbre. Je hurlais alors de douleur. Un crie de douleur, de tristesse, de colère… Serrant ma tête au poing d’avoir les poings blanchit par la pression, je finissais par retrouver le silence et étouffait un sanglot en tombant inconsciente.
Cet endroit paisible, non douloureux, reposant… Mais non, cela n’avait rien de reposant, rien de plaisant. Les souvenirs revenaient en flot sous forme de rêve, de cauchemars… Mon esprit divaguait, alors que mon corps était secoué de spasme. Puis je me rappelais, je pouvais visiter les rêves d’autrui, fuir ce cauchemar en mon être. Il y avait peu d’individus endormis à cette heure, mais j’arrivais à trouver le rêve d’un homme beaucoup trop saoul et couché contre le bar au rez-de-chaussée. Alors que je croyais avoir un moment de paix, mes cauchemars me suivaient… L’homme s’éveillait soudainement, hurlant de terreur. Je jetais alors mon dévolu sur un bébé, dormant paisiblement dans les bras de sa mère dans la rue. Après quelques minutes, il pleurait alors, cherchant le réconfort de sa mère. Puis je continuais ce petit jeu, créant chaos et terreur pendant presque deux heures. Je redécouvrais ce pouvoir, l’exploitais et le savourait… Rapidement, le cauchemar redevenait mien, mon arme et mon chien de garde. Si bien que lorsque je m’éveillais, je m’étirais tel un chat qui vient de laper un bol de lait en totalité.
***
Posant son regard sur la Pixie ici présente, la Crystas la reconnaissait aisément. Danielle. Elle ne l’avait jamais abandonné? La blonde avait toujours eu une certaine crainte quant à la témérité de sa protégée, mais voilà que cela avait payé. Elle était de retour, tout comme ses pouvoirs. La fée des cauchemars étant maintenant éveillée et à pleine puissance. Se redressant dans le lit, l’absence de migraine était un tel soulagement. Elle ressentait une certaine fatigue d’avoir utilisé autant ses pouvoirs après une si longue absence, mais elle n’en était pas déçue et profiterait de la nuit pour se reposer plus longuement. Observant la Pixie, une lueur reconnaissante brillait dans ses yeux, tout comme une certaine fierté. C’est alors qu’elle prit la parole, d’un ton formel et tendre à la fois,
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Un risque calculé, voilà ce qui est le mieux pour résumer la vie de Danielle, cette pixie qui venait de passer près d'un siècle à rechercher une fée qui n'avait aucun souvenir de qui elle était, de la vie qu'elle avait perdue et tout ce qui allait avec. L'invitation de prendre ses aises avait été le début et la stupeur dans les yeux de Jaëlle avait été un bon premier pas, les malédictions restaient une magie délicate sans quoi les fils du sort allaient s'effriter au fil du temps. Non, ce qu'il fallait était tirer sur les draps qui avaient obscurci la vision de la Princesse pour les déchirer de façon durable. Elle savait bien qu'elle était un spectacle, drapée de sa dignité et de la puissance qu'elle avait de magie, ses ailes étendues comme l'étendard de sa foi en la dame des cauchemars et profitait de la stupeur pour faire son discours sans questions indésirables ni impromptues. Le fait est que le choc est le premier pas et Danielle franchissait la distance pour être près de la Chrystas, ses pupilles violettes et félines dans celles de Jaëlle alors que celle-ci était paralysée, une main tendue, impuissante, demandant clémence mais c'est là bien quelque chose que la pixie n'a et elle ne cesse. Si le sort était trop puissant, il pourrait tuer Jaëlle, pourrait tuer la pixiecopathe mais celle-ci avait fait ses choix.
Elle contemple alors son idole alors que celle-ci semble faire des efforts, une douleur évidente sur son visage avant que la magie ne commence à être aspirée, faute de meilleur terme. Cette inspiration qui vient avant qu'un être ne crache ou hurle mais au niveau de magie, la pixie ayant un frisson d'anticipation, ses yeux brillant d'excitation alors que Jaëlle hurle soudain. Fort heureuse d'avoir fermée la porte à clé, Danielle recule cependant devant le déferlant d'énergie onérique de celle qui retrouve visiblement ses forces ou vient de hurler son agonie avant de sangloter et tomber dans le lit. D'autres auraient pris le temps de voir ce qui était de ce hurlement mais la pixie restait près de la fée tombée inconscience alors que la vague la traverse sans l'affecter, la pixie comprennant être épargnée de son état d'éveil ce qui n'est le cas des humains au bas étage. Un frisson alors qu'elle regarde le buste de Jaëlle se lever et retomber en une cadence presque sereine, épuisée sans doutes du combat qu'elle venait de mener.
Elle savait être patiente, elle reste une prédatrice et les cris et cognements contre la porte seront repoussés par des cris indécents et illusoires de la pixie, peu incline de laisser quiconque venir dans cette pièce et encore moins en sortir vivant. Deux heures d'attente avant que sa Déesse s'éveille enfin, elle était encore dos à la porte, les ailes repliées et ses pupilles posées sur la déesse. Elle s'attendait à... Eh bien, elle n'attendait rien, c'est sans doutes une des rares fois qu'elle fait une action qui n'est pas purement dans son intérêt et la Fée des songes avait été, jadis, cruelle avec elle quand elle avait dépassée les bornes.
Sa vis-à-vis s'étire et les pupilles de la pixie s'ouvrent un peu plus, un prédateur qui regarde sa proie devenir soudain un prédateur bien plus atroce car dans l'énergie de Jaëlle, elle retrouvait ce qui avait jadis été perdu. Elle avait les genoux tremblant sous le regard de celle-ci avant de s'approcher et s'agenouiller près du lit. Monter et toucher aurait été de trop, on ne fait cela à ceux que l'on adore, mine de rien et les yeux violets étaient emplis de cela, une dévotion et adoration sans bornes et démente.
"Maîtresse... Vous êtes de retour..."
La voix de la pixie s'étrangle et des larmes perlent aux yeux de celle qui n'avait jamais pleurée sinon de douleurs dans les premières années de sa vie. Une main sera tendue pour tenter de trouver celle de Jaëlle, arrêtant sans le contact qui n'a été permis, pas encore.
"Je n'ai jamais cru que vous nous aviez abandonnés... J'ai continuée de faire de mon mieux pour entretenir les cauchemars mais... Je ne suis pas vous. Je ne suis que votre servante. Mais quelqu'un vous a... maudite... vos mémoires revenues, savez-vous qui sont nos adversaires?"
De douceur, la voix de la pixie avait trouvé le son de verre crissant. La douceur et déférence était encore là mais le fait est que des gens ont fait celà à la Chrystas et un tel crime...
"Je vais vous venger... je vais vous venger... je vais..."
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Danielle Onami
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Danielle Onami
Dim 23 Mai - 18:27
Long Way From HomeElle est de retour, oui. Elle regarde la Pixie d’un œil maintenant beaucoup moins naïf, beaucoup plus réaliste. Alors qu’elle l’aurait normalement aussitôt redressé pour l’asseoir à ses côtés, elle profite un peu de ce moment et tend sa main pour rencontrer la sienne. La Crystas lui autorise ce contact, mais la laisse encore un peu à genoux… Juste un petit peu, le temps d’observer ses traits et les larmes dans son regard. La blonde n’aurait jamais cru autant manquer à quelqu’un pour dire vrai. Elle est surprise et se retrouve à hésiter quant à sa réponse, elle ne sait pas trop quoi en dire. Danielle ne s’étant jamais montrée aussi affectueuse à son égard, la Crystas s’était surprise à l’apprécier, mais ne l’avait jamais réellement énoncé à voix haute. Elle revendiquait le cauchemar, mais restait en son for intérieur une représentante du Karma positif. La fée se montrant sévère, mais tendre à la fois.
L’entretien des cauchemars, elle était contente que sa disciple ait continué dans ce chemin. Contente que le tout ait continué et qu’elle ne doive pas reprendre le domaine depuis zéro. Danielle amenait un bon point par contre. Maintenant que ses souvenirs lui étaient revenus, elle ne pouvait dire qui lui avait joué ce mauvais tour. Elle prenait un air pensif, fronçait les sourcils sérieusement, puis même en forçant sa mémoire, cela restait hors de ses connaissances. Elle ne remarquait pas tout de suite le regard de la Pixie, ce n’est qu’à son ton plus agressif, comme une menace de mort, que la blonde posait de nouveau son regard étoilé sur celle-ci. Posant sa main libre sur la joue de celle-ci, Jaëlle secouait alors sa tête de gauche à droite, interrompant la Pixie dans son discours,
-Avant de parler de vengeance, il faut investiguer.
Relevant sa tête pour la regarder, elle tirait celle-ci vers le lit avec sa main dans la sienne. L’amenant à la rejoindre sur le confort du lit et sous la couette. Attirant la jeune fée contre elle, Jaëlle posait alors sa tête sur la sienne et enroulait un bras autour de la taille de celle-ci. Prenant un moment de silence alors que la Pixie semblait surprise de ce geste, la Crystas prenait finalement de nouveau la parole. Usant d’un ton posé, calme et tendre à la fois,
-Je ne me rappelle pas des circonstances des évènements autour de ma perte de mémoire. Je me rappel avoir usé longtemps de mon pouvoir, puis de m’être réveillé sur ce navire… Ceux qui ont agi ont dû attendre le moment ou je dormais. Ils ont agi intelligemment. Quoi qu’il en soit, je veux que tu saches que je suis fière de toi, Danielle. Que tu n’as pas perdu espoir, que tu as poursuivi mon enseignement. Les cauchemars seront maintenus, propagés… Mais il faudra s’assurer qu’ils soient offerts aux personnes le méritant, soit ceux qui agissent en fonction d’un mauvais Karma…
Elle bâillait alors, presque à s’en fendre la mâchoire. Elle ne se rappelait pas de la puissance de cet effet secondaire suite à l’utilisation de son pouvoir onirique. Voilà que le tout lui revenait rapidement en mémoire, très rapidement, alors qu’elle fermait doucement les yeux,
-Rentrons à la maison au matin… Notre domicile est dans la forêt de Myrthana… Mais avant, j’ai besoin de dormir…
Et ce ne fut qu’une question de seconde, avant qu’elle n’arrive à lutter plus longtemps contre le sommeil. Sombrant dans un sommeil profond, très profond…
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Mar 2 Mar - 23:56
