Quand ta nourriture te tue. - PV Jaëlle Nightweaver

Ven 2 Oct - 6:10

Jaëlle
Nightweaver

Melian
Yvanna

Quand ta nourriture te tue.

Un cri d’horreur avait retenti dans la forêt. Un pauvre homme, allongé au sol et visiblement traumatisé par quelque chose, regardait devant lui comme si on venait de le menacer de mort. Les larmes de peur coulant de ses yeux, il en salivait sous le puissant inconfort que lui procurait la situation actuelle. La situation inspirait vraiment la peur, l’atmosphère était lourde. La pénombre de la nuit fraîchement tombée se faisait des plus morbides.

Devant lui se dressait une femme, grande et forte, la peau recouverte d’écorce. Des racines sortaient du sol, des racines durs comme le roc, du bois aussi taillé que celui de ses flèches avait poignardé deux animaux. Le corps ensanglanté du lièvre et du chevreuil était fièrement exposé au bout de ses racines, comme si l’être de la nature exposait ses trophées. Une lueur verdâtre éclairait faiblement les bêtes décédées sous le joug de la velana.

- Berion n’est pas Phara. Berion n’égalera jamais Phara. Bien vite, la nature reprendra ses droits sur les créatures qui la dévorent.

L’homme l’implorait. Il la suppliait de ne pas lui faire de mal, tentant désespérément de ramper hors de la portée des racines de la velana. Qu’est-ce qui avait mené la prêtresse de Phara dans un tel état ? Rien de plus simple que des animaux qui dévorent le bois des branches ainsi que les feuilles des arbres alors que Melian s’est levé du mauvais pied. Depuis quelques semaines déjà, la velana était violente dans ses propos, dans ses pensées, et plus le temps avançait, plus le sadisme malsain habitait son regard et ses gestes.

Lorsqu’on prend un peu de recul, la nature comprend également la faune, et pas que la flore… et on sait pertinemment que l’un ne peut vivre sans l’autre.

Mais pour Melian, la flore était beaucoup plus importante puisqu’il s’agissait là de sa propre vie, ainsi que celle de ses pairs, et de sa famille. Elle ne tolérait pas de voir ses proches se faire dévorer par des animaux sauvages sans scrupule, et cela comprenait le pauvre humain qui venait de cueillir des fruits dans un arbre fruitier dans l’espoir d’assouvir sa faim.

- Elfe ou humain, vous êtes tous pareils. Vous n’avez aucun scrupule pour la nature, vous cueillez sans demander, vous mangez sans remercier. Pour vous, la nature n’est qu’un prétexte, non ?

- Pitié, épargnez-moi…! Je vous en supplie, je ne voulais pas commettre de crime… !

Bien qu’au sens de la loi aucun crime n’avait été commis, Melian faisait ressentir qu’une loi clérique avait été bafoué par le simple fait de cueillir des fruits. Comme si elle désirait lui faire prendre conscience de l’importance de ce geste banal et pourtant si naturel. Le sang des animaux coulant encore sur ses racines, elle finit par faire entrer ceux-ci dans la terre, décrochant ainsi les carcasses d’animaux qui reposaient bien vite au sol, rougissant les feuilles et l’herbe de leur sang.

- Aucun crime de loi, mais un crime de l’âme… et pour Phara, ce genre de crime est bien plus grave que ceux que la loi vous dicte.

Les lianes s’empressaient de joindre les pieds de l’humain ensemble, clouant le tout au sol. Melian voyait noir, et la mort de ce pauvre homme sans domicile fixe risquerait d’arriver d’un moment à l’autre si personne n’intervenait pour calmer la velana en furie. L’écorce recouvrait lentement sa peau, une forte lueur verte se faisait voir dans le regard de l’être de la nature alors que les lianes se resserraient aux chevilles de l’humain, ce dernier se débattant en hurlant sous une douleur certaine qui commençait sûrement à se faire ressentir.

Mar 6 Oct - 14:02

Quand ta nourriture te tueDouce et belle nuit. Je voltigeais, virevoltais et ouvrait les bras pour accueillir la lune en moi. Bon, je savais que c’était physiquement impossible, mais je laissais les rayons lunaires énergiser mon être, me rendant plus vivante que jamais. Je préférais grandement la fraicheur de la nuit à la chaleur étouffante du soleil. Les bruits nocturnes de la forêt avaient un côté réconfortant, qui m’enveloppait dans une transe confiante. C’était mes moments de tranquillité, mes moments de retrouvailles avec moi-même… J’étais tout de même présente en ces lieux pour une raison toutefois… Je cherchais des feuilles de Thé. Des feuilles pas trop jeunes pour leur laisser leur longévité, mais sur le point de basculer dans le cycle pour les réutiliser de façon positive. Tout est une question d’équilibre et de ne pas tomber dans l’abus lorsqu’il est question d’utiliser les éléments de la nature, de les utiliser à bon escient.

Un hurlement parvenait alors à mes oreilles et je cessais aussitôt d’avancer. Volant sur place, mon cœur accélérait alors ses battements sous la surprise et la peur qui avait été audible dans la voix. Mais que se passait-il ? Reprenant mon chemin, un peu moins jovialement… J’entendais de nouveau un hurlement, mais avec de la souffrance bien présente dans celui-ci. Le son semblait tout près, si près que… Oui… M’avançant un peu, je voyais entre deux arbres une femme… Puis entre quelques arbres, au sol, la vision d’un homme, aux chevilles enchevêtrées par une racine… Me mordant la lèvre inférieure, je restais une seconde pensive. Intervenir ou rester à l’écart… Ce n’était pas de mes affaires, l’homme avait peut-être une bonne raison de subir un tel traitement ? Souvent tout est une question de perspective… Mais dans l’incertitude, je décidais alors d’avancer pour former un triangle avec le duo. Continuant à voler sur place, je restais prête à réagir, m’éloigner au besoin...

Je faisais finalement face au massacre. J’observais la scène avec un certain détachement. Que ce soit le corps des animaux encore tiède, les cris d’effroi de l’homme ou l’imposante stature de la Velana d’écorce… Je restais calme et me contentait alors d’observer le tout avec intérêt. Il n’y a pas de bien ou de mal dans ma perception, seulement une jolie ambigüité dans laquelle il est facile de se perdre. Ceci en était la preuve… L’agresseur était peut-être la victime au fond ? Je ne pouvais me positionner sans plus d’élément, mais je tenterais de sauver la vie de l’homme… La vie est tout de même un élément précieux et il est important de peser l’importance de celle-ci avant d’y mettre fin. Fixant la dame, je lui demandais alors avec une certaine naïveté dans la voix,

-Bonne nuit à vous deux… Je ne me mêle clairement pas de mes affaires, mais… Je ne peux m’empêcher de me demander ce qui a pu se produire pour que vous soyez dans une telle colère.

Regardant le corps des animaux, je grimaçais alors et rajoutait,

-La vie est un élément si précieux, je pense qu’il faut une très bonne raison pour la retirer dans un battement de cil.
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Mar 13 Oct - 6:02

Jaëlle
Nightweaver

Melian
Yvanna

Quand ta nourriture te tue.

C’était dramatique. La scène puait le sang à des lieues de là, le rouge teintait l’herbe de façon morbide sans que la velana ne ressente le moindre scrupule face à ce qu’elle venait de faire. L’homme traumatisé hurlait ses chevilles ligotés qui se faisaient écraser par les lianes que Melian contrôlait agilement. Les lianes sorties du sol voulaient y retourner, forçant donc les os du pauvre humain à s’écraser contre la terre, se déformer, se tendre et ce, jusqu’à ce que l’on entende craqueler ses membres.

Le sourire de Melian était sévèrement marqué par le sadisme qu’alimentait la scène actuelle. Son regard teinté d’une lueur verte puissante ne faisait qu’un énorme contraste avec le liquide vermillon qui coulait des excroissances de la flore autour d’elle. Elle ressentait un sentiment de satisfaction rarement ressentie face à ce spectacle, mais pas que ; l’envie d’empirer la situation était puissante. Le plaisir étouffant qui l’envahissait l’aveuglait complètement au monde environnant, au point où la venue de l’ailée ne l’Avait même pas dérangé.

En fait, c’est la voix de la petite fille qui attirait son attention. La lueur de ses yeux se retournait rapidement vers la provenance de cette voix pour constater, finalement, la présence de l’hybride auprès de la velana et de sa victime. Une réaction aussi innocente que son apparence, une question aussi questionnable que le regard qu’elle avait lancée à Melian et son carnage… mais surtout, des propos qui ne calmaient aucunement l’être de la nature.

- Une vie, peu importe ce qu’elle est, se doit d’être épargnée, c’est bien cela?

Une simple question, s’assurer que la grande ait bien compris les propos de la petite. Du moins, rapidement, c’est comme cela que Melian l’avait comprise. Évidemment, pour chaque personne, la signification d’une vie diffère. Pour elle, peut-être parle-t-elle des êtres de chairs, mais pour la velana, une vie comprend aussi la végétation. Étant elle-même un être ayant pour souche un arbre, la vie de la flore est tout autant importante que celle des créatures de chairs…

- Pour toi, qu’est-ce qu’une vie? Un être de chair? La vie est quelque chose de beaucoup plus grand que de la chair. La vie comprend aussi la flore. Que feraient toutes ces créatures sans nous? Elles seraient tous mortes.

Il est évident que pour Melian, la vie de la flore était plus importante… mais étais-ce tout? Peut-être voulait-elle sensibiliser l’être humain à ce que ces créatures de chairs faisaient à ses comparses de la forêt lorsque ceux-ci cueillaient sans consentement, sans aucun scrupule. Ceux-ci mangeant la chair des fruits de ses pairs, elle ne pouvait pas laisser cela se faire comme ça. Une liane se rendait à l’une des mains du pauvre homme au sol, s’enroulant à l’un de ses doigts. Elle se resserrait autour, jusqu’à ce que le doigt de l’homme soit tout simplement sectionné. L’homme hurlait et pleurait, implorant encore la velana de le laisser vivant. Sa voix retentissait encore une fois, sur un ton beaucoup plus grave.

- Voilà ce que ressentent mes comparses lorsque vous cueillez sans consentement dans nos arbres… ! Voilà ce que vous nous faites subir, simplement pour assouvir la faim immonde que vous avez pour notre chair !

Mar 13 Oct - 9:55

Quand ta nourriture te tue-Et bien, une vie, peu importe sa nature à le mérite de devoir avoir une bonne raison pour être, retiré, oui!

Et la n’était pas question de bien ou du mal, pas question du héros contre le sorcier maléfique… Chaque individu à ses propres perceptions, un ensemble de connaissances et valeurs manipulé agilement selon les contextes présenté à la victime. Mes propos ne semblaient pas avoir aidé, aucunement même. Je faisais face à une puissante Velana doublée d’un comportement mégalomane. Coincée dans ses idées de grandeurs et sa pensée magique, elle remarquait à peine ma présence. Un delirium, voilà dans quel phénomène elle était coincée. Mais la ramener vers la réalité pourrait être une source d’insulte de sa perception, voir un manque d’égard de ma part à son point de vue. La situation était délicate et je prenais un air sérieux à sa question. J’allais devoir user de délicatesse et psychologie pour parvenir à mes fins, soit sauver l’homme et calmer la dame.

Le craquement sinistre, puis le déchirement des jonctions, des ligaments alors que le doigt se séparait dans la main me laissait ni chaude, ni froide. Je me contentais de fixer la scène paisiblement, avec une quiétude presque inquiétante en moi. J’ai toujours eu cet intérêt déplacé, malsain au fond de moi pour la violence, pour la peur et l’impact de celles-ci sur le psychique. Approchant de la victime, je prenais le risque de me mettre tout près de l’homme, mais plus particulièrement des armes naturelles de ma comparse. Approchant une main de l’une des racines, je laissais une lumière verte se dégager de mes mains et de mon regard. J’aidais celle-ci à devenir plus vigoureuse, plus forte et en santé. Jetant un regard vers l’humain, une lueur de pitié traversait mon regard, avant que je ne me relève et réponde finalement avec un petit sourire en coin,

-La vie est un ensemble d’organismes différents. Ils ont tous une pulsion de vie, une façon de cheminer, grandir et évoluer. C’est beaucoup plus complexe que de banaliser cela à la faune ou la flore. Et après le cycle vient la pulsion de mort, qui contribue à l’alimentation de cet ensemble d’organismes. Il faut vivre en harmonie et dans l’équilibre pour éviter l’extinction.

Je jetais un regard vers l’homme et soufflait d’un ton doux, mais accusateur,

-Vous demanderez le consentement de la Flore à l’avenir pour en bénéficier, j’ose espérer?

Il hochait frénétiquement la tête, suppliait de l’épargner de son regard écartelé. Je ressentais un pincement au cœur d’une telle vue, mais je ne devais pas faiblir. Je relevais mon regard ténébreux sur la Velana et rajoutait presque aussitôt,

-J’ai redonné un peu de vigueur à votre racine. Une vie contre une vie. Je crois que ce malheureux a compris la leçon et pensera à Phara chaque fois qu’il osera penser à une pomme. Puis-je vous proposer une tasse de Thé et une visite de mes jardins pour changer ce décor un peu morbide?
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Sam 24 Oct - 9:18

Jaëlle
Nightweaver

Melian
Yvanna

Quand ta nourriture te tue.

Bien que Melian tentait de rester sérieuse, concentrée sur l’homme et ignorer la jeune ingrate qui se mêlait des affaires des autres, elle n’avait pas pu faire autrement que de porter attention au papillon, qui s’était rapprochée un peu trop innocemment des lianes de la velana, ainsi que de la victime, au sol, pleurant son doigt fraîchement arraché.

La douce voix de l’hybride s’était élevée, laissant filer des propos qui ne faisaient ni chaud ni froid à la velana… et le pauvre homme au sol semblait avoir trop peur et trop mal pour porter attention à la signification des propos que la jeune blonde venait de tenir. Son regard dur et glacial restait fixé sur l’humain au sol, ignorant la présence du papillon mais en prenant soin d’écouter ce qu’elle avait à dire. Chaque être vivant a droit de s’exprimer, chose que l’homme au sol n’avait jamais osé faire devant Melian.

Son regard illuminé d’une lueur verte suivait l’homme qui se dégageait rapidement de ses racines alors que la velana le laissait filer doucement. L’hybride avait clos la conversation auprès de lui en le mettant en garde, tout en lui demandant poliment de se renseigner, demander et remercier la flore avant de se servir comme il l’avait fait.

La velana restait sans mots. Elle n’avait aucune autre salive à gaspiller pour un homme qui n’allait sûrement pas comprendre après tout ce qu’il avait fait. Les dernières interactions avec l’homme avaient de quoi lui faire peur, certes, mais le silence allait être la réponse à sa connerie. La communication physique qu’il avait ressentie et vu serait probablement plus frappante que n’importe quels mots prononcés, ce qui avait poussé Melian à se taire.

L’homme se barrait. Melian cessait sa magie, laissant les racines retourner dans leur état naturel. La lueur de ses yeux laissait place à des iris émeraudes, contrastant énormément de sa peau foncée.

Les propos de l’hybride interpellaient directement Melian… et bien que l’envie de simplement partir de son côté se faisait grandement ressentir, la grande femme avait préféré accepter l’offre, discrètement. La curiosité de la velana sur le mode de vie de la jeune femme l’avait donc convaincu de se rendre dans ses jardins pour boire un bon thé, comme elle l’avait dit.

- J’accepte pour le thé. Ça va me faire du bien de rencontrer de nouvelles âmes.

Sa voix n’avait rien de mélancolique sur ce coup-ci. Il est vrai que Melian peut sembler fortement agressive, mais si elle n’a aucune raison de faire du mal, elle n’avait aucune raison de laisser le mal envahir sa voix.

Avec un peu de recul, elle avait peut-être été trop fort. Sa réaction avait été un peu démesuré pour une simple pomme… mais d’une autre façon, la manière dont l’homme lui avait répliqué qu’il ne s’agissait que d’une pomme, cela l’avait frustrée. Avouer qu’elle avait tort de s’en prendre à l’homme? Non. Un homme avisé en vaut plusieurs. Elle ne craindra jamais les représailles de cela. Néanmoins, elle devra éventuellement avouer que les tensions continuelles dans lesquelles elle s’embarque vont finir par la rendre mauvaise.

- Disons-le ainsi : les derniers jours n’ont pas été faciles.

Phara était une bonne déesse… mais pour un être de la nature, extrémiste et qui n’a aucune pitié, Phara pouvait devenir un arme vile, et c’est ce que Melian était en train de faire de la déesse… Soupirant légèrement, la velana relâchait ses muscles, finissant par se détendre. Elle n’avait plus à rester aussi agressive.

- À qui ais-je l’honneur?

Ven 13 Nov - 21:04

Quand ta nourriture te tueLorsqu’elle acceptait de venir prendre le thé chez moi, c’était alors un réel soulagement. Je savais qu’une amatrice de Phara saurait admirer la qualité et beauté de mes jardins, ce qui la mettrait en confiance à mon égard quant à la qualité de mes soins envers la nature. L’homme était maintenant loin, depuis qu’elle avait accepté de le laisser partir, vivant… Nous l’avions entendu courir à en perdre haleine pendant quelques secondes, puis ensuite de plus en plus vaguement. Au moins, j’aurais une note de bonne action à mon dossier pour la journée. Soit, avoir sauvé un idiot d’une mort certaine!

-Super! J’ai plusieurs sortes de Thé et j’habite tout près d’ici! Vous pouvez me suivre!

Guidant alors le chemin à travers les bois, je voltigeais paisiblement entre les arbres. Mon domicile était à environ une dizaine de minutes à pied…

***

J’écoutais ses mots avec un petit sourire paisible sur les lèvres. Le calme des bois m’envahissait de nouveau, le bruit de la faune nocturne et les rayons de la lune guidant notre chemin de sa lumière bienveillante. Je haussais un peu les sourcils et relevait ma tête pour regarder par-dessus mon épaule lorsqu’elle me mentionnait les jours difficiles venant de se succéder. Je prenais alors un air désolé et soufflait,

-Vous pouvez m’en parler si vous le désirez, je ne suis jamais dans le jugement et même une plutôt bonne oreille lorsque j’arrive à garder le silence.

Il est vrai que je suis de nature énergique et presque étourdissante parfois. Je devais me faire des rappels à l’occasion de garder ma bouche fermée, voilà pourquoi j’aimais grignoter des sucreries et biscuits pour rester occupé. En buvant une bonne tasse de Thé, cela serait parfait! Lorsqu’elle me demandait mon nom, je passais près de foncer dans un arbre et me retournait soudainement vers elle.

-Ha… J’ai encore oublié de me présenter… J’oublie toujours que c’est une norme!

M’inclinant alors en volant, je me redressais en rajoutant aussitôt,

-Je me nomme Jaëlle Nightweaver. En échange, quel est votre nom?

Je recommençais alors à voler entre les arbres, prenant de nouveau la tête de notre duo pour la diriger dans les bois vers mon domicile. Ce ne fut pas bien long, qu’on commençait à marcher le long du courant d’eau qui traversait mon terrain et une bonne partie des bois. Remontant celui-ci, je nous savais tout près, et je pointais alors ma maison dans l’arbre.

-Voilà ma maison! Et le jardin est juste à côté!

Je désignais alors une clôture avec une intense végétation à l’intérieur de celle-ci. Avant de me faire transpercer par une racine ou frapper par un arbre, je m’empressais alors de rajouter avec un petit ton taquin, usant de l’humour pour désamorcer les tensions,

-La Flore chez moi est plus qu’en santé et je ne cueille que ce dont j’ai besoin, lorsque le cycle est près de se compléter vers la renaissance. Je suis moi-même une croyante de Phara après tout!
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Mar 1 Déc - 6:06

Jaëlle
Nightweaver

Melian
Yvanna

Quand ta nourriture te tue.

Melian était encore un peu frustrée par ce qui s’était passé. Le fait d’être ainsi interrompue par une jeune femme innocente n’avait aidé qu’à mettre de l’huile sur le feu ; rien de plus frustran pour quelqu’un de borné que de se faire dire quoi faire... et c’était clairement le ressentiment que Melian avait à cet instant. Néanmoins, sachant que la jeune femme qui avait sauvé l’homme d’une certaine manière était une amoureuse de la nature, la velana avait su se calmer un peu, ce après avoir pris une bonne inspiration.

La douceur et l’innocence de l’hybride papillon ne pouvait faire autrement que de changer la velana pour le mieux… du moins, assez pour qu’elle lui demande son nom. Bien que Melian était craintive quant au fait qu’elle reçoive un nom à mettre sur le doux visage de la blonde, c’est avec bonheur que la velana avait reçu une réponse de la part de… Jaëlle. Le tout suivi d’une série d’excuses, puisque celle-ci semblait avoir oublié la norme qu’est de se présenter. Un léger sourire se dressait sur les lèvres de la velana alors qu’elle se faisait innocemment demander son nom en retour.

- Allez, ça va. Quand on vis seul dans une forêt, il est difficile de penser à toutes les normes sociales.

Avant de donner son nom, Melian tenait à rassurer la pauvre blonde, tentant ainsi de taire les inquiétudes qui l’ont poussé à s’excuser innocemment comme elle l’avait faite. Après tout, il est vrai que seul en forêt, nous vivons généralement l’esprit léger. Melian avait l’habitude de vivre auprès des siens ; les murmures des arbres, le chant des bois, la femme de la forêt les entendait. Elle n’était jamais seule ainsi.

- Je suis Melian, enchantée de faire votre connaissance.

C’est dans un silence certain que les deux jeunes femmes se faufilaient entre les arbres. L’une d’elles laissait ses pas faire des traces dans la boue tandis que l’autre voltigeait joyeusement entre les branches. Un silence peut-être lourd et fort en malaise vu ce qui s’était passé il y a peu, mais qui avait su les rapprocher lentement. Melian commençait à cerner une part de la personnalité de la blonde, et celle-ci s’empressait de démontrer avec visiblement beaucoup de fierté sa demeure, ainsi que son jardin…

Le tout était bien joli, mais c’était une place où Melian souhaitait à tout prix entrer. Non pas de volonté, mais bien de taille ; si la maison était faite sur mesure pour l’hybride papillon, elle serait trop petite pour que Melian y entre… dans ce cas-ci, il serait préférable qu’ils s’installent confortablement dans le jardin, où la velana pourrait rester debout autant qu’elle le veut.

La jeune blonde s’empressait de présenter sa maison et son jardin, tout en justifiant avec le plus grand des sourires que la flore était bien traitée chez elle. Cela arrachait un certain sourire à Melian alors que celle-ci approuvait d’un signe de tête les dires de l’hybride papillon. Une flore en santé était quelque chose de remarquable à un simple coup d’œil, et il était vrai qu’elle prenait soin de bien régir les cueillettes et l’entretien de tout ce qui se trouvait dans son jardin. Son regard se rivait vers Jaëlle, alors que sa voix se faisait entendre. Un ton plus doux et moins agressif que ce qui avait été entendu depuis que les deux femmes se sont rencontrées.

- Tu sais, je sais reconnaître quand quelqu’un prends soin de ses plantes. Phara sera fière de toi, ma chère ; la flore est en pleine santé ici.

Il était temps de se concentrer sur la raison principale de la venue de la velana chez Jaëlle : boire un thé ! Le jardin ayant été fièrement présenté, Melian avait donc pu constater dans quel environnement sain ils allaient boire ce thé… ne restait plus qu’à savoir quel genre de thé la jeune hybride avait à proposer à la velana. C’est donc en suivant Jaëlle vers la demeure de celle-ci qu’elle s’empressait de lui poser la question délicatement, sur le même ton de voix calme qu’elle avait usée lors de sa dernière phrase.

- Quelle variété de thé avez-vous à m’offrir ? Je dois avouer être curieuse !

Mer 23 Déc - 18:15

Quand ta nourriture te tueSes propos quant à l’état de mon jardin me faisaient très légèrement gonfler le torse de fierté. Je prenais très soin de la Flore depuis que j’avais emménagé dans les bois de Myrthana. Au départ, seule une forêt avec un ruisseau et un arbre immense décorait cet emplacement. Aujourd'hui s’y trouvait une terre en ordre, verdoyante et avec l’espace suffisant pour accueillir deux autres domiciles. J’étais autosuffisante en ces lieux et je n’avais aucunement besoin de l’influence économique des marchés capitalistes pour y vivre. Je pouvais être fière de ce fait! Le fait que je ne sois pas une grande mangeuse de viande devait également y être pour quelque chose toutefois, puisque je n’avais pas à gérer l’élevage de bêtes à la fois.

Le ton de sa voix me ramenait à la réalité. Il était doux, posé, calme… Je souriais alors de façon plus détendue, moins nerveuse de ses réactions. Je semblais avoir réussis ma mission première, c'est-à-dire, calmer la Velana en colère. En observant sa grandeur du haut de mon mètre vingt, je comprenais rapidement qu’elle ne serait pas confortable à l’intérieur de mon domicile… Il était construit pour les personnes de plus petite taille et elle me semblait fort impressionnante en comparaison. Je lui désignais alors une table à l’extérieur de mon domicile avec deux chaises en chêne, tout près d’une fenêtre menant à la cuisine.

-J’ai beaucoup d’amies Dryades, elles m’ont aidé dans la confection de mon domicile puisque ma magie druidique est loin d’être au niveau. En termes de Thé, j’ai du Vert, Blanc, Noir et des tisanes de mon jardin.

Entrant par la petite porte menant dans mon antre, je conservais celle-ci ouvert et par la fenêtre, conservait un visuel sur mon invité. Prenant un seau contenant de l’eau fraîche du ruisseau, j’en déposais dans un chaudron, que je posais alors sur un support au-dessus du petit feu dans une construction de pierre. L’eau prendrait quelques minutes avant d’être prête, cela laissait le luxe à la Velana de choisir le Thé qui lui plairait. Sortant de nouveau, je venais prendre place sur la chaise face à la grande femme. Mes ailes brillantes d’un éclat cristallin, presque translucide et aux reflets arc-en-ciel selon la position de la lune. Je prenais quelques secondes d’ajustement avant de m’installer confortablement dos sur la chaise. Soupirant, je souriais alors paisiblement à Melian et avouait avec courage,

-Notre rencontre doit être un signe du destin. J’applique les mesures de Phara, j’applique son jugement et je respecte ses valeurs depuis des années… Et pourtant… Je ne peux m’empêcher de douter de l’influence des dieux à l’occasion. Vous qui semblez une grande croyante, peut-être vous a-t-elle mise sur mon chemin pour me redonner confiance en elle.

Regardant vers la lune, mon sourire ne quittait mes lèvres. Mes yeux ébène et aux points brillants comme un ciel étoilé retournait alors sur la femme de conviction. Cette grande Velana forte et à la foi inébranlable. Dans mes paroles il y avait un élan de sagesse, un élan de nostalgie, comme si beaucoup trop d’années s’était abattu sur mon être sans réelle réponse.

-J’essaie de vivre ma vie paisiblement, de comprendre ce monde, de comprendre cette monarchie chez les hommes… Mais je n’arrive pas à concevoir que les dieux acceptent de tels comportements chez leurs fidèles… Même la déesse de la bonté ne daigne lever une main pour aider tous ces hommes sans domicile dans les rues froides de Myrefall… Les forêts et minéraux sont volés à Phara pour être utilisés dans un système économique contrôlé par les plus riches afin d’asservir les plus pauvres. Peut-être avez-vous des réponses à certaines de mes questions.

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Mer 20 Jan - 6:12

Jaëlle
Nightweaver

Melian
Yvanna

Quand ta nourriture te tue.

L’invitation avait été sympa et la velana avait acceptée avec Plaisir l’invitation de la jeune hybride papillon… aux ailes étranges, il va sans dire. La jeune femme prenait soin des plantes et des fleurs qui décoraient si joyeusement sa demeure, une maison qui semblait respecter la nature plus que n’importe quelle être vivant. Elle avait demandé l’aide des êtres de la nature pour la construire, ce qui fait d’elle une femme qui a su apprécier ce que les dryades et les velanas ont pu lui offrir. Un sourire satisfait s’étirait sur le visage de la prêtresse de Phara, heureuse de voir un tel respect.

Les sortes de thés avaient été énumérés, et le regard de Melian s’illuminait à la simple mention du thé blanc. Un thé qui lui rappellerait tant de tendres souvenirs, auprès des siens, de sa famille. Son sourire s’adoucissait alors que sa voix s’élevait, tendrement.

- Ce sera un thé blanc pour moi, s’il te plaît.

La voix de l’hybride s’élevait à nouveau dans ce qui semblait être une plainte. Une lourde plainte contre les dieux en général, leur bonté et leurs défauts. Le sourire de Melian s’éclipsait rapidement… non pas un mauvais signe en soi, puisque Melian se devait de prendre son rôle de prêtresse au sérieux sur ce coup-là… comme bien souvent. Néanmoins, selon les mots que la jeune Jaëlle ne cessait de se dérouler devant la velana, elle devait faire en sorte de lui faire reprendre foi en la déesse de Phara. Elle ne devait pas perdre une priante!

- Chaque dieux et chaque déesse a sa vision du bien et du mal. Malheureusement, la déesse qui couvre Myrefall et ce genre de pays ne sont pas très chalants envers la nature, ce qui peut nous causer plusieurs embrouilles. Pour certains, les bouts de métal que l’on appelle écus sont bien plus importants que les valeurs de la vie elles-mêmes, et il s’agit là de quelque chose que personne ne peut négliger.

La nature était bien plus importante que n’importe quoi pour la vie en générale, et c’était là que Phara interviendrait. Du moins, selon les dires de la velana, c’était ça. Le superflu était insignifiant pour Melian, et la seule chose réellement importante à porter dans son cœur, c’était l’ensemble des valeurs de Phara, qui eux, représentaient la vie ainsi que l’essentiel. Sans la nature, tout peut mourir, il faut lui faire attention, la respecter et surtout, la remercier pour tout ce qu’elle fait pour les vivants. Phara était complètement essentiel pour la survie.

- La nature, c’est la seule vraie valeur. Quand le monde sera en crise, le bout de métal nommé écu ne saura sauver l’humanité, la guerre ne saura sauver les vies humaines, et quand terre fertile deviendra rue de pierre, aucune agriculture ne sera possible, les vies vont s’entre-détruire, et les bouts de métal ne pourront alimenter le peuple autrement que par la colère… La nature reprendra ses droits un jour. Phara saura sauver les vies que les autres dieux pousseront à la destruction.

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Mar 26 Jan - 3:15

Quand ta nourriture te tueJe notais mentalement son choix de thé. Je remarquais également aisément la douceur dans sa voix et son sourire en comparaison de dans les bois lors de notre rencontre. Mon domaine devait être à la hauteur de ses attentes et le Thé semblait particulièrement l’enchanter. Je notais d’en préparer plus pour ses prochaines visites, car oui, je l’inviterais à prendre le thé à l’occasion. Que cela soit pour discuter du ciel, des évènements à Myrefall et des évènements dans nos existences. Nous n’avions pas encore beaucoup discuté, mais déjà, je pouvais dire que j’appréciais sa présence. Elle me semblait sévère lorsque cela s’imposait, mais très tendre hors contexte de punition.

J’observais le sérieux sur ses traits quant à mes questions et j’écoutais alors sa sagesse avec attention. Je souriais paisiblement, hochait la tête à l’occasion alors que je ne pouvais que trop bien comprendre la nature de ses arguments, puisque je les partageais… Les rivalités, les écarts entre la pauvreté et la richesse étaient marquants, présents et aucunement camouflés. Les écus étant ce qui concluait l’état de richesse d’un homme, je hochais la tête fortement avec approbation. Les hommes avaient perdu de vu l’essentiel avec ce système économique, ils avaient oublié leurs origines et ce qui créer leur oxygène par la même occasion. Tous les propos énoncés étaient véridiques, alimentés d’une réalité cruelle, mais bien réaliste. Ho, les prêtres des autres dieux pouvaient certainement en déconstruire quelques-uns, mais de mes croyances, Phara restait la déesse qui me semblait la plus juste. Me relevant pour aller préparer les thés, je soufflais alors pour valider si j’avais bien compris,

-Alors Phara serait déjà au courant de cette corruption créée par l’homme… Et elle attendrait qu’il s’autodétruise avant d’intervenir?

Pénétrant dans ma cuisine, je préparais alors les deux thés. Un blanc et un noir. Je continuais sur ma lancée le temps de la préparation, puis préparait une petite assiette avec des biscuits aux noix.

-Merci d’avoir répondu à mes questions. Je suis rassuré. Je vais continuer d’honorer Phara dans mes actions quotidiennes, mais je suis rassuré de constater que je ne suis pas la seule à partager ce point de vu. Je dois avouer m’être senti particulièrement, jugé, lors de mes conversations dans les tavernes de Myrefall avec des citoyens.

Revenant auprès de mon invité, je déposais la tasse dans une petite assiette devant Melian, les biscuits au centre et lui sourit avec douceur,

-Un Thé blanc pour vous! En espérant qu’il vous plaise!

Prenant place sur ma chaise, je soufflais sur mon Thé vert pour le refroidir un peu et demandait avec curiosité,

-Vous serez toujours la Bienvenue dans le futur! Je vais m’assurer d’avoir du Thé blanc en réserve. Et si jamais Phara nécessite l’aide de ses priants à l’occasion, n’hésitez pas à me solliciter. Je pourrais peut-être me montrer utile dépendant des besoins.

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